"
Dojoji et autres nouvelles" est un recueil de 4 nouvelles rédigées par l'écrivain japonais
Yukio Mishima.
"Dojoji" est la première nouvelle mais il s'agit surtout d'une pièce de théâtre mettant en scène 3 hommes et 2 femmes de riche condition venus assister à une vente aux enchères sur invitation.
Alors que l'antiquaire leur vante les mérites d'une grande armoire en acajou, Kiyoko, une danseuse, entre en scène et leur explique l'histoire de cette fameuse armoire...
"Les sept ponts" nous conte l'histoire de 3 geishas accompagnées de leur servante parties franchir 7 ponts dans le but d'exaucer leurs voeux.
Seul l'une d'entre elles atteindra la fin du parcours...
"Patriotisme" décrit le suicide du lieutenant Shinji et de son épouse Reiko.
"La perle" évoque l'anniversaire de Mme Sasaki. Durant le goûter, Mme Sasaki égare la perle logée dans sa bague, une perte qui deviendra à elle seule un événement sujet à de multiples querelles entre les convives.
Ce qui m'a sautée aux yeux dans "Dojoji" et dans "Patriotisme", c'est la façon dont l'auteur progresse de la description d'une beauté présentée comme idéale à la destruction de celle-ci sous le couvert du sacrifice.
Dans "Dojoji", Kiyoko se montre prête à se défigurer le visage à l'acide pour retrouver son amant tandis que dans "Patriotisme", Reiko accepte volontiers de se trancher la gorge pour suivre son mari dans l'au-delà.
Dans les deux cas, comme il s'agit de nouvelles (et donc de récits courts), la rupture est assez nette, ce qui renforce le caractère extrême des actes auxquels consentent ces deux femmes.
Dans "Les 7 ponts" et "La perle", il est question d'un groupe de femmes guidées par la bienséance au point de s'en rendre ridicules.
J'aurais pu croire que les ambitions de l'auteur en écrivant ces nouvelles étaient de dénoncer l'extrêmité des traditions d'un pays et d'une époque si je n'avais pas lu sa biographie...
Yukio Mishima était en effet un fervent défenseur du Japon traditionnel, incluant donc tous les aspects décrits dans ce recueil ainsi que dans le reste de son oeuvre, au point de demander et d'obtenir la mort par seppuku, un rituel consistant à être décapité par un tiers...
Difficile pour moi de dire si j'ai ou non aimé ce recueil. Bien que j'ai été sensible à la prose poétique de l'auteur, je n'ai pas réussi à m'identifier voire à éprouver de la compassion pour les différents personnages dont les préoccupations et les agissements m'ont semblé si éloignés de ma culture, de mon époque et de ma personnalité.
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