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3,64

sur 350 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Assemblage hétéroclite
Je n'ai pas été très emballée par ce recueil traduit de l'anglais par Dominique Aury. Mishima est mort depuis 50 ans. Il faudrait songer à traduire ces nouvelles directement du japonais.

1) Dojoji
C'est une toute petite pièce de théâtre. du nô revisité. Mais je suis assez déçue moi qui avais été enchantée par "Cinq nô modernes". Cela commence très bien pourtant comme un vaudeville : une vente aux enchères d'une énorme armoire, vraiment, vraiment énorme.. Les prix grimpent, grimpent et les bons mots fusent, quand survient une danseuse qui casse les prix et l'ambiance. Cela vire au drame obscur. Je n'ai pas tout compris. Est-ce la traduction ? Je ne peux m'empêcher de penser qu'Edogawa Rampo aurait fait mieux !

2) Les sept ponts
Un petit conte à la sauce moderne plutôt sympa. Deux geishas, une fille à papa et une petite servante disgracieuse se livrent à un singulier pélerinage. Elles doivent traverser sept ponts en plein Tokyô, prier et s'abstenir de bavarder pour que leurs voeux soient exaucés. L'histoire est bien menée, amusante du début à la fin avec une chute inattendue.

3)Patriotisme
L'histoire s'appuie sur un fait réel. En 1936, une tentative de coup d'Etat militaire échoue. le lieutenant Shinji bouleversé d'apprendre que ses proches camarades font partie des mutins et indigné de voir des troupes impériales attaquer des troupes impériales, prend son sabre et s'éventre rituellement. Sa femme Reïko suit son exemple et se poignarde.
C'est sur cette sombre histoire édifiante que Mishima brode avec force détails esthétisants. La mort envisagée comme une oeuvre d'art n'est pas ma tasse de thé du tout. La soumission idéalisée de la femme non plus. La glorification du fanatisme encore moins.

4) La Perle
On termine par du léger.
Madame Sasaki invite quatre amies du même âge pour son anniversaire. Avant de les recevoir, elle enfile une bague ornée d'une perle à son doigt. La perle tombe contre le rebord du plat contenant le gâteau. Madame Sasaki décide de s'en occuper plus tard. Ces dames arrivent, Madame Sasaki "nage dans le bonheur" jusqu'au moment où elle se rappelle la perle qu'elle a laissée. Mais où exactement ? On la cherche, on feint de la chercher, on dit qu'on l'a avalée...Ah ! Ces femmes tellement superficielles, égoïstes et méchantes entre elles !
La nouvelle est certes un tantinet misogyne et cruelle mais bien amusante.






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Comme toujours avec Mishima, je ressors admirative mais un brin nauséeuse de ma lecture.
Ce petit recueil de quatre nouvelles traitent de thématiques en lien avec les traditions japonaises.
Dojoji : une histoire d'armoire mystérieuse et d'amour déçu avec une atmosphère assez macabre et fantomatique
Les geishas : un groupe de geishas qui se lancent dans une procession de prières à travers une série de ponts en pleine nuit. Une ambiance de rivalité intestine latente et de vengeance sans paroles. Glaçant.
Patriotisme : sans doute la plus gore des nouvelles où l'on suit un soldat impérial et sa femme dans un rituel de seppuku très détaillé et carrément malaisant. Et pourtant les descriptions dans toute l'horreur de cette situation sont magnifiques.
La perle : la nourriture et les relations amicales féminines au centre de cette dernière nouvelle. Comment les carcans des impératifs sociaux entre amis peuvent changer drastiquement les liens entre les gens.
Le style est vraiment très beau, les descriptions transportent dans ce Japon très codifié, très traditionnel si cher à Mishima dans toutes ses contradictions. Les thèmes sont très crus et assez durs à lire. On ressort avec une drôle d'impression de cette lecture sans arriver à savoir si l'on a aimé ou pas. Sur le fil de l'étrange et des travers de l'humanité cruellement retranscrits.
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"Dojoji et autres nouvelles" est un recueil de 4 nouvelles rédigées par l'écrivain japonais Yukio Mishima.
"Dojoji" est la première nouvelle mais il s'agit surtout d'une pièce de théâtre mettant en scène 3 hommes et 2 femmes de riche condition venus assister à une vente aux enchères sur invitation.
Alors que l'antiquaire leur vante les mérites d'une grande armoire en acajou, Kiyoko, une danseuse, entre en scène et leur explique l'histoire de cette fameuse armoire...
"Les sept ponts" nous conte l'histoire de 3 geishas accompagnées de leur servante parties franchir 7 ponts dans le but d'exaucer leurs voeux.
Seul l'une d'entre elles atteindra la fin du parcours...
"Patriotisme" décrit le suicide du lieutenant Shinji et de son épouse Reiko.
"La perle" évoque l'anniversaire de Mme Sasaki. Durant le goûter, Mme Sasaki égare la perle logée dans sa bague, une perte qui deviendra à elle seule un événement sujet à de multiples querelles entre les convives.

Ce qui m'a sautée aux yeux dans "Dojoji" et dans "Patriotisme", c'est la façon dont l'auteur progresse de la description d'une beauté présentée comme idéale à la destruction de celle-ci sous le couvert du sacrifice.
Dans "Dojoji", Kiyoko se montre prête à se défigurer le visage à l'acide pour retrouver son amant tandis que dans "Patriotisme", Reiko accepte volontiers de se trancher la gorge pour suivre son mari dans l'au-delà.

Dans les deux cas, comme il s'agit de nouvelles (et donc de récits courts), la rupture est assez nette, ce qui renforce le caractère extrême des actes auxquels consentent ces deux femmes.
Dans "Les 7 ponts" et "La perle", il est question d'un groupe de femmes guidées par la bienséance au point de s'en rendre ridicules.

J'aurais pu croire que les ambitions de l'auteur en écrivant ces nouvelles étaient de dénoncer l'extrêmité des traditions d'un pays et d'une époque si je n'avais pas lu sa biographie...
Yukio Mishima était en effet un fervent défenseur du Japon traditionnel, incluant donc tous les aspects décrits dans ce recueil ainsi que dans le reste de son oeuvre, au point de demander et d'obtenir la mort par seppuku, un rituel consistant à être décapité par un tiers...

Difficile pour moi de dire si j'ai ou non aimé ce recueil. Bien que j'ai été sensible à la prose poétique de l'auteur, je n'ai pas réussi à m'identifier voire à éprouver de la compassion pour les différents personnages dont les préoccupations et les agissements m'ont semblé si éloignés de ma culture, de mon époque et de ma personnalité.
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Ce recueil comprend 4 nouvelles tragiques et poétiques mêlant réalité et légende japonaises. On y découvre aussi bien le fameux rituel du seppuku des samouraïs (Patriotisme), la vie des geishas (Les sept ponts) ou encore l'histoire de cette jeune femme qui voulait se défigurer à l'acide (Dojoji). L'univers de Yukio Mishima est aussi noble que vénéneux : à partir de scènes de la vie quotidienne, Mishima invite le lecteur à partager des moments intimistes et troublants qui n'appartiennent qu'à la tradition japonaise... En 1970, l'auteur se suicide par sepukku mettant ainsi en scène une tragédie peut-être cent fois répétée à travers son oeuvre littéraire. Facile à lire, ce recueil est une belle occasion de s'intéresser à la culture nippone...
Lien : http://livresacentalheure-al..
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4ème de couverture: de l'univers des geishas aux rites sacrificiels des samouraïs, de la cérémonie du thé à la boutique d'un antiquaire, Mishima explore toutes les facettes d'un Japon mythique, entre légende et tradition.
D'une nouvelle à l'autre, les situations tendrement ironiques côtoient les drames les plus tragiques : que ce soit la jolie danseuse qui remet du rouge à lèvres après avoir renoncé à se défigurer avec de l'acide en souvenir de son amant, Masako, désespérée, qui voit son rêve le plus cher lui échapper, ou l'épouse qui se saisit du poignard avec lequel son mari vient de se transpercer la gorge. Quelques textes étonnants pour découvrir toute la diversité et l'originalité du grand écrivain japonais.

Mon opinion: bien. Je ne connaissais pas du tout cet auteur, qui d'après sa biographie, a produit une oeuvre considérable! Dans ce recueil de quatre nouvelles, le lecteur entre dans la complexité et la finesse de la société japonaise. Normes, bienséance, patriotisme, amour fou sont réunis dans ce recueil de nouvelles. Chacune d'elle nous livre un petit bout du Japon et de ses codes, dont une en particulier qui m'a particulièrement touchée. Elle raconte l'histoire d'un couple qui décide de se suicider, l'homme par amour pour sa patrie et la femme par amour pour lui. La plume de Mishima est si magnifique qu'elle sublime complètement cet acte tragique.
Les autres nouvelles sont moins dramatiques (quoique?) mais tout aussi intéressantes d'un point de vue culturel! En somme un recueil de nouvelles à lire pour voyager le temps de quelques pages au pays du soleil-levant!
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Un recueil de nouvelles toutes plus émouvantes les unes que les autres. [...]
Lien : http://les-lectures-de-mina...
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Je partage mon opinion, qui n'apportera rien de plus que celles préalablement publiées, et n'a aucune prétention d'objectivité.
Dojoji est un recueil de 4 nouvelles hétéroclites, tant par la forme que par le style. Toutes traitent à leur façon du regard de Mishima sur sa nation et sa culture. Sa lecture est fluide, agréable et rapide.

Ce que j'y ai particulièrement apprécié :
Pour quelqu'un qui n'a pas de connaissances réellement approfondies sur la culture japonaise (c'est mon cas), ces lectures invitent à quelques recherches supplémentaires sur les arts, les us et les coutumes japonaises pour en saisir vraiment la subtilité. Cette lecture a donc été l'occasion d'enrichir un peu ma culture générale.
Par ailleurs, ces nouvelles ont cela d'intéressant qu'elles sont un riche témoignage du regard et des fantasmes (parfois critiques, parfois nostalgiques, parfois nationalistes - et souvent tout en même temps) d'un japonais sur la culture de son pays.
Petite mention spéciale à la nouvelle Perle, qui se joue avec génie de la pression sociale que l'étiquette fait peser sur les femmes japonaises.

Ce que j'y ai moins apprécié :
La force de ces nouvelles fait tout à la fois leur défaut : les thématiques abordées sont parfois, il faut le dire, si éloignées de nos considérations occidentales - des miennes, en tous cas - qu'elles ne m'auront pas transcendée (nationalisme passéiste ; culture du sacrifice de soi ; pureté de l'âme ; étiquette en société ; ...). J'ai pu les comprendre, du moins à ma manière , mais je ne les ai pas "vécues" avec la puissance et la poigne que j'aime trouver dans mes lectures non-académiques.

En somme, j'en retiens un exercice intellectuel vraiment intéressant, qui m'aura nourrie, mais je n'ai émotionnellement pas été bouleversée.
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Recueil sans véritable fil conducteur, mais la nouvelle des Sept ponts est formidablement symbolique.
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4 petites nouvelles dans cet ouvrage de Mishima : on retrouver comme thème Amour, Honneur, Suicide, Patriotisme
Une pièce de théâtre ayant pour thème la vente aux enchères d'une armoire par un antiquaire, Kiyoko s'invite à cette vente aux enchères, elle nous révèle que l'armoire à abriter l'amant d'une femme riche qui fut tué par le mari jaloux. Elle craint avoir perdu son amant à cause de sa beauté, aussi elle est prête à se défigurer, l'antiquaire réussira à l'en dissuader
les sept ponts que j'ai trouvé sans grand intérêt.
Récit d'un suicide rituel seppuku d'un officier et de sa femme, l'éventration est décrite en détail.
Le rituel est lié aux émotions intenses et à l'amour que lui prête sa femme en l'accompagnant dans ce suicide héroïque.
La perle : un groupe d'amies est réuni pour un anniversaire, la maîtresse de maison perd une de ses perles, a-t-elle été avalée par inadvertance ou est elle tombé dans un sac par hasard ? coups bas, mensonges déchirent les amies. Les amitiés se font et se défont.
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De belles nouvelles, particulièrement bien écrites, originales et très japonaises !
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