AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,27

sur 145 notes
5
7 avis
4
8 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans le code samouraï le courage n'est pas une vertu aveugle, ni la passion bonne conseillère de l'action. Selon les principes fondant l'éthique, la culture du zen tempère la spontanéité de ces ardeurs. Mais cette pratique martiale est aussi la plus à même d'être enfreinte par la fougue de la jeunesse.

Dans les années 30, au sortir de l'adolescence et à la lecture de la Société du Vent Divin, une brochure relatant la révolte d'une élite traditionnaliste se réclamant de l'esprit samouraï sous l'ère Meiji, Isao Iinuma a fait sienne l'éthique de la noble caste. Cette élite d'ardents patriotes condamnait l'ouverture du Japon à la culture occidentale jugée néfaste au pays. Leur mouvement fut un échec. Ils le lavèrent dans leur propre sang en se donnant la mort par le suicide rituel.

Depuis que Hirohito a été intronisé empereur du Japon en 1926, ouvrant l'ère Shōwa, Isao Iinuma voue un véritable culte et une loyauté indéfectible à son souverain. En son esprit, il incarne Dieu sur terre. S'inspirant du code éthique samouraï qui respecte les sept principes de droiture et sens du devoir, courage héroïque, bienveillance et compassion, politesse et respect, sincérité et vérité, honneur, devoir et loyauté, Isao jure de consacrer sa vie à la haute autorité gardienne des traditions ancestrales. Dans l'inconséquence de la jeunesse, il se donne pour mission de parachever l'intention de purification du pays qu'avaient nourrie ses anciens. le but étant d'éliminer ceux qui par adoption du système capitaliste piétinent les valeurs morales ayant prévalu dans la culture japonaise jusqu'à son ouverture à l'occident en 1854. Isao recrute à la cause quelques jeunes de sa génération, dont certains mineurs, non sans avoir évalué la sincérité de leur engagement. Son intention est de fonder la Société du Vent Divin de l'ère Shōwa. Ensemble ils échafaudent un plan de purification comportant l'élimination des sommités corrompues.

Dans l'esprit samouraï l'exaltation d'un idéal, fut-il une cause perdue, ne se conçoit pas sans le sacrifice suprême, la purification par la lame immaculée : "Être un homme, c'est ne point cesser de s'élever à force vers le sommet de la condition humaine, pour y mourir dans la blancheur neigeuse de ce sommet." Tous ceux qui resteront fidèles à la cause font ainsi voeu de se donner la mort par le suicide rituel en glorification de leur action.

Shigekuni Honda, devenu une sommité dans la magistrature japonaise, veut voir en Isao Iinuma la réincarnation de son ami Kiyoaki mort 19 ans plus tôt de son amour refoulé pour la belle Sakoto*. Outre quelques traits physiques il retrouve dans le journal de ses rêves, que lui avait confié Kiyoaki à sa mort, des présages qui lui donnent la certitude de la survivance de son âme sous les traits d'Isao. Il y retrouve aussi cette élévation spirituelle qui magnifie la personne au rang de héros. Héros de l'amour pour Kiyoaki. Héros de la pureté du sentiment national pour Isao. Un idéal promu moteur de conduite et catalysant un nationalisme qui, faisant des émules à la veille de la seconde guerre mondiale, conduira le Japon à sa perte en le livrant à l'impérialisme débridé, allant jusqu'à défier le pays devenu la plus grande puissance mondiale le 7 décembre 1941 à Pearl Harbour. Shigekuni Honda, en respect pour l'attachement qu'il vouait à son ami disparu, et selon lui réapparu sous les traits de Isao, abandonne son poste afin d'avoir les mains libres et sauver Isao de sa folle entreprise.

Les chevaux échappés : sous ce titre énigmatique qui peut figurer l'emballement de la race noble, Mishima retrace l'ascension spirituelle d'une jeunesse utopiste laquelle s'auto investit de la mission de faire rempart autour de son empereur face aux tenants de la modernité spéculative. Elle fait serment de protéger le pays de l'ingérence d'une culture occidentale jugée impure et incompatible avec les moeurs de la société japonaise.

Si l'on n'est pas averti du lien sacré qui unit l'homme à la nature dans la culture japonaise, on peut souffrir des longueurs et des digressions contemplatives qui jalonnent pareil texte quand Mishima porte ses héros à s'inspirer des éléments naturels pour y puiser force et beauté. Les symboles foisonnent dans des allégories sophistiquées et les litanies évocatrices qui peuvent rebuter le lecteur réfractaire à la méditation. Cette culture peut paraître hermétique à la nôtre, laquelle a fait table de rase de ses valeurs et traditions pour se fondre dans le grand malstrom de la société de consommation, abandonnant aux poètes romantiques la célébration de la nature. A l'instar du théâtre Nô, l'écriture de Mishima peut paraître manquer de rythme à qui ne s'intéresse qu'au factuel au détriment du décorum et de l'exhortation des sentiments portés par la seule gestuelle. Mais la démarche spirituelle qui pousse un homme à se sacrifier par le suicide rituel, le seppuku, justifie ce long processus de maturation de l'esprit afin d'imprégner le lecteur de la psychologie, des rites et traditions des idolâtres du faste impérial japonais.

Deuxième opus de la Mer de la fertilité, n'oublions pas que Mishima est dans son oeuvre-testament en chemin vers la blancheur neigeuse du sommet de la vie.


(*) Voir Neige de printemps, premier opus de la tétralogie La mer de la fertilité.
Commenter  J’apprécie          270
Isao est un jeune japonais, ivre de pureté.
Il ne supporte pas la corruption qui sévit dans son pays. Il ne rêve que de la tradition et l'esprit samouraïs.
Il décide avec d'aitres camarades qu'il a convaincus de faire des attentats à Tokyo de manière à pouvoir se donner la mort par seppuku.
Il est dénoncé à la police avec ses camarades qui ne pourront pas passer aux actes.
Il sera ainsi emprisonné pendant de longs mois.puis remis en liberté sans que sa pureté ne soit altérée.
Aussi, lorsqu'il apprendra la vérité sur sa dénonciation il s'enfuira et mourir par seppuku.
Un livre très profond dans lequel Mishima nous livre vraisemblablement le fond de sa santé puisque lui même se suicidera en se faisant hara-kiri.
Commenter  J’apprécie          160
Dix-neuf ans après la mort de Kiyoaki Matsugae. Honda, le protagoniste de l'histoire et le meilleur ami de Kiyoaki, est désormais juge. Il est marié, bien qu'il n'ait pas d'enfants, mais le ton du roman montre que sa vie est celle d'une répétition dénuée de sens et d'une conformité au système juridique japonais dans lequel il travaille.

La vie banale de Honda ne montre aucun signe d'amélioration jusqu'à ce qu'un collègue l'invite à assister à un match de kendo en dehors de Tokyo. C'est là que Honda fait ce qui doit être une rencontre fatidique. Un jeune homme, nommé Isao, dégage une puissance virile alors qu'il bat facilement ses adversaires pendant le tournoi. Honda est intrigué, mais ne l'approche pas. Comme le destin l'a voulu, Isao réapparaît lorsque Honda et son collègue se promènent. Se baignant dans une cascade, Isao est exposé assez longtemps pour que Honda remarque un ensemble particulier de grains de beauté sur l'aisselle d'Isao. Honda est instantanément paralysé car les grains de beauté sont identiques à ceux de son ami décédé, Kiyoaki. Plus intriguant encore, Honda se souvient de la prédiction de Kiyoaki selon laquelle ils se reverraient "sous les chutes..."

Honda devient obsédé par l'idée qu'Isao est la réincarnation de Kiyoaki. Son obsession le fait lutter avec sa vie quotidienne à son retour à Tokyo. L'esprit de Honda est tourmenté car il aspire à continuer à vivre sa vie d'avocat établi - une vie régie par la logique et la raison. le dilemme pour Honda est que voir n'est pas croire. Même si Isao se sent comme Kiyoaki, l'idée de réincarnation va à l'encontre de la constitution mentale de Honda.

La masculinité torturée de Mishima et son mépris pour un Japon faible, ainsi que son désir de jeunesse et de beauté, le montrent au sommet de son art.
Commenter  J’apprécie          50
Isao, émanation réincarnée de Kiyoaki décédé en fin du premier volume de cette tétralogie est un être semblable de par sa dimension passionnelle, mais d'une toute autre force de caractère. C'est un idéaliste obsédé par la pureté, d'un attachement fanatique en la personne de l'empereur et aux valeurs ancestrales du Japon menacées par le capitalisme triomphant et les moeurs de l'occident. Influencé par une brochure exaltant les vertus de courage et d'allégeance du samouraï, il décide avec des camarades de l'Académie du Patriostisme fondée par son père, qui fut, en son temps, le précepteur de Kiyoki, d'une conjuration à visée nationaliste pour punir les tenants honnis du nouvel ordre de choses par des assassinats ciblés, puis de parachever l'oeuvre par un suicide rituel : le Seppuku.

Tout comme dans Neige de Printemps, la mort est omniprésente dans cette oeuvre; et les aspirations de son auteur se font jour: retour aux valeurs chevaleresque incarnées par le samouraï, loyauté au rites immémoriaux du Japon, rejet des valeurs véhiculées par l'occident et volonté de parachever sa propre vie par une mort choisie et acceptée.

Cette lecture m'a singulièrement rappelé un passage du Roi des Aulnes de Michel Tournier concernant la pureté et par laquelle je clôturerai cette critique : “La pureté est l'inversion maligne de l'innocence. L'innocence est l'amour de l'être, acceptation souriante des nourritures célestes et terrestres, ignorance de l'alternative infernale pureté-impureté. De cette sainteté spontanée et comme native, Satan a fait une singerie qui lui ressemble et qui est tout l'inverse : la pureté. La pureté est horreur de la vie, haine de l'homme, passion morbide du néant. Un corps chimiquement pur a subit un traitement barbare pour parvenir à cet état absolument contre nature. L'homme chevauché par le démon de la pureté sème la ruine et la mort autour de lui. Purification religieuse, épuration politique, sauvegarde de la pureté de la race, nombreuses sont les variations sur ce thème atroce, mais toutes débouchent avec monotonie sur des crimes sans nombre dont l'instrument privilégié est le feu, symbole de pureté et symbole de l'enfer.”
Commenter  J’apprécie          51
L'action se situe 19 ans après "Neige de Printemps", en 1932. Honda reconnaît en Isao la réincarnation de Kiyoaki en découvrant les trois grains de beauté sur son corps sous une cascade de montagne. La passion romantique et l'hyper-sensibilité d'esthète de Kiyoaki se sont transformées en un idéalisme patriotique d'une conviction d'autant plus pure qu'elle en devient dangereuse. Isao s'inspirant d'un vieil ouvrage exaltant les valeurs ancestrales conservatrices, "La société du vent divin", fomente avec une vingtaine de jeunes étudiants aguerris aux arts martiaux un attentat visant à restaurer le pouvoir de l'Empereur en tuant divers représentants politiques incarnant les valeurs capitalistes occidentales qui menacent les valeurs plus traditionnelles par soucis du profit.

Le propos se développant sur 500 pages pourrait paraître rébarbatif s'il n'y avait le talent d'écrivain de Mishima qui a su rendre toutes ces péripéties non seulement captivantes mais remplies de séquences inoubliables. Alors il y a malgré tout quelques longueurs. A commencer par ce fameux chapitre 9 consacré à la lecture de "La société du vent divin" qui se développe sur 60 pages que j'ai trouvées indigestes malgré de beaux passages. Mais on peut parfaitement zapper ce chapitre sans rien perdre de dommageable à l'intrigue. Il y a aussi quelques discussions entre personnages au moment de l'organisation de l'attentat qui peuvent ennuyer. Mais là aussi il n'est pas interdit de glisser en diagonale... Disons qu'avec 80 ou 100 pages de moins le roman aurait été parfait.

Car tout le reste est une succession de séquences délectables sur le plan littéraire. Que ce soit dans la description des lieux, des paysages, des atmosphères ou dans l'analyse psychologique de ce merveilleux personnage complexe et fascinant par sa pureté qu'est Isao malgré son ultra-nationalisme inquiétant. Certains y ont vu une anticipation de ce que Mishima accomplira avant de se faire seppuku mais c'est oublier que dans "Le temple de l'aube" il fait dire à Honda que ces deux formes de pureté antagonistes (celles de Kiyoaki et d'Isao) sont des impasses et que c'est peut-être à travers la nouvelle réincarnation féminine, celle de la princesse thaïlandaise Chantrapa, qu'une harmonie pourra apparaître. La façon dont Isao ressent lui-même cet appel à sa nouvelle métamorphose à travers ses rêves (comme Kiyoaki avant lui) est absolument fascinante.

Se succéderont donc les superbes combats en pleine nature, la description très instructive et imagée d'une séance de théâtre Nô autour de la légende de Matsukaze, une procession aux lanternes en pleine montagne, l'écoute de Till l'espiègle de Richard Strauss qui fait écho aux états d'âme d'Isao, un procès avec des joutes oratoires passionnantes, une séquence de rêve digne d'une nouvelle fantastique, un final somptueux au lever du soleil...

Une nouvelle merveille qui va se prolonger avec toujours plus d'étrangeté et de somptuosité dans "Le temple de l'aube".
Commenter  J’apprécie          30
Deuxième volet de la tétralogie « La mer de la fertilité ». Après le premier, « Neige de printemps », histoire d'une passion contrariée, Mishima s'attelle à un roman beaucoup plus moral et politique, qui s'appuie sur l'éthique des samouraïs appliquée à un Japon enfoncé dans une crise économique et sociale.
On est en 1932. Shigekuni Honda, juge à la Cour d'appel d'Osaka, a trente-huit ans. Dix-neuf années se sont écoulées depuis que le lecteur du premier tome de la “Mer de la fertilité“ l'a quitté, au moment de la mort par infection de son ami Kiyoaki Matsugae. Honda, qui ne s'en est jamais remis, est amené à rencontrer le jeune Isao Iinuma, champion de kendo, lors d'un tournoi, et le hasard le conduit à le voir dénudé et à constater qu'il a les mêmes grains de beauté que Kiyoaki, aussi curieusement distribués sur le flanc du buste. Les coïncidences chronologiques entre la mort de son ami et la naissance du jeune homme, provoquent un choc chez Honda, pourtant rationaliste au dernier degré : il se persuade que Kiyoaki s'est réincarné en Isao. D'autres preuves accréditeront cette hypothèse dans le roman.
Isao, malgré ses vingt ans, est un personnage cuirassé de certitudes. Il a été fasciné par la lecture d'un récit mythique, La société du Vent Divin, qui relate une insurrection à la fin du XIXe siècle qui a échoué et s'est soldée par le seppuku (suicide par la lame) des combattants survivants, à l'instar des samouraïs. Rituels sacrés, codes d'honneur, bravoure, rejet de l'Occident et de la modernité, utilisation exclusive du sabre pour se battre, maîtrise de la mort, caractérisent ces combattants extrêmes (nationalistes ou d'extrême droite, dirait-on aujourd'hui) qui vénèrent les Dieux, la patrie et l'Empereur.
Isao se construit un corps et un esprit sur la base d'une pureté absolue, d'une intégrité exemplaire, d'une sincérité à toute épreuve, et cherche à reproduire l'exploit des sociétaires du Vent Divin. Il fonde ses convictions sur les inégalités sociales qui engendrent au Japon misère et chômage. Passionné, sévère, rigide et adulé, il réunit une vingtaine de jeunes gens aussi exaltés que lui et met au point l'assassinat de vingt magnats de la finance et de l'industrie, suivi par chacun des membres du groupe d'un seppuku en bonne et due forme. Il y a aura une moitié du groupe et un lieutenant qui feront défection mais n'entameront pas la détermination de ceux qui sont restés fidèles. Par la réaction de l'armée à ces actes terroristes, Isao espère la Restauration de l'Empire nippon.
Une dénonciation empêchera les assassinats de se produire et les insurgés auront des peines symboliques, peut-être grâce à Honda qui a troqué sa toge de magistrat pour une robe d'avocat. Mais cela n'empêchera pas Isao d'aller, seul, au bout de ses chimères.
L'argument de ce deuxième volume de la “Mer de la Fertilité“ peut paraître obsolète au lecteur d'aujourd'hui, il illustre pourtant parfaitement ce qu'était le Japon il y a encore quelques décennies, sa puissante culture traditionnelle, ses réticences à entrer dans le monde moderne, sa crainte de toute corruption de ses valeurs millénaires, son ancrage physique, charnel aux éléments naturels, soleil, lumière, arbres, fleurs…
On retiendra le balancement de Honda - qui a dû être celui de l'auteur - entre un rationalisme affirmé et l'irruption dans un monde mystique, sacré qui laisse une place de choix à la réincarnation, transcendant ainsi la réalité. On notera l'obsession de la pureté chez Isao et celle de l'action lui faisant reprendre la sentence de son modèle, le sage Wang Yang-Ming : « Savoir et ne pas agir, ce n'est pas encore savoir ».
Enfin, il est probable que Mishima partage peu ou prou l'idéologie d'Isao, et cela explique certaines longues digressions théoriques que la traduction, parfois trop littérale, ne rend pas fidèlement. Ce roman reste un chef d'oeuvre, sombre, tourmenté, esthétisant, d'une seule respiration, dépourvu de pause, tout entier fasciné par la mort. L'auteur a-t-il abordé un sujet qui anticipe sa propre fin par le seppuku, peu après la publication de la tétralogie ?
Lien : https://lireecrireediter.ove..
Commenter  J’apprécie          20
"Chevaux échappés" est le second volume de la mer de la fertilité de Yukio Mishima, succédant à "Neige de printemps" pour lequel j'ai également posté un avis.

Ce roman est important dans la tétralogie.

Tout d'abord, ll introduit le thème même du cycle : la réincarnation.

En effet, Mishima, au travers de ces 4 romans, fait se réincarner un de ces personnages, et nous permet à travers ses yeux de comprendre l'évolution du Japon.
Alors que "neige de printemps" se déroulait en 1912, nous avons fait un bond de 20 ans et sommes désormais en 1932. Nous débutons ce roman, avec Shingekumi Honda, déjà rencontré dans le livre précédent, ami du héros Kyoaki.

Honda, désormais magistrat, va être amené à rencontrer lors d'une compétition de Kendo, le jeune Isao Iinuma.

Certains signes lui font voir en lui la réincarnation de son ancien ami, malgré des caractères diamétralement opposés.

Isao aspire à la pureté et ne peut supporter la corruption de la société japonaise et de ses élites, politiques et économiques.

Il va alors s'inspirer de l'ancienne société du Vent divin, pour essayer de redonner de la grandeur à son pays en pleine décadence.

Si l'écriture de Mishima est toujours reconnaissable, elle est cette fois au service d'un propos plus politique et philosophique que dans "neige de printemps". Plus religieux également. En cela il s'avère plus difficile à appréhender, mais paradoxalement parfois plus "simple" à lire. Malgré quelques explications typiquement japonaises qu'il sera difficile de comprendre totalement sans un background solide sur le Japon (que je n'ai pas).

De plus, Isao apparaît comme le double de l'auteur, lui aussi fervent nationaliste et partisan de la grandeur de l'empereur. Et c'est en cela que le roman acquiert une autre dimension. Car il doit être lu en connaissant les idées et la fin tragique de l'écrivain nippon.

C'est donc encore une fois une lecture à conseiller, une fois "neige de printemps" achevé. Les romans du cycle de la mer de la fertilité doivent être lus dans l'ordre.

Il me reste les deux derniers à lire, "le temple de l'aube" et "l'ange en décomposition", qui sont plus courts (notamment le dernier).
Commenter  J’apprécie          10
Le destin est en marche ... celui des héros ne fait que précéder celui de l'auteur. C'est magistral de beauté, de conviction sur la modernité et la tradition...finalement une réflexion visionnaire et d'actualité sur la place de la culture d'un pays ...3 choix
La conserver, la gommer ou l'imposer aux autres nations. le Tome 3 m'attend ...
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (372) Voir plus



Quiz Voir plus

Mishima

Quel est le vrai nom de Yukio Mishima ?

Yukio Mishima évidement !
Kenji Matsuda
Kimitake Hiraoka
Yasunari Kawabata

15 questions
97 lecteurs ont répondu
Thème : Yukio MishimaCréer un quiz sur ce livre

{* *}