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Je profite de la restauration de ma ligne internet pour clamer ma stupéfaction. Stupéfaction devant un tel chef d'oeuvre que sont Les amours interdites, du génial Yukio Mishima, qui s'impose par ce livre comme mon romancier préféré !

Shunsuke est un vieil écrivain sur le déclin et aigri, car en dépit des honneurs de la célébrité il perçoit le caractère intrinsèquement faux de son oeuvre mais aussi il en veut aux femmes avec lesquelles il n'a pu nouer de relations sentimentales viables. La rencontre avec Yuichi, un magnifique jeune homme, véritable adonis, va lui faire concevoir un plan machiavélique : Shunsuke va se venger des femmes qui l'ont fait souffrir en les jetant dans les bras de Yuichi pour qu'elles connaissent l'amertume et la honte d'une relation impossible, car Yuichi est homosexuel. Toutefois, notre manipulateur a sous estimé le pouvoir d'attraction du jeune homme qui le prend à son propre piège et surtout Yuichi va se lasser de son rôle de pantin et manipuler ses victimes pour son propre compte...

Tout d'abord, Les amours interdites peuvent se lire juste pour goûter au style divin de Mishima. Aucun mot ne semble superflu et tout trouve sa place dans une harmonie incroyable. Les descriptions sont poétiques et d'un classicisme de cristal, les scènes de sexe jamais ni trop crues ni trop prudes, les dialogues sonnent juste et certains passages nous livrent des réflexions très intellectuelles de l'auteur sur le plan esthétique sans pour autant donner dans la pédanterie ou le superflu.

Ce qui est également admirable est la dimension psychologique très complexe et captivante introduite par Mishima dans ce roman. Derrière le vernis des conventions les personnages cachent mal des sentiments éruptifs qui ne manquent pas de surgir.
Cette complexité est d'ailleurs très difficile a traduire, c'est pourquoi je vous prie de m'excuser si les lignes qui vont suivre paraissent maladroites ...
Ce qui est captivant dans ce livre c'est le fait que l'on suive le personnage de Yuichi pendant 600 pages et qu'à la fin du livre on ne puisse pas répondre à des questions simples : Yuichi est il bon ou mauvais ? ( peut être suis-je trop simpliste ? ) Que recherche t-il vraiment ? Les autres changent t-ils Yuichi est-ce lui qui les influence ?
En effet Yuichi n'a pas au début de conscience de sa beauté, mais les autres le pervertissent et celui-ci devient un narcisse qui se sert de son physique pour perdre les autres et les attirer ; à la fin du roman il va comprendre la vanité de son physique sans pour autant parvenir à s'en détacher sous l'influence de la naissance de son enfant. En ce sens, Yuichi voit sa pureté corrompue par le monde extérieur. Toutefois, aucun des personnages n'arrive à s'attirer l'amour intellectuel du jeune homme qui les fascine par son physique et les rend dépendants de lui. En ce sens là, c'est Yuichi qui agit sur le monde... Cela renvoie au thème cher à Mishima, celui de l'illusion : aucun des personnages n'est libre de son destin pourtant il pensent tous gérer leur univers personnel. C'est le monde qui leur apprendra cruellement la vérité, en l'occurrence par Yuichi et son physique.
Que recherche Yuichi ? Difficile de trouver tant ce personnage est riche mais aussi paradoxal, à la fois hors du monde du fait de sa beauté hors normes mais aussi tellement vulnérable du fait de cette beauté...
A titre personnel, Yuichi m'évoque le personnage incarné par James Dean dans le film A l'Est d'Eden : semblant indifférent et rejeté par le monde, il arrache tout les obstacles sur sa route à la conquête d'une chose simple et inaccessible : sa liberté. Cette recherche le rend certes égoïste et insensible et donc mauvais mais paradoxalement la pureté d'une telle quête ne peut qu'être concédée car l'objectif en soi est noble...

Le troisième aspect est celui de l'homosexualité, là encore source de paradoxe pour l'auteur cette fois ci : Mishima, homme marié et homosexuel nia toujours une homosexualité qui devient le thème majeur d'un de ses livres les plus illustres. Ce tabou de l,homosexualité dans le Japon des années 60 est très bien rendu dans ce livre ( et peut en grande partie être d'actualité pour le Japon d'aujourd'hui ). les homosexuels forment une communauté invisible avec ses lieux et ses codes, et ce livre a eu le mérite de les exposer au grand jour pour briser ce tabou ( cela créa un véritable scandale ...) Les amours interdites exposent aussi la vision pessimiste que Mishima porte de l'amour homosexuel : il voit des homosexuels obnubiles par le culte du corps et de la jouissance physique incapable d'aimer réellement mais condamnés à rester dans ce milieu par leur nature d'homosexuels. Je ne partage pas entièrement cette vision à titre personnel...

Ainsi, Mishima nous offre un chef d'oeuvre stylistique, narratif et intellectuel.
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Le célèbre écrivain Shunsuké a toujours aimé les femmes, mais cet amour n'a jamais été réciproque. Sa laideur, classée au patrimoine national, a beaucoup contribué à cet échec sentimental, et ses amours ne lui ont valu que des déceptions, des trahisons et des humiliations.

Il trouve l'instrument parfait de sa vengeance en la personne de Yûichi. Beau comme un dieu, il ne laisse dans son sillage que des regards énamourés. Mais pour le malheur de ces dames, il est secrètement homosexuel. En échange d'une coquette somme d'argent, l'écrivain lui demande de séduire toutes les femmes qui l'ont blessé, avant de les délaisser brutalement. Elles connaîtront ainsi à leur tour cette indifférence teintée de mépris comme seule réponse à leur passion.

Mishima réalise un véritable travail d'orfèvre avec ses personnages. Chacun d'eux est décrit en profondeur, avec leurs multiples peines, leurs espoirs, et les ressorts intimes qui dictent leur comportement. Ainsi, malgré l'immoralité de la proposition initiale de Shunsuké, il est difficile au final de savoir qui est le plus à plaindre, qui mérite notre pitié ou notre dégoût.

L'auteur nous plonge également dans le milieu homosexuel japonais des années 50, inspiré de sa propre expérience. Sa vision n'en était pas très positive : ces hommes devaient se retrouver dans des endroits cachés, tout en veillant à préserver leur respectabilité. Les déclarations d'amour se font généralement dans des endroits sordides, et elles provoquent toujours une part de dégoût ou de mépris chez celui qui la reçoit.

Ce roman est à conseiller aux lecteurs qui apprécient les intrigues tortueuses et les personnages complexes.
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C'est une oeuvre de jeunesse (Mishima avait 25 ans) mais on y retrouve déjà une maturité sidérante dans le style comme dans l'observation et l'analyse psychologique de ces personnages qui évoquent par les thèmes développés une sorte de «Liaisons dangereuses» dans le Japon des années 50 où un pacte cruel est passé entre un vieil écrivain revenu des femmes dont il veut se venger et un jeune homme bisexuel d'une très grande beauté dont il souhaite faire l'instrument de sa vengeance. Sauf qu'évidemment les choses se compliquent et c'est à un jeu de manipulation à tous les niveaux que nous allons assister.

Le roman est l'occasion pour Mishima de décrire avec beaucoup d'acuité le milieu homosexuel d'après guerre. le jeune Yuichi catalysant les désirs aussi bien des hommes que des femmes, des plus jeunes comme des plus âgés. Il décrit aussi à travers l'écrivain Shunsuké (et la propre autobiographie de ce dernier à la fin du roman) quelques unes de ses influences en même temps que sa philosophie littéraire. Mais Shunsuké n'est pas Mishima et il y a un jeu de correspondances et de divergences qui rappellent la façon dont Proust prenait lui-même des distances avec la réalité dans La Recherche. On découvre à l'occasion la grande culture de Mishima en matière de littérature occidentale qui l'a beaucoup influencé.

Le roman est passionnant malgré quelques petites longueurs et la traduction directement du japonais par le fidèle René de Ceccatty (et Ryôji Nakamura) rend
hommage à un style superbe et tranchant où la cruauté de Mishima n'a d'égale que la beauté des descriptions (des paysages, des lieux...) et la finesse d'analyse de personnages tous marquants (Le comte Kaburagi et son incroyable épouse, Yuichi et sa jeune femme résignée Yasuko, Kawada, Shunsuké, les jeunes amants de Yuichi...).

On sent à quel point Mishima a du rendre des comptes avec l'hypocrisie sociale dont il a été lui-même la victime. Sa famille ayant d'ailleurs longtemps interdit la diffusion de ce roman après sa mort.

Ce n'est peut-être pas au niveau de sa tétralogie finale ou du pavillon d'or mais je conseille vivement la lecture de ce roman qui est très divertissant et nous fait voyager dans différents lieux et milieux du Japon. Un vrai coup de coeur.
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Toujours autant de bonheur à lire Mishima.
L'homosexualité au Japon dans les années 50. Tout en pudeur.
Le héros est jeune et très beau. Il se marie, devient père. Un dédoublement imposé. Comment étaler au grand jour son amour des hommes dans le Japon d'après-guerre. Impossible. La société autour de lui est cruel, et manipulé par un auteur d'un âge avancé, Yuichi change, Yuichi développe une certaine cruauté aussi.
Au-delà de ce portrait du monde homosexuel, au-delà des rapports familiaux et sociaux, Mishima expose ses théories esthétiques et philosophiques avec beaucoup d'à-propos, de finesse et de perspicacité. Maître Mishima se dévoile, son homosexualité, sa double vie, jusqu'à ses obsessions morbides.
L'écriture est belle, est-il besoin de le préciser, ciselée, précise, maîtrisée .
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Nous sommes au Japon, dans les années cinquante. Shunsuké, auteur dune oeuvre littéraire considérable, est un solitaire et une érudit. Depuis toujours, il souffre de sa laideur. Il s'est marié plusieurs fois mais ses épouses successives l'ont malmené et trompé. Quand il rencontre un étudiant à la beauté intemporelle, le vieil homme croit pouvoir l'utiliser pour se venger. Yûichi n'est pas attiré par les femmes mais il devra rendre folles d'amour plusieurs d'entre elles puisque Shunsuké le demande. Bien sûr, il aura des liaisons masculines et suscitera des passions...Pour commencer, le jeune homme doit se marier...Il obéit.
Mais, l'écrivain oublie qu'il n'est pas le seul manipulateur à tourner autour du bel étudiant et que lui-même peut devenir victime de l'amour qu'il éprouve pour lui.
Convoité, acheté, désiré, consommé, Yûichi reste étrangement impénétrable, se montrant tour à tour vulnérable et sûr de lui. Sa cruauté cristalline qui lui fait tirer un si grand profit de la faiblesse de ceux qui tombent amoureux de lui, en font tour à tour un simple jeune homme calculateur mais aussi un ange exterminateur aussi lumineux que féroce.
A la lecture de ce livre, où circulent le désir, l'argent qui achète et récompense, la duplicité, la vanité des êtres et leurs pauvretés, j'ai renoué avec la grandeur de Mishima-écrivain. Car tout de même, quelle plume ! Quelle adresse à saisir toutes les nuances de la passion, à démonter les codes de l'honneur, à montrer comment toute grandeur peut devenir avidité mais aussi à monter la Beauté sous ces formes les moins attendues...
Je retiendrai plusieurs scènes de ce livre :
-Celles qui concernent le comte et la comtesse Kaburagi, tous deux séduits par le jeune homme. La peinture de leurs passions respectives, de leur échec puis de leur revirement...
-Celles qui concernent la naissance compliquée de la fille de l'étudiant. Très belles pages charnelles.
-La dernière scène où le vieil écrivain et l'étudiant jouent aux échecs. L'écrivain meurt et fait du beau jeune homme son héritier...
J'éprouve à lire Mishima la même joie intense qu'à lire Proust.
Un grand écrivain.


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Shunsuké est un vieil homme, écrivain, qui se passionne pour un jeune homosexuel au physique exceptionnel. Ebloui, il tente de le façonner à sa manière, comme pour refléter l'image d'un jeune homme qu'il aurait aimé être. Cet homme, Yuichi, est beau, et il aime les hommes. Shunsuké est décrit comme laid, et il ne parvient pas à aimer quelqu'un d'autre qu'une femme.
Les Amours Interdites sonne comme la ballade d'un homme qui, à l'aube de sa mort, est insatisfait de l'existence qu'il a mené. Grisé par ses échecs amoureux, il aspire à quelque chose d'autre qu'il ne peut pas obtenir au vu de son vieil âge.
Mishima nous ouvre ici les portes de l'univers homosexuel japonais, cet univers à l'époque très clandestin et pourtant touchant par sa spontanéité et son envie de vivre. L'écriture de Mishima est douce, fluide. Malgré quelques longueurs, attendues puisque le roman est conséquent, c'est une lecture agréable.
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L'histoire d'un vieil écrivain qui rencontre un magnifique jeune homme et qui va vouloir le modeler comme sa propre oeuvre d'art, "une oeuvre d'art suprêmement paradoxale, défiant l'esprit au moyen du corps et défiant l'art au moyen de la vie."

Beauté, manipulation, amour, trahison - de l'excellent Mishima.
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Parce que cet homme laid qu'est Shunsuke réussit dans les dernières phrases de ce roman à rendre intelligible la suprématie du beau, alors ce roman au fondement immoral prend toute sa puissance.
Non qu'il soit immoral parce qu'il met en scène un homme jeune, de 22 ans, d'une beauté absolue découvrant les plaisirs homosexuels, Yuchan est, pour l'essentiel, un instrument au service d'une vengeance, celle de Shunsuke contre les femmes, celle de cet homme lait que les femmes ont fait souffrir et dont lui-même a souffert de ne pas savoir bien les aimer, c'est là que se situe l'immoralité.
Il y a tout un montage assez machiavélique utilisant d'abord le mal-être de Yuichy, une somme de stratagèmes, permettant à ce dernier de s'assumer au mieux tout en concourant à la revanche du vieillard…Puis l'élève se détache du maître, ce dernier devenant l'esclave d'un amour qu'il ne croyait possible et finalement, ces amours interdites sont le retournement de nombre de certitudes et d'évidences que Mishima, franchement pessimiste, essaie de nous présenter comme le chemin du dépassement de soi auquel chacun aspire.
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Les amours interdites. /Yukio Mishima
Beauté et éthique vont-elles nécessairement de pair ?
J'ai mis assez longtemps pour bien lire ce roman difficile jusqu'au bout. Difficile en raison du caractère complexe et composite des rapports ambigus entre des personnages qui ne vivent que d'intrigues souvent à couleur sexuelle. le style est simple mais précis et méticuleux ; pas de mots compliqués, mais beaucoup de mots décrivant le combat intérieur de chacun ; c'est la psychologie des personnages qui est subtile et sophistiquée et rend la lecture ardue. On entre alors dans un monde tout emprunt de violence, de complots, de duplicité et d'hypocrisie, de mensonges, de jalousie et de sous-entendus, en même temps que de préciosité, de courtoisie, de délicatesse, de sensualité et d'érotisme pudique. Dans toutes circonstances, le raffinement est de mise. L'analyse des sentiments des protagonistes est profonde, subtile, pointilleuse même et scrupuleuse.
Shunsuké l'écrivain misogyne d'une grande laideur, personnage essentiel qui croit en la toute puissance de la sensualité est le maître et se sert du jeune et beau Yuchui, l'élève avide de liberté pour assouvir de façon machiavélique sa vengeance à l'encontre des femmes. Yuchui est marié à Yasuko, a une maîtresse en la personne de Kyôko, mais est aussi homosexuel comme son maître. le couple infernal de Madame Kaburagi et de Nobutaka son mari qui ont chacun de leur côté une liaison un temps secrète avec Yuichi, vient compléter la relation trouble qui s'installe entre les différents protagonistes de ce jeu de dupes qui évoluent dans le milieu interlope d'une certaine aristocratie nantie de Tôkyô de l'après-guerre. L'immoralité n'enlève rien à la beauté et au raffinement du récit tout en filigrane et suggestions. Madame Kaburagi, autre personnage essentiel, femme d'un certain âge, prostituée notoire, aime la beauté et la jeunesse de Yuichi lequel ne l'aime pas et joue un jeu subtil froid et cruel sachant qu'avec elle l'ingénuité la moins affectée est la plus efficace des séductions. Peu de sentiments nobles ont leur place ici, et beaucoup de calculs derrière les fusuma.
N'oublions pas qu'un « séducteur ne cherche pas forcément une femme qu'il aime ». de même « le vice qui a perdu son éclat est cent fois plus ennuyeux que la vertu qui s'est ternie. » Et puis « la vertu née du désespoir a une force qu'aucune immoralité ne peut affecter ».
J'ai senti à certains moments des accents raciniens dans le discours de l'auteur : « Conscients de leur propre beauté, ils se savaient promis à un destin tragique. »
Les dialogues sont complexes et somptueux toujours dans la même perspective suggestive.
Dés le début du roman, le lecteur est mis au parfum et la réflexion de Shunsuké sur les femmes n'est pas tendre.
« Une femme ne peut rien produire sinon des enfants…Les femmes ne comprennent rien aux théories…Tout ce qu'elles captent, c'est l'odeur. Elles reniflent, comme des truies…Quel gâchis que de prétendre que l'homme doive être séduit par la femme ! »
Tout un chapitre de ce style ! Cela démarre fort et l'on sait à quoi s'en tenir quant aux tendances de Shunsuké
Et plus loin : « …Il faut considérer la femme comme de la matière. Il ne faut jamais lui reconnaître de l'esprit. »

« Son opinion (Shunsuké) était que l'oeuvre d'art contenait la duplicité de l'existence.
L'action se déroule ainsi en alternance avec des réflexions des acteurs sur les problèmes que leur crée leur vie décousue. Tout au long de ce roman, Mishima nous offre une lente et méthodique description du comportement des personnages que manipule de façon machiavélique Shunsuké dans son complot contre les femmes, tels des marionnettes.
« Shunsuké avait alors tenté de créer une oeuvre d'art idéale, telle que, de toute sa vie, il n'avait pu en concevoir. Une oeuvre d'art, suprêmement paradoxale, défiant l'esprit au moyen du corps et défiant l'art au moyen de la vie."
… « Dans l'amour qu'un artiste (Shunsuké) porte à son modèle (Yushui), le désir charnel et l'amour spirituel s'unissent si parfaitement que la frontière entre les deux finit par se perdre… »
Pour un hymne à la beauté, du grand art à la Mishima dont les grandes cultures classique et française transparaissent constamment dans ce magnifique récit dont les deux derniers chapitres atteignent les sommets. le destin de Mishima s'y dessine dans les dernières lignes.
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Lorsque Shunsuké Hinoki, vieil écrivain amer et misogyne, rencontre Yûichi, il est aussitôt convaincu que ce jeune homme sculptural sera son dernier chef d'oeuvre. le poussant dans les bras de trois de ses anciennes maîtresses tout en lui faisant découvrir les plaisirs de l'homosexualité, il espère en faire sa créature et briser les coeurs de celles qui l'ont déçu… Au risque de voir l'élève dépasser le maître.

Dans une forme évoquant le roman européen du XIXe, Les Amours interdites met en scène la sensualité narcissique et volontiers cruelle de Yûichi, qui d'amant en amant découvre le pouvoir de sa beauté. A travers cet alter-ego, Mishima dévoile son rapport à sa propre homosexualité, telle qu'il l'évoque dans l'autobiographique Confession d'un masque. Parcourant les lieux marginaux de la sexualité gay dans le Japon de l'après-guerre, les Amours interdites interroge crûment l'hypocrisie des codes de la virilité dans une société japonaise qui exige des hommes une masculinité héroïque tout en niant la charge esthétique et érotique de leurs corps.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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