Relecture sélection de décembre 2018 du Grand Prix des Lecteurs Elle 2019.
Nice et sa douceur de vivre dans les années 20.
Un homme André, brillant architecte, Yvonne sa femme juste divine et leurs quatre enfants : Madeleine dite « Milou » 1923, Denise 1924, Jean 1925 et Simone 1927. Ils forment une famille laïque, bourgeoise et cultivée mais surtout unie. Une vie de rêve jusqu'à l'indicible des années 40.
1944 l'arrestation de la famille Jacob : le père et le fils disparaissent destination inconnue, Denise part pour Ravensbrück, Yvonne, Milou et Simone elles vont à Auschwitz.
De cette famille, seules reviendront des camps les trois filles, Milou décédera accidentellement à l'âge de 28 ans, laissant ses deux soeurs inconsolées.
Résumer ainsi une vie, celle de la famille Jacob serait peu, pour dire le combat de toute une vie : celle de Denise résistante de la première heure et celle de Simone au sommet de la République, inlassables combattantes du devoir de mémoire.
« Si tu reviens, dis-leur. Au camp, tout le monde avait peur que l'on ne sache jamais ce qui s'est passé. C'était le cauchemar le plus répandu. »
L'auteur se concentre sur cette période du retour à la vie dite « normale »
Simone la sensible, sous cette carapace de force qu'elle a endossée, est rongée par un sentiment d'injustice face à la pitié, l'indifférence, voire le mépris. Comme si être déporté signifiait être coupable de faiblesse.
Un livre qui me laisse sur un sentiment mitigé, car il n'apporte rien à ceux qui ont admiré cette femme
Simone Veil, qui a su dépasser l'atroce pour transcender la vie et se battre pour d'autres qu'elle. Pas de repli, au contraire elle déploie ses ailes pour la protection et le respect des droits de millions d'anonymes.
Cette femme a su avec intelligence et humilité ne pas oublier ce qu'est la vie au quotidien. Beaucoup pourrait prendre exemple, mais peu on ce niveau.
Alors comme elle nous a offert ce cadeau qu'est son livre Une vie, était-ce utile de faire ce livre-là ?
Personnellement, j'aurais préféré que
Dominique Missika qui est historienne, nous livre ce que la connaissance, l'approche des soeurs Veil, lui a apporté dans son travail, ce que cela a changé dans le regard qu'elle porte sur cette période de l'histoire. Ses techniques de travail ont-elles changé ? Cela lui a-t-il ouvert des portes inaccessibles, etc.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 14 janvier 2019.