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EAN : 9782021400540
256 pages
Seuil (04/10/2018)
3.96/5   102 notes
Résumé :
Elles sont trois soeurs : Madeleine, Denise et Simone Jacob, rescapées des camps de la mort. Madeleine, dite Milou, et Simone déportées avec leur mère Yvonne parce que juives à Auschwitz et à Bergen-Belsen ; Denise, à Ravensbrück. Rapatriées en mai 1945, Milou et Simone apprennent à Denise, déjà rentrée, que leur mère est morte d'épuisement. De leur père, André, et de leur frère Jean, elles espèrent des nouvelles. Déportés en Lituanie, ils ne reviendront jamais. Pou... >Voir plus
Que lire après Les inséparables : Simone Veil et ses soeurs Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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A travers le récit de Dominque Missika, nous découvrons la jeunesse de Simone Veil, heureuse dans une famille épanouie.
L'auteure évoque la complicité des enfants de la famille Jacob et surtout des trois filles que nous suivons dans leurs activités, insouciantes entre bains de mer et camps de scoutisme.
Une vie qui semble paisible et protégée jusqu'à ce que la ville se transforme en véritable souricière où chacun épie son voisin jusqu'à la dénonciation qui entraîne l'arrestation de la famille et la déportation.
Seules les trois filles sortiront de cet enfer.
Dominique Missika s'attarde sur le retour à la liberté, sur les difficultés à réapprendre à vivre, lorsque les mots sont tellement dérisoires pour décrire l'inconcevable, que le silence est préférable.

J'ai lu ce récit avec intérêt, mais je dois reconnaître qu'il ne m'a rien appris sur la vie de cette femme exceptionnelle.
Il est à mon sens bien en deçà des autres biographies qui lui sont consacrées.
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Avec « Les inséparables », Dominique Missika nous propose une biographie de Simone Veil et de ses soeurs, mais aussi un livre-hommage aux déportés (résistants et juifs).

Un récit très intéressant, facile à aborder, et dont le propos est bien clair.

L'auteure nous relate brièvement la vie heureuse des Jacob avant la 2nde guerre mondiale, qui s'interrompt brusquement avec les arrestations et la déportation de tous les membres de la famille.

Elle insiste ensuite sur la vie des rescapés après les camps de concentration, cette vie difficilement reconstruite autour de silences, d'engagement, de témoignages et d'isolement.
Car la libération n'a pas fait sortir les déportés des camps ; ils y sont restés et y sont encore, avec les proches et les camarades qui y sont morts.

C'est une évidence pour ces survivants : ils ne pourront jamais être pleinement compris que par d'autres survivants. Solidaires, ils savent que les liens qui se sont forgés entre eux sont indéfectibles.

Tiraillés entre le désir de reprendre le cours de leur vie et l'impossibilité d'oublier un vécu particulièrement traumatisant, ils sont habités par l'obligation morale de conserver la mémoire de ceux qui ont péri ainsi que par la volonté de répandre leur souvenir, comme des cendres, sur le monde des vivants.

Ils ne sont pas consumés par la haine, ni par le désir de vengeance.
Mais ils sont hantés par la peur de l'oubli.
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Le sous-titre de ce livre est "Simone Veil et ses soeurs " mais il aurait dû plutôt être "Denise Vernay et ses soeurs" car c'est Denise, la seconde des filles Jacob, qui tient dans ces pages le devant de la scène en racontant sa vie. C'est assez étonnant car Denise supportait mal d'être présentée comme "la soeur de..." Mais pour le public auquel s'adresse ce livre, elle n'est certainement qu'une illustre inconnue. Si Simone ne tient qu'un second rôle dans ce récit, mettre son nom en valeur sur la couverture est bien plus vendeur. Ce choix éditorial ne me parait pas franchement honnête envers le lecteur qui s'attend à lire une biographie sur Simone Veil mais découvre celle de sa soeur.

Avec une grande simplicité de style, Dominique Missika y transcrit les souvenirs de Denise. Elle évoque le vert paradis de son enfance, son engagement dans la résistance pendant les années de guerre, l'enfer de la détention en camp de concentration, la difficile reconstruction après le retour à la vie normale et les liens qui l'unissent à ses soeurs.
Une lecture agréable, malgré les nombreuses répétitions, mais finalement assez décevante. Je n'y ai pas appris grand chose si ce n'est la différence de traitement qui a été réservée aux rescapés des camps, selon leur statut de résistants déportés ou victimes de la Shoah.
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Ce livre aborde un sujet peu évoqué via la vie de Simone Veil et de ses soeurs: le retour des personnes déportées dans les camps de concentration.
Personnellement, je n'avais jamais lu de livre abordant ce thème. Bien sûr, je me doutais que ce retour n'avait pas dû être été facile.
Grâce à ce livre, je découvre l'ampleur des difficultés rencontrées par les déportés dès la libération des camps: le manque de moyens pour les accueillir et les soigner, l'antagonisme entre les déportés résistants, mis à l'honneur, et les déportés juifs, tenus à l'écart ; les réflexions déplacées; le besoin de parler et en même l'impossibilité d'évoquer l'innomable, le besoin de se retrouver entre anciens des camps alors que les autres personnes veulent passer à autre chose....
Le retour des soeurs Veil à la vie normale n'est pas simple. Si elles en sont revenues physiquement, leur esprit est resté à Ravensbrück et à Bergen-Belsen.
Elles ont consacré leur vie à mettre tout en oeuvre pour éviter que les camps de concentration ne tombent dans l'oubli. Quels destins !
Au niveau de l'écriture du livre, je regrette un côté un peu brouillon dans la chronologie des faits et quelques incohérences, peut-être dues au fait que l'auteur ne prenait pas de notes lors de ses rencontres avec les soeurs Veil.
En conclusion, voilà un livre très instructif sur un sujet peu abordé.
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Dominique Missika, historienne, retrace la vie de la famille de Simone Veil dont les membres ont été arrêtés et déportés en 1944. Elle a eu accès à différentes sources de manière privilégiée puisqu'elle connaissait personnellement deux des soeurs (Simone et Denise) et plusieurs de leurs proches. Elle travaille particulièrement sur la période de la Deuxième Guerre mondiale et l'immédiat après-guerre et elle a écrit plusieurs autres ouvrages tournant autour de sujets semblables et de la même époque, entre autres l'histoire de Gabrielle Perrier dans L'institutrice d'Izieu.

André et Yvonne Jacob ont eu quatre enfants en à peine cinq ans : deux filles, Madeleine et Denise, un garçon, Jean, et une dernière fille, Simone. le père est architecte, la mère a arrêté de travailler pour élever ses enfants. C'est une famille aisée qui réside sur les hauteurs de Nice ; la crise de 1929 les obligera à déménager et à s'installer dans un quartier moins huppé. La guerre éclate, mais les Jacob, juifs français (André a vaillamment combattu pendant la Première Guerre mondiale), se sentent à l'abri malgré les angoisses de Simone, le début des arrestations de juifs étrangers et le numerus clausus qui interdit aux juifs d'exercer une profession libérale ou d'appartenir à la fonction publique. Après la chute de Mussolini, l'armée allemande s'installe à Nice à la place de l'armée italienne et la vie change dramatiquement… Denise va rejoindre la résistance à Lyon, le reste de la famille reste dans le Sud. En 1944, après un contrôle d'identité, Simone est arrêtée, puis sa mère et sa soeur Madeleine, puis son père et son frère Jean. Un peu plus tard, Denise sera elle aussi arrêtée, mais en tant que résistante, pas parce qu'elle est juive. Madeleine, Denise et Simone reviendront toutes les trois malades, brisées et marquées à jamais, mais Yvonne, André et Jean ne survivront pas.

Dominique Missika fait ressortir la différence entre les rescapés des camps qui ont été déportés pour actes de résistance et ceux qui l'ont été parce qu'ils étaient juifs. Cette « différence » va conditionner l'accueil des déportés à leur retour, pas seulement celui des soeurs Jacob, d'ailleurs. En effet, les anciens résistants sont fêtés, les autres, ignorés : « [Denise] appartient à la catégorie des vainqueurs glorifiés par les gaullistes ou les communistes. Pas Madeleine, pas Simone qui inspirent au mieux la pitié, au pire l'indifférence et le mépris. » (p. 104) J'avoue que c'est essentiellement cet aspect-là du livre qui m'a intéressée. En ce qui concerne la forme, je dois dire que j'ai été gênée par les nombreuses redites. On retrouve la substance de l'exergue dans le prologue, comme on retrouve ce qui est dit dans le prologue à différents endroits du livre…
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critiques presse (1)
Lexpress
23 octobre 2018
Nourries par les notes de Denise Jacob, épouse Vernay, et par les multiples recherches auprès des témoins et dans les archives, Simone Veil et ses soeurs déroule avec minutie et empathie la destinée dramatique de la famille Jacob et le chemin de croix des survivants.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Tous les déportés ne sont pas logés à la même enseigne. Il y a parmi eux une hiérarchie souterraine, non dite, les résistants en haut de l'échelle des honneurs, et les autres, les Juifs, en bas, laissés sur le bas-côté des hommages de la patrie. Une fracture, une déchirure, et une blessure à jamais ouverte. (p. 125)
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"L'entourage réagit à l'unisson : Tournez la page. Oubliez c'est du passé. Combien de fois ont-elles entendu ces phrases toutes faites. C'est l'inverse pour oublier il faudrait parler, il faudrait qu'on les écoute, qu'on mesure ce qu'elles ont enduré."
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L’objectif, c’est de choyer ces femmes revenues de l’enfer. De quoi rêvaient-elles là-bas ? De manger à leur faim ? Voilà la table de la salle à manger décorée de fleurs et couverte de fruits, de gâteaux et de friandises. De dormir ? Ici, les lits sont moelleux, les draps soyeux, les volets fermés la nuit, le silence complet, loin des bruits de la ville. On leur fournit des vêtements, on les sort en ville. On essaie de les distraire, et on espère leur redonner goût à la vie.
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Jamais elles ne m’interrogeaient sur les raisons de mon intérêt pour les camps de la mort. C’était un fait acquis. J’avais en quelque sorte réussi mon examen de passage, j’étais de leur côté, à leur côté. Une génération nous séparait, ce qui faisait de moi le témoin des témoins. J’ai tendance à supposer qu’elles appréciaient mon écoute pleine d’empathie et dénuée de pitié. J’œuvrais pour la mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale depuis longtemps, elles l’appréciaient. Nos rendez-vous avaient le charme des conversations à bâtons rompus, sauf quand j’étais le réceptacle de leurs colères ou de leurs indignations à la suite d’une commémoration oubliée, d’un ouvrage sur Auschwitz ou Ravensbrück passé inaperçu, ou d’un débat indigent à la télévision.
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A Saint-Gall, à la frontière suisse, les camions sont bloqués, les rescapées seraient contagieuses d'après les douaniers et devraient être placées en quarantaine. Soudain, elles entonnent la Marseillaise. Et les barrières se lèvent, le soulagement est complet. C'en est fini du calvaire.
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Videos de Dominique Missika (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Missika
Dominique Missika présente son livre "Simone Veil. La cause des femmes et des enfants" publié chez Seuil.
Le 26 novembre 1974, Simone Veil monte à la tribune de l'Assemblée nationale pour défendre la loi légalisant l'interruption volontaire de grossesse. Elle entre dans la lumière. Elle n'en sortira plus. Par son courage et sa détermination, elle devient une icône que les Françaises ne cesseront de remercier. Toutefois, son engagement pour la cause des femmes ne commence ni ne finit avec cette bataille. le transfert en métropole des militantes du FLN détenues en Algérie, la réforme du droit de l'adoption, la promotion du travail des femmes sont autant de sujets qui la mobilisent en tant que haut fonctionnaire au ministère de la Justice. Puis, devenue ministre, elle améliore la protection des enfants, crée le statut d'assistante maternelle, aide les femmes à concilier travail et maternité, se bat pour les infirmières et les sages-femmes, etc. La parité sera l'un de ses chevaux de bataille. Son combat pour l'égalité réelle entre les hommes et les femmes se poursuivra, dans une étonnante continuité de conception et d'action. Profondément marquée par l'expérience concentrationnaire, Simone Veil, tout au long de sa vie, s'est appliquée à faire évoluer la société avec les armes de la loi, au nom de la justice. Grâce à de nombreux documents (brouillons de discours, notes, courriers officiels, rapports, articles de presse…), dont certains inédits, ce sont les propres mots de Simone Veil qui constituent le fil conducteur de ce livre. Il nous invite à mieux comprendre son action en faveur des femmes et des enfants, en France et dans le monde.
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