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Une écriture sobre, souvent onirique, pleine de poésie, de tranquillité et de sérénité pour traduire un amour profond entre deux êtres d'une grande sensibilité, unis dans une même passion pour les opéras de Mozart.

Une oeuvre de mélomane donnant des clés subtiles pour comprendre les Noces de Figaro, conjuguant esthétique du chant lyrique polyphonique, harmonie instrumentale et lecture politique.

Un hommage à la langue française, langue de l'amitié et de la littérature par excellence à travers le prisme de la culture japonaise.

Une réflexion sur le temps qui passe et la transformation du monde, des êtres et de l'amour.

Une lecture profondément émouvante.
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Un livre il y a plusieurs années.De très vagues souvenirs.


Un amoureux de la langue Française. Ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre un écrivain Japonais qui écrit en Français avec une langue aussi poétique et un style très fin. Parlant plusieurs langues mais aucune à ce niveau, je dis chapeau à ce monsieur. Quel travail cela représente d'apprendre une langue à ce niveau et aussi l'on de son propre univers.

Un amoureux de musique. D'ailleurs tous ses romans sont autour et dans la musique.

Un amoureux de l'amour car il est toujours question de la vie qui passe et de l'amour.

Bref dès romans pour celles et ceux qui aiment se laisser porter et emporter dans des histoires où l'action a moins d'importance que le temps qui passe et les sentiments qui y sont attachés.

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Une fois n'est pas coutume, je trouve nécessaire de rendre compte ici non pas d'un roman de cet auteur, mais de quatre d'entre eux qui me semblent étroitement liés.

Akira Mizubayashi est japonais, mais c'est en français qu'il écrit des romans prenant la musique pour thème central. Cet écrivain est un cas tout à fait exceptionnel, pour au moins quatre raisons :
- primo, parce qu'il n'est pas nativement d'origine franco-japonaise, il a appris la langue française réellement comme une langue étrangère et relativement tardivement ; pour moi qui maîtrise l'allemand couramment, je mesure à quel point je serai bien incapable d'atteindre un tel niveau de jeu littéraire avec cette langue, qui appartient pourtant au fonds des langues européennes, et dont la distance linguistique est minuscule rapportée à celle, abyssale, qui sépare le français du japonais !!!
- secondo parce qu'il se sert de la langue française avec une époustouflante virtuosité et une justesse tout à fait exceptionnelle pour rendre compte d'émotions musicales, ce qui est rarissime comme j'ai pu le constater car, au cours de mes lectures, j'accorde une attention particulière aux écrivains qui tentent de rendre compte d'un autre art, comme par exemple Grainville avec "L'atelier du peintre" (cf recension) ou "Falaise des fous" (cf recension), Proust étant bien le seul à restituer, magistralement, ses perceptions tant de la musique (Vinteuil) que de la peinture (Elstir)...
- tertio parce que l'intrigue de ses romans repose toujours sur une grande rencontre amoureuse narrée avec une remarquable pudeur : pas de scène scabreuse, pas de pornographie graveleuse, c'est là encore tout à fait exceptionnel dans la littérature d'aujourd'hui !!!
- quarto parce que ces romans, écrits et publiés ces dernières années, illustrent comment et combien les conséquences des horreurs commises pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) influent aujourd'hui encore sur le cours de la vie des générations postérieures.

L'auteur recourt à la technique musicale désignée par l'expression "variation sur un thème". En effet, la trame de ces quatre romans est la même : avant la Seconde Guerre mondiale, un jeune japonais est amené à poursuivre ses études à Paris, où il fait la rencontre – délicatement amoureuse – d'une jeune française. La mobilisation générale contraint le jeune homme à rentrer au Japon, sa compagne devenant la mère d'un enfant conçu juste avant la séparation. Variation propre à chaque roman : deux générations plus tard, les petits-enfants découvrent ce passé...

Ces dernières années, l'auteur a publié une trilogie consacrée aux instruments à cordes (violon, alto, violoncelle) :

- Mizubayashi Akira (1951-) – "Ame brisée" – Gallimard / Folio, 2019 (ISBN 978-2-07-292121-6)
Lecture qui me servit de découverte de cet auteur ; l'instrument de musique central est ici le violon. L'âme en question étant ce minuscule petit cylindre de bois qui instaura la Grande Différence avec la famille des violes de gambe...

- Mizubayashi Akira (1951-) – "Reine de coeur " – Gallimard / Folio, 2022 (ISBN 978-2-07-301739-0)
L'instrument de musique central est ici l'alto, ce grand violon accordé une quinte en dessous du violon, doublant à l'octave les cordes du violoncelle. L'exercice est méritoire, car les pièces originales écrites spécifiquement pour cet instrument sont d'autant plus rare que l'auteur se limite à la période de la musique occidentale depuis l'époque classique (l'alto avait un rôle plus gratifiant jusqu'à l'époque baroque) : j'en sais quelque chose, puisque j'ai moi-même suivi un cursus d'altiste dans ma jeunesse.

- Mizubayashi Akira (1951-) – "Suite inoubliable " – Gallimard NRF, 2023 (ISBN 978-2-07-303211-9)
Ce volume était impatiemment attendu par les violoncellistes (dont je suis dorénavant, en tant qu'humble amateur baroqueux). Non moins évidemment, le répertoire évoqué tourne autour de ces six "suites" de J.S. Bach pour violoncelle seul, écrites pour et retranscrites par Anna-Magdalena, qui vinrent fonder et consacrer l'incontournable ampleur de cet instrument dans cette tessiture (de baryton, grosso modo), pour devenir l'une des oeuvres incontournables de la musique occidentale. Dommage que l'auteur ne connaisse pas mieux l'apport apporté par la ré-étude de cette musique à la lumière de la redécouverte des fondements de la musique baroque.
Mais leur exhumation par Pablo Casals (dont est évoqué "le chant des oiseaux" p. 216) constitua un évènement majeur : c'est également par lui que je découvris ces suites il y a maintenant presque soixante ans (!), oeuvres qui ne m'ont plus jamais quitté... et qui furent à l'origine de ma décision de me consacrer dorénavant au violoncelle baroque.

Un roman antérieur :
- Mizubayashi Akira (1951-) – "Un amour de Mille-Ans " – Gallimard / Folio, 2017 (ISBN 978-2-07-278229-9)
Toujours sur la même trame, l'auteur évoque ici la rencontre d'une cantatrice, ou plutôt de sa voix de soprano. J'adhère volontiers au postulat énoncé ici par l'auteur : une belle voix féminine exerce (sur la plupart des hommes ?) un pouvoir quasi ensorcelant (p. 153-155). le roman tourne principalement autour des "Noces de Figaro" (Mozart), l'un des sommets de la musique occidentale. Les perspectives ouvertes par les remarques formulées pp. 87-88 sont d'une extrême justesse. Plus rigolo (pour moi), l'auteur évoque (pp. 162) un Lied de Schubert (Gute Nacht) que je suis précisément en train de travailler.

Par ailleurs, sans y insister, l'auteur révèle un peu de sa façon de travailler pour obtenir cette maîtrise ahurissante de la langue française : il rend hommage (p. 73) au "Petit Robert" puis explicite plus longuement (pp. 156-157) pourquoi et comment il se mit à l'apprentissage du français.

Il y aurait encore beaucoup à dire sur ces romans, mais le plus simple, c'est encore de les lire, puis de les offrir autour de soi, à toute personne sensible de près ou de loin à la musique...

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SEN-NEN (mille ans) est japonais, professeur de littérature française, passionné d'Opéra et des noces de Figaro de Mozart en particulier, qu'il a vu 11 fois consécutives dans sa jeunesse à Paris, pris de passion pour Clémence alors jeune cantatrice qui y incarnait Suzanne.
Il est marié à Mathilde, mélomane comme lui, une française qu'il a rencontré lors d'un stage de chant lyrique, avec laquelle il a partagé sa vie et fondé une famille. Alors que Mathilde est atteinte d'un mal incurable l'obligeant à garder son lit, il est contacté par Clémence de passage à Paris à l'occasion d'une représentation des Noces de Figaro, la revoir le plonge dans le passé de cet amour platonique et analytique de cet opéra qu'il met en parallèle chapitre après chapitre avec sa douce vie aux cotés de Mathilde, son âme soeur, comme une réponse polyphonique de l'amour.
Ce magnifique Roman est une ode à la musique, à l'opéra, à la langue française, à l'amour, à la vie, un éloge de la fidélité.
Akira Mizubayashi a construit ce roman comme un opéra, autour de thèmes qui lui sont chers tels que la musique, la langue française, la fidélité, les animaux.
Cet auteur délicieux écrit en français avec une sensibilité, une finesse japonaise. Dans un phrasé fluide et poétique. A découvrir absolument pour ceux qui ne le connaissent pas, son dernier roman « âme brisée» paru en 2019, est tout aussi vibrant.
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On suit dans ce livre, Sen-nen, un homme japonais marié à une française qui a eu une très forte expérience en écoutant Les Noces de Figaro (et grâce à cette expérience, il a pu rencontrer une cantatrice). Malheureusement, ce livre m'a beaucoup déçu pour des raisons.

Passons sur la structure du livre (qui est très classique et suit le schéma des Noces de Figaro) qui ne m'a pas bouleversé mais qui ne m'a pas choqué.

Par contre, j'ai été très déçu de la manière dont l'auteur parle de la musique. Je suis un grand amateur de musique (mais je ne connais pas si bien que cela les Noces de Figaro) et ce livre ne m'a pas permis de comprendre cet opéra, d'entendre la musique, le rythme de la musique. Ce point est très handicapant pour le livre car l'auteur passe un long moment à nous décrire les Noces de Figaro.

Par ailleurs, l'auteur utilise de nombreux "trucs" qui ne fonctionnent pas : les (trop) nombreux points de suspension dans le dialogue sont superflus et décrédibilisent les dialogues et leurs rythmes, les nombreux rêves du personnage principal n'apportent rien à l'histoire et laissent l'impression que l'auteur cherche à remplir son roman, l'auteur fait appel à de nombreux points de vue différents : on appelle tantôt le héros Sen-nen, l'homme ou bien l'auteur utilise le je. Je n'ai pas compris l'utilité de certains changements de point de vue et cela m'a plus perturbé qu'aidé à mieux comprendre cette histoire.
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L'écrivain francophone d'origine japonaise évoque Sen-nen, un homme vieillissant et époux attentionné, et l'amour passionné qu'il a vécu pour une cantatrice, 29 ans plus tôt. Une réflexion toute en subtilité, en délicatesse et en pudeur sur le sentiment amoureux, la fidélité conjugale et l'amour de la musique et une manière magistrale d'allier cultures japonaise et française. Une histoire d'une tristesse élégante et infinie.
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Mille-Ans, tel est le surnom que s'est donné le narrateur de cette étrange histoire, mêlant amour de la musique et amour tout court. Un roman inclassable, dont il est difficile de parler tant on se sent petit, mais vraiment tout petit devant ce récit de toute une vie, écrit dans une langue merveilleuse qui se révèle être le français. Dans cette langue d'adoption qu'il maîtrise à la perfection, avec le charme discret créé par le décalage avec sa langue maternelle, Akira Mizubayashi nous conte l'histoire d'un homme habité par une passion folle, celle de l'opéra, et plus particulièrement l'opéra de Mozart. Comme lui, fuyant le Japon du conservatisme renaissant, Mozart refusait les conventions de son époque et avait adopté la voie des Lumières, ce mélange d'humanisme et de volonté politique qui révolutionna l'Europe à la fin du dix-huitième siècle. Tout en nous conduisant à réfléchir sur le sens profond de la musique, l'auteur nous tient en haleine avec les aventures de ce mélomane amoureux de deux femmes, l'une dont il s'est volontairement tenu éloigné pour ne pas nuire à sa carrière lyrique, l'autre avec laquelle il a vécu un amour fusionnel. Un beau, très beau roman, qui ravira les amateurs d'art lyrique mais tous les autres aussi, pourvu qu'ils ou elles aiment la belle lecture…
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J'avais beaucoup aimé « Âme brisée». Ici,l'histoire est originale et aurait pu être la base d'une jolie nouvelle. les dites et redites fatiguent et ennuient. L'étalage par l'auteur de ses connaissances mozartiennes amène souvent à sauter des pages. Dommage !
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Sen-nen est de retour en France, après une carrière en tant que professeur de littérature française au Japon, avec sa femme gravement malade. Il nous raconte sa vie, l'amour qu'il a pour sa femme, sa passion pour l'opéra et en particulier pour les Noces de Figaro qui lui ont valu une belle rencontre.

C'est dans un univers plein de musique et poésie qui nous fait oublié la morosité ambiante que se déroule ce roman. L'histoire d'un homme passionné par la langue française, par la musique et en particulier l'Opéra et qui fait découvrir son monde.

L'écriture est belle, poétique et sensuelle. Toutes les situations sont décrites avec une grande précision sans être pour autant sclérosante.

J'ai beaucoup de plaisir avec ce titre, comme une parenthèse réconfortante. Une lecture que je qualifierai de cocoon et ça fait du bien.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Cet auteur japonais est étonnant ; pas seulement parce qu'il écrit en français. le nom du personnage de ce roman signifie "Mille-Ans", d'où le joli titre de ce récit.

Un étudiant, amateur fou des Noces de Figaro, se rend au théâtre Garnier pour y assister à toutes les représentations de l'opéra de Mozart qui y sont données en ce début d'hiver. Subjugué par la jeune cantatrice débutante qui joue de rôle de Suzanne, il lui écrit et parvient, au cours d'un unique rendez-vous, à passer quelques heures avec avec elle dans un café de l'avenue de l'Opéra. Leur fascination est réciproque, mais leurs destins les séparent immédiatement après cette soirée trop vite écoulée.

Trente ans plus tard, ils se reverront une seconde et dernière fois.

Ce roman est écrit tout en délicatesse. Les références enthousiastes au livret de da Ponte et à la musique de Mozart, les attentions délicates --presque trop réservées-- de l'homme vis-à-vis de son épouse, la présence permanente de la chienne qui est une complice très sensible du couple et l'écriture de ce récit tantôt à la troisième personne, tantôt à la première, créent une ambiance fort particulière, attachante et feutrée.

du beau travail, que certains pourront juger mièvre voire, sur un passage, invraisemblable, mais qui est servi par une langue dont le style procure déjà à lui seul un plaisir raffiné.
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