Dans "
l'herbe des nuits", le narrateur erre et déambule dans le Paris nocturne, ses bars louches, ses petites rues discrètes. Personnage lunaire, en apesanteur, il fréquente sans motivation et sans bien les connaître des hommes aux activités énigmatiques. Ce qui les caractérise c'est l'ambiguïté et l'imprécision de leur emploi du temps, de leur lieu de résidence, des raisons qui les lient.
Un mystère plane autour "d'une sale affaire" concernant Dannie, la seule femme de cette étrange bande de comparses. Menteuse, fabulatrice, secrète, on s'interroge sur la nature de ses relations avec les autres protagonistes.
Elle s'introduit en douce dans des appartements ou des demeures provinciales provisoirement inoccupées, mais il est évident qu'elle y est illégalement en visite. Pourquoi possède-t-elle les clefs, que recherche-t-elle ?
Tout au long du récit, le mystère s'épaissit, se densifie, donne lieu à toutes les
élucubrations ou hypothèses de la part du lecteur qui s'achemine lentement vers une fin inattendue.
Le tour de force de
Patrick Modiano est de créer et d'entretenir cette ambiance énigmatique