Une jeunesse

Paris, la jeunesse, des déambulations, des hasards, des doutes, des rencontres.
Des protagonistes qui nourrissent une forme d'indifférence, qui pourrait être du détachement, de l'insensibilité ou un moyen de se protéger grâce au repli sur soi. Comment savoir avec Modiano ?
D'ailleurs son penchant pour le flou se retrouve aussi dans ces figures incontournables de ses oeuvres qui apparaissent encore ici : les hommes louches, voire malsains, aux activités secrètes très certainement hors de la légalité.
La jeunesse, incarnée par le couple que forment Odile et Louis, se soumet à la volonté de ces dominateurs d'âge mûr, installés dans leur confort et leur combines. C'est l'innocence pure qui se confronte à divers avatars de la perversité humaine.
C'est parfois douloureux ou inquiétant, mais dans cette grisaille, Modiano nous rassure par la clarté de sa plume.
Ce titre n'est pas le meilleur que j'ai pu lire de cet auteur (que j'admire néanmoins), mais sa douce nostalgie et l'éclat de sa perfection stylistique suffisent à nous offrir une échappée bienvenue dans notre monde si peu enclin à la nuance et à la réflexion.

Louis et Odile ont trente-cinq ans. Ils se souviennent de leurs vingt ans. Après son service militaire, Louis a retrouvé Brossier, un homme dont le bagou "était celui d'un commis voyageur" mais dont la voix, soudain "devenait précieuse." C'est par lui qu'il obtient un travail peu définissable et rencontre un certain Bejardy qui lui fait transporter de grosses sommes d'argent dans une valise. Odile, elle aussi, est très jeune. Elle voudrait faire une carrière de chanteuse mais semble plutôt malmenée par la police d'une part ou par de vagues imprésarios qui profitent d'elle de l'autre. Tous deux, Louis et Odile errent parmi des gens louches. Bejardy, par exemple, a été accusé de meurtre mais innocenté par le colonel qui l'avait sous ses ordres pendant la guerre. En Angleterre les deux jeunes gens entendent parler de Guy Burgess, le célèbre espion; le roman se situe donc dans les années cinquante soixante. L'atmosphère est étrange comme dans tous ces romans de Modiano où les souvenirs se télescopent, s'effacent, réapparaissent. On est comme dans un rêve éveillé. Qui sont ces gens que côtoient le jeune couple? Qu'ont-ils fait sous l'occupation et ensuite? La réponse ne sera pas donnée. Sur la Côte d'Azur, Louis et Odile refusent enfin de convoyer de l'argent et entrent dans un présent nouveau, une réalité nouvelle. Ce qui leur est arrivé ne semblent pas vraiment les avoir affectés. Encore que...
J'ai lu de meilleurs livres de Modiano mais le fait est que je suis toujours aussi admirative de son oeuvre et fascinée par l'univers de la mémoire tel qu'il le déploie.

Le roman s'ouvre sur la description d'une famille bien installée, à la montagne. Un événement anecdotique va ramener le père de famille, Louis, quinze ans en arrière. A cette époque, il vient de terminer son service militaire. Il est un peu perdu et se laisse assister par un nommé Brossier. Par hasard, il fait la connaissance d'Odile qui elle aussi, seule et désoeuvrée croit à des promesses qui lui sont faites. Naïfs, ils seront chacun dupé, trompé. Ils prendront des risques sans l'ombre d'un doute. Leur dualité les rend forts. Ces expériences les feront grandir, murir et sans doute les armeront pour la vie… La façon dont le narrateur se fait l'écho de cet espace de vie, donne au lecteur un rôle de spectateur, voyeur et complice qui met un peu mal à l'aise et oblige à garder une certaine distance tout en choisissant notre camp et en se demandant comment ces pérégrinations pourront bien finir.

Roman de Patrick Modiano, prix Nobel de littérature en 2014. Ce n'est pas mon roman préféré de l'auteur. On y retrouve pourtant cette plongée dans le passé caractéristique de Modiano et des personnages assez louches qui font des affaires bizarres.

L'histoire est racontée du point de vue d'un très jeune couple, Odile et Louis. C'est leur jeunesse que l'auteur raconte par un retour dans le passé. Ils se rencontrent par hasard, vivent de petits boulots, et font affaires avec des margoulins. Tout cela comme sans y toucher, ils flottent un peu au gré des demandes et des rencontres. C'est leur "jeunesse". Elle durera un temps. Puis ils devront faire un choix décisif pour leur avenir et leur "jeunesse" prendra fin à cet instant. Leur choix m'a paru d'ailleurs assez prévisible.

Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages.

J'essaie, j'essaie fort d'apprécier mes lectures de Modiano, mais chaque fois, je ressors du bouquin avec l'impression de ne pas avoir compris, et d'être passé à côté de quelque chose. Ici, Modiano nous propose un retour dans le passé, ou plus précisément dans la jeunesse parisienne de deux personnages. Louis et Odile. le point positif, c'est Paris, bien évidemment. J'adore cette ville, son ambiance, ses trésors, ses passages. Mais bon, mis à part ça, je n'ai pas réussi à me plonger dans l'histoire. J'en suis restée spectatrice. Et par le même fait, aucun n'affecte s'est développé pour les personnages. Dommage. Je retenterais l'auteur, bien sûr, parce que je suis entêtée, mais pour l'instant, son oeuvre me laisse plutôt perplexe !

Des souvenirs de la jeunesse parisienne. Louis et Odile, deux personnages dont la naïveté et l'innocence sont le signe de beauté pour certains et malveillance pour d'autres peu fréquentables. le ton morne et peu dynamique peine à faire rentrer dans cette ambiance fade, et détrône la nostalgie qu'on aurait aimé sentir avec plaisir dans une histoire où surgissent les souvenirs de jeunesse. On assiste à la déchéance de deux âmes errantes dans le tout Paris, et je cherche encore l'intérêt de cette histoire... même si je peux comprendre le fond de cette aventure, raviver les souvenirs, s'imprégner de l'ambiance de l'époque, de la ville, des sentiments exacerbés qu'on peut éprouver à vingt ans, de l'immense solitude aussi, la forme n'a été pour moi que source d'ennui profond et m'a donnée de la peine à le terminer. La fin de cette jeunesse, ou du moins de l'écrire, a semblé délivrer l'auteur, du moins c'est ce que l'on ressent au fil des pages, mais la délivrance pour moi, n'a sonnée que la dernière page tournée.

Il a eu le Nobel et c'est ô combien légitime. Un grand auteur qui sait flirter avec l'ennui, la perte, la recherche, le passé, la nostalgie, l'amerTime effleurée du bout de la plume simplement pour dire le temps qui passe et la vie qui reste

L'auteur a obtenu un Prix Nobel de Littérature, et pourtant je peine régulièrement en ouvrant un de ses romans... Celui-ci ne fait pas exception... Un sentiment d'ennui.

Tout est dans l'atmosphère ! Deux jeunesses déboussolées dans le Paris des années 60 font l'apprentissage de la vie , accompagnés par des "tuteurs" plus ou moins troubles.
Les espoirs des plus jeunes se croisent avec ceux, déçus, de leurs aînés. Les faiblesses de tous se font échos. La vie en fait...
Je ne pense pas qu'un tel livre se raconte . Il se lit.

L'histoire d'Odile et Louis porte une cantate pour coeurs libres qui jouent encore longtemps après qu'on a fermé le livre.