Contrairement aux livres de Soljenitsyne auquel il est souvent associé comme critique de la bureaucratie et de la dictature stalinienne écrit à postériori dans les années 70, ce livre est très documenté, non manichéen et passionnant. L'époque de la collectivisation forcée et intégrale des années 30 y est abordée de l'intérieur au sein d'une communauté paysanne dans laquelle représentants du pouvoir central, révolutionnaires de la première heure et "simples" paysans indépendants étiquetés soudainement koulaks et expropriés avec femmes et enfants en plain hiver tentent de survivre et de défendre leur point de vue tout en se pliant à des directives, réelles ou fantasmées, du komintern. A lire absolument pour se faire une idée plus précise de ces événements historiques et aussi pour le plaisir du talent de Boris Mojaev (ou Mojaiev).
Commenter  J’apprécie         20
- Et Staline, qu'est-ce qu'il a dit à ce moment là ? Il a dit que "les camarades qui pensent qu'on peut - et qu'on doit - en finir avec les koulaks par la voie administrative, c'est-à-dire à travers le Guepeou, ont tort". Il a dit et il a signé, un point c'est tout... "C'est une violation de loi révolutionnaire. Nous n'en arriverons pas là." Tu te rappelles ? Et maintenant, qu'est-ce qu'il demande ? "Peut-on dékoulakiser dans les régions de collectivisation intégrale ?" Et il répond : "Drôle de question." Vraiment très drôle ! Pourvu qu'on n'en fasse pas dans son pantalon à force d'en rire ! (Ozimov, p.288)