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3,68

sur 4462 notes
Ah Molière ! Définitivement l'auteur classique que je lis avec le plus de plaisir !
Je n'avais pas lu le malade imaginaire depuis fort longtemps. Je me souvenais bien sûr de l'histoire mais j'en avais oublié les dialogues.
Quel délice ! J'ai tellement ri grâce à Toinette !

Argan, hypocondriaque, ne jure que par les lavements et autres saignées. Trouvant les factures salées, il imagine comment avoir un médecin sous la main : Angélique sa fille épousera Thomas Diafoirus, futur médecin et neveu du médecin d'Argan.
Mais Angélique aime Cléante. Toinette la servante décide d'aider la jeune fille.

Comme toujours avec Molière les situations sont rocambolesques, les dialogues à mourir de rire et ce petit divertissement cache une vraie critique de la société. Ici les médecins bien sûr mais également le mariage d'intérêts.

Le théâtre de Molière ne prend pas une ride et c'est toujours un bonheur à lire !
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Il y a longtemps que je n'avais pas ressorti un classique… J'ai envie de vous parler du Malade imaginaire de Molière

Une pièce parodique où l'hypocondrie est tournée en dérision : Argan est un mari tyrannisé par sa jeune épouse qui en veut surtout à son argent. Persuadé d'être toujours malade, il a une confiance aveugle en des médecins malhonnêtes qui l'entretiennent dans un état maladif, entre fantasmes et névrose. Apathique, désespéré, il ne voit d'espoir, pour préserver sa santé, qu'en l'union de sa fille Angélique avec un homme de médecine. Son choix s'est porté sur le neveu dégénéré d'un charlatan. Angélique, éprise de Cléante qui lui fait la cour travesti en maître de musique, refuse cette union que sa marâtre encourage avec hypocrisie. Bousculé par Toinette, sa fidèle servante, sermonné par son frère, Argan accepte de feindre la mort pour éprouver l'affection des siens. L'amour sincère de sa fille et la duplicité criminelle de sa femme éclatent alors au grand jour…
Dans mes années collège, je me souviens que l'accent était surtout mis sur le côté comique, caricatural, satirique… Pour le contexte, nous apprenions que le Malade imaginaire, pièce créée en février 1673, était la dernière pièce de Molière et qu'il était mort à la suite d'un malaise sur scène.

Aujourd'hui, avec le recul, je préfère garder comme axe de lecture le personnage d'Argan, non pas seulement comme l'axe central autour de qui toute la pièce est construite puisque toutes les péripéties découlent de son caractère particulier, mais plutôt en tant que double intra-diégétique de Molière. Au-delà du ridicule et du comique, nous pouvons lire dans l'état maladif d'Argan les inquiétudes de Molière pour sa propre santé ; en effet, pendant l'écriture de cette pièce, Molière se savait gravement malade. Ainsi peut-on remarquer que, malgré l'abondance de ressorts comiques, chaque acte se termine par une évocation de la mort…
Paradoxe ou ambivalence de l'auteur ? La pièce est bâtie autour de l'opposition constante du vrai et du faux : l'auteur souffrant met en scène un faux malade, écrit des scènes avec un vrai ou un faux maître de musique, un vrai ou un faux médecin, une vraie ou une fausse maladie, un vrai trépas ou une mort simulée…

Voilà des réflexions qui teintent de gravité le Malade Imaginaire
À lire et relire, même si les comédies-ballets n'ont pas ma préférence.

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Je retrouve ici le Molière que j'aime ! Son humour, son comique proche de la farce et qui pousse même parfois jusqu'à l'absurde. La pièce reste très classique : la trame est très proche d'autres comédies de l'auteur : Toinette ressemble par exemple étrangement à un certain Scapin, par ses stratagèmes, son impertinence qui se traduit par une ironie et un humour grinçants. Elle intercède auprès de son maître en faveur d'Angélique, la fille de celui-ci, la défend en tentant d'infléchir la décision d'Argan de la marier à un autre que celui qu'elle aime. Elle essaye aussi de ramener son maître à la raison, soulignant le ridicule dont il se couvre en se faisant passer pour ce qu'il n'est pas, un malade. On y retrouve donc également le rôle du père crédule mais aussi celui de l'amant et de l'oncle appelé à la rescousse pour sortir sa nièce du noeud gordien où elle se trouve, tout comme dans Les Femmes savantes. Les amateurs ne seront donc pas dépaysés. Ce qui m'a semblé plus surprenant, ce sont les intermèdes musicaux, qui tiennent parfois du grand-guignol et que l'on aperçoit rarement chez Molière (en tout cas, c'est la seule pièce que je lis ainsi mais je ne les ai pas encore toutes lues ^^). J'ai bien aimé même si elles prennent quelque distance avec la trame principale.

L'auteur prend ici fait et cause contre la médecine malavisée, les médecins médiocres tel Thomas Diafoirius, le promis d'Angélique, choisi par son père, pour son propre compte, afin d'avoir un médecin à disposition et non pour celui de sa fille. C'est un peu aussi le pendant de Rabelais « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ». Il s'insurge contre les médecins qui ne savent pas se remettre en cause, se prennent pour Dieu, à qui l'on apprend à la faculté à faire de beaux discours qu'ils sont les seuls ou presque à comprendre. Néanmoins, il ne faut pas non plus tous les mettre dans le même panier. Il est aussi nécessaire de replacer la pièce dans son contexte : Molière l'a écrite alors qu'il était gravement malade. C'est aussi une oeuvre emblématique puisqu'il est mort en pleine représentation de cette pièce et je l'ai donc lu avec une certaine émotion.
Lien : http://lecturesdalexielle.ov..
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Le malade imaginaire est la dernière pièce écrite par la dramaturge qui donnera son nom pour "qualifier" la langue française. Il y a beaucoup d'autres raisons qui font que cette pièce de Molière a gagné ses lettres de noblesse, et pourtant je ne l'avais jamais lu. Ce tort est maintenant réparé.

Tout comme l'Avare Harpagon est devenu un archétype de l'avarice, Argan est devenu celui de l'hypocondriaque. Et sa peur panique d'être malade au moindre courant d'air ou au moindre caprice de sa psyché, il est aussi infantilisé par sa femme - et cette position semble bien lui convenir. Cela rend bien sûr ce bourgeois d'autant plus risible et pitoyable auprès de l'auditoire.
Ce qui est plus titre en revanche, c'est qu'à force de ne jurer que par les médecins, le vieux bougre refuse à sa fille Angélique de se marier avec celui qu'elle aime au profit d'un jeune médecin arrogant, pédant et détestable à de nombreux égards.

Dans cette comédie satirique, Molière critique donc deux aspects de la société du 17ème siècle : la pédanterie et l'arrogance des médecins qui font preuve d'une autosatisfaction insupportable et les mariages arrangés.

Si j'ai été stupéfaite de l'actualité des propos de Molière sur le dogmatisme dont cette corporation peut faire preuve, où la remise en cause est un crime de lèse majesté et où l'obéissance aveugle à l'autorité suprême est la règle, j'avoue avoir soupiré avec l'intrigue des jeunes amoureux à cause de l'aspect de "déjà vu chez Molière". J'imagine que pour des lecteurs qui lisent des pièces de Molière avec ces mêmes thématiques à plusieurs années d'écart cela n'aura rien de gênant, mais dans mon cas, c'était trop frais.
Et puis, évidemment, on ne le dit jamais assez : le théâtre est fait pour être vu, incarné, et non lu. Et dans cette pièce qui mêle théâtre, danse et chant cette vérité est encore plus criante et cet aspect a beaucoup perturbé ma lecture.

Les deux étoiles que j'ai mis sont donc à comprendre dans ce sens plus que sur la qualité littéraire et thématique de cette oeuvre.
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Après avoir relu le Médecin malgré lui, j'ai embrayé avec le malade imaginaire (au moins je reste dans le thème) et j'y ai pris le même plaisir. C'est drôle, incisif, intelligent et fort bien écrit.

Je trouve que cette pièce ne vieillit pas car il y a toujours des Argan, faux malades mais vrais casse-bonbons, persuadés d'être subclaquants qui se laissent berner par des charlatans. C'est triste sauf chez Molière où c'est drôle à pleurer.
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Une farce? Voire...ou alors pour rire de ce qu'il y a en nous de plus tragique: la peur de mourir, guettée dans les signes d'un corps dont on observe les moindres bobos, les plus petits halètements, les légers pincements, les picotements infimes...Alors pour conjurer cette vieille peur ancestrale, on convoque la médecine, ses pompes et ses oeuvres... Argan de nos jours aurait fait une NFS par semaine, un électro' et un scan' tous les mois...

Si on est mort de rire, en voyant Argan réciter, derrière Diafoirus(!!!), son latin de cuisine médical ("ensuita purgare."..), pensons que c'est dans le grand fauteuil de malade à oreillettes d'Argan que Molière est mort - pas de rire mais de phtisie- presque en scène, et que c'est sur ce siège que ses comédiens atterrés l'ont emmené en coulisses, tandis qu'il crachait du vrai sang rouge sous les hurlements de joie du public...
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Il vaut toujours mieux voir une pièce de théâtre que la lire. Ceci dit, cette dernière pièce de Molière est une merveille, ne serait-ce que dans les jeux de mots ou dans l'attitude d'Argan. Celui-ci, se croyant fort malade, fait souffrir toute sa famille jusqu'à ce que son frère (symboliquement Molière) intervienne. Il va faire une critique plus sérieuse sur les médecins et persuader Argan de devenir lui-même un médecin ! La pièce finit donc sur une énorme farce, où toute la communauté médicale est tournée en dérision.
Une pièce à lire et voir de toute urgence !
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Plein d'humour et d'une actualité étonnante. Molière dans toute sa splendeur! Une belle découverte en résumé.
Un plaisir à lire à voix haute, en s'incarnant dans chacun des personnages, non, ce n'est pas de la folie, juste un bon moment à passer pour se divertir mais aussi pour s'interroger.
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Autant le dire tout de suite, les pièces de théâtre, je n'aime pas trop en lire, je préfère, en effet, les voir jouer (comme beaucoup je suppose). J'étais d'ailleurs allée voir le malade imaginaire, dans une version très moderne, il y a quelques années. Je me rappelle ne pas avoir trop aimé l'adaptation même si généralement j'aime beaucoup lorsqu'on dépoussière une oeuvre mais là ce n'était pas passé.

J'ai choisi de lire une pièce de Molière (et une de Shakespeare suivra bientôt) pour le challenge solidaire de Gwen21.

Cette pièce est la dernière écrite et jouée par Molière himself. La légende raconte qu'il serait d'ailleurs mort sur scène en jouant Argan, le fameux "malade", ironie du sort. En réalité, il serait mort dans son lit quelques heures après.

Molière a toujours aimé se moquer de ses contemporains, là, la médecine, et les médecins surtout, en prennent pour leur grade puisque Molière fait des trois médecins de sa pièce des charlatans ou des idiots finis (le prétendant de la fille d'Argan est juste parfait dans ce dernier rôle) et, aussi, il se moque ouvertement de la profession en grimant Toinette, la servante, en faux médecin tout à fait crédible aux yeux d'Argan. Ajoutez à cela une fille aînée amoureuse, un prétendant moqueur et une belle-mère vénale, et vous aurez une pure comédie comme savait si bien les écrire Molière. Plusieurs tirades m'ont arraché des sourires, même des pouffements.

J'avais lu de lui Dom Juan, semi-tragédie, franchement, Molière c'est dans la comédie qu'il excellait selon moi.


Challenge multi-défis 2019
Challenge solidaire 2019

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Que de souvenirs ressentis, à la lecture de cette pièce de théâtre jouée à l'école primaire ! Comme dans toutes les pièces de Molière, on retrouve le même schéma, un bourgeois dupé par son monde (Argan) et une servante maline qui met tout en oeuvre pour redresser la situation et démasquer les imposteurs et les impostures (Toinette). Ici, la médecine est pointée du doigt et raillée par le grand Molière. Un classique qui n'a pas pris une ride.
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