«
Sobibor », c'est deux histoires.
Celle d'Emma, atteinte d'anorexie, et celle de Jacques Desroches, collaborateur de la seconde guerre mondiale.
J'étais loin de m'attendre à ça d'ailleurs, je partais sur une lecture sur l'anorexie et je me retrouve à lire le journal d'un collabo.
Le commencement du récit avec l'anorexie d'Emma annonce déjà la couleur. Ce rapport de force qu'elle a avec son corps, les conséquences de la maladie… Les détails ne sont absolument pas épargnés. Cette ado souffre atrocement et rien ne s'arrange quand elle fait de terribles découvertes.
Emma sent qu'elle ne connaît pas la vérité sur sa famille, suite à des mots, des noms sortis tout droit du sommeil de sa grand-mère, qui décèdera peu de temps après.
Elle cherche, creuse et tombe sur un carnet appartenant à Jacques Desroches. Elle va lire des actes qui nous détruiraient tous si c'était nous qui découvrions ces mots.
Jacques Desroches, collaborateur français, muté à
Sobibor, camp d'extermination en Pologne.
Tout est dit. Nous allons lire le journal de Jacques, mais pas comme nous avons l'habitude de le lire. Cette fois, nous serons de l'autre côté, du côté des allemands. Quelle horreur de lire ces mots. Aucune compassion.
J'ai souvent eu envie d'hurler, de vomir et peut-être que je réagirai comme Emma. Peut-être moins accentuée. Je ne sais pas. Il est difficile de se permettre de parler d'une époque que nous n'avons pas connu. Nous n'étions pas à leur place, nous n'avions pas à choisir, nous n'étions pas là.
Mais, comment peut-on faire ça ?
Ce roman est à lire, c'est clair. Mon seul bémol c'est que je n'ai pas été surprise du dénouement.