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Critique de BlackKat


Hop hop hop, oui je sais, avant que vous ne poussiez de hauts cris, j'ai un an de retard! Et pour la peine, aujourd'hui, je vous parle de 13 à table! 2016 et après-demain, de celui de 2017! Ainsi, je serai dans les temps pour 2018!

13 à table! 2016. Deuxième année pour ce recueil édité en faveur des Restos du coeur!
Le principe? Douze auteurs offrent une nouvelle autour d'un thème commun, nouvelles réunies dans un recueil vendu une misère et dont chaque exemplaire vendu permet de distribuer 4 repas aux gens dans le besoin… et d'assouvir notre passion livresque!

Le thème 2015 était « le repas », celui de 2016 est « frère et soeur ».

Pour le recueil de 2016, nous retrouvons Françoise Bourdin, Maxime Chattam, Alexandra Lapierre, Agnès Ledig et Bernard Werber, déjà présents pour la première édition.
Et donc, les petits nouveaux sont Michel Bussi, Stéphane de Groodt, François d'Epenoux, Karine Giébel, Douglas Kennedy, Nadine Monfils et Romain Puértolas.
Douze, le compte y est.

Cent balles, de Françoise Bourdin, évoque deux frères aux choix de vie totalement opposés mais unis par la complicité de l'enfance. le fils de l'un fera appel à son oncle au lieu de son père et de cet événement, le regard de cet homme sur son frère changera et marquera un rapprochement entre les deux. Un sujet sur le devenir d'une fratrie à l'âge adulte et de la tolérance à exercer parfois. Touchant et à visée précise, rapide et juste.

La seconde morte, de Michel Bussi, est une histoire jouissive de rivalité féminine entre deux soeurs. Et même si ce n'est pas d'une grande originalité à la base, on a envie de savoir comment Raphaël, le petit copain de l'une, va s'en sortir entre les deux. La fin est surprenante et aplatit totalement le soufflé. Dommage!

Ceci est mon corps, ceci est mon péché, de Maxime Chattam, est une énigme tordue à souhait pour fin gourmet autour d'un serial killer de talent. Un concentré de vengeance aveugle envers des frères et des soeurs heureux qui ne connaîtront jamais le reste de leur fratrie. Un très bon moment de lecture!

Suit, avec Frères Coen, un délire de mots loufoque et décousu pondu par Stéphane de Groodt, avec l'humour léger et les jeux de mots en cascade qui le caractérisent autour d'une rencontre improbable avec les frères Coen sur la Croisette. Belle performance mais qui me laisse froide car ce n'est absolument pas mon style.

Avec La main sur le coeur de François d'Épenoux, deux soeurs et un petit frère ne se parlent plus mais honorent une demande de leur mère: reproduire une photo d'enfance de la fratrie réunie et déguisée. Belle histoire malheureusement trop fréquente de frères et soeurs que la vie, les rancoeurs passées et les règlements de succession ont séparé. Une nouvelle qui laisse un goût amer au final…

Aleyna de Karine Giébel est certainement la nouvelle qui m'aura le plus bouleversée de ce recueil! Une histoire de famille, de fratrie bien sûr, mais surtout un récit sur le poids de la religion, des traditions, d'honneur mal placé, du drame et de l'horreur indicible que vivent tant de jeunes femmes encore au XXIe siècle! Une petite histoire percutante, qui nourrit la rage devant ces victimes et la vigilance féminine de la femme occidentale.

Un auteur américain s'est glissé dans ce recueil avec Douglas Kennedy et Tu peux tout me dire. Oui, dis-moi tout et je m'en servirai contre toi. Que tu sois mon frère ou le voisin de palier… C'est en substance la leçon qu'apprend un neveu se confiant à sa tante sur ses déboires conjugaux, laissant filtrer au passage quelques confidences sur son propre père. le père et sa soeur donnaient le change en famille… mais là encore, même dans le cercle familial, l'image d'Épinal d'un monde parfait n'est que douce illusion. Une réflexion amère sur le lien, ou son absence, entre frère et soeur…

Avec le Fils unique d'Alexandra Lapierre, nous parlons aussi des secrets de famille, des apparences trompeuses avec Paul, un enfant unique qui en a souffert toute sa vie et dont l'épouse n'aura jamais d'enfant. Mais il n'est pas au bout de ses surprises… Ce récit de Paul démontre qu'appartenir génétiquement à la même famille ne créé en aucun cas les liens de complicité et d'affection. Mais n'ayant pas senti d'émotions dans ce récit un peu plat, je n'ai pas aimé ces secrets de famille…

Agnès Ledig, avec Karen et moi, nous offre l'illustration de l'expression « comme un frère » ou « comme une soeur »… Vous connaissez certainement le proverbe: « On choisit ses amis, on ne choisit pas sa famille. »? Mais comme la famille est censée être le noyau dur de toute une vie, le creuset des liens les plus forts, on ressent souvent l'envie de comparer un(e) ami(e) à un frère (soeur). Et l'histoire de Christophe et Karen en est le parfait exemple. Un peu plat, tout de même…

Perplexe, je suis restée, devant La robe bleue de Nadine Monfils… Deux soeurs tenant un bar dans un coin paumé, sans réelle existence, sans réel lien que celui de l'habitude. Une histoire de solitude plus certainement qu'un récit sur ces deux soeurs… Je passe…

Le premier Rom sur la Lune de Romain Puértolas est le constat du rêve d'un Eldorado avorté, de tous les rêves non réalisés.
Mais quel que soit le dénuement dans lequel un être se retrouve, il n'a pas encore tout perdu quand on aime et qu'on est aimé.
La relation entre entre un frère et une soeur, jumeaux de surcroît, est touchante et le récit est triste.
Une tentative trop courte de susciter le questionnement sur ceux qui ne bénéficient pas de tout le confort matériel dans notre société moderne, de l'accueil ou du rejet des étrangers..

Et pour conclure, dans Jumeaux, trop jumeaux, Bernard Werber nous conte le parcours de deux frères jumeaux séparés à la naissance, élevés dans des familles totalement opposées. Ils vont se confronter pour la première fois dans des conditions aberrantes.
Le mystère de la gémmellité monozygote va vous scotcher au fond de votre fauteuil. le lien dépasse toute raison et reste une particularité tellement exceptionnelle qu'elle subjugue les individus « normaux » que nous sommes.
Un petit régal en dessert, même si la morale le réprouve!

La seconde partie de ce recueil m'a bien moins enthousiasmée que la première! Je relève qu'aucun des auteurs n'aura traité de la fratrie en situant principalement son action dans l'enfance. Je m'interroge… les auteurs ont préféré parler des conséquences à l'âge adulte et plus souvent de l'éloignement qui résulte de notre avancée dans l'âge… J'aurais pourtant bien vu une mère ou un père témoigner avec un peu de recul de la relation dans une jeune fratrie…

Dans la mesure où douze écrivains se côtoient dans un même bouquin, il n'est pas aisé que tous remportent mon suffrage. Mais les nouvelles que j'ai adorées compensent celles qui m'ont laissée un peu froide. C'est toujours une lecture très sympa en tout cas et bravo aux auteurs qui, pour la majorité, jouent très bien le jeu de l'exercice d'écriture autour d'un thème imposé!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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