Les vacances d'un serial killer

Il était branque et pochetron mais il était pas mauvais, le père. C'est juste qu'il n'avait pas reçu d'amour lui non plus. Ni de sa mère, ni de sa femme. Sa daronne, elle l'avait jeté dans une poubelle dès la naissance. Même pas une période d'essai. Rien. C'est un clodo qui l'a trouvé et l'a déposé devant une église. Il a grandi dans un orphelinat. Tu peux pas avoir tout juste quand t'as pas d'amour.

Voyant le regard interrogateur de son nouveau client, le patron se croit obligé de préciser :
- Faites pas attention, il n'a pas toutes ses frites dans le même cornet.

Il a une tronche de poisson pané. Avec du sang séché qui lui décore les branchies. Il émet une sorte de râle qui détonne avec les cris harmonieux des bécasses et des échassiers. Et vlan ! Un coup de pelle sur le crâne pour le faire taire définitivement. Faut pas troubler la quiétude de la nature, c'est moche.

Est-ce que tuer un assassin c'est commettre un crime ?

Tueur, c'est pas difficile. Suffit d'avoir la niaque et de pas trop mal viser. En revanche, c'est après que ça se complique, et il faut être malin comme un singe si on ne veut pas se faire choper.

De toute façon, il n'a plus rien à perdre, à part son désespoir.

Mais il n'est pas alcoolique puisqu'il n'est jamais saoul. Même s'il ingurgite deux ou trois bouteilles par jour. De toute façon, le vin, c'est que des fruits. D'ailleurs, Jésus aussi en buvait.

Du sang qui pisse du casque du motard qui a dû se cogner en tombant. Mais c'est visiblement le couteau dans le cou qui l'a tué. Le mec c'est fait égorger comme un goret ! Du travail de boucher , pense Lourdes. Un boulot que son père connaît bien puisque c'était son métier avant qu'il monte son entreprise de viande surgelée......(P47)

Le conducteur regarde l'arbre dans lequel il est allé s'encastrer. Le choc n'a pas été très violent. Il a heureusement eu le réflexe de freiner à temps. Lorsqu'il tourne la tête , il pousse un cri.
- Vous avez mal aux vertèbres ? demande la mémé.
- Là.....Là......Elle.....
- Articule , Jules !
- Vous..... Vous avez tué ma fiancée !
( P 37 )

Roger, y mange bio, lui !
- M'en doutais ! C'est un triste sire. T'as déjà vu la gueule des vendeurs dans ces magasins ? Quant aux clients, on dirait qu'ils sortent d'un bénitier. En plus ils sont tout gris. Z'ont un teint de fromage corse rongé par les vers.