p.23 mémé Cornemuse, surnommée ainsi parce qu'elle a un faible pour les Ecossais -ça la fait fantasmer qu'ils ne portent pas de culotte- "
- Vous m'avez sauvé la vie ! reconnaît de Vogel en regardant l'autre demeuré de Biloute allongé sur le sol, complètement sonné.
La vieille le toise d'un air triomphant.
- J'assure encore pour mon âge, hein ?
- Ca en a l'air
- Mon crétin de mari disait que j'assurais pire qu'une pompe à purin.
- Un poète !
- De son vivant, j'sais pas , mais là, c'est sûr qu'il est rongé par les vers.
Pensive, Josette regarde un bateau s'éloigner à l'horizon. Elle rêve à nouveau de partir à l'aventure, de traverser les océans avec DiCaprio sur le Titanic. Et tant pis s'il coule. Vaut mieux faire naufrage avec Leonardo que de rester le cul sur la plage avec un péquenot.
On dirait que passer son existence à faire chier son monde ça augmente l'espérance de vie.
Ça, c'est vrai, admet la mémé qui a rappliqué sans son giton. Monsieur a raison. J'suis revenue parce que j'ai encore une petite faim. Le Kama-sutra, ça creuse...
- Mon crétin de mari disait que j'assurais pire qu'une pompe à purin.
- Un poète !
- De son vivant, j'sais pas, mais là, c'est sûr qu'il est rongé par les vers.
Faut être gentil et serviable avec les petits vieux. Sauf quand ce sont des emmerdeurs.
- Au fait, constate la diva en s'adressant à Alphonse, nous n'avons pas été présentés...
- Alphonse Destrooper, le roi des boulettes sauce lapin.
- Solange de la Motte Saint-Caillou, du château de Montpoupon, annonce-t-elle pompeusement.
- Chanté !
- N'importe quoi, raille Eddy Merckx. Elle s'appelle Ginette Plouf et elle taille des pipes pour arrondir ses fins de mois.
- Non, les angles, précise Ginette. Appelez-moi Gigi, propose-t-elle à Alphonse, qui décidément lui plaît de plus en plus.
Elle adore les boulettes.
- Elle lime bien, reconaît Clint Eastwood.
- Arrête, minaude-t-elle, tu sais bien que je suis timide.
J'ai peur des hommes. Quand je vois un gland, je fais le tour du monde.
- Ah ben alors, dis le patron, tu dois voyager souvent parce que des glands, ici, c'est pas ce qui manque. Y a de quoi fabriquer un fût de chêne...
Parce que la vraie obscenité n est pas dans le vocabulaire. Elle est dans la violence gratuite. Dans ces trous-du-cul qui nous font gober n importe quoi pour s en mettre plein les poches. Dans ce putain de monde où tout part en couilles, où les riches se pavanent sur leur tas de pognon sans même jeter un regard à ceux qui crèvent la dalle. La grossièreté, c est pas de causer comme un pilier de comptoir, mais c est d avoir un langage châtié et de foutre la planète en l air en remplissant des piscines alors que des mômes meurent de soif.
J'aurais du être politicienne. Je suis convaincante et je mens comme une arracheuse de dents !