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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Qu'est-ce qui différencie les riches de nous en dehors de leur compte en banque ? Quels sont les critères pour déterminer un riche ? Et si vous gagniez au loto, est-ce que cela suffirait pour faire de vous un riche ?

Le dessin frais, un brin naïf et plein d'humour de Marion Montaigne mis au service des études des Pinçon-Charlot, couple de sociologues de référence sur cette question sociale.

Un ouvrage didactique clair, ludique mais assez riche pour les novices et les moins novices !
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Lorsque les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, qui ont passé le plus clair de leur carrière à étudier les riches, rencontrent Marion Montaigne, cela donne une bande-dessinée extrêmement instructive, vulgarisant à merveille la sociologie, très drôle voire caustique de surcroît, ce qui ne gâche rien.

À partir de combien est on riche ? Suffit-il d'avoir de l'argent pour être riche ? Quel rôle joue l'éducation dans le fait de devenir ou d'être riche ? Comment fonctionne le monde des riches ?

Autant de questions auxquelles répondent Michel et Monique afin d'initier Philippe, un "pauvre" débusqué dans un rayon BD à ce qu'est la richesse, jusque le faire gagner au loto le temps d'un rêve !

Attention, il est question des "vrais" riches. Pas de ceux qui gagnent seulement plus de 4000 euros par mois. Ceux qui font partie des 1% des salariés les mieux payés et qui perçoivent par ailleurs 48% des revenus du capital. Ceux qui gagnent plus par leur capital que par leur travail (quand ils travaillent), pendant que 99% de la population n'a que le travail comme source de revenus.

Sans jamais tomber dans l'excès, sans juger, si ce n'est en se moquant quand même un peu, les auteurs nous guident dans les méandres des hautes sphères de notre société.

Très instructif et divertissant !
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Il y a avoir de l'argent et être riche. Désormais, grâce à Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, mis en cases par Marion Montaigne (à laquelle on devait déjà deux hilarants tomes de Tu mourras moins bête adaptés de son blog), vous ferez la différence.

Si demain vous gagniez au loto, vous ne seriez toujours pas riche : vous auriez de l'argent. Pour anti-paraphraser Simone de Beauvoir, on naît riche, on ne le devient pas.

Sauf si on est Xavier Niel ou Jordan Belfort, mieux connu sous le sobriquet du Loup de Wall Street, mais c'est différent : eux s'y connaissent en placements financiers. Et en péripatéticiennes, mais c'est un autre sujet (se référer à Leonardo DiCaprio et Martin Scorsese pour plus de fucking details).

Après la vulgarisation scientifique, Marion Montaigne s'est attaquée à la sociologie, et je salue l'initiative tout en appelant de mes voeux une suite, tant la bande dessinée ressort grandie lorsqu'elle est vecteur de culture et de connaissances. Soulignons que l'humour n'enlève rien à la profondeur du propos, de la lutte des classes à l'acquisition et transmission du patrimoine en passant par la violence symbolique, notamment au travers de la culture.

Un ouvrage que n'aurait pas boudé Ivan Rebroff.

Lien : http://stendhal-syndrome.fr/..
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Marion Montaigne transcrit en bande dessinée les travaux que le couple Pinçon-Charlot mènent depuis des décennies sur les très riches, la grande bourgeoisie. Avoir de l'argent ne signifie pas être riche, en témoignent les gagnants du loto, tel le brave Philippe Brocolis de cette bande dessinée.
La richesse se constitue d'argent et de richesse symbolique : réseau, éducation, attitudes corporelles qui se transmettent et s'acquièrent dès l'enfance et permettent une violence symbolique. La bourgeoisie cultive l'entre-soi.
L'argent ne vient pas essentiellement des salaires mais de la spéculation, accentuée depuis que l'argent est dématérialisé.
Les idées des Pinçon-Charlot marqués par Bourdieu sont bien résumés, l'album est souvent drôle mais le graphisme n'est pas assez soigné à mon goût.
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Très chère Marion,

C'est en groupie de la première heure, tout acquis à votre cause (vous permettez que je vous vouvoie ?), que je saisis la plume et mon indignation : mais qu'est-ce que c'est que ce binz !?

Quelle est cette dernière lubie ? En ces temps allègres, dispensant les chaussettes où noyer notre moral au rythme des jours de pluie et des périodes de crise, oser titiller ce sacro-saint tabou français : l'argent ? Et plus précisément, dans un pseudo plaidoyer de l'opulence, s'autoriser une visite guidée des ghettos du gotha, humaniser les grands bourgeois ou s'amuser des enjeux et des rites de la gente épicière, légitimant le self-made-man, à coeur d'apprivoiser les loups de Wall Street. Allons, allons Marion ! Si je vous sais gré de votre talentueuse et bidonnante démystification de l'empire des sciences, si votre patronyme suppose des prédispositions aux réflexions abstraites et compliquées, l'économie, la sociologie, on laisse ça aux gens sérieux ! À moins que…

Bien sûr, vous ne faites jamais rien comme tout le monde. Théoriser, terroriser par la bulle n'est pas votre rayon ! Loin du discours, vous préférez la méthode : illustrer par l'exemple, conjecturer par l'expérimentation en dénichant la bénédiction de sommités authentiques qui octroient le recul, la légitimité pour claquer les planches en autant de tubes à essai, réalistes, impayables, pertinentes et impertinentes. Deux sociologues reconnus donc, caricaturés en hilarants faire-valoir tendance monomaniaques et pendus aux basques empiriques d'un gugusse (Philippe pour les intimes) emprunté à la vie courante (et au rayon bd de la fnouc). Un petit tour de passe-passe pour influencer les voies hasardeuses du jeu ; vous faites plonger le héros dans un océan de fortune. Frais batelier sur les cours tumultueux de l'élite monétaire et découvreur explorant les finitudes de la richesse, apprenti corsaire initié aux joies décadentes du kidnappage de l'art puis aux traumatismes de la violence symbolique, armateur novice cultivant la disposition à spéculer sur le malheur ou sous-marinier hagard brutalement immergé dans les eaux sourdes d'un décorum auto protecteur, le culte de l'entre-soi… le rêve dénaturé en cauchemar charrie un flot d'interrogations existentielles, essentielles pour notre néo rupin qui va apprendre ce qu'il en coûte. Un farfouillage de tous les champs du possible, préoccupant, néanmoins très drôle, délicieusement illustré et habile jusqu'à ne plus faire douter que les moins nantis ignorent assurément leur bonheur (les pauvres !) ; remise en question rafraîchissante de la méritocratie ponctuée de grincements de dents et d'une conclusion politiques qui laisseront trahir un engagement, une certaine orientation idéologique. Mais chut, Marion, je crois bien que l'on nous observe…

L'exposé est séduisant. Et il n'est pas déraisonnable que l'on se questionne : alors riche, pourquoi pas moi ?

Dans un élan hypocrite, je rétorquerais : pour ne pas risquer de devenir ce sombre connard qui méprisera le monde. Si j'aspire à plus d'honnêteté, les voies s'ouvrant à moi se révèlent peu viables : se découvrir un subit et tendre penchant pour l'aristocratie helvète la plus agée restant à fiancer, faire cavalièrement joujou avec son pilou pilou, juste le temps imposé pour se voir olographié sur testament, et, ipso facto valider l'usufruit en préméditant un accident de vieillesse définitif, assurément regrettable, mais pécuniairement lénifiant. Non. Inconcevable (… de vivre en Suisse j'entends). Ou, peut-être, à l'instar de sieur Philippe, tenter de décrocher la timbale au Loto, au Keno ou à l'Eurocouillon, enfin n'importe quel vendeur d'espoir folklorique à la mode présumant le bonheur dans votre sagacité à coller le nombre adéquat de petites croix dans de trop nombreuses cases. J'ai testé : les boules !… Il ne resterait plus alors qu'à m'extraire les appendices palmaires du fondement pour turbiner plus, accessoirement palper plus, et (mais c'est hors de question !), dans cette naïveté collégiale grotesque, m'abaisser ainsi à sucer la couleuvre d'un intérimaire du 55 Faubourg-Saint-Honoré (je dérape…).

Bof… En définitive Marion, je m'en bats le découvert. Riche, je le suis tant. de fous rires, de la bonne humeur, du génie rare de clown pédagogue dont tu uses (finalement on se dit « tu » hein ?) pour me faire cogiter, me peindre en travers du visage cette drôle de grimace exhibant impudiquement mes plombages. Avant, pendant et après. Captivé par tes réflexions, régalé de mon nouveau kit « S.O.S. Socio pour les nuls » décapant, soudain contenté de ma classe sociale et prêt à tout avaler dans cette dure lutte (déjà je n'ai plus honte de prêter si sobrement l'esgourde aux tristesses de Chopin, en slip espadrilles, vautré comme un mollusque sur le canapé tout en me grattouillant mélodieusement les - tuuuuuut -, ou, lors des jours fêtards prodiguant le foie gras, à déployer cette noblesse, labélisée gros babouin, pour me bâfrer l'équivalent de trois plaques de marbre bourrées entre deux pitoyables tartines de pain rassis…). Serait-ce l'effet miraculeux de ton trait lâché, éloquent dans ses griffonnages mâtinés d'un je-m'en-foutisme si désopilant ?... Euh, sinon, tu as déjà pris des cours ?

Je châtie gentiment (mais si ! Je le kiffe ton dessin !), car j'aime. Vraiment ! du fond du coeur, des sens (du fond de la bourse aussi), je te remercie pour ces instants de plaisirs persistants. À jouer ainsi, virtuose, le pamphlet raisonnable, l'étude vulgarisée épargnée du vulgaire, distillée par la diablerie, l'ubiquité d'un humour ravageur, tu entres définitivement dans le panthéon de mes auteurs chéris. Et, par cette déclaration d'amour mal déguisée, pourrais-je me dédouaner de cette compulsion cafouilleuse à transcrire mon enthousiasme ? Pardonneras-tu les nombreuses bêtises d'un blabla claudiquant qui, je l'espère, ne fera pas sourire que moi ? (au cas où, je te joins une demande en épousailles et les copies de mes derniers bulletins de salaire…)

Bises

P.-S. Quand tu la croiseras, embrasse aussi la prof Moustache pour moi.
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C'est vrai ça ! Pourquoi pas moi ?
Donc, pour faire simple, nous vivons dans un monde de castes (qui n'en portent pas le nom) et d'un côté il y a ceux qui sont à l'aise et refusent de changer, et de l'autre, les plus nombreux, les gens moins à l'aise et pas du tout à l'aise, qui ont été assez couillons au cours des décennies, pour plonger dans un individualisme qui les empêche de faire changer les choses.
C'est pas très reluisant.
mais au moins certaines situations m'ont bien fait sourire.
C'est clair : même si je gagnais plusieurs millions au loto, je resterais Plouc (et ça me plait bien) ;-)
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Un roman graphique bourré d'humour, de vérités et de remarques cinglantes !

J'ai passé un agréable moment à lire ce roman graphique, ce qui au départ n'étais pas acquis au vu du sujet on ne peu plus sérieux.

Pourtant, le graphisme coloré, l'humour et surtout les notions de sociologie intéressantes et expliqués de manières ludiques m'ont convaincus.

Un roman à consommer sans modération afin d'assouplir les zygomatiques.

Bonne lecture à tous.
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Parfois la sociologie peut faire peur. Mais pour Marion Montaigne, c'est un défi de le rendre accessible au plus grand nombre. Elle a déjà à son compte "Tu mourras moins bête", "Dans la combi de Thomas Pesquet" ou "Nos mondes perdus". Et bien entendu, le résultat est surprenant, drôle et pédagogique. Elle emmène son lecteur avec le couple de sociologu Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot. Leur sujet de recherche est sur les riches, leur mode de vie, leur rapport au monde, la gestion de leur argent, leur rapport au développement de son réseau... Pour bien comprendre ces mécanismes et leur essor, on suit un couple qui a gagné au loto. Indubitablement leur vie à changer et il ne peut en être autrement. le côté décalé avec ce dessin très singulier rend la lecture d'autant plus intéressante. Et elle souligne aussi l'idéalisation de l'argent par rapport aux politiques par exemple. Etre nez avec une cuillère en argent donne systématiquement tout un lot de privilège que ceux au pouvoir vous aideront à conserver. Et en cas de souci budgétaire de l'état, on fera tout porter sur la masse d'en bas. D'ailleurs, n'est-ce pas grâce à des gens friqués qu'ils peuvent gagner leur croûte modestement. "Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que les politiques ne veuillent pas changer les choses. Ils ne peuvent concevoir un autre monde que celui régi par le néo-libéralisme basé sur l'endettement, la baisse des dépenses et la politique de rigueur. Or la rigueur, c'est justement ce que veulent les marchés. Car ils spéculent sur la dette. Mais si la dette a augmenté c'est notamment pour sauver le système bancaire (et ses dérives) pendant qu'on accumule les manques à gagner dûs à dix ans de cadeaux fiscaux. Sans, parler des 80 milliards d'euros cachés en Suisse par des familles françaises. Bref, si on voulait vraiment, on saurait où trouver l'argent. Mais tant que la logique économique restera la même... A savoir la recherche du profit au détriment de l'humain.. rien ne changera." (pp. 130 - 131).
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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On ne va pas se mentir, cet album va dans le sens de mes convictions politiques, ça me plait forcément d'avance ! Mais ce n'est pas la seule raison qui me fait apprécier cet album. Car avant tout, nous avons un réel travail d'adaptation de livre en BD, voir même plus précisément de recherches sociologiques en BD. Et c'est très franchement une très bonne chose, parce que ce genre de BD est une parfaite approche d'un sujet complexe qui nécessite du temps et de la réflexion, ici amenée de façon plus subtile et pour autant pas édulcorée.

Marion Montaigne m'impressionne par sa capacité à synthétiser ce qu'elle a sous la main pour en faire une BD. Une vraie BD, dans le sens où ce n'est pas un banal support du texte chargé qui l'accompagne. Elle sait travailler une réelle mise en contexte de ses cases, de ses bulles, de sa présentation. C'est une recherche qui parait banale mais donne tout son poids à la vulgarisation. Parce que chacune de ses BD se lit plaisamment, émaillée de gags qui me font personnellement assez rire, le tout dans son style de dessin faussement brouillon, qui parvient à toujours rester clair et lisible.

La BD nous parle de ce qu'est la richesse aujourd'hui, une question qui dépasse largement le simple argent, et démontre encore une fois que tout n'est que question de reproduction sociale et de famille. J'aime beaucoup ce que la BD intègre comme message, assez pertinent, mais aussi ce qu'elle indique sur notre monde. Bien sur, je suis déjà adhérent de ce qu'elle défend mais ça fait du bien de se l'entendre redire avec des arguments.

Cette Bd est assez plaisante, instructive et didactique, éclairante sur la situation sociale actuelle. Lorsqu'on entends des présidents vanter la richesse et la réussite, voir des réseaux sociaux mettre en avant et glorifier ces mêmes traits, on ne peut qu'avoir envie de voir le message de cette BD être porté plus largement. C'est un excellent avertissement sur la question du mirage de l'argent, mais aussi le mythe du self-made men. Encore des illusions du capitalisme qui s'écroulent ...
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Si vous connaissez la série :« tu mourras moins bête » sur la thématique de la science, ce livre est un peu son pendant dans le genre « sociologie ; en autre parce que c'est Marion Montaigne qui est au dessin, accompagné ici par deux sociologues pour parler de richesse.
Le sujet n'est pas vraiment le capitalisme, même si on y vient évidemment, mais surtout comment reconnaît on un riche ? Qu'est-ce qu'un bourgeois ? Pourquoi il est si dur de s'intégrer aux riches quand on gagne au loto ? - le test de richesse est d'ailleurs très parlant pour comprendre cet état de fait.
Je ne suis pas déçu côté humour (notamment les dessins de Marion Montaigne), il est suffisamment présent sans cacher le sujet principal du livre.
L'aspect sociologique est très compréhensible, on découvre un monde particulier qu'est la richesse. On ressort de la lecture de ce livre quelque peu blasé ; et c'est surtout la dernière partie qui explique le monde de l'argent qui montre à quel point le système est pourrit.
C'est donc un ouvrage très éclairant sur le monde capitaliste et ses dérives au final - même si, je pense, que le but des auteurs étaient juste de nous faire miroiter le monde des riches et de parler avec humour et avec un ton décalé de ces personnes inaccessibles à notre compréhension…
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