Citations sur La bonne chance (118)
Pablo admire le -kintsugi-,l'art japonais de réparer les céramiques brisées à l'aide d'une résine mélangée à de la poudre d'or ou d'argent,de sorte que la fissure reste bien visible, brillante, soulignée, ennoblie par le métal. Les Japonais pensent que ces cicatrices, cette histoire, cette faille,sont la beauté de l'objet.(p.77)
Lui, au contraire, une certaine imperfection lui plaît. Le charme vibrant de l'inattendu. Le trouble de ce qui ne respecte pas la symétrie...à condition que ce trouble soit beau. En vérité, nous ne parlons pas du bête chaos d'une boîte de thon jurant au milieu des boîtes de petits pois, mais de l'art raffiné de conférer de la beauté à ce qui est raté. Pablo croît que sans cette petite fenêtre sur l'infini, sans cet appel d'air, sa propre obsession le tuerait. L'amour de l'imperfection est son point de fuite, son salut. C'est là le secret de son succès comme architecte: obtenir une impression de classicisme avec quelque chose qui transgresse toutes les lois de la beauté classique.
La joie est une habitude.
Ce qui divise vraiment l'humanité, c'est entre gentils et méchants. Entre les personnes qui sont capables de se mettre à la place des autres et de souffrir avec eux et se réjouir avec eux, et les fils de pute qui cherchent seulement leur propre bénéfice, qui savent seulement regarder leur nombril.
C'est à se pisser de rire. Un multimillionnaire qui range des yaourts, c'est tordant. Toi, tu caches quelque chose, mon salaud, quelque chose de très noir et de très gros, mais à moi on me la fais pas.
La cruauté dépourvue de sens, la violence perverse,c'est ce qui est le plus
insupportable .Les religions ont été inventées pour tenter d'octroyer au Mal une place dans ce monde. (p.236)
La phrase "Dieu a créé l'homme parce qu'il avait besoin d'écouter des histoires" est une parabole hassidique reprise par le poète argentin Roberto Juarroz. (Pour terminer).
C’est que moi, tu sais, j’ai toujours eu une très bonne chance. Et heureusement que je suis aussi gâtée par la chance, parce que, sinon, avec la vie que j’ai eue, je ne sais pas ce que je serais devenue.
Il a toujours été un homme très silencieux. Une habitude défensive apprise dans l’enfance, il suppose. Quand tu as grandi sans mère et avec un père alcoolique, tu préfères ne pas faire de bruit. T’effacer. Qu’il ne se souvienne pas de toi. Qu’il ne te voie pas. De sorte que, sauf pendant les explosions de violence paternelles, le silence l’a toujours entouré. Le silence et la dissimulation devant les autres : il a appris à feindre depuis son plus jeune âge qu’il avait une vie normale.
C’est que moi, tu sais, j’ai toujours eu une très bonne chance. Et heureusement que je suis aussi gâtée par la chance, parce que, sinon, avec la vie que j’ai eue, je ne sais pas ce que je serais devenue.