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Citations sur La reine morte (51)

A force d'être anxieuse sans que rien arrive, le jour où la foudre tombe on se trouve presque calme.
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J'ai conscience d'une grande faute ; pourtant je suis porté invinciblement à la faire. Je vous l'abîme et j'y vais.
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En prison, pour médiocrité.
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Ce qui est effrayant dans la mort de l'être cher, ce n'est pas sa mort, c'est comme on en est consolé.
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Quand on vieillit, les colères deviennent des tristesses.
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Il est parfois moins admirable d’user de son pouvoir, que de se retenir d’en user. Joint que la sensation d’un pouvoir dont on n’use pas est sans doute une des plus fines qui soient au monde. Mais cela est pris pour une faiblesse, et il faut supporter d’être dédaigné à tort, ce qui est la chose la plus pénible à supporter.
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Pour moi, tout est reprise, refrain, ritournelle. Je passe mes jours à recommencer ce que j’ai déjà fait, et à le recommencer moins bien. Il y a trente-cinq ans que je gouverne : c’est beaucoup trop. [Ma fortune a vieilli. Je suis las de mon royaume. Je suis las de mes justices, et las de mes bienfaits; j’en ai assez de faire plaisir à des indifférents. Cela où j’ai réussi, cela où j’ai échoué, aujourd’hui tout a pour moi le même goût. Et les hommes, eux aussi, me paraissent se ressembler par trop entre eux. Tous ces visages, ensemble, ne composent plus pour moi qu’un seul visage aux yeux d’ombre, et qui me regarde avec curiosité. ] L’une après l’autre, les choses m’abandonnent; elles s’éteignent, comme ces cierges qu’on éteint un à un, à intervalles réguliers, le jeudi saint, à l’office de la nuit, pour signifier les abandons successifs des amis du Christ. Et bientôt, à l’heure de la mort, le contentement de se dire, songeant à chacune d’elles : “Encore quelque chose que je ne regrette pas.”
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Treize ans a été l’année de votre grande gloire; vous avez eu à treize ans une grâce, une gentillesse, une finesse, une intelligence que vous n’avez jamais retrouvées depuis; c’était le dernier et merveilleux rayon du soleil qui se couche; seulement on sait que, dans douze heures, le soleil réapparaitra, tandis que le génie de l’enfance, quand il s’éteint, c’est à tout jamais. On dit toujours que c’est d’un vers que sort le papillon; chez l’homme, c’est le papillon qui devient un ver.
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EGAS COELHO
(...) La mort de dona Inès, qui maintenant vous tourmente, c'est elle qui vous rendra libre. En cette occasion, la femme est comme la poule : tuez-la et elle vous nourrit. Les actes ne demeurent pas autant qu'on le croit. Combien de vos actes, après avoir rempli l'objet que vous attendiez, se sont desséchés, ont perdu leur venin, sont désormais aussi inoffensifs qu'un serpent mort rongé par les fourmis.

ALVAR GONCALVES
en outre, à partir d'un certain âge, il n'y a plus intérêt à faire les choses par une lente intrigue : on risque de n'en pas voir le bout. Vive alors un acte prompt, dont on peut jouir dans son entier.

EGAS COELHO
Et n'est-il pas insensé que des hommes acceptent de peiner, de souffrir, d'être ligotés par une situation inextricable, seulement parce qu'un être est vivant, qu'il suffirait de supprimer pour que tout se dénouât, tandis que des milliards d'êtres meurent, dont la mort est inutile, ou même déplorable? On tue, et le ciel s'éclaircit. En vérité, il est stupéfiant que tant d'être continuent à gêner le monde par leur existence, alors qu'un meurtre est chose relativement si facile et sans danger.
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(La pièce représentée en 1942).
Quelquefois, d'abord on ne savait pourquoi, un applaudissement isolé fusait. Je percevais alors que telle parole d'un de mes personnages avait paru une allusion politique. Un zigoto perdu dans son idée fixe (l'idée fixe de l'actualité) avait sauté dessus et, laissant passer tout le reste, avait gobé juste cette petite phrase-là ; comme un fox-terrier qui saute et gobe une mouche. Si, en faisant dire au roi Ferrante : "Ah! quand je vois ce peuple d'adorants hébétés, il m'arrive de songer que le respect est un sentiment horrible", j'avais songé à certain chef d'Etat que ne rebutaient pas les adorants (Pétain, note 3), ce personnage était l'inspirateur de ma phrase, il n'en était pas la cible. On l'y voyait pourtant. Mais que ne voyait-on pas ! Des jeunes gens de la Résistance, au poulailler, faisaient un sort, fréquemment, aux paroles d'Egas Coelho poussant le roi à assassiner ("On tue, et le ciel s'éclaircit"), qui leur semblaient une apologie du terrorisme. Mme Odette Micheli, alors déléguée de la Croix-Rouge suisse pour l'assistance aux enfants français de la zone occupée, a entendu dire un soir par deux officiers allemands, tandis qu'ils se levaient et quittaient la salle : "Je ne comprends pas comment on laisse représenter de pareilles pièces."* Sans doute étaient-ce les répliques sur les prisons, et l'honneur qu'il y a à y être, qui les avaient choqués. Rien de plus divers, d'ailleurs, que les réactions de l'occupant. Le volume de La Reine Morte fut interdit dans plusieurs camps de prisonniers en Allemagne. Dans d'autres, au contraire, les prisonniers jouèrent entre eux la pièce sans la moindre opposition, et même, au camp de Wistznitz, avec l'appui des autorités.

*Même anecdote sur les représentations d'Antigone à Paris au début de 1944.


pp. 186-187
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