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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A la fin de cette lecture, le premier sentiment qui s'impose à mon esprit, c'est la déception, déception d'avoir trouvé dans "Rouge dans la brume" ni plus, ni moins qu'un copier-coller du roman "Les vivants et les morts" du même auteur, que j'ai lu il y a peu de temps, en une version peut-être un peu plus radicale.

Carvin, ouvrier à la Méka, une entreprise de mécanique (cette fois-ci située dans le Nord), apprend le même jour, la fermeture prochaine de son usine et la demande de divorce de sa femme. Lassée de la vie de misère qu'elle mène et de l'engagement syndical de son mari, elle le quitte en emmenant leur fillette de 4 ans. Désormais seul, Carvin se lance donc pleinement dans la lutte contre le capitalisme, tentant d'entrainer avec ses collègues, les autres entreprises en difficulté de la région. Il va y côtoyer Anath Werth, la DRH de la Méka qui va passer de l'autre côté de la barrière et finalement soutenir leur cause.

Gérard Mordillat nous offre une fois de plus un livre très actuel, d'un réalisme poignant pour nous dépeindre les dérives de notre système capitaliste. Il nous alerte sur la mort programmée de nos industries et allume un projecteur sur ceux qui en composent la valeur humaine et qui ne veulent pas disparaitre sans faire entendre leurs voix.
Bien sûr, je suis d'accord sur le fond comme sur la forme d'ailleurs, car ces chapitres courts entrecoupés de citations empruntées aux discours de nos dirigeants politiques et industriels, si éloignés du quotidien de ces hommes et de ces femmes qui voient leur outil de travail démantelé, font qu'il n'y a pas de temps mort dans cette lecture. Mais pourquoi tant de similitudes avec "Les vivants et les morts" :
- même personnage principal, viril, courageux, infidèle et amoureux de littérature.
- une héroïne assez libérée sexuellement.
- des femmes qui ont aussi un rôle à jouer mais c'est encore l'une d'elle qui dévoile les plans à la partie adverse.
L'auteur a simplement donné à son roman un côté plus sulfureux en y ajoutant une pincée d'inceste et d'homosexualité refoulée.
Ma note pour ce remake est à la hauteur de ma déception :11/20
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Des usines qui ferment, des ouvriers en colère, des syndicalistes remontés, des patrons inflexibles....tous les ingrédients chers à Mordillat sont réunis ! Ca se lit bien, mais perso j'ai préféré 'Des vivants et des morts'. Et je crois que je vais m'arrêter là avec Moridllat car ses bouquins se ressemblent vraiment trop. Un bon point pour les citations des paroles de dirigeants qui ponctuent ce livre.
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C'est très louable de la part de Gérard Mordillat (comme d'autres d'ailleurs qui ont essayer), de tenter de raconter une grève dans une usine. Mais bon, je n'arrive pas à accrocher. Une grève, un mouvement social, c'est un moment d'une telle intensité, qu'il est bien difficile de traduire cela dans un roman, avec des mots écrits, de petites phrases dérisoires couchées sur du papier. Cela ne pourra jamais refléter la puissance de l'événement, sa générosité, le déferlement de réflexion, d'imagination, de créativité dans le ciboulot des grévistes. La vie devient plus intense, tout s'accélère, les relations humaines deviennent tendues, mais vers un effort commun. La sensation d'exister prend un sens particulier, dans des situations tour à tour comiques, graves, dramatiques parfois. Ce n'est pas pour rien que la plupart des travailleurs ayant vécu une grève déclarent après coup avoir retrouver une dignité humaine entière, élevée, à proprement parlé extra-ordinaire. Même si chez Mordillat, l'effort de rendre « vrai » est réel, j'sais pas, je trouve toujours ça : petit, succinct, chétif, étriqué, rabougri, tellement que ça en devient même pathétique et insignifiant. (Désolé pour Mordillat, c'est tombé sur lui cette critique acerbe, alors qu'il est sans doute aujourd'hui le plus doué dans cet exercice – même si ils ne sont pas nombreux, les écrivains à s'y coller !)
Bon, Zola, oui, dans Germinal. Là, d'accord. Mais c'était toute une ambiance, aussi : la mine, le charbon, la misère sociale, l'ardeur et la fraternité de la classe ouvrière. Aujourd'hui, c'est différent, mais pour donner du souffle au roman social, il y a sans doute d'autres choses à montrer.
Car ce que je n'aime pas, non plus, c'est cette façon de tomber dans les clichés de la « lutte radicale », quand l'inefficacité, l'impuissance, se transforme en violence stérile. Ce n'est pas ça, être radical. Être radical, c'est miser sur la conscience et l'organisation démocratique des grévistes. Ce n'est pas d'incendier des usines qui est « radical », c'est de s'en emparer.
Rouge, donc, si peu ; mais dans la brume, oui, toujours malheureusement.
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