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EAN : 9782702137581
487 pages
Calmann-Lévy (09/01/2008)
3.79/5   90 notes
Résumé :
La nuit du 31 décembre, Gary et les autres membres de l'atelier de recherche mécanique de Mondial Laser, une entreprise de pointe vendue à l'Inde par un fonds spéculatif américain, prennent possession d'un navire de luxe, le Nausicaa. A bord, les actionnaires du fonds et leurs invités célèbrent au champagne une année de bénéfices records.

Tandis que la fête bat son plein - bal masqué, orchestre, caviar - le Nausicaa est détourné. Il met cap au nord, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Plus loin, plus radical, plus fou que "Les vivants et les morts"...

Paru en 2008, ce roman de Gérard Mordillat poussait un (bon) cran plus loin le mouvement de mise en récit des luttes sociales que représentait "Les vivants et les morts" (2005).
On passe du récit ancré dans le réel et le quotidien au véritable thriller : les ex-salariés de Mondial Laser, après la fermeture de leur entreprise par les acquéreurs indiens auxquels un grand fonds d'investissement les a cédés en cours de LBO, organisent un rocambolesque détournement du paquebot sur lequel les actionnaires et dirigeants dudit fonds, ainsi que leurs invités (dont un ministre de l'intérieur et plusieurs célébrités du cinéma français), célébraient le Nouvel An et des profits records.
Davantage que le "roman de l'insurrection qui vient" (suggéré - à tort - par l'insertion de l'éditeur en couverture), il s'agit d'un thriller plutôt haletant, mêlant, comme c'est désormais un peu la marque de fabrique de Mordillat, confidences et psychologies intimes, positions et discours socio-politiques, et sexualité joyeusement débridée...
Le mélange de farce (souligné par l'attirail du bal masqué du 31 décembre à bord) et de sérieux (dans la préparation de l'opération, et notamment de ses improbables mais finalement efficaces complicités militaires) est bien mis au service d'un discours, certes radical, mais encore plus d'actualité en 2011 qu'au moment de sa parution...
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Voici un gros pavé de presque 700 pages jeté par Gérard Mordillat dans la mare océanique de notre système libéro-capitalistique et qui nous entraîne bien vers le fond.
L'auteur est parti d'une idée tout à fait réjouissante (du moins pour un roman) : celle d'un paquebot rempli de nantis plus ou moins responsables de la fermeture dramatique d'une entreprise fleuron de l'industrie française, détourné par ses salariés licenciés laissés sur le carreau. Une galerie de personnages que l'auteur se plaît à développer, tant du côté des riches que de celui des laissés pour compte. Viendront s'y ajouter les acteurs du pouvoir politique confrontés à cet évènement pour le moins insolite et dérangeant.
Jusqu'où iront-ils ? C'est bien la question que tout le monde se pose, protagonistes comme lecteurs.
Une chose est certaine, c'est que Gérard Mordillat, quant à lui, a décidé de pousser loin son bouchon littéraire. Un peu trop loin à mon goût, du moins dans certaines dimensions de son récit, comme ces « télex » recensant tous les heurts et malheurs de notre Pauvre Monde dans le style des brèves de l'AFP, et qui finissent par être lourds à force d'être assénés, voire à contre-emploi de l'effet recherché. Ou encore ce catalogue des pratiques sexuelles saupoudré tout au long des chapitres, sûrement pour épicer un peu la sauce, mais tellement inutile. Et puis trop, c'est trop. À force d'enfoncer les « méchants capitalistes » et de plaindre les « gentils salariés », l'auteur finit par couler aussi son lecteur, et c'est bien dommage, car du talent, il y en a dans ce bouquin.
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A la vieille du nouvel an, les salariés de l'entreprise Mondial Laser viennent d'être licenciés. Révoltés, ils décident de prendre en otage les actionnaires de l'entreprise qui vont réveillonner sur un paquebot et fêter les bénéfices engendrés par la fermeture de l'usine. Les insoumis veulent que la peur change de camp et ils ont la détermination de ceux qui n'ont plus rien à perdre.
L'idée que le combat du pot de terre contre le pot de fer peut aboutir à changer les choses est utopique et pourtant, Gérard Mordillat a l'art d'impliquer son lecteur au plus près de l'histoire et la manière de tisser un suspense haletant, au point qu'il n'est pas question de poser ce roman avant son terme.
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C'est avec cette histoire que j'ai découvert Gérard Mordillat. Une bénédiction ! ;)
C'est jubilatoire, je riais de plaisir toute seule au grand étonnement de mon amoureux pour qui la lecture est une chose très sérieuse (essais & philo etc.).
Ce roman venge tous & toutes les laissé[E]s sur le bord du chemin par une organisation sociale dont le seul objectif est le profit. Ce bouquin devrait être distribué à chacun[E] qui se pointe pour la première fois chez Pôle E. ! Cela leur permettrait de déverrouiller leur imagination ...j'suis sûre que les grands patrons deviendraient presque ... humains ?
Ceci dit, ne pensez pas que les personnages se partagent entre les bons et les méchants : bien plus subtil, le Mordillat ! !
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La réponse inventive d'ouvriers virés par des patrons voyous qui vendent leurs usines au plus offrant même si elles dégagent des bénéfices. Histoire que j'ai trouvé jubilatoire même si elle est peu plausible, qui va plus loin que « Les vivants et les morts », roman précédent sur le même thème.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes des ennemis payés. Voilà pourquoi ils veulent se débarrasser de nous. Pas parce que le travail coûte moins cher sous le soleil; pas parce qu'il est fait plus vite et sans aucune charge; pas parce que ça leur rapporte plus sûrement qu'au casino, non; tout ça compte bien sûr, mais la motivation de toutes ces délocalisations, de toutes ces ventes à l'étranger, c'est d'abord et avant tout de nous liquider. Financièrement et physiquement. Nous, les héritiers de toutes les luttes sociales qui nous ont précédés; nous, avec la certitude de notre valeur ; nous, avec notre mémoire et notre savoir; nous, avec notre conscience politique; nous qui ne baissons ni les yeux ni les bras devant leur pouvoir, leur morgue, leurs prétentions. Nous sommes leurs ennemis. Ils sont les nôtres. Nous ne devons jamais l'oublier. Entre nous il n'y a pas - il n'y a plus - d'autre issue que la guerre.
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La réalité, c’est nous qui la créons. Mettez-vous bien ça dans le crâne : pour le public, il n’y a pas d’autre réalité que celle que nous inventons. (p. 397)
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L’argent tue. Le capitalisme tue ! Le libéralisme tue ! Il n’y a pas d’autre mot. Il tue ! (p. 165)
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- Quand il y a un an, dit-il, j'ai fait une virée à Londres, mon cousin m'a emmené voir des courses de lévriers au stade Wembley. Parce que, pour lui, si on veut voir le vrai Londres, les vrais Londoniens, c'est là qu'il faut aller.
- Y'a vraiment que les rosbifs pour aller voir courir des clebs! s'esclaffa Suz en se servant une nouvelle portion.
- Tu sais ce qu'ils font pour les faire courir?
- Un sucre au bout d'une perche ?
- Non, ils ont un système super : un lièvre mécanique qui file tout autour de la piste. Et ça marche ! Les clebs n'y voient que du feu, ils cavalent après comme des malades.
Il passe la main sur son crâne :
- J'y ai repensé souvent depuis : on nous fait le même coup ici. On sait laissé leurrer par un jouet électrique, un lièvre appelé "Projet"...
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- Le collectivisme a échoué.
- Ce qui a échoué, c'est le stalinisme.
- Vous le regrettez ?
- Pas plus que vous.
Il se reprend, introduisant son passe dans la serrure de la cabine Jason : - Si, je le regrette plus que vous parce que cet échec fournit à nos adversaires un argument qui leur permet d'égarer ceux qui ne réfléchissent pas plus loin que le bout de leur nez.
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Videos de Gérard Mordillat (60) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gérard Mordillat
Avec Jacques Bonnaffé, François Chattot, Pablo Cueco, Louis Duneton, Louis-Do de Lencquesaing, Catherine Merle, Gérard Mordillat, Lou Wenzel…
Voici déjà onze ans que Claude Duneton a tiré sa révérence. Figure originale et attachante, il a marqué tous ceux qui l'ont fréquenté. Duneton a enseigné l'anglais et le français, fait du théâtre, de la radio et de la télé, et même joué dans quelques films. Un pied dans l'édition parisienne et l'autre dans le terroir occitan, il est l'auteur d'une trentaine de livres, mais sa chronique du langage au Figaro, “Au plaisir des mots”, aurait suffi à le rendre populaire. L'auteur du Bouquet méritait bien qu'on lui offrît une soirée d'hommage. Amis, collègues, partenaires, compagnons de route ou de rencontre, tous ont souhaité parler de lui, de lui avec eux. Chacun apporte ici sa pièce pour composer le portrait d'un personnage sans doute plus complexe que ce qu'il a pu paraître. Un puzzle, en somme, dans tous les sens du terme.
“Le langage est un fameux véhicule et, contrairement aux autres, il ne coûte rien.” Claude Duneton
À lire – Claude Duneton façon puzzle, préface de Gérard Mordillat, éd. Unicité, 2023.
Son : Jean-François Domingues Lumière : Marta Bellini, assistée de Hannah Droulin Direction technique : Guillaume Parra Captation : Claire Jarlan
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