Il y a une semaine environ, suite au visionnage du dernier épisode de la série Netflix "Altered Carbon", je débutais la lecture du roman éponyme.
Je ne lis pas de SF (sauf celle de
Maxime Chattam) donc je n'avais aucune attente particulière. Et d'habitude, je préfère lire avant de regarder l'adaptation mais bon, dans le cas présent c'est la série qui m'a lancée sur le livre et pas l'inverse. Mais trêve de bla bla...
"Carbone modifié" est un thriller futuriste et assez sombre. J'ai même lu quelque part, qu'il s'agissait d'un thriller cyberpunk.
Comment résumer ce roman ? Sexe, drogue & violence !
Globalement on retrouve les classiques du genre : un détective borderline, un flic assidu (de préférence une demoiselle qui cédera aux avances du détective), des ripoux, des hommes de mains violents et des riches qui se croient au dessus des lois et qui profitent des braves gens qui constituent, pour eux, la lie de la société.
Dans le monde futuriste de ce roman, les consciences des humains sont chargées sur des piles qu'on implante sur des corps synthétiques, ou non, au fur et à mesure des décès des enveloppes corporelles. Ainsi, il n'est pas rare, si le sujet n'a pas les moyens, d'être réimplanté dans un corps différent du sien. Seuls les riches, appelés Math, bénéficient d'un réenveloppement dans un clone de leur corps d'origine.
Takeshi Kovacs, ancien membre des Corps diplomatiques, se retrouve réimplanté dans le corps de Ryker, un flic tombé pour, entre autre, corruption et activités borderline. Sa mission est alors d'enquêter sur la mort d'un Math extrêmement riche : Laurens Bancroft.
Le roman est extrêmement immersif. Dès les premières pages, et malgré la "pollution mentale" par la série, on plonge aisément dans l'univers assez complexe et détaillé de ce que sera notre monde du futur. L'enquête, sans être originale, est suffisamment prenante pour qu'on veuille arriver à la fin afin de connaître le fin mot de l'histoire. le contexte de digitalisation, qui soulève aussi la question de l'immortalité, de l'éthique aussi puisque la question de l'argent sera toujours au centre des activités de conservation de la vie humaine. Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi.
Là où le bas blesse, et c'est ce qui m'a fait préférer la série au livre (eh oui !), c'est que j'ai trouvé que certains passages manquaient de transition entre eux. L'auteur semble s'être laissé submerger par trop de complexité. Cela laisse apparaître des "vides" qu'il tente de raccomoder grâce aux souvenirs enfouis de l'ancienne vie diplo de Takeshi Kovacs... Beaucoup plus "bourrin" que dans la série, le héros manque de tact ce qui réduit un peu le charisme du personnage. Quant à l'intrigue, bien que similaire à celle de la série, elle est un peu plus "brouillon" et moins bien exploitée. C'est dommage.