Citations sur À la recherche d'Alice Love (64)
L'amour naissant, c'est excitant et grisant. Léger et pétillant. Tout le monde peut aimer de cette façon. Mais l'amour, après trois enfants, une séparation, un quasi-divorce, les blessures qu'on s'inflige, les pardons qu'on s'accorde, les moments où l'on se lasse, ceux où l'on arrive à se surprendre, après avoir vécu le pire comme le meilleur, eh bien, cet amour-là est indicible.
C'était bon de se rappeler que chaque mauvais souvenir dans son mariage avait son pendant heureux. Elle avait besoin d'en avoir pleinement conscience, de comprendre que ce n'était pas tout noir, ou tout blanc. Sa vie avec Nick était un kaléidoscope de couleurs. Et oui, au final, ça n'avait pas marché, mais ce n'était pas grave. Qu'un mariage se solde par un divorce ne signifiait pas qu'il n'y avait pas eu de moments heureux.
Je n'ai pas vu Alice s'effondrer parce que je m'étais éclipsée pour aller aux toilettes.
Ils avaient installé une rangée de cabines provisoires, vous savez, les bleues.
Je perdais du sang.
Je me suis dit : Tout à fait approprié. Perdre mon bébé dans des toilettes provisoires.
Affligeant et un tantinet risible. A l'image de ma vie.
C'était comme comparer de l'eau pétillante et du champagne.
L'amour naissant, c'est excitant et grisant. Léger et pétillant. Tout le monde peut aimer de cette façon. Mais l'amour, après trois enfants, une séparation, un quasi-divorce, les blessures qu'on s'inflige, les pardons qu'on s'accorde, les moments où l'on se lasse, ceux où l'on arrive à se surprendre, après avoir vécu le pire comme le meilleur, eh bien, cet amour-là est indicible. Il mérite un autre mot.
Le seul moyen pour moi de survivre a été de m'enfermer dans un cocon de plus en plus étroit. Si étroit que lorsque je parle, j'ai l'impression que quelque chose m'enserre la gorge, comme si ma bouche refusait de s'ouvrir.
Le problème, c'est la rage. Elle couve en permanence, même quand je n'ai pas conscience qu'elle est là. Si je me fais mal quelque part, que je fais tomber une barquette de myrtilles sur le sol de la cuisine, elle déborde, comme le lait sur le feu. Si vous aviez entendu le cri de rage primitif que j'ai poussé quand je me suis cogné le front contre une porte de placard ouverte en vidant le lave-vaisselle l'autre jour. Je me suis assise par terre contre le réfrigérateur, et j'ai pleuré à gros sanglots pendant vingt minutes. Lamentable, n'est-ce pas?
Cette impression permanente d’être à deux doigts de retrouver un souvenir, c’était comme avoir un moustique qui bourdonne à votre oreille en pleine nuit et savoir qu’à la seconde où vous allumerez la lumière, il aura disparu.
Les gens avaient toutes les peines du monde à croire qu'on pouvait les oublier.
C'était horrible de se sentir méprisée et méprisable.
J'éprouve à la fois du mépris et une tendresse indulgente pour l'homme et la femme que nous étions à l'époque, parce que nous étions si ignorants.
Le problème, c'est la rage. Elle couve en permanence, même quand je n'ai pas conscience qu'elle est là.