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3,77

sur 453 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pour moi c'est un chef d'oeuvre.
A ceux qui pensent qu'on ne peut pas se faire un avis sur le style lorsqu'une oeuvre est traduite, je conseillerai cette petit merveille.
L'aspect "brut" des sentiments et émotions de l'héroïne du livre est rendu avec brio par une écriture comme à vif, bien différente de celle utilisée lorsque c'est le point de vue d'un autre personnage sur l'histoire qui est donné...
L'émotion est forte de voir comment le don d'une mère peut être ma interprété par son enfant et comment il peut bouleverser toute son existence... en tant que maman, j'en ai pleuré.
Ce livre est une merveille, lisez-le!
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En mettant en scène des personnages dont aucun n'est tout blanc ou tout noir (sans mauvais jeu de mots), Toni Morrison blâme tout un chacun pour l'esclavage, n'omettant d'ailleurs pas de mentionner la culpabilité des africains qui vendaient les futurs esclaves. Un don est un roman de femmes, comme un chant de lamentation contre les hommes, leur cupidité et leur désir de paraître et de laisser un héritage. La maternité est le pilier de ces mères, puisque Sorrow semble enfin se trouver lorsqu'elle devient mère et que le retournement final est une superbe preuve d'amour maternel. Toni Morrison sait si bien retranscrire la force de cet amour! Les superbes pages concernant l'amour physique que Florens ressent pour un homme noir émancipé qui vient construire la maison sont fortes d'un désir qui ne peut s'assouvir et qui met la femme sous un autre joug, celui de l'homme désiré.

Que dire d'autre que la poésie de ces pages m'ont enchantée, que j'ai été séduites par ces femmes, que j'ai hâte de relire Toni Morrison
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Nous sommes à la fin du dix-septième siècle, les colonies anglaises du nouveau monde ne sont encore que des terres fraîchement défrichées sur lesquelles s'échouent des migrants fuyants la misère, la justice, recherchant à amasser une hypothétique fortune ou à créer leur propre société utopique sur cette terre inconnue où tout semble encore possible. C'est le cas du domaine des Vaark, ferme perdue dans une nature inexplorée, microcosme abritant un groupe hétéroclite. Outre Jacob Vaark et sa femme Rebekka qu'il a épousée par correspondance, le lieu rassemble Lina, amérindienne seule rescapée de sa tribu décimée par une épidémie, Sorrow, jeune fille rousse à demi folle d'origine incertaine, recueillie au bord d'un fleuve dans les débris d'un naufrage, Willard et Scully, serfs endettés en attente d'avoir gagné de quoi acheter leur liberté de passage en Amérique et Florens, adolescente noire donnée petite en paiement d'une dette. le roman alterne entre son point de vue et celui des autres personnages. A travers leur regard, on voit le domaine s'installer, croître, accueillir ses nouveaux arrivant, voir des enfants naître, des morts survenir et finir par se déliter laissant chacun poursuivre sa route. A lire absolument, en prenant son temps, car bien que ce roman soit court, la prose poétique de l'auteur se déguste et la temporalité et la géographie éclatées du récit demandent une attention particulière.
Lien : https://leventdanslessteppes..
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Moi, j'ai juste envie de laisser ce livre, que je viens de relire, me rappeler que la disparition de Mme Morrison ne serait une mort mort bien inutile s'il ne nous restait ni son oeuvre littéraire ni ses entretiens qu'elle a accordés à François Busnuel.
Bien sûr, comme beaucoup d'autres, ce livre laissera un peu de bonheur dans nos coeurs.
Au revoir Mme Toni Morrison et merci pour tout.
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Un périple à travers l'Amérique à la Steinbeck, une ambiance familiale lourde de secret et de silence à la Faulkner. Quelle poésie, les mots sont doux comme une brise d'été et s'écoulent comme le fin filet d'un ruisseau de montagne. Tant de douceur au service d'un sujet grave et sérieux. C'est juste magnifique et intelligent.
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Ce roman se passe à la fin du 17e siècle en Virginie.
Il met en avant les moeurs de l'époque ( religion, ségrégation, racisme).

Dans une ferme de Maryland cohabitent Lina, une amérindienne dont la tribu a disparu, Sorrow, une fille rescapée d'un bateau, Florens, une esclave noire et les colons blancs: Rebekka, anglaise donnée par sa mère, Jacob Vaark, un commerçant orphelin anglo-néerlandais.

Ces femmes ont été vendues pour ne plus être à la charge de leur famille au pays et après arrivées en bateau aux Etats Unis.
Toni Morrison sait décrire les choses qui séparent et qui lient les 4 femmes.
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Ce roman prenant au style poétique et percutant est l'un des plus beaux de Morrison. le récit est tellement fort qu'il continue à vivre longtemps après avoir fermé le livre.
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Livre magnifique sur l'esclavage et l'impossibilité pour les esclaves d'avoir des relations humaines, même au sein de leur propre famille. La déshumanisation de ces êtres est très bien rendue.

Même si les conditions de l'esclavage sont connues, elles sont révélées par bien des aspects au travers de cette histoire d'âmes perdues et violentes à cause de ces règles de vie déshumanisantes.

La question à se poser, après avoir refermé ce livre est la suivante : comment a-t-on pu s'en sortir ?

Toni Morrison use dans ce livre de stratagèmes littéraires pour troubler le lecteur : chaque chapitre est la voix d'un des personnages et elle nous laisse dans le doute pendant quelques phrases, les évènements ne se suivent pas forcément. Cela peut irriter mais c'est efficace pour faire encore plus réfléchir sur les répétitions de l'histoire ou les similitudes entre des personnages de conditions différentes.

Enfin, c'est frappant de constater à quel point il n'y avait à cette époque d'esclavage, aucune loi à laquelle se référer, aucune justice possible, sauf celle de la loi du plus fort et celle des armes.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Encore un écrivain majeur que je découvre sur le tard.

Un Don met en scène les jeunes Etats-Unis de 1690. A l'époque, le pays en est à ses balbutiements. Il est peu à peu colonisé par des Européens ayant un compte à régler avec le Vieux continent. Ce sont des hommes criblés de dettes, des criminels en cavale, des prostituées, des femmes vendues par leur famille à un époux Américain. Des communautés s'implantent, se développent presque en autarcie et les lois peinent à s'imposer, hormis celles du puritanisme protestant.

Nous suivons les trajectoires entrelacées de plusieurs personnages.
Lorsque le récit n'est pas à la 3e personne, nous entendons la voix de Florens. Jeune fille noire et esclave, celle-ci vivait avec sa mère et son jeune frère sur l'exploitation du Senhor d'Ortega. Celle qu'elle nomme a minha mãe l'a livrée, alors qu'elle était encore enfant, à un étranger, Jacob van Aark, en paiement d'une dette. Depuis, Florens ne cesse de voir sa mère en rêve, de revivre ce rejet originel. Elle tombera amoureuse d'un forgeron, Noir mais libre, venu décorer la maison de son maître.
Sur la propriété des van Aark, coupée du monde, évolue d'autres protagonistes. Lina, Amérindienne elle aussi réduite en esclavage, a vu le massacre de sa tribu. Très proche de la maîtresse de maison, elle prend Florens sous son aile. Sorrow, une autre esclave, est la seule rescapée d'un naufrage. Deux jeunes gens, Willard et Scully, travaillent également sur la propriété, en attendant de pouvoir racheter leur liberté et rembourser la traversée qui les a menés en Amérique. Enfin Rebekka, femme de Jakob, presque chassée par sa famille en vue du mariage avec ce colon, perd ses enfants les uns après les autres.

Le roman est relativement court (moins de 200 pages) mais se révèle extrêmement riche de thèmes et d'images.
La narration n'est pas linéaire, les ellipses et retours en arrière sont fréquents et l'on passe d'un personnage à un autre. le récit relate indifféremment leur enfance ou l'âge adulte. le lecteur doit donc être attentif aux quelques indices temporels, spatiaux que lui livre l'auteur.

Toni Morrison offre ici une peinture des Etats-Unis originels. Un monde bien loin de l'American dream où cohabitent violence, fanatisme religieux et esclavage.
La notion de race destinée à la servitude en est encore à ses prémices : le roman met en scène aussi bien des Noirs, des indigènes, des métisses ou des Blancs esclaves. Cependant, les premières lois discriminatoires anti-Noirs se font jour. La mère de Florens évoque elle-même sa perte d'identité, quand amenée enchaînée d'Afrique, elle est devenue une simple negrita dépourvue de culture et d'histoire. Les luttes raciales commencent également à émerger et le Sud du pays voit les premières plantations se développer. L'Europe perçoit le bénéfice de cette main d'oeuvre gratuite et abondante, qu'elle traite comme du bétail.
Mais le thème de la servitude dépasse ceux de l'esclavage et du racisme. Il est lié à celui de la féminité intrinsèquement. Sur le navire qui la mène en Amérique, la jeune Rebekka réalise qu'une femme ne peut être que "servante, prostituée ou épouse", ce qui revient presque au même. Les viols et les grossesses plus ou moins souhaitées reviennent comme des leitmotive de l'oeuvre. La passion amoureuse éprouvée par Florens est également, dans sa violence, une forme d'asservissement.

Le rapport mère/enfant est une autre clef de ce roman. Florens ne comprend pas l'abandon de sa mère et n'éprouve elle-même aucun attrait pour les enfants. Pourtant c'est bien l'amour maternel, inconditionnel, qui a commandé ce geste. Mais Florens ne parviendra pas à le saisir et à gagner la paix. Lina est une figure de mère adoptive pour la petite esclave et se console par là-même de l'absence de sa famille. Sorrow, fille sans mère et garçon manqué, est transfigurée par la maternité et y trouve son identité. Dans le même temps Rebekka voit mourir ses petits les uns après les autres et perd ainsi le seul espoir d'amour qui lui restait. Amour qu'elle projettera dans une foi exaltée.
La féminité tient une place centrale dans le roman. Face à ces femmes sans racines, les hommes sont souvent réduits à des figures de maîtres, plus ou moins doux, ou tout du moins de dominateurs. Seuls les esclaves, avec les figures de Willard et Scully, sont tout autant asservis que leurs homologues féminins.

Tous ces drames passés sous la plume poétique de Toni Morrison deviennent des symboles d'êtres en errance, d'un pays en devenir.
Les principaux protagonistes vivent entre eux, recréant une fausse famille aux liens peu à peu distendus. La nature, magnifiquement décrite comme une sorte d'Eden, est aussi un lieu menaçant et laissé à l'abandon. Foisonnant, le roman donne à voir des portraits complexes, des scènes entremêlées qui dessinent le destin d'humains et d'une nation.
Lien : http://los-demas.blogspot.fr..
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Dans l'Amérique du XVIIe siècle, celle des premières plantations de tabac et de canne à sucre, une petite fille à la peau brune se tient serrée contre mère, une paire de chaussures trop grandes à la main.

Toutes les deux appartiennent à un planteur de tabac cynique et violent qui doit une forte somme à Jacob, un négociant anglo-néerlandais qui vient lui rendre visite afin de récupérer son dû.

Criblé de dettes et sans un sou, le planteur propose de lui céder la mère de la petite fille, mais celle-ci propose aussitôt en échange la petite fille de huit ans qui se tient accrochée si fortement à elle, alléguant le bébé qu'elle allaite encore et dont elle ne peut se séparer.

Jacob méprise le système de l'esclavage mais il accepte ...



Ce roman sublime, à plusieurs voix, polyphonique, au rythme parfois heurté au violent, comme un coeur qui s'affole, une montée d'adrénaline ou un afflux de sang a des accents souvent déchirants.

La langue est riche, proche de l'oralité pour mieux traduire la pensée de son personnage ou plus classique ensuite pour éclaircir le propos.

On se laisse prendre par cette écriture magnifique qui est un chant, un chant de douleur, d'amour et de désespoir parfois lancinant, où il est dit que la bienveillance d'un être ne remplacera jamais un système politique juste. Les raisons en sont qu'un être peut changer ou tout simplement disparaître.

Tout au long du roman, comme une basse continue, il y a le chant de la mère qui ne reverra jamais sa fille, chant que l'on n'entendra jamais mais que l'on devine. Une voix de berceuse et d'amour. Un don

Lien : http://www.litterama.fr/arti..
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