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Citations sur Le Jardin des Secrets (80)

Rose aimait les fleurs, mais surtout, Eliza les choisirait de manière à représenter le lien qui les unissait. Il y aurait des géraniums à feuille de chêne, qui symbolisaient l'amitié, des roses roses pour le bonheur, et du myosotis pour le souvenir...

p.463
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Un jour, elle aussi traverserait cet océan, jusqu'à l'autre bout comme son père avant elle. Tant de mondes attendaient derrière l'horizon ! L'Afrique, l'Inde, le Proche-Orient, Les Antipodes...Et dans ces contrées lointaines, elle apprendrait de nouvelles histoires, des fables issues de temps immémoriaux...
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Invariablement, ses pensées se tournaient alors vers le secret qu'il gardait enfoui depuis de longues années. (...).
Certes, il ne savait pas où il mettait les pieds ; mais il avait entraîné tout le monde sur cette voie et maintenant il devait assumer ses responsabilités. Les secrets finissaient toujours par sortir au grand jour ; et il préférait que Nell apprenne la vérité de sa bouche à lui.

2. Bisbane, Australie, 1930
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Avec de la volonté, même les faibles peuvent beaucoup
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L’œuf d'or par Eliza Makepeace
Il était une fois, il y a très longtemps, au temps où l'on trouvait ce que l'on cherchait, au cœur d'un royaume vaste et prospère, dans une chaumière au bord d'une falaise, une jeune fille qui vivait de peu, si bien cachée au fond d la forêt sombre qu'elle échappait à tous les regards. D'aucuns avaient, jadis, connu l'existence de cette petite chaumière, avec cheminée tout en pierre, mais ceux-là avait depuis longtemps disparu et le Père Temps avait drapé tout autour un voile d'oubli. Hormis les oiseaux qui venaient chanter sur l'appui de sa fenêtre et les bêtes des bois qui recherchaient la chaleur de son foyer, la jeune fille de la chaumière vivait, en solitaire. Pourtant elle ne se sentait jamais seule, car elle était trop occupée pour soupirer après une compagnie qu'elle n'avait jamais eue.
Au cœur de la chaumière, derrière une porte différente des autres pourvue d'une serrure brillante, se trouvait un très précieux objet, un œuf en or dont l'éclat était réputé si vif et si beau qu'il frappait instantanément de cécité tous ceux qui posaient les yeux sur lui. L'Oeuf d'or était si ancien que nul ne pouvait réellement dire son âge, et la famille de la jeune fille était chargée de le garder en lieu sûr depuis d'innombrables générations.
La jeune fille ne remettait point en cause cette responsabilité, car elle savait que telle était sa destinée. Il lui fallait cacher et protéger l’œuf. Mais, par-dessus out, elle devait veillée à ce que son existence même reste secrète. Bien des années plus tôt, quand le royaume était encore jeune, de terribles guerres avaient éclaté à cause de L'Oeuf d'or, car une légende prétendait qu'il détenait des pouvoirs magiques, en ceci qu'il était à même d'accorder à son possesseur l'objet des ses désirs.
Ainsi, la jeune fille montait fidèlement la garde. Le jour, elle restait à son rouet près de la fenêtre et chantait joyeusement avec les oiseaux qui s'assemblaient là pour la regarder filer. Le soir, elle donnait refuge aux animaux ses amis, et la nuit dormait dans la tiédeur de la chaumière, réchauffée de l'intérieur par la lumière de L'Oeuf d'or. Et toujours elle se remémorait que rien n'était plus important au monde que de veiller sur « son héritage » .
Pendant ce temps, à l'autre bout du pays, dans le majestueux château de la reine, vivait une jeune princesse aussi belle que bonne, mais très malheureuse. Elle était de santé fragile, et la reine sa mère avait eu beau sillonner le royaume pour trouver quelque remède ou formule magique, rien n'avait encore su guérir la princesse. Certains prétendaient qu'un méchant apothicaire l'avait définitivement condamnée à la maladie quand elle était encore au berceau, mais nul n'osait exprime cette opinion à voix haute. Car la reine était une souveraine cruelle dont les sujets redoutaient le courroux, à juste raison.
Toutefois la reine aimait tendrement la princesse et tenait à elle comme à la prunelle des ses yeux. Tous les matins elle se rendait à son chevet , mais hélas ! Tous les matins elle la trouvait dans le même état : pâle, lasse et affaiblie.
- Tout ce que je souhaite mère, lui soufflait alors la princesse, c'est d'avoir la force de me promener dans les jardins du château, de danser aux bals donnés au château, de nager dans les bassins du château. Guérir, voilà tout ce que mon cœur désir.
La reine possédait un miroir magique qui lui montrait out ce qui se passait en son royaume ; tous les jours elle lui demandait :
- Miroir, Miroir, mon ami, montre-moi celui qui saurait mettre fin à cette abomination.
Mais chaque jour le miroir lui répondait :
- Nul être en ce royaume ne saurait guérir votre fille en la soignant de sa main, ma reine.
Or, il advint qu’un jour la reine fut si chagrinée par le sort de sa fille qu'elle en oublia de poser au miroir sa question habituelle. Au lieu de cela elle se mit à pleurer et au milieu de ses sanglots dit :
- Miroir, miroir, mon ami que j'admire tant, montre-moi comment accorder à ma fille ce que son cœur désire.
Le miroir ne répondit pas, mais au bout d'un moment se forma en son centre l'image d'une petite chaumière au milieu d'une sombre forêt, un filet de fumée montait de sa cheminée en pierre. A la fenêtre, on voyait une jeune fille qui filait la laine en chantant avec les oiseaux.
Que me montres-tu là ? s'étrangla la reine. Cette jeune fille équité-elle guérisseuse ?
Le miroir répondit d'une voix grave :
- Dans les bois obscurs, à la lisière du royaume, se trouve une chaumière. A l'intérieur est caché un œuf en or doté du pouvoir d'exaucer le vœu le plus cher de celui qui s'en empare. La jeune fille que vous voyez là, ma reine est la gardienne de L'Oeuf d'or.
- Comment puis-je obtenir d'elle cet Oeuf d'or ?
La mission qu'elle accomplit assure la pérennité du royaume ; elle n'y consentira point aisément.
- Mais alors que dois-je faire ?
Malheureusement, le miroir magique ne possédait ps la réponse à cette question, et l'image de la chaumière s’effaça. Mais la reine releva la tête et d'un air supérieur s'observa longuement dans la surface réfléchissante en soutenant son propre regard jusqu'à ce que ses lèvres dessinent un mince sourire.
Le lendemain matin de bonne heure , la reine fit venir la dame de compagnie de la princesse, sa plus fidèle camériste, une jeune fille qui avait toujours vécu dans ce royaume et qui avait à cœur le bonheur et la santé de sa maîtresse. La reine lui ordonna d'aller chercher L'Oeuf d'or.
La dame de compagnie se mit en chemin et traversa tout le royaume en direction de la forêt noire. Trois jours et trois nuits durant, elle marcha vers l'est et comme le soleil se couchait au soir du troisième jour, elle parvint à la lisière des bois. Elle enjamba des branches tombées, se fraya un passage dans les feuillages et déboucha enfin dans une clairière ou se trouvait une petite maison dont la cheminée laissait échapper une fumée d'une odeur suave.
La dame de compagnie frappa à la porte. Vint lui ouvrir une jeune fille qui, malgré sa surprise de découvrir sa visiteuse sur le pas de la porte lui adressa un large et généreux sourire. Puis elle s'effaça pour la laisser entrer.
- Vous devez être bien fatiguée. Vous avez fait un long voyage. Venez donc vous réchauffer devant mon âtre.
La dame de compagnie la suivit jusque devant le feu, où elle s'assit sur un coussin. La jeune occupante de la chaumière lui apporta un bol de soupe chaude et se remit à tisser sans rien dire pendant que la camériste mangeait. Le feu crépitait dans la cheminée, et la chaleur de la pièce lui donna sommeil. Son envie de dormir était si forte qu'elle en aurait oublié sa mission si la jeune fille de la chaumière ne lui avait dit alors :
- Étrangère, vous êtes la bienvenue, mais pardonnez-moi... Puis-je vous demander quel est le but de votre visite ?
- C'est la reine qui m'envoie. Sa majesté requiert votre concours afin de remédier à la mauvaise santé de sa fille.
A travers leurs chants, les oiseaux de la forêt apportaient parfois des nouvelles de ce qui se passait dans le royaume aussi la jeune fille avait-elle entendu parler de la belle et bonne princesse qui vivait emmurée au château.
- Je ferai ce que je peux, dit-elle, mais je ne vois pas pourquoi la reine m'envoie quérir , car je ne sais pas soigner.
- La reine m'a chargée de lui rapporter un objet qui se trouve en votre possession, un objet capable d'accorder à son possesseur ce que son cœur désire.
Alors la jeune fille de la chaumière comprit qu'elle parlait de L'Oeuf d'or et elle secoua tristement la tête.
- Je ferais tout pour venir au secours de la princesse, excepté ce que vous attendait de moi. Le devoir de protéger L'Oeuf d'or est mon droit de naissance, et rien au monde n'a plus d'importance . Restez ici pour la nuit, à l'abri du froid et des bois solitaires, mais demain il faudra retourner au palais informer la reine que je ne puis céder L'Oeuf d'or.
Le lendemain, la dame de compagnie se remit donc en route pour le château, où elle parvint au bout de trois jours et trois nuits. La reine l'attendait.
Où est L'Oeuf d'or ? S'enquit-elle en constatant que la jeune fille revenait les mains vides.
J'ai échoué, votre majesté, car hélas ! La jeune fille de la chaumière n'a point voulu se départir de son droit de naissance.
La reine se redressa de toute sa haute taille et son visage s'empourpra
Vous devez y retourner, ordonna-t-elle en pointant sur la camériste un long doigt crochu comme les serres d'un aigle, et dire à la jeune fille que son devoir est de servir le royaume. Faute de quoi elle sera changée en pierre et dressée dans la cour du palais pour l’éternité. La dame de compagnie prit à nouveau le chemin de l'est et marcha trois jours et trois nuits jusqu'à la porte de la chaumière secrète. Dés qu'elle frappa à la porte, elle fut accueilli avec joie par son occupante, qui la fit entrer et là encore lui servit un bol de soupe. Puis elle s'assit à son rouet pendant que la camériste dînait et finit par lui dire :
- Vous êtes le bienvenue chez moi, étrangère , mais veuillez me pardonner... Quel est le but de votre visite ?
- Je viens à nouveau de la part de la reine, qui requiert votre concours afin de soigner la princesse, laquelle est fort malade. Votre devoir est de servir le royaume. Si vous refusez, la reine dit que vous serez changée en pierre et dressée dans la cour du palais pour l'éternité.
La jeune fille de la chaumière ouvrit avec tristesse.
Le devoir de protéger l'Oeuf d'or est mon droit de naissance et je ne saurais vous le céder.
Voulez-vous être changer en pierre ?
Certes non et cela ne sera point. Car en veillant sur l'Oeuf d'or , c'est le royaume que je sers.
La dame de compagnie ne discuta pas car elle vit bien que la jeune fille disait vrai. Aussi , le lendemain se remit-elle en route vers la château où là aussi le reine l'attendait devant les murailles.
Où est l'Oeuf d'or ? S'enquit la reine en la voyant arriver les
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Conte l’oiseau enchanté d’eliza Makepeace
Il était une fois en des temps très reculés où régnait la magie une règne dont le rêve ardent était d’avoir un enfant. Elle était malheureuse car le roi qui partait souvent au loin, la laissait souvent seule dans son grand château sans autre occupation que ressasser sa solitude et se demander pourquoi alors qu’elle l’aimait tant, il supportait d’être si fréquemment et si souvent séparé d’elle.
Or bien des années plus tôt, le roi avait usurpé son trône à celle qui en avait hérité De droit, la reine des fées et le beau pays des fées, si paisible, était devenu du jour au lendemain une terre désolée où la magie ne s’épanouissait plus et d’où le rire était banni. Le roi était si courroucé qu’il décida de capturer la reine des fées et de la contraindre à revenir au royaume. On prépara tout spécialement une cage dorée, car le roi prévoyait de l’emprisonner. Afin qu’elle lui prodigue sa magie pour son seul plaisir.
Par un jour d’hiver, comme le roi était une nouvelle fois absent, la reine cousait près de la fenêtre ouverte, laissant de temps en temps courir son regard sur la terre alourdie de neige. Elle pleurait,car la tristesse des mois d’hiver avait le don d’accentuer sa solitude. En contemplant le paysage stérile, elle pensa à son ventre, qui l’était tout autant: en effet il restait vide malgré son vif désir que lui vienne un enfant.
- Oh Comme je voudrais avoir une jolie petite fille au cœur pur et vrai et aux yeux qui jamais ne s’emplissent de larmes ! Alors je ne serais plus seule.
L’hiver passa, le monde s’éveilla peu à peu. Les oiseaux revinrent et se mirent à confectionner leur nid, on vit à nouveaux des biches paître à la lisière des champs et des bois, des bourgeons éclore sur les branches. Lorsque avec le printemps les alouettes prirent leur essor dans le ciel, la reine constata avec surprise que sa jupe la serrait à la taille, elle comprit qu’elle attendait un enfant. Or le roi n’était pas revenu de l’hiver, elle sût donc qu’en fée avait dû l’entendre pleurer de loin et user de sa magie pour exaucer son vœu.
Le ventre de la reine s’arrondissait toujours puis l’hiver revint et le soir de Noël comme la neige tombait sur le pays, elle éprouva les premières douleurs de l’enfantement le travail dura toute la soirée et au dernier coup de minuit la petite fille était née et la reine put enfin contempler son visage. Dire que cette belle enfant à la peau d’une blancheur sans défaut aux cheveux noirs et aux lèvres rouges comme un buisson de rose était tout à elle !
- Rosalinde, déclara la reine. Je l’appellerai Rosalinde. La reine se prit instantanément de passion pour la princesse Rosalinde, refusant de la quitter des yeux. La solitude l’avait rendue amère, l’amertume l’avait rendue égoïste et l’égoïsme l’avait rendue soupçonneuse. Elle refusait à chaque instant qu’on ne lui enlève son enfant. Elle est mienne songeait-elle, elle est mon salut aussi je dois la garder pour moi seule.
Au matin du baptême de la princesse, on pria les femmes les plus sages du royaume de venir lui prodiguer leur bénédiction. Toute la journée sous le regard vigilant de la reine, des vœux de grâce, de prudence et de discrètement plurent sur la tête de la petite. Enfin, lorsque la nuit s’insinua peu à peu dans le royaume, la reine souhaita le bonsoir aux invités. Elle ne se détourna qu’un bref instant, mais quand son regard se reporta sur l’enfant elle vit qu’une des dames était toujours là. Une invitée venue de loin, à en juger par sa longue cape, était debout près du berceau.
- Il est tard, gente dame, dit la reine. La princesse a reçu ses bénédictions il faut la laisser dormir à présent. La voyageuse repoussa alors sa capuche et la reine laissa échapper un hoquet de stupeur, car le visage qu’elle decouvrit n’était point celui d’une docte femme mais d’une vieille édentée.
- J’apporte un message de la reine des fées fit la vielle. Cette petite est des nôtre, elle doit repartir avec moi.
- Non ! cria la reine en se ruant sur le berceau. C’est ma fille. Cette précieuse enfant est à moi.
- Á toi ? railla l’aïeule avant de pousser un horrible caquéttement qui incita la reine à reculer d’un pas épouvantée. À toi cette ravissante enfant! Elle t’a pappartenu aussi longtemps que nous l’avons voulu, voilà tout. Au fond de ton cœur tu as toujours su qu’elle etait née d’un peu de poudre magiqu, et bien le jour est venu de la restituer.
Alors la reine fondit en larmes car le message de la vieille exprimait tout ce qu’elle avait toujours redouté.
- Je ne puis y renoncer dit-elle. Ayez pitié de moi l’aïeule laisser la moi encore.
Or la vieille était rouée. A ces mots, un grand sourire s’épanouit sur son visage.
- Je te laisse le choix. Laisse la partir aujourd’hui et elle mènera une longue et heureuse vie au côté de la reine des fées.
- Sinon ?
- Sinon, tu peux la garder, mais uniquement jusqu’au matin de son dix-huitième anniversaire. Ce jour-là son véritable destin s’accomplira et elle te quittera à jamais. Reflechis bien car plus elle restera à tes côtés plus ton amour s’épanouira
- Je n’ai nul besoin de réfléchir répliqua la reine. Je choisis la seconde solution.
- Alors elle est à toi ... mais seulement jusqu’au matin de son dix-huitième anniversaire !
À cet instant précis le bébé se mit à pleurer pour la première fois. La reine se pencha pour la prendre dans ses bras et lorsqu’elle se retourna la vieille avait disparu.
En grandissant, la princesse devint une très jolie petite fille pleine de joie et de lumière qui déridait tous ceux qu’elle rencontrait et ce dans tout le pays. A l’exception toutefois de la reine elle-même, trop dévorée par la peur pour profiter pleinement de son enfant. Quand la petite chantait, la reine ne l’entendait pas, quand elle dansait elle ne la voyait pas, pas plus qu’elle ressentait d’élan lorsqu’elle lui tendait les bras, tant elle était occupée à calculer le temps qu’il restait avant qu’on ne la lui enlève.
A mesure que les ans passaient, la reine craignait de plus en plus la sombre et glaciale perspective de la date maudite. Sa bouche ne sût bientôt plus sourire et son front se creusa de rides. Sur ce, une nuit, la vieille lui apparut en rêve.
- Ta fille à presque dix ans . N’oublie pas que son destin sera scellé le jour de son dix-huitième anniversaire.
- J’ai changé d’avis, dit la reine. Je ne peux ni ne veux la laisser partir.
- Tu as pourtant promis, et cette promesse, tu dois l’honorer.
Le lendemain matin, après s’être assurée que la princesse était sous bonne garde, la reine revêtît son habit de cavaliere et fit seller son cheval. La magie avait été bannie du château, mais il restait un unique lieu où l’on pouvait encore recourir aux charmes et aux sorts. Dans une grotte obscure au bord de la mer enchantée vivait une fée qui n’était ni bonne ni méchante. Punie par la reine des fées pour avoir fait usage de la magie, elle s’était réfugiée là tandis que le petit peuple magique fuyait le royaume. La reine savait qu’il n’était pas sans risque de quémander son aide, mais elle était son seul espoir.
Elle chevaucha trois jours et trois nuits quand elle atteignit la grotte, elle trouva la fée qui l’attendait.
- Entrez dit la fée. Et révélez moi l’objet de votre quête.
La reine lui conta l'histoire de l’aïeule qui avait juré de revenir chercher la princesse pour son dix-huitième anniversaire, la fée l’écouta puis elle hocha pensivement la tête. Enfin, elle déclara :
- Je ne saurais conjurer le sort lancé par l’aïeule mais peut-être puis-je tout de même vous aider.
- Je vous l’ordonne
- Je dois cependant vous prévenir, votre majesté : quand vous saurez ce que je propose, vous ne me remercierez peut-être pas.
Alors la fée se pencha à l’oreille de la reine et lui souffla quelques mots.
La souveraine n’eut pas un instant d’hésitation : tout était préférable à la perte de son enfant.
- Il faut que cela soit.
- Les désirs de votre majesté sont des ordres, acquiesça la fée en lui tendant une potion. Donnez en trois gouttes tous les soirs à la princesse. Tout se passera comme je vous l’ai dit. La vieille ne viendra plus vous importuner, car désormais seul pourra s’accomplir le vrai destin de la princesse.
La reine se hâta de rentrer au château, le cœur léger pour la première fois depuis le baptême de sa fille. Trois soirs durant, elle déposa subrepticement trois gouttes de potion dans le verre de lait de sa fille. Le troisième soir, la princesse s’étrangla en buvant, tomba de sa chaise et se transforma en magnifique oiseau, conformément aux prédictions de la fée. Comme l’oiseau voletait dans la piece, la reine fit apporter la cage dorée qui attendait dans les appartements du roi. On y fit entrer l’oiseau, on referma la porte d’or, et la reine poussa un soupir de soulagement. Car le roi avait fait preuve d’ingéniosité : une fois close, jamais la cage ne pouvait s’ouvrir.
- Te voila sauvée ma jolie dit la reine. Tu ne risques plus rien à présent, et personne ne t’enlèvera à moi.
Sur ces mots elle suspendit la cage à un crochet dans la plus haute chambre de la tour.
Mais voilà que tout à coup, aux quatre coins du royaume, la lumière s’évanouit ! Les habitants furent plongés dans un éternel hiver qui fit dépérir champs et récoltes et rendit la terre inféconde. La seule chose qui retînt le peuple de sombrer dans le désespoir était le chant de la princesse-oiseau aussi beau que triste qui échappait par la fenêtre pour se répandre sur la terre stérile.
Le temps passa, comme le veut sa nature, et des princes de s Mus par la cupidité, affluèrent des quatre coins cardinaux pour libérer la princesse : on racontait que le royaume infertile abritait une cage d’or si précieuse que, par comparaison leur propre fortune n’était rien, et que celle-ci renfermait un oiseau captif au chant si beau que du ciel il faisait choir des pièces d’or. Malheureusement, on ajoutait que quiconque tentait d’ouvrir la cage mourait aussitôt, la reine qu
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Conte des yeux de l’aieule d’Eliza Makepeace
Il était une fois, dans une contrée lointaine, au-delà de la mer scintillante, un princesse qui ignorait qu'elle était une princesse, car lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant, son royaume avait été pillé et la famille royale passée par le fil de l'épée. OR, ce jour-là, la petite princesse jouait en dehors de l'enceinte du château. Elle ne sut rien de l'attaque avant que la nuit ne descende sur la terre et qu'elle ne renonce à ses jeux... pour retrouver son foyer en ruine. Elle erra quelque temps seule, puis trouva une maisonnette à la lisère d'une sombre forêt. Comme elle frappait à la porte, le ciel courroucé par le saccage dont il venait d'être témoin se déchira de colère et déversa sur tout le pays une violente averse.
Dans la maisonnette vivait une vieille femme aveugle qui prit pitié de la fillette et décida de la recueillir et de l'élever comme sa fille. Les tâches étaient nombreuses et il y avait fort à faire dans la maison, mais jamais on n'entendit la princesse se plaindre, car elle était une vrai princesse et son coeur était pur. Heureux sont les gens qui ne manquent pas d'occupations, car alors ils n'ont point de temps à consacrer aux raisons de leur malheur. C'est ainsi que la princesse grandit, contente de son sort. Elle apprit à aimer le passage des saisons, le bonheur de semer, cultiver, moissonner. Elle devenait très belle mais n'en savait rien, car l'aïeule ne possédait pas de miroir, pas plus qu'elle ne connaissait la vanité.
Un soir à souper, comme elle avait atteint sa seizième année, la princesse posa à la vieille - dont la peau était toute plissées de rides là où auraient dû se trouver ses yeux - une question qui l'intriguait depuis longtemps :
- Qu'est-il donc arrivé à vos yeux, l'aïeule ?
- La vue m'a été ôtée.
- Par qui ?
- Il y a bien des années, lorsque j'étais jeune fille, mon père m'aimait tant qu'il m'a ôté les yeux afin que je ne voie la mort et la dévastation qui sévissent en ce bas monde.
- Mais alors, chère aïeule, vous ne pouvez pas non plus en voir la beauté, remarqué la princesse en pensant au plaisir qu'elle même prenait à la floraison de son jardin.
- En effet, et il me plairait fort de te voir grandir, toi, ma beauté.
- N'est-il point possible de retrouver vos yeux ?
- Ils devaient m'être restitués par un messager le jour de mon soixantième anniversaire, répondit l'aïeule avec un sourire sans joie. Mais, le soir dit, c'est ma Beauté qui est venue, accompagnée d'une grande tempête de pluie, et je n'ai pu aller à sa rencontre.
- Ne peut-on pas aller les chercher maintenant ?"»
- Non, car le messager ne pouvait pas attendre, et au lieu de me parvenir, mes yeux ont été jetés dans le puits sans fond qui se trouve au Pays des Choses perdues.
- Ne pourrions nous pas nous y rendre?
- Non, car le chemin est long, hélas ! et jalonné de dangers et de privations.
Le temps passa, les saisons se succèdent, l’aïeule déclina, de plus en plus pâle, de plus en plus faible. Un jour, en allant cueillir des pommes pour la provision d’hiver, la princesse la trouva en pleurs au pied du pommier. Elle s’arrêta net, surprise, elle n’avait jamais vu l’aïeule versé une larme. Elle tendit l’oreille, car elle avait vu que la vieille parlait à un oiseau blanc à l’allure solennelle.
- Mes yeux, mes yeux, disait-elle. Ma fin approche et je ne retrouverai point la vue. Dis-moi l’oiseau plein de sagesse, comment ferai-je mon chemin dans l’au-delà si je ne pùis y voir moi-même ?
Sans un bruit, la princesse regagna la maisonnette, elle savait ce qu’il lui rester à faire. L’aïeule avait renoncé à ses ye Pour lui procurer un abri, sa bonté devait être payée en retour. Bien qu’elle n’eut jamais franchi la lisière de la forêt, elle n’hésita pas une seconde. Son amou pour l’aïeule était si grand que tous les grains de sable de l’océan n’auraient pu recouvrir l’immensité.
La princesse s’éveilla aux premières lueurs de l’aube et s’aventura dans la forêt, elle ne s’arrêta qu’en arrivant au rivage. De là elle fit voile sur le vaste océan menant au Pays des choses perdues.
Le voyage fut long et difficile, et la princesse alla de surprise en surprise, car au Pays des choses perdues, la forêt ne ressemblait en rien à celle qu’elle connaissait. Les arbres étaient cruels et hérissés d’épines, les animaux horribles, et même le chant des oiseaux la faisait frémir. Mais plus elle avait peur, plus elle avançait vite, si bien qu’à un moment elle dut s’arrêter , le cœur battant à se rompre. Elle était perdue. Comme elle sombrait dans le désespoir, l’oiseau solennel lui apparut.
- L’aïeule m’envoie te conduire saine et sauve au Puits des choses perdues, où tu affronteras ton destin. Grandement soulagée, la princesse suivit l’oiseau, affamée, car elle n’avait rien trouvé à manger dans cette contrée inconnue. Elle finit par rencontrer une vieille femme assise sur un tronc d’arbre abattu.
- Comment te portes-tu Beauté ? Demanda celle-ci.
- J’ai très faim, mais je sais où trouver à manger.
La vieille lui indiqua la forêt, et tout à coup la princesse vit des baies sur les arbustes et sur les arbres des noix et des noisettes au bout des branches.
- Oh merci , ma bonne, dit la princesse.
- Je n’ai rien fait que t’ouvrir les yeux en te montraNe ce que tu savait déjà.
La princesse rassérénée et repue reprit son chemin à la suite de l’oiseau mais bientôt le temps changea et le vent fraîchit.
Alors elle rencontra une deuxième femme, assise cette fois sur une souche.
- Comment te portes-tu, Beauté ?
- j’ai très froid et je ne sais où chercher de quoi me vêtir.
La vieille lui désigna la forêt et tout à coup la princesse aperçut des rosiers sauvages aux doux et délicats pétales. Elle s’en vêtit et eut bien chaud.
- Oh merci ma bonne dit la princesse.
- De rien, je n’ai fait que t’ouvrir les yeux et te montrer ce que tu savais déjà.
Rassérènee et réchauffée, la princesse continua son chemin dans le sillage de l’oiseau blanc, mais elle avait tant marché qu’elle finit par avoir mal aux pieds.
Bientôt elle rencontra une troisième femme, elle aussi assise sur une souche.
- Comment te portes-tu, Beauté ?
- Je suis bien lasse, et ne sais point où trouver un moyen de transport.
La vieille montra la forêt et tout à coup, dans une clairière, la princesse vit un faon au pelage brun et luisant , un anneau d’or autour de l’encolure. Le faon riva sur elle un œil sombre et pensif et lâché jeune fille dont le cœur était plein de bonté, lui tendit la main. Il vint vers elle et s’inclina de manière qu’elle puisse monter sur son dos.
- Oh merci ma bonne dit la princesse.
- De rien, je n’ai fait que t’ouvrir les yeux et te montrer ce que tu savais déjà.
La princesse et le faon s’enfoncerèrent de plus en plus profondément dans la forêt, et à mesure que les jours passaient, la jeune fille en vint à comprendre le langage aimable et doux de l’animal. Ils conversaient tous les soirs et la princesse apprit ainsi que le faon était traîtreusement poursuivi par un chasseur qu’une méchante sorcière avait dépêché pour le tuer. Elle lui fut si reconnaissante de sa bonté qu’elle jura de le protéger à jamais de ses ennemis.
Malheureusement, l’enfer est pavé de bonnes intentions : le lendemain matin en s’éveillant, la princesse eut la surprise de ne point trouver le faon à sa place près du feu. Dans l’arbre au-dessus d’elle l’oiseau blanc gazouillait, agité, la princesse se leva d’un bond et s’élanca à sa suite. Comme elle s’enfonçait dans le sous-bois, elle entendit pleurer le faon. Elle s’empressa et découvrit une flèche perçant son flanc.
- La sorcière m’a retrouvé- déclara le faon. Alors que je cueillis des noix et des noisettes pour le voyage, elle a donné ordre aux archers de tirer. J’ai fui aussi vite que j’ai pu mais je suis tombé ici.
La princesse s’agenouilla près du faon et si grande était sa peine devant ses souffrances qu’elle se mit à pleurer elle aussi, mais ses larmes tombèrent sur le faon et il en émanait une telle vérité et une telle lumière qu’elles guérirent la blessure.
La princesse soigna le faon pendant des jours et des jours, lorsqu’il fut remis, tous les deux reprirent le voyage vers l’orée des bois vastes et verdoyants. Quand ils y parvinrent enfin, ils découvrirent une mer scintillante.
- Non loin d’ici vers le nord dit alors l’oiseau blanc, se trouve le Puits des choses perdues.
La journée s’achevait, le crépuscule s’épaississait mais les galets luisaient comme des éclats d’argent et éclairaient leur chemin. Ils marchèrent jusqu’à ce qu’enfin du haut du rocher noir sillonné de crevasses, ils aperçoivent le hits des choses perdues. Alors l’oiseau blanc lui dit adieu puis s’envola car sa mission était terminée.
Lorsqu’ils arrivèrent au puits, la princesse caressa l’encolure de son noble compagnon.
- Cher faon, te ne peux desce Avec moi, car à moi seule incombe ce devoir.
Elle rassembla tout le courage dont elle se savait à présent capable, grâce aux épreuves qu’elle avait surmontées, et sauta à pieds joints dans le puts.
Elle tomba , tomba... Bientôt elle perdit conscience et se retrouva dans un champ dont le soleil faisait luire l’herbe et chanter les arbres.
Soudain une ravissante fée surgit de nulle part. Elle avait des longs cheveux ondulés, fins comm e de l’or filé et un sourire radieux. La princesse éprouva aussitôt une sensation de paix.
- Tu as fait une longue route, voyageuse au corps las dit la fée.
- Je suis venue dans l’espoir de rendre ses yeux à une amie très chère. Les auriez-vous vus, Ô fée lumineuse ?
Sans un mot, la fée ouvrit sa main. Elle contenait deux yeux, deux beaux yeux de jeune fille qui n’avaient jamais rien vu du mal qui sévissaient partout dans le monde.
- ils sont pour toi, dit la fée, mais l’aïeule n’en aura point l’usage.
La princesse n’eut pas le temps de lûi demander ce qu’elle entendait par là, car à cet instant, elle rouvrit les yeux et se retrouva près de la margelle et de son faon bien-aim
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P411 Depuis qu’elle avait découvert re recueil de contes de fées, et qu’elle s’était immergée dans ses pages fanées, elle savait que les histoires avaient le pouvoir magique de combler les manques et de soigner les plaies.
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La salle Nathaniel Walker commençait à se vider ; Nell se retrouva cernée de toutes parts par le regard muet de personnages depuis longtemps défunts. Ils l'observaient avec la pesante insistance caractéristique des portraits, dont les yeux éternellement vigilants semblaient suivre partout le spectateur.
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J'éprouve une immense gratitude à l'égard de ceux qui,par leurs oeuvres, ont enflammé mon imagination enfantine et m'ont donné un amour des livres et de la lecture qui ne m'a jamais quitté une seconde.
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