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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je remercie chaleureusement Babelio et les éditions Unique Héritage Média pour cette lecture et leur confiance !
Thierry Lentz, directeur de la Fondation Napoléon, nous rappelle dans sa belle préface combien l'empereur a inspiré musiciens, peintres, sculpteurs, écrivains, cinéastes et maintenant, pour la toute première fois, est créé un roman graphique sur Napoléon. Une oeuvre intitulée « Moi, Napoléon » et paru chez Unique Héritage Média. Vincent Mottez y signe des textes concis et néanmoins riches en détails passionnants pour chacun des chapitres de ce livre. Ce qui fait la force de ce roman graphique, ceux sont ses illustrations résolument audacieuses et actuelles. Pour les illustrations et la création graphique de Bruno Wennagel on songe aux comics américains dans la lignée de « 300 ». C'est très réussi et cela dépoussière, si j'ose le dire la figure du personnage historique le plus fascinant et emblématique avec Alexandre le Grand. Napoléon au début de l'ouvrage est en 1820, en exil à Sainte-Hélène et il se remémore, alors qu'il est gravement malade, les grandes étapes de sa vie politique, militaire et même sentimentale. Là encore, ce choix est des plus pertinents. On entre dans l'esprit de Napoléon, son intimité, ses forces et ses blessures, son narcissisme, ses ambitions, ses victoires, ses défaites, ses doutes et ce qu'il pense léguer à la postérité. le Napoléon de Longwood House, en exil depuis octobre 1815, étroitement surveillé par les Anglais, se remémore sa vie, ses drames, ses échecs, ses victoires. Austerlitz, le 2 décembre 1805, un an jour pour jour après son sacre en tant qu'Empereur des français, la bataille décisive et ce fameux soleil. La bataille des Trois Empereurs : François II, l'autrichien et le tsar de Russie Alexandre. le génie tactique de l'empereur à son apogée. Napoléon prononce ses mots restés dans la postérité : »Soldats je suis content de vous. Il vous suffira de dire j'étais à Austerlitz pour que l'on vous réponde voilà un brave ! » Il y aura bien d'autres victoires mais aussi des boucheries comme Eylau face aux Russes. En 1807, le traité de Tilsit avec la Russie mettra un terme à la Quatrième Coalition. Mais déjà en 1808, l'Espagne est à feu et à sang. Cinq semaines avant Wagram où l'empereur et sa Grande Armée écrasent les Autrichiens, le fidèle parmi les fidèles, Lannes meure dans une bataille. C'était la Cinquième Coalition. L'empereur est contraint à la guerre de façon incessante pour tenir le fragile équilibre de son empire. En amour, il répudie Joséphine pour épouser Marie Louise fille de l'empereur d'Autriche qui lui donnera un fils. Mais en 1812, le désastre de la campagne de Russie scelle le sort de l'empire. En 1814, la Sixième Coalition envahit la France et oblige Napoléon 1er à abdiquer en avril 1814. Exilé à l'île d'Elbe, il ne se résigne pas et revient pour les Cents jours en 1815. Waterloo mettra un coup d'arrêt final aux ambitions de l'empereur. C'est à Sainte-Hélène qu'il mourra en 1821. A l'occasion du bicentenaire de sa mort, ce roman graphique ne manque pas de souffle et la qualité des textes et des illustrations sont les points forts de ce « Moi, Napoléon » qui, vous l'aurez compris, m'aura totalement séduit. Un bien beau roman graphique à offrir ou à s'offrir. Profondément original dans son approche visuelle, laissez vous tenter par cette lecture divertissante à souhait. C'est l'objet idéal pour une première approche du personnage historique, ou comment rendre accessible l'histoire au public adolescent qui est, par définition, très féru de romans graphiques. Mais rassurez vous, les plus âgés, dont je fais partie, y trouveront aussi leur compte. A découvrir absolument !

Lien : https://thedude524.com/2021/..
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Lorsque j'ai vu que le roman graphique Moi Napoléon faisait partie du dernier Masse Critique je n'ai pas hésité un seul instant , c'est CE livre que je voulais .
Comment expliquer , ça ne s'explique pas , toute jeune adolescente j'adorais ce personnage historique , une des mes grands mères m'avait religieusement découpé sa vie parue sous forme de feuilleton dans le journal qu'elle recevait à l'époque , sachant mon amour pour le grand homme .
Qu'est ce qui m'avait séduit ? , son regard si profond , sa célèbre posture , ses exploits je ne peux répondre .
Avec l'âge j'ai compris qu'il y avait aussi une part d'ombre , une mégalomanie affolante , des batailles sanglantes et bien d'autres choses .
Mais quel destin , celui du petit général corse à qui sa mère répétera toujours ' pourvu que ça doure ' , les mères ressentent ces choses là à l'empereur déchu ayant tout perdu sur l'île de St Hélène où il rendra son dernier souffle à l'âge de 51 ans .
Personnage controversé ou pas , moi j'ai choisi mon camp .
Et ce roman graphique m'a beaucou plu , j'ai apprécié les illustrations , le déroulé des différentes batailles .
Je souligne mais je ne suis pas la seule , ce roman graphique qui m'a fait penser à un livre d'histoire bien attractif est également un beau livre .
Un grand merci à Babelio pour ce Masse Critique ainsi qu'aux éditions Unique héritage média.
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Voici l'album que j'attendais. Celui qui me permettrait d'en savoir plus sur l'un des personnages les plus fascinant de l'histoire mondiale sans me prendre la tête.
Le roman graphique dans toute sa définition. Celui qui allie, avec brio, texte et illustrations.
Vincent Mottez à la plume et Bruno Wennagel aux dessins, nous offrent là un livre remarquable.
Les ouvrages sur Napoléon et la destinée du personnage l'explique, sont nombreux, mais celui-ci sort des sentiers battus.
Résumer la vie de l'Empereur paraît inconcevable, je trouve que les auteurs ont, ici, plutôt bien réussi.
Ils vont à l'essentiel.
De sa naissance à ses derniers instants, on retrouve les principales dates de sa vie.
Sa prise de pouvoir, ses rêves de conquêtes, ses célèbres batailles, jusqu'à sa chute.
C'est d'ailleurs Napoléon lui-même qui nous parle, Mottez ayant choisi d'écrire les textes à la première personne, ce qui donne une saveur particulière à cette lecture.
Les illustrations complètent intelligemment le récit et font de cet album un magnifique ouvrage qui viendra et je m'en réjouis, trouver bonne place dans ma bibliothèque.
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En ce bicentenaire de la mort de Napoléon, les éditions "Unique Héritage Éditions" ont eu la judicieuse initiative de publier ce "Moi Napoléon", dont les illustrations et la création graphique de Bruno Wennagel, ainsi que les textes de Vincent Mottez, rendent hommage à l'épopée de ce "militaire empereur". Je remercie chaleureusement les éditions Unique Héritage et Babelio pour cette Masse Critique et pour ce magnifique ouvrage que j'ai trouvé autant esthétique que passionnant.

Il fallait de l'audace, non seulement pour reconstituer les aspects majeurs de la vie de Napoléon Bonaparte en 139 pages, mais en plus pour la présenter sous la forme d'un roman graphique au style sobre et pourtant très expressif. Je ne m'attendais pas à ça et j'ai beaucoup aimé !

C'était une sacrée gageur que de s'attaquer à un homme devenu légende, que trop souvent on résume, d'un ton réducteur, soit de despote tyrannique soit de brillant génie.

J'ai lu ce roman graphique d'une traite et c'est là sa qualité première : le contenu en fait un ouvrage d'histoire, mais sa forme le rend aéré et esthétique, synthétique et concis.

Le chapitrage par grande date majeure, (annonçant une grande bataille, un sacre, un mariage, un exil...) rend la lecture d'une Histoire, parfois complexe, particulièrement claire et abordable, même à des non-initiés, le tout découpé judicieusement et de façon rythmée. Que j'aurais aimé avoir en main cet ouvrage, et non les polycopiés indigestes et monotones de nombre de mes profs d'histoire à l'époque. Je n'aurais pas attendu 30 ans pour me découvrir une passion pour L Histoire !
Les pages alternent entre grandes planches graphiques (grande illustration unique ou cases multiples), qui viennent souligner le propos historique, et une page de texte, qui s'appuie autant sur le fait historique que sur la psychologie de Napoléon qui grâce au "je" employé nous ouvre la porte de ses ressorts intimes.

En effet, ce roman nous fait côtoyer un homme dont on se sent forcément proche puisqu'il discourt à la 1ère personne, et nous entraîne dans une ascension fulgurante où l'on se voit Grognard à ses côtés, oreille attentive à ses confidences plus intimes sur ses blessures d'un très jeune Corse isolé sur le continent, fasciné par l'audace qui l'anime et l'aura qui l'entoure, admiratif de ses initiatives réformatrices mues par une intelligence que même ses détracteurs ne pourront lui dénier.

L'auteur met en avant les apports indiscutables d'une organisation administrative dont Napoléon dote la France (p.56) : "Je dote les départements de préfet, les districts deviennent des arrondissements, le canton est créé. J'irrigue la France d'une administration saine et efficace [...] Je crée le franc germinal et fonde la banque de France, à qui est conféré le monopole d'émission de billets, plus facile à faire circuler que l'or et l'argent. Après des années de gabegie, le budget est à l'équilibre."
L'auteur nous offre un inventaire des apports du Consulat et de l'Empire, en n'oubliant pas la création du Conseil d'État, des lycées, et du code civil bien évidemment. Il ne fait pas non plus l'impasse sur la volonté de Napoléon de fixer une paix civile qu'elle soit fondée sur les disparités politiques ou religieuses, car il lève le bannissement des aristocrates émigrés et pose fermement le principe de liberté des cultes.
Mais ce qui émeut le plus chez ce personnage qui nous invite dans son intimité, c'est tout à la fois cet amour profond et sincère pour sa patrie dont il place la grandeur au-dessus de tout, (et même au-dessus de la vie de ses hommes) mais aussi cette conviction dont il est entièrement pétri que celui qui se bat pour son pays, celui qui est valeureux et courageux, fut-il sorti du caniveau et va-nu-pieds sera toujours bien plus noble que le plus titré des aristocrates, hautains et présomptueux. Ce qui touche chez Napoléon l'homme, c'est ce sentiment d'égalité et de fraternité avec son peuple, quelque soit ses origines ou sa condition sociale (p.71): "C'est au camp de Boulogne-sur-Mer que je remets, pour la première fois, les croix de la Légion d'honneur aux soldats. Des larmes coulent sur les trognes de mes plus rudes grognards. Leurs poitrines, exposées au feu de l'ennemi, reçoivent l'insigne d'un respect éternel. J'espère que cet ordre me survivra et que l'on ne l'épinglera jamais au plastron du premier jean-foutre venu! D'or ou d'argent, cette croix symbolise la bravoure et l'excellence, la supériorité des mérites individuels sur les privilèges de la naissance. Voyez, Murat par exemple. Ce fils d'aubergiste est devenu maréchal d'Empire à mes côtés."

Opportunisme stratégique ou réelle motivation démocrate, on découvre un Napoléon à la main de fer mais toujours soucieux d'une égalité sociale et respectueux des cultures et des cultes (p.48) : "Comme en Italie, je me présente en libérateur, et non en sultan avide. Depuis mon quartier général au Caire, je multiplie les réformes au profit des autochtones, en matière de droit, de fiscalité et d'administration, avec le concours des notables égyptiens. En un mot, j'impose l'ordre. J'ordonne à mes soldats de se montrer respectueux des moeurs, comme jadis les Romains dans les provinces conquises. Je vais jusqu'à m'instruire des principes de la religion de Mahomet, qui, à bien des égards, n'est pas plus ridicule que la nôtre."

Ce n'est pas pour autant une ode aveuglée à la gloire d'un chef sans faille. Les faits sont relatés avec une objectivité historique qui ne prend pas parti, mais livre un personnage qui n'édulcore pas son côté le plus sombre. Un personnage qui peut être sans pitié et procéder aux sacrifices, notamment humains, que requière une victoire et que d'aucun pourraient qualifier de tyrannique. Et comble de l'ironie pour celui qui exècre les royalistes, il ne recule pas devant l'ultime contradiction de s'offrir les apparences d'un monarque en se faisant proclamer empereur ! (p.67): "Empereur, moi, l'ancien robespierriste ! Il faut toujours se réserver le droit de rire le lendemain de ses idées de la veille. Après tout, on peut très bien être empereur d'une république."

Mottez nous révèle un personnage épris des cultures étrangères mais qui tout en se targuant de laisser aux Egyptiens nombre de leurs trésors archéologiques, n'hésite pas au nom de la culture à leur en dérober d'autres pour les rapporter en France. Et pourtant, ne fut-il pas le meilleur promoteur de cette culture, lui qui fonda l'Institut d'Égypte et qui, accompagné d'ingénieurs et de cartographes, catalogua et promut la culture et l'art égyptiens, au point de faire décrypter les hiéroglyphes ? Tout est là dans ce paradoxe et ce roman met parfaitement en exergue cette dualité du personnage.
C'est en cela que Mottez et Wennagel réussissent leur pari, puisque ce roman graphique pourrait être comparé à une pièce dont une face constitue la légende dorée et l'autre son alter ego obscur...
L'empereur aime ses soldats, mais s'il fascine par son sens quasi arithmétique de la stratégie militaire, celui qui regarde les combats de loin à la lunette n'en oublie t-il pas que ces combattants qui suivent ses plans si brillants soient-ils, n'en restent pas moins des hommes et non des petits soldats de plomb, qui tombent sous ses ordres?

Un modeste bémol tout de même relatif à sa vie privée et familiale dont on sait qu'elle fut importante pour lui mais qui est malgré tout quasi absente de l'ouvrage. Ces quelques rares références à sa vie privée m'ont beaucoup moins convaincue. Sa relation avec Joséphine est légèrement abordée. Quant à Marie Louise, un très court paragraphe se contente de faire l'affaire avec des réflexions qui m'ont semblé peu pertinentes. C'est tout l'écueil d'un ouvrage qui, s'il aborde à la 1ère personne et avec ingéniosité la vie publique de ce personnage, doit bien reconnaître ses limites à lui prêter des liens et sentiments en privé que l'on ne peut que supposer.

Je n'en garde pas rigueur à ce roman, qui s'axe donc principalement sur l'homme en tant que militaire et chef d'État, ce qui fut certainement sa motivation la plus fondamentale, voire obsédante, lui ce stratège hors pair, ce militaire audacieux et ambitieux, cet administrateur rigoureux qui voulait tant s'inscrire dans la lignée des plus grands : César, Alexandre le Grand, Hannibal et Charlemagne.

Un grand bravo à Messieurs Mottez et Wennagel, j'ai appris énormément de choses, en troquant l'ennui contre le plaisir !
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Le premier roman graphique sur Napoléon, c'est un événement majeur que l'historien Thierry Lentz n'a pas hésité à préfacer. Et c'est une réussite brillante de faire connaître le plus célèbre de tous nos grands hommes, en se mettant dans sa tête et en lui faisant raconter sa propre vie comme s'il parlait à chacun de nous.
Un bel outil pédagogique pour nos écoles, pour toutes les générations aussi qui peuvent ici trouver une synthèse magistrale des pages fortes de l'histoire de la France de 1799 à 1820 mais qui résonneront encore des siècles plus tard en donnant à réfléchir sur le destin des peuples.
Texte et illustrations se marient à merveille. le dessinateur offre des portraits pleine page bicolores , des tableaux saisissants de réalisme pour retracer l'épopée napoléonienne et la vie extraordinaire de ce petit Corse parti de loin et toujours présent.
Un beau livre à offrir en plus...
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Quel bel objet que ce livre au format hybride, qui marie avec succès illustrations pleine page, planches BD, et roman autobiographique ! Vincent Mottez et Bruno Wennagel signent là un roman graphique audacieux qui brille par son originalité très convaincante et une esthétique puissante.
En exil à Sainte Hélène, Napoléon se raconte à la 1ere personne et revient sur les grandes dates de sa vie. de son enfance à ses grandes heures de gloire, en passant par ses innovations sociales, ses pires défaites ou les femmes qui ont marqué sa vie, l'homme se remémore son parcours, porté par une énergie, une ambition dévorante, et un charisme étonnant.
L'écriture de Vincent Mottez alliée à une solide documentation, nous offre des passages magnifiques, que l'on imagine tout droit sortis de la bouche de Napoléon. Sous les ors des palais ou en bivouac avec ses hommes, l'empereur nous livre ses pensées les plus intimes, ses doutes, ses peurs, et sa soif jamais tarie de servir sa chère patrie.
Les illustrations inspirées de l'univers sombre des comics américains, dépoussièrent avec brio le genre historique, et se prêtent parfaitement aux humeurs du personnage, que l'on devine tourmenté, amer, et pourtant animé par une passion hors norme. Elles offrent un vrai prolongement de la lecture, et plantent un univers propre à ce grand homme et son destin sans pareil.
Une jolie façon de mettre l'histoire à la portée de tous, de façon sérieuse, convaincante, innovante et divertissante à la fois. En somme, fidèle à l'ADN d'Unique Héritage Editions.
A mettre de toute urgence entre les mains de nos lycéens et de tous les curieux d'histoire !
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Quelle belle surprise !

@Moi Napoléon m'a d'emblée conquise : la superbe couverture, le regard pénétrant de Napoléon, son bicorne aussi large que sa carrure renforcée par la veste d'uniforme  ; le titre @Moi Napoléon, sans virgule entre les deux mots mais avec des typographies différentes et cette bichromie, ce choix artistique de @Bruno Wennagel qui donne à l'ouvrage une particulière intensité.

J'ai pris un plaisir immense à me plonger dans les grands dessins. On voit dans le premier - celui qui va amorcer le roman - l'Empereur exilé, de dos, contemplant l'Océan agité, troublé ; le ciel orageux se confondant avec la mer, l'écume des vagues se heurtant aux rochers escarpés. J'ai pensé à Hokusai, certes avec un nuancier noir, mais me donnant la même envie de laisser mon imagination se perdre dans son art. Ce dessin très fort m'est apparu comme un reflet de l'histoire, la grande, celle que Napoléon a vécue et qu'il sait qu'il laissera à la postérité.

Des grands dessins, il y en a 25 qui correspondent à des dates essentielles : la prime enfance de Napoléon en Corse, sa formation ensuite à Brienne puis Paris, ses batailles, Joséphine, […], son exil, sa mort à Saint-Hélène. le coup de crayon généralement haché, sec et âpre de @Bruno Wennagel s'arrondit lorsqu'il s'agit de faire un portrait de Joséphine ou de représenter, dans une case BD, Napoléon enfant aux grands yeux sombres et touchants. @Bruno Wennagel a pris le parti de la bichromie et le choix de ses couleurs et des déclinaisons qu'il en fait est extrêmement subtil. le noir est présent partout mais avec du rouge pour les batailles, des jaunes pour l'enfance en Corse, du blanc oppressant pour l'internat de Brienne, des tons ocres pour l'Égypte et le sacre et c'est ainsi pour chacun des dessins.

J'ai adoré cette mise en page originale et la parfaite cohérence de chaque chapitre et donc du roman au final. À chaque date s'ouvre un nouveau chapitre et, avec des mots simples et concis, @Vincent Mottez nous rappelle brièvement l'événement historique auquel la date se rattache. Les dessins peuvent se prolonger, se poursuivre ou continuer sur ces pages-là. Il n'y a pas de rupture et ensuite, les pages de comics s'insèrent dans cette même continuité esthétique. Entre autres, l'unité se poursuit, toujours, dans le choix signifiant des couleurs. Et sur les seules pages blanches des chapitres, présentées comme celle d'un roman, l'autobiographie fictive de Napoléon s'intègre comme une évidence. Et ainsi se succèdent les chapitres.

Le texte de @Vincent Mottez est puissant et fort. J'ai eu régulièrement, juste pour le plaisir, envie de lire à haute voix ce monologue de l'Empereur déchu. Nous entendons Napoléon nous parler, nous raconter ses motivations, sa soif d'être le premier, ses batailles, ses stratégies, ses défaites, ses grognards et leur fidélité, son amour fou pour Joséphine... le rythme est celui de quelqu'un qui va toujours de l'avant. le récit de Napoléon est mené tambour battant, comme une bataille à remporter mais une bataille où existe un idéal, de la poésie aussi, parfois. C'est une aventure, la vie de Napoléon, et grâce à @Vincent Mottez, nous ne lâchons pas le roman, plongés dans une histoire haletante. Les rebondissements sont nombreux. On ne s'ennuie pas une seconde. Par ailleurs, @Vincent Mottez / Napoléon nous régale d'anecdotes qui nous rendent le grand homme juste plus « humain », plus proche de nous. Et en ce qui me concerne, j'ai ressenti de l'empathie pour lui.

Tout le monde se doute bien que l'homme était forcément plus complexe qu'il ne se présente déjà dans l'ouvrage, de la même manière que les contextes politiques, familiaux l'étaient également. Nous savons tout cela et il ne faut surtout pas oublier de lire l'excellente préface de @Thierry Lenz.

Mais là, en l'occurrence, @Moi Napoléon est un ROMAN graphique. Et ce roman graphique est original, envoûtant, passionnant. L'écriture de @Vincent Mottez est très belle, les illustrations de @Bruno Wegannel sont magnifiques et saisissantes.
Derrière les mots et le graphisme se bousculent une multitude de sensations perçues. @Moi Napoléon est une sacrée réussite. Achetez-le si vous pouvez. le prix n'est pas excessif pour un si bel ouvrage. Et surtout, surtout, laissez-vous emporter. Vous ne serez pas déçu(e)s.

Merci infiniment à BABELIO, aux Éditions Unique Héritage et bien entendu à @Vincent Mottez et @Bruno Wennagel. Qu'ils soient sûrs que @Moi Napoléon figurera en bonne place dans ma bibliothèque !
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Moi, Napoléon est un roman graphique rédigé de façon très originale à mon sens.
Il s'agit presque d'un « journal intime » qu'aurait pu tenir Napoléon à l'époque.
Chaque date clé de son histoire est brièvement introduite avant de laisser place « à la plume de Napoléon ». « Il » raconte comment il a mené ses batailles, ses sentiments, des ressentis, ses aspirations … Bref c'est court, simple et clair.
Parfois certains chapitres sont, en plus du récit par Napoléon, illustrés par une ou plusieurs pages de bande dessinée où l'on y voit le moment raconté sous forme graphique. Cela vient rendre le récit de Napoléon plus vivant.

J'ai aimé la longueur parfaite du journal de Napoléon dans chaque chapitre (en moyenne 2 pages). On y trouve aussi bien ses ressentis que ce qu'il se passe historiquement, mais cette longueur permet au récit de ne pas être alourdi d'explications purement historiques qui sont bien souvent fastidieuses et indigestes dans des livres historiques. Je n'étais pas à la recherche d'un cours d'Histoire et je n'ai pas eu l'impression du tout de lire un livre d'Histoire, mais un livre sur un petit corse qui se rêve empereur et que l'on suit au fil des années. Enfance, amours, déceptions, ambitions… Tout y est !
Les graphismes sont magnifiques, j'ai une préférence pour les pleines pages et en particulier pour le portrait de Joséphine, que j'ai trouvé grandiose.

Si je veux être pointilleuse je peux trouver un ou deux petit(s) détail(s) un peu en dessous.
Par exemple, sur les gardes (j'espère que je ne me trompe pas dans le nom), se trouve une carte de l'empire français. Elle semble magnifique mais est sombre (noire) et les tracés sont gris foncé. On y devine donc les contours de l'Europe et c'est tout. Elle aurait mérité d'être plus claire, plus lisible, avec pourquoi pas une mise en évidence des principales batailles de Napoléon.
De plus, Napoléon cite parfois dans « son journal » certaines personnalités, je pense notamment à Robespierre, Talleyrand, Sieyès et tant d'autres. Si pour certain leur rôle dans l'Histoire m'était assez clair, pour d'autres, c'était plus flou. N'étant pas une passionnée de l'époque Napoléonienne, je n'avais en mémoire que de lointains cours d'Histoire et de rapides petites recherches pour me remettre bien le contexte m'ont été obligatoires. Peut être à la fin aurait-il été judicieux de faire un petit lexique des personnages rencontrés ainsi que le rôle majeur qu'ils ont joué dans l'Histoire.

En conclusion, pas besoin d'être un expert en Napoléon pour prendre du plaisir à la lecture de ce roman graphique, mes réminiscences de cours d'Histoire et de ma petite culture générale m'ont suffi et j'ai passé un agréable moment. J'aurais bien continué le « voyage » avec quelques dates supplémentaires !
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Ce livre graphique attire l'oeil dans un premier temps car c'est un magnifique objet agréable à manipuler.
Ces dessins sombres illustrent parfaitement un texte qui donne la parole à Napoléon.
Je l'ai lu comme une autobiographie, un testament dans lequel Napoléon retrace sa vie, de son enfance à son exil et souligne ce que l'Histoire retiendra de lui, ce qu'il a laissé.
Le livre est scindé et organisé autour des grandes dates de son histoire, ce qui rend la lecture fluide, aérée.
Bien sûr, j'ai appris beaucoup sur cet homme qui en tant que cadet de la famille était destiné au métier des armes, des choses que je connaissais vaguement ont été éclairées, des choses dont je ne me souvenais plus et des choses que je n'ai jamais su. J'ai découvert l'ampleur de l'empreinte laissée par l'homme.
En ce qui concerne le texte, il est fluide mais surtout dégage une incroyable énergie. Une énergie qui correspond à l'homme qui s'adresse à nous à son ambition, une sorte de fureur d'avancer, de vaincre de conquérir.
Un très bel objet, une très belle lecture et des illustrations modernes, sombres qui accompagnent parfaitement le texte.
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CONFESSIONS D'UN JEUNE CORSE

A la question : Ne devrait-on pas cesser de célébrer Napoléon ? Eh bien ! Ne comptez pas sur moi pour vous répondre ! Je n'ai aucune ambition sur ce sujet et je vous laisse volontiers écouter tous ceux, qui en ce jour de commémoration de la mort de ce sacré Napoléon, auront à coup sûr un avis tranché et argumenté sur la question.
Donc, non, je ne vous répondrai pas mais je veux vous parler de ce très beau roman graphique qui porte d'ailleurs parfaitement son nom puisqu'il alterne avec équilibre les planches de dessins, le texte romanesque et les planches de BD d'inspiration comics américains.

Iéna, Eylau, Friedland, Wagram, Austerlitz… autant de noms dont vous avez entendu parler et autant de victoires pour celui qu'on appelait l'Ogre pour son insatiable faim de conquêtes. Souvent comparé à Alexandre le Grand ou Guillaume le Conquérant, il sut mener les « grognards « de son armée et galvaniser ses hommes à travers des stratégies militaires dont lui seul avait le secret.

C'est l'histoire du petit corse devenu empereur des français que retrace ce très bel ouvrage d'une grande esthétique graphique et d'une qualité éditoriale remarquable.

De sa naissance à Ajaccio en 1769 à sa mort le 5 mai 1821 sur l'île de son exil forcé, nous suivons à travers son propre récit à la première personne son parcours d'exception qui laisse peu de place au repos et à l'échec.
Il s'agit du premier roman graphique consacré à l'Empereur et ce titre « Moi Napoléon » dominé par l'homme au regard pénétrant et déterminé, en dit long sur l'ambition, l'orgueil et la fierté immodérés qui l'animaient. Un feu intérieur fascinant à l'origine d'un règne qui aujourd'hui divise les points de vue.

Cet ouvrage ne s'adresse pas aux spécialistes de la question napoléonienne qui souhaiteraient l'approfondir mais il est davantage destiné à un public néophyte (comme moi) qui souhaiterait tout simplement lire avec le plaisir de tourner les pages de cette exceptionnelle ascension racontée par l'empereur lui-même loin de toute polémique à son sujet.

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