Il y a eu tellement de fils qui ont écrit à propos sur leur père que ce titre qui promettait un autre point de vue m'a accroché.
Mais à la lecture, vite expédiée, il se trouve que l'auteur parle surtout de lui et très peu de son fils. Père séparé, il emmène celui-ci récemment accidenté dans la maison de son ex.
Le silence du voyage est tranché par un seul : « c'est cool » pour un paquet de Pim's acheté dans une boutique sur l'autoroute. le conducteur revient sur son amour de jeunesse avec des conseils à ce fils à l'orée de sa vie amoureuse. La banalité confondante de ses réflexions est elle volontaire ?
« … la façon dont on se parle affecte les relations que l'on a avec son prochain. Alors écoute- moi, sois doux avec toi même… »
Cependant l'écriture peut se faire sensible sur un terrain où le mièvre se terre entre les sillons :
« le bonheur ne dit jamais son nom au présent. le bonheur est trop occupé pour se signaler. le bonheur est un piège à doux, que l'on se doit de célébrer
mon garçon […] le bonheur c'est le B de boomerang. »
Je ne sais s'il y a encore des lecteurs de courrier du coeur mais bien des paroles de ce « dialogue silencieux» résolu au bout de 170 pages auraient pu y figurer. Il est dommage que le narrateur, qui ne se donne pas le beau rôle, galvaude quelques unes de ses expressions originales en les prêtant à d'autres personnes. Mais peu importe, dans un récit où tout semble indifférent, avec un auteur, mot mal choisi, spectateur de sa vie, blasé, le lecteur peut être amené à s'en foutre. Dans un genre où lorsqu'il est question d'amour un peu du soucis de l'autre devrait transparaitre, « le dernier enfant » respectait dans sa limpidité la promesse de son titre
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plutôt que cette variante dépressive de « ya que moi qui conte ».
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