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3,53

sur 64 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Auteur découvert l'année dernière avec Les Braises, que j'ai pu comparer avec des oeuvres de Stefan Zweig par la puissance des descriptions et de l'analyse psychologique, Sandor Marai est un écrivain hongrois de plus en plus reconnu dans le monde. Quatre ans après ce chef d'oeuvre, il s'attaque à un autre type de relations humaines. Ce texte sera le dernier publié en Hongrie.

La Soeur, titre qui m'a interrogé tout au long de ma lecture et que je n'ai pas vraiment pu élucider, est l'histoire poignante d'un compositeur célèbre frappé d'une étrange maladie : la douleur apparaît brusquement et ne le quitte plus, le faisant passer des phases de paralysie totale ou de fortes fièvres. On ne saura jamais vraiment quelle est cette maladie, et comme le disent les médecins, qu'importe le nom latin ? Ce qui est important, c'est la réaction psychologique du musicien, qui se laisse complétement dominer par la douleur, et cherche au fond de lui-même ce qu'il a bien pu faire pour mériter ce châtiment. Punition de son orgueil et son arrogance ? Contre-coup d'une passion amoureuse contrariée ?

« Je m'attelais à la maladie, comme à une quelconque tâche, un voyage aventureux ou un travail dont on ne mesurerait pas les véritables difficultés dès le début. La seule chose que je devinais était que cette tâche allait se révéler compliquée et longue à accomplir. »

Tout comme Zweig, Marai se plaît à utiliser des récits-cadres : au lieu d'introduire directement son personnage principal et de raconter l'histoire à la troisième personne, il choisit un acteur extérieur qui découvre par hasard la retraite du célèbre pianiste et se voit confier le manuscrit de sa vie, qu'il ne lira qu'après la disparition de ce dernier. La mise en place du récit est ainsi un peu plus longue, mais elle permet de poser des cadres, d'introduire le personnage principal, à partir des souvenirs du témoin, et d'en savoir plus sur ce qu'il s'est passé après. Une fois ceci posé, il présente le récit en tant que tel, sous forme de confession écrite.

Avec un style impeccable, qui décrit bien l'atroce situation du musicien privé de ce qui fait sa vie : sa musique. Une fois guéri, la perte de cette passion ne pouvait que le conduire à la mort.

Un texte admirable et poignant par sa description de la maladie, par laquelle le personnage va se comprendre et se transformer.

"Peut-être se trouvera-t-il des lecteurs qui liront son histoire comme l'ultime création du musicien, dans laquelle la mélodie est plus importante que les paroles. Et la mélodie n'a jamais de "sens". Toutefois elle raconte quelque chose qu'on ne peut raconter avec des mots."
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Plusieurs personnes ne se connaissant pas, passent dans un hôtel transylvanien, le "quatrième Noël de la Deuxième Guerre mondiale"...On ne perçoit pas du tout une atmosphère de fête, mais une forme de lassitude et d'ennui, de grisaille. Un calme et un ennui troublés par le suicide d'un couple...Parmi elles, des chasseurs, le narrateur qui est écrivain et Z; un pianiste-compositeur, qui ne peut plus jouer...il a deux doigts paralysés...On se demande un peu où l'auteur veut nous emmener. Il pleut , il neige, ce début de roman est triste mais un petit quelque chose, l'écriture sans doute, pousse le lecteur à poursuivre...L'écrivain et le pianiste sympathisent et le pianiste lui promet de lui transmettre quelques notes lui expliquant l'origine de son handicap...Plusieurs mois après l'écrivain reçoit des feuillets qui constituent l'essentiel du roman...Ces notes rédigées par le pianiste lui sont transmises après le décès de ce dernier.
Le compositeur a été atteint d'une bien étrange maladie, causant des douleurs insupportables qui ne le quittent pas, entrainant parfois une paralysie. Hospitalisé il est soigné par quatre soeurs qui se relaient à son chevet pour le soigner. Des soins constitués essentiellement par des piqures périodiques de morphine ou d'opium, ses"rendez-vous chimiques" qu'il attend et demande et qui, seuls, soulagent ses douleurs. il en devient dépendant. le musicien tente d'identifier la cause de cette douleur d'origine inconnue pour les médecins. Est-elle due à un passion amoureuse pour une femme mariée ? Qu'a-t-il fait pour mériter un tel châtiment divin? Il nous décrit par le détail tous ses tourments psychologiques et moraux, sa douleur.
Si vous cherchez un roman d'action passez votre chemin, "La soeur" n'est pas un roman pour vous.
Je souhaitais découvrir cet auteur tourmenté. J'avoue que j'ai résisté au désir de fermer le livre, mais chaque fois la qualité de l'écriture, sa précision me poussaient à aller plus loin. Je vais tenter de lire son ouvrage de référence "Les Braises"...
Il faut de temps en temps, en littérature aller sur des chemins inhabituels...s'ennuyer avec l'histoire, mais se donner du plaisir avec une écriture admirable et les sentiments des personnages

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Sur fond de guerre mondiale, le destin d'un seul individu se détache de la réalité environnante. Dans ce milieu médical, où tout appelle à la guérison, Z. lutte contre la douleur qui l'assaille. On plonge de ce fait au plus profond de l'être, de l'âme du musicien. La passion amoureuse dévorante est-elle l'origine de ces tourments ou leur remède ? Torturé, torturant, le roman de Sándor Márai, comme le récit d'un corps errant, se fait captivant et inquiétant. On suit la courbe des sensations du compositeur en proie aux supplices de son corps et de son esprit. Mais plus encore, au travers de l'artiste, on la suit elle. La soeur, la maladie, comme un fil rouge. D'ombre à personnage principal, elle devient le symbole d'une absolution douloureuse. Chaque instant est alors fragmenté, chaque sentiment décrit minutieusement. de cette mise en abyme remarquable, du cheminement de la torpeur à la clarté, l'auteur ici nous livre une réflexion contemplative sur les élans du corps, l'impuissance mais aussi l'espoir vibrant.
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Nous sommes à la veille de Noël et les importantes chutes de neige empêchent le narrateur de quitter l'auberge dans laquelle il est pour rejoindre sa famille. Il rencontre ainsi les autres voyageurs présents à l'auberge et est particulièrement marqué par trois d'entre eux : un couple à l'attitude étrange, qui semblent s'intéresser plus aux faits divers qu'aux enjeux politiques majeurs de l'époque (nous sommes en plein pendant la seconde guerre mondiale !) et une de ses anciennes connaissances : Z., un pianiste très connu dont il n'a pourtant pas entendu parlé depuis longtemps...

Le narrateur renoue peu à peu avec ce certain Z. et profite de longues discussions avec lui pour l'interroger sur son activité : pourquoi ne joue-t-il plus ? mais Z. reste très vague sur les raisons de son absence : « Une maladie, répondit-il, simplement. Elle a un nom, un très joli nom. Mais ce n'est qu'une poubelle où on peut jeter toutes sortes de choses. La seule réalité est la maladie, rien d'autre. » (p.65) La neige passe et le narrateur quitte enfin l'auberge. Quelques mois plus tard, il apprend la mort de Z. et reçoit chez lui une enveloppe que le pianiste lui a laissée à sa mort : elle contient son manuscrit, jamais publié, et le secret de cette maladie...
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..
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