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Citations sur Les braises (175)

Sur la piste forestière, à environ trois cents pas de toi, un cerf avance lentement. Tu te dissimules dans un fourré et tu restes là, à l'affût. L'animal s'arrête, ne voit rien, ne flaire pas ta présence, le vent soufflant dans ta direction. Il sait cependant qu'il est en danger...Il lève la tête, tourne son cou gracieux et son corps se tend. Durant quelques instants, il reste là, devant toi, immobile, en cette superbe position d'attente inquiète, comme un individu acculé à son destin qui se sent paralysé, sans force, car il sait que la menace n'est pas un cas fortuit mais la conséquence logique de circonstances incalculables et difficilement compréhensibles. Tu regrettes à ce moment-là de n'avoir pas pris des cartouches à balles. Il n'est pas possible que tu ne t'en souviennes plus ?
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Ma patrie n'existe plus, dit Conrad. Pour moi, la patrie c'était la Pologne, Vienne, cette demeure-ci, les casernes de la capitale, la Galicie et Chopin. Qu'en est-il resté ? Le lien mystérieux qui a tenu tout cela ensemble a disparu. Tout a été démembré. La patrie, pour moi, était un sentiment. Or ce sentiment a été bafoué. Dans des cas pareils, on doit partir sous les tropiques et même plus loin.
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Vienne, vois-tu, Vienne me donnait le diapason du monde. Prononcer le nom de Vienne, c'était faire résonner ce diapason. J'observais toujours en le prononçant l'effet qu'il produisait sur mes interlocuteurs. C'est ainsi que je mettais les gens à l'épreuve. Celui qui n'avait aucune réaction n'était pas mon homme. Car Vienne n'était pas seulement le nom d'une ville. Vienne rendait un son que l'on percevait - et dans ce cas, il vibrait à jamais en nous - ou que l'on ne percevait pas. Cette résonance a été la plus belle de ma vie. J'étais pauvre, mais je n'étais pas seul, parce que j'avais un ami et Vienne était devenue une sorte d'amie. Sous la pluie des tropiques, j'entendais toujours la voix de Vienne. Tout me la rappelait. L'odeur de renfermé de l'escalier de la maison de Hietzing me revenait aussi souvent, même dans les forêts vierges.
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Vienne, vois-tu, me donnait le diapason du monde. Prononcer le nom de Vienne, c'était faire résonner ce diapason. J'observais toujours en le prononçant l'effet qu'il produisait sur mes interlocuteurs. C'est ainsi que je mettais les gens à l'épreuve. Celui qui n'avait aucune réaction n'était pas mon homme. Car Vienne n'était pas seulement le nom d'une ville. Vienne rendait un son que l'on percevait - et dans ce cas, il vibrait à jamais en nous - ou que l'on ne percevait pas. Cette résonance a été la plus belle de ma vie. J'étais pauvre, mais je n'étais pas seul, parce que j'avais un ami et Vienne était devenue une sorte d'amie. Sous la pluie des tropiques, j'entendais toujours la voix de Vienne. Tout me la rappelait. (chapitre X - page 72).
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Les hommes peuvent aussi le diriger [le destin]. Ils déterminent eux-mêmes ce qui doit leur arriver. Ils attirent leur destin à eux et ne s’en sépare plus. Les hommes sont ainsi faits qu’ils agissent comme ils doivent le faire, même si de prime abord ils savent que leurs actes leur seront néfastes. L’homme et son destin font cause commune. Ils se prêtent serment et se forment l’un l’autre. Le destin n’intervient pas aveuglément dans notre vie. Disons plutôt qu’il y pénètre par la porte que nous lui avons ouverte nous-mêmes, en l’invitant poliment à entrer. Car nul être humain ne possède assez de puissance et d’intelligence pour écarter, avec des mots et des actes, le malheur qui résulte de sa nature, de son caractère, suivant des lois impitoyables.
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Il se peut que la façon de vivre, transmise par nos parents, que les principes selon lesquels nous avons été élevés, que ce château, notre repas de ce soir… même les mots dont nous nous sommes servis pour débattre les problèmes de notre vie, oui, il est possible que tout cela appartienne au passé.
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- Mais l'amitié, est-ce que cela existe ? Ce disant, je n'entends pas l'explosion occasionnelle de joie qu'éprouvent deux personnes en se rencontrant du fait qu'à un moment donné de leur vie, elles sont du même avis sur certains points, ont les mêmes goûts et s'accordent au sujet de leur distractions. Tout cela ne caractérise pas l'amitié.

-... Je me suis demandé si un ami qui nous a déçu, parce qu'il n'était pas un véritable ami, doit être blâmé pour son caractère pour son manque de caractère ? À quoi sert une amitié dans laquelle nous n'apprécions réciproquement que la vertu, la fidélité et la constance ? N’est-il pas de notre devoir de rester aux côtés aussi bien de l'ami infidèle que du fidèle, près à nous sacrifier ?
- Je voudrais savoir à qui tu poses cette question, dit Conrad
- À nous deux. Je me suis souvent demandé si la véritable essence de tous les liens humain n'est pas le désintéressement qui n’attend ni ne veut rien, mais absolument rien de l'autre et qui réclame d'autant moins qu'il donne davantage. Lorsque l'on fait don de ce bien suprême qu'un homme peut donner un autre homme, je veux dire la confiance absolue passionné, et lorsqu'on doit constater que l'on n’est payé que d'infidélité de bassesse... a-t-on le droit d'être blessé et de crier vengeance ?
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Être différent de ce que l'on est...est le désir le plus néfaste qui puisse brûler dans le coeur des hommes. Car la vie n'est supportable qu'à condition de se résigner a n'être que ce que nous sommes à notre sens et à celui du monde. Nous devons nous contenter d'être tels que nous sommes et nous devons aussi savoir qu'une fois que nous aurons admis cela, la vie ne nous couvrira pas de louables pour autant. Si, après en avoir pris conscience, nous supportons d'être vaniteux ou égoïstes, d'être chauves ou obèses, on n’épinglera pas de décoration sur notre poitrine. Non, nous devons nous pénétrer de l'idée que nous recevrons de la vie ni récompense ni félicitations. Il faut se résigner, voilà tout le grand secret.
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Au fond de toutes les affections et de tous les liens humains nous trouvons Eros.
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A quoi sert une amitié dans laquelle nous n'apprécions réciproquement que la vertu, la fidélité et la constance ? N'est-il pas de notre devoir de rester aux côtés aussi bien de l'ami infidèle que du fidèle, prêt à nous sacrifier ?
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