Citations sur Un été dans la Sierra (53)
Le vent nocturne raconte les merveilles des hautes montagnes, leurs fontaines et leurs jardins enneigés, leurs forêts et leurs bosquets ; leur topographie elle-même est inscrite dans leurs accents .
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Nous sommes dans la montagne,
et la montagne est en nous,
dans chacun de nos nerfs,
pénétrant par chacun de nos pores
et alors ,
notre corps devient transparent comme du verre à la beauté qui l'environne,
comme s'il en était devenu une partie,
vibrant avec l'air et les arbres,
les courants et les rochers,
dans les vagues du soleil.
Une partie de la nature.
[...] immortelle [...]
un autre moi .
Ah, ces journées de montagne, amples, calmes, infinies, qui vous incitent en même temps au travail et au repos! Des journées à la lumière desquelles tout paraît également divin, ouvrant un millier de fenêtres pour nous laisser voir Dieu. Si las soit-il, jamais plus celui qui a joui des bienfaits d'une journée de montagne ne devrait faiblir en chemin; quel que soit son sort, qu'il connaisse une vie longue ou brève, agitée ou paisible, il est riche à tout jamais.
Aussi longtemps que je vivrai, j’entendrai les chutes d’eau, le chant des oiseaux et du vent, j’apprendrai le langage des roches, le grondement des orages et des avalanches et je resterai aussi près que possible du cœur du monde.
Et qu’importe la faim, le froid, les travaux difficiles, la pauvreté !
Aussi longtemps que je vivrai, j'entendrai les chutes d'eau, le chant des oiseaux et du vent, j'apprendrai le langage des roches, le grondement des orages et des avalanches et je resterai aussi près que possible du cœur du monde. Et qu'importe la faim, le froid, les travaux difficiles, la pauvreté!"
12 juin. Encore une de ces magnifiques journées de la Sierra, au cours desquelles on a l’impression de se dissoudre et d’être absorbé, puis envoyé tout palpitant on ne sait trop où. La vie ne semble ni longue ni courte, et nous ne songeons pas plus à gagner du temps ou à nous dépêcher que les arbres et les étoiles. Voilà la véritable liberté, voilà une excellente et pratique sorte d’immortalité.
Baigner dans une pareille beauté, étudier les expressions qui varient sans cesse sur le visage des montagnes, contempler les étoiles, qui possèdent ici un éclat dont l’habitant des plaines ne peut même pas rêver, surveiller le cycle des saisons, écouter les chansons des eaux, du vent et des oiseaux, tout cela serait un infini plaisir.
Mais la Nature est le seul jardinier capable d’un travail aussi raffiné.
Tous les matins, en sortant de la mort du sommeil, les plantes bien-heureuses, tous nos cousins du royaume animal, grands et petits, et les rochers eux-mêmes paraissaient crier : « Debout, debout, réjouis-toi, réjouis-toi, viens nous aimer et te joindre à notre chant. Viens ! Viens ! »
Encore une de ces magnifiques journées de la Sierra, au cours desquelles on a l’impression de se dissoudre et d’être absorbé, puis envoyé tout palpitant on ne sait trop où. La vie ne semble ni longue ni courte, et nous ne songeons pas plus à gagner du temps ou à nous dépêcher que les arbres et les étoiles. Voilà la véritable liberté, voilà une excellente et pratique sorte d’immortalité.