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En 1945 à douze ans, Anton vit le drame de sa vie : un attentat est perpétré dans sa rue et ses voisins déplacent le corps trop près de chez eux juste devant la maison des Steenwijk. Ce geste rapide va changer à jamais le cours de l'existence d'Anton. Sans qu'il le hante, il va pourtant se rappeler à son bon souvenir régulièrement au cours de sa vie, éclaircissant aussi bien les faits qu'interrogeant sur le bien, le mal et l'évolution d'une vie à partir d'un évènement unique...

Quel livre ! Oh, il n'a rien d'extraordinaire en soi mais il dégage une belle aura, questionne judicieusement et philosophiquement certains points de la guerre, analyse avec justesse les sentiments dégagés, relie intelligemment le devenir de son personnage aux faits historiques néerlandais étalés sur près de 40 ans, le tout dans une histoire captivante sans aucune fausse note ou page en trop.
On revisite les Pays-Bas, Amsterdam et ses environs, l'histoire néerlandaise avec des références à la colonisation indonésienne. On s'interroge sur le hasard, la coïncidence, la malchance ; sur leur portée, influence et impact sur la ligne d'une vie.
Le ton est juste tout du long, le propos ni dramatisant ni victimisant. C'est d'ailleurs en ça que l'écriture est belle et judicieuse, ainsi qu'intelligente.
Une belle et profonde surprise que la lecture de cet ouvrage que je n'aurais jamais pensé apprécier autant.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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L'Attentat de l'auteur néerlandais Harry MULISCH, se trouve dans ma bibliothèque depuis plusieurs années. Pourquoi ne l'ai-je pas lu plus tôt?L'auteur raconte l'histoire d'Antoon STEEWIJK, jeune garçon de 12 ans vivant dans une famille de la classe moyenne amstellodamoise. En janvier 1945, la Hollande n'est pas encore libérée par les alliés. Un soir, un policier collabo est assassiné devant la porte de la la famille Steenwijk par la résistance. Cet acte va bouleverser sa vie. En cinq tableaux, l'auteur retrace la biographie du jeune homme devenu médecin. Différentes rencontres vont le ramener vers ce funeste évènement de janvier 1945. Traité à la manière d'une enquête policière, Harry MULISCH aborde les thèmes du terrorisme, de la responsabilité de ses actes, de la mémoire.
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Cette partie de petits chevaux ne sera jamais terminée puisque ce soir de janvier en 1945, à Haarlem en Hollande, la famille Steenwick entendra six coups de feu dans leur rue. La famille voit alors avec horreur que leurs voisins déplacent un cadavre au seuil de leur porte. C'est celui de Ploeg un milicien de la pire espèce qui vient d'être abattu par la résistance. Peter Steenwick un jeune adolescent sort de chez lui sans réfléchir et tout s'enchaîne très vite. Les Allemands réagissent avec la violence coutumière des Nazis, exacerbée par l'imminence de la défaite, ils embarquent tout le monde et incendient la maison. Anton âgé de 12 ans survivra à ce drame affreux . Après une nuit au poste de police dans une cellule qu'il partage avec une femme dont il ne voit pas le visage mais qui lui apportera un peu de douceur, il sera confié à son oncle et sa tante à Amsterdam et comprendra très vite que toute sa famille a été fusillée. C'est la première partie du roman, que Patrice et Goran m'ont donné envie de découvrir. Un grand merci car je ne suis pas prête d'oublier ce livre.

Anton devient médecin anesthésiste et en quatre épisodes très différents, il fera bien malgré lui la lumière sur ce qui s'est passé ce jour là. Il avait en lui ce trou béant de la disparition de sa famille mais il ne voulait pas s'y confronter. Il a été aimé par son oncle et sa tante mais ceux-ci n'ont pas réussi à entrouvrir sa carapace de défense, il faudra différents événements et des rencontres dues au hasard pour que, peu à peu , Anton trouve la force de se confronter à son passé. Cela permet au lecteur de vivre différents moments de la vie politique en Hollande. La lutte anti-communiste et une manifestation lui permettra de retrouver le fils de Ploeg qui est devenu un militant anti-communiste acharné. Puis, nous voyons la montée de la sociale démocratie et la libération du pire des nazis hollandais et enfin il découvrira pourquoi son voisin a déplacé le cadavre du milicien. Il y a un petit côté enquête policière mais ce n'est pas le plus important, on est confronté avec Anton aux méandres de la mémoire et de la culpabilité des uns et des autres. Aux transformations des faits face à l'usure du temps. Et à une compréhension très fine de la Hollande on ne peut pas dire que ce soit un peuple très joyeux ni très optimiste. Les personnalités semblent aussi réservées que dignes, et on découvre que la collaboration fut aussi terrible qu'en France. La fin du roman réserve une surprise que je vous laisse découvrir.

PS je viens de me rendre compte en remplissant mon Abécédaire d'écrivain que j'avais lu un autre roman de cet auteur que je n'avais pas apprécié : » La découverte du ciel »
Lien : http://luocine.fr/?p=10349
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Le grand auteur néerlandais Harry Mulisch, récemment disparu, est l'écrivain qui creuse sans cesse le passé pour apaiser le présent. Son oeuvre est traversée par la seconde guerre mondiale, la shoah, et l'incessante exploration des culpabilités, des attitudes de chacun face aux situations. Souvent dans l'attentat, il revient sur l'idée que chacun a fait ce qu'il a fait et que les choses sont ainsi. Mais sans cesse il cherche à comprendre. Cette histoire de l'assassinat d'un fasciste qui entraîne des représailles sanglantes sous les yeux des voisins, et forgera la vie d'Anton, expose les culpabilités de chaque personnage et l'enchainement des évènements, dévoilé au fil des ans et des circonstances. Anton sait que cet attentat fut décisif, il vit avec, comme sans doute Mulisch jusqu'à ses derniers jours vécut avec le questionnament de la shoah.
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J'ai découvert ce livre par hasard, dans une boite à livres, et je m'en félicite grandement ! On suit le parcours d'Anton, dont les parents et le frère ont été assassinés pendant le 2nde Guerre mondiale en représailles au meurtre d'un collabo, meurtre avec lequel ils n'avaient rien à voir. le récit se concentre autour de quelques moments de la vie d'Anton, jeune homme, puis homme d'âge mûr, en des instants où son passé va se rappeler à lui, lui qui pourtant semble tout faire pour le garder au loin. A chacune de ces étapes, Anton va découvrir un pan de l'histoire. A la dernière, il a toutes en main tous les éléments factuels qui lui permettent de reconstituer l'histoire, et peut-être d'être en paix avec tout cela. Mais le veut-il vraiment ? Derrière l'apparente froideur d'Anton, qui peut dérouter le lecteur, se cachent en fait plutôt une forme de pudeur extrême, de douleur indicible, ou de résignation, puisqu'on ne peut changer le passé de toute façon. J'ai beaucoup aimé la réflexion sur la façon dont se construisent nos souvenirs, ou la façon dont on les réécrit.
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Haarlem, janvier 1945. Plusieurs coups de pistolet retentissent dans la nuit. Un cycliste, l'inspecteur principal de police Ploeg, un collabo, git à terre, dans une rue, bordée d'un seul côté de quatre maisons. Dans la deuxième maison à partir de la gauche, les Steenweijk assistent, médusés, à un manège macabre : il voient sous leur yeux horrifiés que leurs voisins de la troisième maison, les Korteveg, enlèvent subrepticement le corps tombé devant leur palier pour le déplacer devant chez eux... trop tard pour réagir... l'ainé qui a tenté une manoeuvre désespérée est pris en chasse par les allemands, les parents sont sommairement abattus, la maison mise à sac, est la proie des flammes. Seul demeure Anton Steenweijk, douze ans au moment du drame. La vie reprend son cours, mais le trauma demeure pour Anton, les rencontres et les hasards de la vie venant soulever autant de questions qu'ils paraissent apporter de réponses à tout ce qui semblait condamné à demeurer celé dans cette nuit de janvier 1945.

l'Attentat est une remarquable réflexion sur les fatals coups de dé de l'existence, les caprices du destin et la plasticité de la mémoire dans son interprétation sans cesse renouvelée des faits qui jalonnent une vie, parachevée par un dénouement qui laisse pantois.
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Janvier 1945, Haarlem, Pays-Bas. Peu avant le couvre feu, tandis que la famille Steenwijk va se coucher, « retentissent soudain dans la rue six détonations sèches ». La victime s'appelle Fake Ploeg, un « inspecteur principal de la police, le pire traître, le plus sinistre criminel de Haarlem et des environs ». Ce même soir, leur voisin déplace le corps de Ploeg devant la maison des Steenwijk. Lorsque les Allemands arrivent, ils arrêtent toute la famille ; la vie d'Anton, âgé alors de 12 ans, bascule. L'attentat de Harry Mulisch est l'histoire de ce crime et de la trace qui accompagnera la vie d'Anton.

Avant de parler plus en détail du livre en lui-même, arrêtons-nous sur l'auteur Harry Mulisch. Considéré comme l'une des plumes les plus talentueuses des Pays-Bas, son oeuvre abondante porte essentiellement le sceau de la Seconde Guerre Mondiale. Sa mère était juive et son père, ancien officier austro-hongrois, occupait le rôle controversé d'administrateur des biens juifs confisqués aux Pays-Bas. Les néerlandais élurent en 2007 le livre de Mulisch La découverte du ciel comme le meilleur roman néerlandais de tous les temps. Quant à L'attentat, son adaptation cinématographique en 1986 fut couronnée par un Golden Globe Award et par l'Oscar du meilleur film étranger.

L'Attentat est découpé en 5 épisodes de la vie du plus jeune fils des Steenwijk, Anton, et disons-le tout de suite, le seul survivant de la rafle opérée par les Allemands. En représailles, on apprend en effet que les Allemands exécutèrent son frère aîné et ses parents…

Si l'étudiant et le médecin qu'il deviendra ne souhaite pas particulièrement creuser ce passé, ce dernier s'impose à lui à différents moments de sa vie, que ce soit lors d'une visite à Haarlem, ou de rencontres fortuites avec les personnages ayant joué un rôle dans cette sombre affaire :

"Anton regardait dans le vide avec lassitude. Il pensait à Takes et se disait que, dans la vie, tout apparemment effleure töt ou tard au grand jour, pour être réglé et définitivement classé."

Ce roman est aussi un portrait des différentes manifestations ou des affrontements de la seconde partie du siècle, vécus depuis les Pays-Bas (comme l'écrasement de la révolte de Budapest en 1956 ou la guerre du Vietnam). Certains combats ne cessent d'ailleurs jamais, comme celui du résistant qui tira sur Ploeg en 1945, l'occasion pour Mulisch de nous livrer un très beau portrait d'homme.

J'ai beaucoup apprécié « L'attentat » qui offre une belle réflexion sur la mémoire, la place des événements passés dans la vie d'un homme, mais aussi sur le temps qui passe tout simplement, ou encore les dilemmes qui peuvent se présenter dans la vie des gens : en tant que résistant, faut-il tuer un collaborateur en sachant que les représailles peuvent coûter la vie à de nombreux innocents ? Ou encore, que faire quand le cadavre de ce même collaborateur est devant votre maison ? Les héros d'un jour ne le sont plus le lendemain (on oublie les résistants), les blâmés d'un jour, comme le fils de Ploeg, réussissent à réécrire leur vie. de plus, le lecteur est tenu par le suspense des révélations, jusqu'en 1981, le dernier épisode du récit, qui révèle enfin pourquoi le voisin a déplacé le corps devant la maison des Steenwijk.
Lien : https://evabouquine.wordpres..
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Haarlem, Pays-Bas, janvier 1945. Un policier collaborateur est exécuté dans la rue par des Résistants. Son corps se retrouve devant la maison d'Anton Steenwijk. La maison est brûlée et les occupants tués en représailles par les Allemands. Il est le seul survivant. Devenu adulte, une suite de rencontres étalée sur 30 ans lui permet d'entrevoir la vérité. Harry Mulisch livre une réflexion intéressante sur la mémoire, la vengeance, la responsabilité. Les pièces du puzzle s'enchaînent lentement mais sûrement.
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En 1945, le cadavre d'un collabo assassiné par les résistants est retrouvé à Haarlem devant la maison d'Anton, alors âgé de douze ans. En représailles, les soldats allemands abattent ses parents et son frère ainé, et brûlent leur maison.

Entre 1952 et 1981, de loin en loin, à l'occasion de rencontres fortuites avec les protagonistes ou les témoins de ce drame, des morceaux de l'histoire sont révélés et des blocs de mémoire reviennent à la conscience d'Anton, comme des séracs se détachant d'un glacier.

Les affrontements ou manifestations aux Pays-Bas issus notamment de la guerre froide et de la guerre du Vietnam fournissent une toile de fond au récit, comme un écho au magnifique portrait de ce résistant, celui justement qui a tiré en 1945, et dont le combat ne finit jamais.

Histoire de résistance et de mémoire inspirée par sa propre histoire, Harry Mulisch, enfant d'une mère juive et d'un homme ayant collaboré avec les nazis, a publié ce court roman en 1982. Tout simplement émouvant.
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WOW ... QUEL LIVRE J'AI ÉTÉ CONSCIENTISER PAR IMPACT QUE LA GEURRE PRODUIT SUR UN ÊTRE MALGRÉ QU'IL SENT SORS ... DANS CE MERVEILLEUX ROMAN HARRY MULISH NOUS FAIT VIVRE HISTOIRE DE ANTON JEUNE GARCON PERDANT TOUTE CA FAMIILLE A CAUSE D'UN MEUTRE D'UN AILIER NAZI NOUS DECROUVONS JUSQU'À OU LES SÉQUELLE DE CE MOMENT MÈNERONT ANTON DANS SA VIE PERSONNELLE
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"L'Attentat" de Harry MULISH

Qu'est-ce que la famille Steenwick était en train de faire le soir de l'attentat ?

Préparer un acte de résistance.
Jouer aux petits chevaux.
Préparer un colis pour le marché noir.
Surveiller les allées et venues dans leur rue.

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