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sur 245 notes
Paris, 2020, premier confinement. Sara et la narratrice se sont croisées lors d'une fête, quelques temps plus tôt. Et là, alors que le monde entier est cloîtré, elles vont vivre une belle histoire d'amour.

Certain(e)s diront que les mots sont crus. Moi, je dirai que les mots sont vrais. Au delà de l'histoire somme toute basique ( une histoire d'amour entre deux femmes), c'est l'écriture qui porte ce magnifique récit.

J'ai beaucoup aimé me retrouver avec ces deux protagonistes sans jamais me sentir voyeuriste.

Une vraie histoire d'amour qui m'a transportée par ces courts, voire très courts chapitres.
Une lecture rapide mais efficace.
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❝ Vouloir écrire l'amour, c'est affronter le gâchis du langage : cette région d'affolement où le langage est à la fois trop et trop peu, excessif (par l'expansion illimitée du moi, par la submersion émotive) et pauvre (par les codes sur quoi l'amour le rabat et l'aplatit).❞
Fragments du discours amoureux, Roland Barthes

❝ Et donc là-dessus on a dormi car de s'aimer comme ça, on dirait pas mais ça épuise.❞

Une manie ? Je ne jette jamais les bandeaux qui ceignent les livres. Pour autant ils ne dictent pas mes choix de lectures et je reste d'ailleurs très prudente quand le message fait assaut de termes définitifs à me faire lever le sourcil — ici ❝indispensable, rare, inoubliable❞. Qu'ils soient écrits par une primo-romancière, Pauline Delabroy-Allard dont le roman Ça raconte Sarah (P.O.L., 2018) racontait lui aussi une passion amoureuse entre deux femmes, me fait craindre que pour l'originalité, il faudra repasser. Et, de fait, le premier roman adulte d'Anne-Fleur Multon, Les Nuits bleues, raconte l'amour naissant entre deux femmes qui se sont elles aussi rencontrées lors d'une soirée de fin d'année. le récit commence au printemps 2020, temps d'un monde à l'arrêt, de rues silencieuses et désertes, de commerces aux rideaux baissés, d'attestations de sortie auto-délivrées, d'horizon posé à un kilomètre de chez soi.

Dès lors, à cette époque inédite où le temps et l'espace se trouvent radicalement bouleversés — le premier dilaté, le second comprimé — comment apprendre à se connaître sans se voir ? Comment vient le désir ? Comment l'entretenir, avant de l'assouvir ?

La narratrice écrit le manque et son vertige

❝ C'est l'absence qui peut-être nous rend folles, plus folles que si on avait pu se voir vite❞

ainsi que les stratagèmes imaginés pour y remédier : séances comme au théâtre ou au cinéma, repas comme au restaurant, pris en commun bien que chacune reste enfermée chez elle, envois de SMS de plus en plus explicites et crus, de photographies tronquées qui invitent à composer le puzzle du corps de l'aimée, etc.

❝ Un morceau de son épaule
Sa main très fine et veinée
Un bord de son ventre et de son caleçon
Un chat contre une cuisse dénudée comme par hasard
Un cou blanc, le soir
L'angle plissé de son polo moutarde avec son pantalon blanc
Sa gorge prise dans le coin d'un pull à capuche gris
Fragment d'un tatouage en forme d'ancre, d'une bague, d'une chaîne
Des bouts d'elle qu'elle compose
Secrètement érotiques
Et que je collectionne
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« S »❞

Fragments qui attisent le désir plus que ne le ferait un portrait en pied

❝Quand on pensera à l'amour ce jour-là, on se souviendra du désir qui était presque une troisième personne entre nous❞

et poussent la narratrice à braver le confinement pour aller retrouver Sara (ici sans h !).
Ainsi débute une passion folle (pléonasme assumé), la fusion de corps brûlants abolissant un monde extérieur frileux et éteint. Elles inventent des histoires de pirates, un lit-océan, fantasment un lieu lointain et exotique, Abadjane, où leur amour trouverait à grandir loin des attaques lesbophobes

❝ Parfois un éclair de lucidité entre nous on sait que c'est rare,
qu'on s'est trouvées,
que ce n'est pas comme ça
avec tout le monde.❞

L'écriture exaltée d'Anne-Fleur Multon accumule tant de procédés narratifs qu'elle semble disposée à tous les épuiser... et moi avec

✦ chapitres d'une phrase ;
✦ phrases interrompues ;
✦ mots lancés au petit bonheur et se réceptionnant comme ils peuvent, les pauvres, dans le désordre de la page ;
✦ ponctuation rare, parfois inexistante ;
✦ anaphores ;
✦ listes ;
✦ poèmes ;

❝ Mon amour
Est-ce que désormais tu voudrais n'avoir jamais quitté Brest
La rade, le port, ce qu'il en reste, le vent dans l'avenue Jean-Jaurès

Mon amour
Il pleut sans cesse sur Brest comme il pleuvait avant
Il pleuvait tellement quand tu étais enfant

Mon amour
Est-ce qu'un jour tu aurais pu penser
Que la pluie pourrait autant te manquer ?❞

✦ descriptions d'émoticônes ;
✦ les pages 115 et 116 saturées de ❝VOSYEUX❞, etc.

sont des effets éprouvés par d'autres auteurs qui, employés ici ad nauseam, m'ont agacée alors qu'ils auraient dû me convaincre de la palpitation de ces corps féminins pris dans l'urgence dévorante de la passion. Il n'y a rien d'audacieux dans cette écriture éprise d'elle-même, qui copie, qui plagie.

Peut-être la surabondance d'effets narratifs était-elle censée pallier la fadeur d'une histoire creuse ? Paradoxalement, elle la prive de rythme et m'a empêchée d'entendre ce que je guettais : deux coeurs manquer un battement à l'esquisse de leur avenir porté par un grand vent d'océan.

❝Les gays, les lesbiennes, les hétéros, les féministes, les cochons de fascistes, les communistes, les Hare Krishna, et j'en passe, aucun d'eux ne me dérange. Peu m'importe de savoir quel drapeau ils brandissent. Ce que je ne supporte pas, ce sont les gens creux. Ceux-là me font perdre tout contrôle. Je finis par dire des choses que je ne devrais pas dire.❞
Kafka sur le rivage, Haruki Murakami

Peut-être ne devrais-je pas finir par dire que trop d'effets tue l'effet, et l'effet pour l'effet tue un roman que ni la forme ni le fond ne me feront tenir pour indispensable, rare, inoubliable.
À l'évidence, ce livre n'était pas, pas du tout, pour moi, mais je suis certaine qu'il trouvera des lecteurs à conquérir.

Lu dans le cadre de la sélection 2022 des #68premieresfois

Lien : https://www.calliope-petrich..
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Le confinement et le covid ont inspiré bien des romans. Les relations amoureuses aussi.
Lorsqu'elle rencontre Sara à sa soirée de fin d'année, la narratrice ne sait pas encore qu'elle va comme tant d'autres devoir rester confinée chez elle sans espoir de sortir. Comment imaginer alors vivre une aventure amoureuse et rencontrer l'âme soeur, celle qui apparaît sur les écrans de ses nuits bleues, par internet interposé.
C'est pourtant ce qu'elles vont réussir à faire, se rencontrer, vivre ensemble cet amour neuf et un peu fou dans ce contexte. L'autrice nous fait vivre les gestes, les caresses, les sentiments amoureux, avec douceur et sensibilité. Mais on tourne vite en rond dans une petit appartement et sans espoir de sortie. Même si parfois l'imagination supplée au manque du monde extérieur.

Un roman sur l'amour et la rencontre, mais un peu fade à mon goût. Je retiens cependant l'originalité de l'écriture, qui se veut singulière parfois à l'excès, la poésie des mots pour dire les sentiments naissants, mais aussi la banalité des émoticônes lorsqu'ils sont décrits et surabondants. Un roman que j'ai cependant lu en une soirée, une histoire d'amour comme tant d'autres, entre deux jeunes femmes qui se cherchent, se trouvent, et partent vivre leurs rêves d'ailleurs, ailleurs.

https://domiclire.wordpress.com/2022/11/02/les-nuits-bleues-anne-fleur-multon/
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Des nuits bleues.
Et puis blanches.
A découvrir sa peau, la sienne, et puis la tienne en écho.
Compter les moutons, ceux qui vous voudront du mal chaque fois qu'ils verront vos mains nouées. Vos bouches cousues. L'une à l'autre.

Le début de l'histoire, c'est déjà de l'amour. de l'amour par hasard. Une rencontre juste avant le confinement. Ça tombe mal. Ou bien. Ça permet un échange peut-être plus intime, qui passera par les mots, un amour comme un roman. Lui donner une dimension poétique. le temps que.

Le temps que les nuits soient bleues. Blanches. Tendres.

Parce que, bien sûr, elle finit par les braver, les couvres-feu, les flics, le confinement. Pour Sara. Sara sans H. Confiner, oui, mais l'une en l'autre.

Il faut des mots, des mots bateaux, quand le coeur tangue et que tout chavire, quand la marée monte et que les vagues balaient les dernières pudeurs. Il faut ces mots-là pour dire l'amour, et le faire.

C'est une écriture tantôt poétique, dans son vocabulaire et dans sa construction aussi, tantôt plus tranchante. le désir donne un langage plus incisif, comme s'il fallait aller plus loin, toujours plus loin, au creux de l'autre. Traverser la peau.

On les suit dans ce quotidien.
On pourrait craindre l'ennui. Parce que l'amour, bon... on a écrit ça mille fois. Mais jamais par nuits bleues. Non, jamais.

Je l'ai posé une fois, ce livre. Une seule. Après la dernière page tournée !
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Oui, bon, bof .....
Lu en quelques heures, je ne me suis pas ennuyée, non ... une lecture agréable mais qui sera vite oubliée ...
Juste les débuts d'une histoire d'amour entre la narratrice et une certaine Sara sur fond de pandémie et de confinement.
Une écriture résolument actuelle, ancrée dans l'époque ... avec ses constructions de phrases particulières .... son vocabulaire .... son langage oral .... voire langage SMS .... bref un "style" qui m'a souvent exaspérée ...
Si je relisais parfois certaines phrases, ce n'était pas pour savourer la beauté du style mais juste pour comprendre le sens qui se dérobait souvent derrière des phrases inachevées ou manquant totalement de ponctuation ....
Cette passion amoureuse est certainement sincère mais elle n'a provoqué chez moi aucune émotion, je suis restée totalement en dehors.
Oh combien ce texte est éloigné d'un autre premier roman qui racontait aussi une passion amoureuse, le sublime texte "De sel et de fumée" d'Agathe Saint Maur, un texte d'une beauté renversante où aucun mot n'était de trop ....
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L'histoire d'une romance entre deux femmes au temps du confinement. Elles se sont croisées à une soirée, entre deux verres, dans la cuisine d'un appartement.

Elles étaient engagées dans des relations, mais quelque chose s'est produit. Ensuite il y a un ajout sur les réseaux sociaux et puis une pandémie. Un confinement qui les prive d'une rencontre qui promet d'être surpuissante. Car même à distance, tout va déjà très vite, très loin, très fort. Elles regardent les films ensemble et les commentent avec l'enthousiasme des débuts, elles couchent ensemble, elles vont au théâtre le soir. le tout, sans se voir. Car on ne peut pas. Et puis un jour, l'envie est trop pressante, alors elles resquillent, l'une quitte clandestinement le 12e pour Belleville. Elles se savent immédiatement, se font l'amour, s'inventent un pays rien qu'à elles, s'aiment très vite, trop vite, trop fort, d'une façon qu'on envisage même pas ailleurs que dans les fictions.

C'est d'une justesse absolue, c'est intelligent, c'est intime, la créativité est partout, dans le fond, dans la forme, dans les faits. En dehors d'un passage un peu gratuit avec un flic qui vérifie les attestations (et se retrouve taxé de racisme pour avoir été compréhensif ou simplement honnête ou pire, humain) j'ai aimé chaque mot, chaque ligne.
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D'abord cette couverture magnétique, comme un hommage à Dolorès Marat. le bleu profond de la mer, une femme se baigne, nue ou en maillot, on ne distingue pas bien avec le grain. Je ne sais pas de quoi parle ce livre, mais je sais déjà qu'il me le faut !
Et puis je l'ouvre, je sais juste qu'il s'agit d'une histoire d'amour entre deux femmes au temps du Covid.
Et tout de suite l'emprise des mots, des phrases, des sms échangés, l'urgence et l'obsession de la rencontre amoureuse alors que rien n'est possible. Que ce soit deux femmes n'est pas très important dans un premier temps, le texte embrasse la folie douce d'une passion universelle, avec une petite musique ultramoderne. Qui parfois m'éloigne de sa sincérité, peut-être les variations expérimentales de style sont-elles trop nombreuses pour moi.
Sur un coup de tête, la narratrice traverse Paris avec de fausses attestations, s'installe chez Sara. Feu d'artifice sensuel qui ne se calme (pas, en réalité) que pour constater le cadeau du ciel, un amour véritable et profond.
Et soudain le retour de bâton, le désir d'enfant, la haine dans les yeux de certains passants, même à Paris, même à Belleville, oui ça peut arriver, l'impossibilité d'être complètement spontané parce qu'il faut rester sur ses gardes.
C'est beau, c'est fort, c'est frais comme un premier vrai grand amour. Et terriblement sexuel.
En refermant le livre, je me rend compte que la couverture est une photo prise par la fameuse Sara. Quelle beauté, vraiment. Je ne m'en remets pas.
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La forme des Nuits bleues, aux extraits saccadés et aux titres francs et suggestifs, retranscrit l'excitation, les battements du coeur et l'impatience d'une histoire naissante. Anne-Fleur Multon revisite le style du roman d'amour, proposant une forme rafraichissante et qu'on aurait aimé avoir entre les mains pendant ces longs mois de confinement. Un livre qu'on a du mal à reposer, qui mêle poésie de la découverte et de l'impatience, du sexe et de la jouissance, de l'amour qui naît et du quotidien qui se crée.

>> http://untitledmag.fr/les-nuits-bleues-anne-fleur-multon/
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C'est une belle histoire d'amour qui est racontée là, Une histoire qui naît juste avant le confinement et qui éclôt dans le temps et l'espace si particuliers qu'ont été ces mois silencieux où tout s'est arrêté. Mais contrairement à beaucoup d'autres lecteurs, je n'ai pas réussi à apprécier tout cet amour, perturbée par l'écriture. Je l'ai trouvée si belle et poétique au début, puis trop. Elle reste sensible jusqu'au bout, même dans les passages très crus, mais les effets narratifs qui se succèdent sans pause m'ont perdue. J'avais l'impression d'être à un rendez-vous galant face à une personne qui étale dès les premières minutes tous ses secrets, toutes ses petites choses qui font qu'elle est qui elle est et ne laisse rien à découvrir par la suite. L'autrice est douée et joue avec les mots, on sent qu'elle s'amuse, que ça fait sens, que c'est sincère pour elle. Mais je me suis ennuyée et ai été agacée par cette vague d'effets narratifs qui ne s'arrêtait pas. C'est donc un avis mitigé, mais je suis contente de l'avoir lu et je n'ai pas de mal à comprendre l'intérêt que ce livre a suscité.
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𝘌𝘵 𝘵𝘰𝘪 ? 𝘊𝘰𝘮𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘦́𝘵𝘢𝘪𝘵 𝘵𝘰𝘯 𝘤𝘰𝘯𝘧𝘪𝘯𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 ?
𝘘𝘶𝘦𝘴𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘢̀ 𝘭𝘢𝘲𝘶𝘦𝘭𝘭𝘦 𝘯𝘰𝘶𝘴 𝘳𝘦́𝘱𝘰𝘯𝘥𝘰𝘯𝘴 𝘥𝘦𝘱𝘶𝘪𝘴 2 𝘢𝘯𝘴…
Nous avons tous expérimenté une contrainte similaire mais l'avons pourtant ressentie différemment. Certains se sont ennuyés à mort, d'autres en ont profité pour respirer.

Notre héroïne, a vécu cette période comme un cadeau. 
Cette parenthèse lui a permis de tomber amoureuse. 
Virtuellement d'abord.
Et puis le feu en elle l'a poussée à braver l'interdit. 
Parce que le besoin du corps était trop fort.
Elle retrouve Sara. « Sara sans H. C'est pas mal non ? »

Ces deux femmes vont se connaître, se rencontrer, s'explorer, se goûter.
Et vont cultiver l'évidence entre quatre murs. 

𝗢𝗵 𝗾𝘂𝗲 𝗰'𝗲𝘀𝘁 𝗯𝗲𝗮𝘂 !
La structure du récit est complètement atypique.
Chapitres courts, bribes d'instants, d'émotions, de conversations, de poésie, textos qui deviennent sextos.
L'intimité est dévoilée, sublimée même. le lecteur devient voyeur. 
C'est parfois certes un peu malaisant. 
Mais l'on se prend rapidement au jeu car bon … il n'y a rien de plus beau que l'amour.
Nous aussi on a des frissons. On sourit face à l'évolution des sentiments. On connaît cette émotion. On est aussi déjà passé par là. 
Quelque part, nous aussi tombons amoureux.

Et j'ose le dire… je crois que c'est encore plus poignant car cette relation expose deux femmes. Les épreuves par lesquelles elles sont passées, leurs premiers émois, leurs apparences « différentes » aux yeux de la société font que cette relation, leur amour, devient encore plus précieux aux yeux du lecteur.

𝗔𝗻𝗻𝗲-𝗙𝗹𝗲𝘂𝗿 𝗠𝘂𝗹𝘁𝗼𝗻 𝗼𝘀𝗲 ! C'est chaud, c'est sexuel. Il n'y a pas de tabous. 
Et c'est ce qui rend cette lecture encore plus belle.
L'autrice, avec ce premier roman, se démarque d'emblée sur la scène littéraire. 
Une plume à suivre de près. 

Au final, n'oublions pas que quelque part, le confinement a apporté du bon. 
Dans quelques petits coeurs au moins.
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