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4,22

sur 5822 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un livre très intéressant, porté par une écriture envoûtante et très reconnaissable. L'histoire est nébuleuse, ça c'est le moins qu'on puisse dire : tenter de la résumer, en fait, c'est lui donner l'air de n'avoir aucun sens ! Mais il faut dire que, même en refermant le livre, on n'est pas bien sûr du sens qu'il portait...

Il faut l'accepter, car c'est d'après moi la volonté de l'auteur que de nous laisser faire notre propre interprétation. Il utilise d'ailleurs fréquemment les figures de style de l'image et de la métaphore pour brouiller les certitudes, des "artifices" qui accompagnent tout le récit et sont ici employés d'une manière très originale d'après moi. Murakami a en effet cette façon de transformer le réel sous nos yeux par ces petits tours de magie de l'écriture, comme lorsque des accords de musique deviennent des lézards sans qu'on n'y prenne garde. Ainsi, en comparant les destins et en multipliant les coincidences qui semblent se réfléchir comme des miroirs, Kafka sur le Rivage nous amène à mélanger réalité et imagination (un concept dont je suis friand), à mettre en relations différents artistes de différentes époques évoluant sur différents médias, à questionner le vrai du faux, en somme. Et y a-t-il seulement un vrai et un faux, au juste ?

C'est un roman haletant par ses nombreux mystères, mais mieux vaut donc ne pas s'y laisser tromper – et c'est un avertissement à prendre au sérieux, bien qu'on puisse le voir venir au fur et à mesure que le récit avance : il n'existe pas de réponse certaine aux questions que l'on se pose. Une expérience qui peut avoir cela de frustrant, je fus à moitié dans ce cas-là, qu'il faut donc prendre avec sagesse et avec compréhension de ce que l'auteur souhaitait nous faire vivre dans son univers.
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Le mythe d'Oedipe mis en bento !
Enfin, à la sauce japonaise.
Belle ecriture, agreable, engageante.

"... Et c'est pas tout, et c'est pas tout... "

"Le corps et l'esprit peuvent vivre séparément
" Personne n'a le don d'ubiquité, a dit Oshima.
"Pourtant, dans certains cas, cela" se produit. de son vivant, un être humain peut devenir un fantôme.
"L'autre fait important, est que je suis attiré par ce "fantôme."

Vont ainsi apparaitre successivement : Johnny Walken '(pourquoi pas Walker?... mystère) le colonel Sanders :"je suis un concept"...
Des références sont faites a des contes européens : le petit poucet, Hans et Grethel...
Des événements bibliques surviennent, comme les pluies de poissons et sangsues, provoqués par le 2eme heros du roman : un vieillard un peu benêt, mais déterminé, qui communique avec les chats, plus facilement qu'avec les humains.
Il va devoir tuer pour les protéger_ les chats _ Mais tuer qui exactement ?
Des pensées philosophiques de Hegel sont énoncées , la bouche pleine, par une étudiante prostituée, "pour payer ses études littéraires ".
Quelques passages érotiques, bien appuyés jalonnent le récit.

Le jeune héros : Kafka, Oedipe des temps modernes est accompagné de son double :Corbeau (=Kafka en tcheque?). Il va effectuer un periple , à travers un Japon moderne, assorti de diverses épreuves dont celle du labyrinthe.

Un mystérieux événement survenu en 1944 démarre ce roman à facettes. Sans véritable explication. Des déductions sont laissés à notre libre interprétation .

Ce gros pavé, captivant, nous promène dans un patchwork d'événements disparates, reliés entre eux par les seules deambulations de 2 personnages : le premier découvrant son futur chemin de vie, le second terminant son oeuvre terrestre. Mais ici, jamais aucune vie n'est simple, lineaire, d'autant que le corps et l'esprit sont fréquemment dissociés, et que des présences parfois encombrantes peuvent nous envahir, tel le horlaDe Maupassant .

Cette accumulation de petits événements , de références, me parait ressembler à ces murs tapissés de cartes postales du monde entier, mais convergeant vers une seule adresse, un destinataire unique.

Les thèmes abordés sont retrouvés à la lecture de la bibliographie de Aruki Murakami : la culture greque, l'amour des chats, le non conformisme, l'animisme : "ce que l'on nomme l'univers du surnaturel n'est autre que les ténèbres de notre propre esrit."

Heureux et soulagé d' avoir réussi ce long périple de 615 pages, Partiellement satisfait. Donc : 3,5/5..... Car ce n'est pas franchement ma tasse de thé....

Étrange :" une vie" de aucune vie ressort en caractère gras ainsi que Guy de Maupassant, dans la phrase sjivante.
Ah ! L'intelligence automatique reste surprenante.
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On suit les aventures de Kafka Tamura, 15 ans, qui fugue de chez lui, où il ne vit qu'avec son père depuis que sa mère est partie avec sa soeur.
Il essaye de fuir la terrible prédiction de son père. Celle qui l'emmènera à tuer son père, et coucher avec sa mère et sa soeur. Il met une certaine distance avec lui et va devoir vivre de débrouille pour subvenir à ses besoins.
En parallèle Nakata, qui a été victime d'un phénomène étrange au cours de son enfance, doit accomplir une mission qu'il découvre lui même au jour le jour, comme si elle était inscrite dans ses gènes. Suite à ce tragique événement il ne sait plus lire et plus écrire, il lui arrive même de provoquer, entre autre, des pluies de sangsues.

Entre découverte de l'amour, amour perdu et amour fantasmagorique, Haruki Murakami explore ce sentiment complexe sous divers angles, au bras de Kafka Tamura. La recherche d'identité y est également très présente et guide le jeune kafka dans son introspection.

Par le biais de Nakata on voyage dans un univers plus irréel où il peut communiquer avec les chats et une pierre et où des individus prennent l'apparence de personnages publicitaires. Tout cela m'a un peu donné l'impression de faire un trip avec des champignons hallucinogènes.

Mon impression sur ce livre est assez mitigée, d'autant plus que les retours sont excellents. J'ai apprécié cette lecture grâce à la découverte de cet auteur japonais dont je voyais régulièrement ses ouvrages sur des sites littéraires et par le côté différent de ce que j'ai l'habitude de lire. C'est justement là que le bât blesse, la différence de registre avec mes habitudes de lecture ne m'a sans doute pas permis d'apprécier à sa juste valeur ce récit onirique, empreint de sagesse et d'idées très florissantes.

Comme Kafka, je reste devant le tableau à le contempler, sans y prendre une place plus importante. Je reste sur le rivage mais reviendrai, au gré des marées, vers Haruki Murakami.
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De la tragédie grecque du cycle oedipien, de l'équivalent japonais avec le Dit du Gengi, des symboles de la malbouffe américaine, des fantômes [chinois], des références littéraires des 2 continents, des chats et des humains qui discutent, des pluies de poissons, des métaphores à foison... Bref, Murakami sème les références sur toutes les pages, au fil d'une histoire qui ressemble finalement plus à un patchwork très bien ficelé et très bien écrit, qu'à une histoire originale. Un bon tourne page, mais peut-être pas le chef d'oeuvre intemporel décrit par la presse.
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On suit dans ce roman deux personnages que tout oppose en apparence mais qui ont tout de même beaucoup en commun, et dont les destins, sans jamais se croiser, sont étroitement liés. D'un coté le jeune Kafka, fugueur en mal-être et d'un autre Nakata, vieil homme dont la vie a été profondément marquée par un évènement étrange qui s'est produit dans son enfance et qui a depuis la capacité de parler avec les chats. Murakami est un auteur qui continu à me faire ressentir des sentiments contradictoires, un mélange de plaisir et de frustration. Cependant on a ici une fin qui ressemble à une vraie fin, et bien que les questions que l'on se pose ne trouvent pas toutes d'explication, j'ai déjà fini un de ses livres en me sentant plus abandonné que dans celui-ci. L'histoire était intéressante même si je n'ai pas tout compris, en particulier dans le tout dernier chapitre où apparaissent Nakata et Hoshino, mais je continu à apprécier cet auteur tout en ayant un peu de mal. Sentiment étrange, un peu à l'image de ses histoires, et j'ignore si je lirai un autre de ses romans un jour. ''Les amants de Spoutnik'' pourrait éventuellement m'intéresser, mais pas avant quelques années je pense.
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Quel beau titre! que d'imagination, de surprise chez cet auteur que j'adore. Je n'ai pas été déçu par l'onirisme, les références, la fluidité du texte. Les personnages sont tous très sensibles et authentiques. Un grand maître qui mériterait peut-être un petit Nobel.
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Kafka Tamura, adolescent de quinze ans, quitte le domicile familial pour fuir la malédiction oedipienne proféré par son père. Sa mère l'ayant abandonné alors qu'il n'était âgé que de quatre ans. Il est désespérément en quête d'un sens à donner à sa vie. Sa fugue le mène alors sur l'île de Shikoku dans la ville de Takamatsu où il trouve refuge dans une bibliothèque dirigée par mademoiselle Saeki et où il se lie d'amitié avec un des employés : Oshima.
Parallèlement, à Tokyo, un étrange vieillard du nom de Nakata, amnésique et analphabète, et ayant la faculté de parler aux chat et de déclencher malgré lui des manifestations étranges, se met en route lui aussi pour Takamatsu en entraînant dans son périple un jeune routier nommé Hoshino.

« Kafka sur le rivage » est un roman plutôt difficile à cataloguer. À la fois roman d'initiation, voyage initiatique et spirituel où se côtoient des éléments tangibles, réalistes mais tendant aussi vers l'absurde. Un mélange des genres qui ne plaira pas forcément aux esprits les plus cartésiens. La teneur psychanalytique, métaphysique et allégorique du récit, nous sort du schéma classique d'une histoire apportant toutes les clefs de compréhension dans sa résolution finale.

En dépit de certains éléments absurdes, l'auteur ne se disperse pas, alternant d'un point de vue à l'autre. Il emprunte aussi bien ses références à la mythologie grecque, au folklore japonais, la Pop culture et les différents Arts d'une manière générale, le paranormal aussi (je ne serai pas étonné d'apprendre que Murakami s'est inspiré de Charles Fort pour les passages concernant Nakata) a une importance non négligeable dans cette oeuvre.

Mais ce qui est selon moi l'attrait principal de ce roman, c'est l'attachement qu'il crée avec ses personnages. Ils sont tous en dépit des épreuves qu'ils traversent (ou ont traversées) extrêmement volontaires, d'une grande bonté et profondément humains. L'immense notoriété et succès de ce livre prend sa source ici. Bien davantage que dans tout ce millefeuille conceptuel, qui, je n'en doute pas doit être un peu plus éclairant à la relecture.
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Kafka sur le rivage commence avec la fugue d'un adolescent, que son père a frappé d'une malédiction, qui sert de fil rouge au roman. Impossible de le résumer. Très vite, les frontières de la réalité s'estompent dans ce roman étrange, souvent aidé par des métaphores qui combinent les sens pour abolir la réalité, comme celle des accords que le héros voit sous forme de lézards qu'il peut caresser.
Murakami, c'est tout un univers. Etrange, complexe, poétique, grossier parfois aussi. C'est le second roman que je lis de cet auteur et j'ai retrouvé des caractéristiques de son univers (les ombres découpées des personnages ...). C'est rassurant, en un sens ! Son univers est si riche, que s'il devait être original dans chacune de ses créations, l'on pourrait crier à l'extraterrestre.
C'est une lecture où, même lorsque l'on perd le sens, on garde le fil de la lecture, porté par l'univers singulier. L'auteur laisse énormément d'indices pour l'interprétation. J'ai donc apprécié ce roman, malgré quelques longueurs et toujours sa tendance pénible à l'étalage de culture (point trop n'en faut !). Il reste un auteur incontournable.
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Comment critiquer un tel roman ? Comment lui attribuer une note ? C'est extrêmement difficile tant je ne suis pas certain de savoir ce que cette lecture m'a procuré.

Ce qui est remarquable, c'est la facilité avec laquelle Murakami brouille les frontières entre le réel et le fantastique sans choquer le lecteur. On se laisse littéralement porté et une pluie de sangsues ou un homme parlant avec des chats ne nous surprennent pas.

L'écriture est fluide, surtout dans les merveilleux passages avec Nakata qui sont plein de poésie et de légèreté. Sa rencontre et son périple avec Hoshimo sont très touchants et amènent à beaucoup de reconsidération sur notre quotidien, comme Hoshimo arrive à le faire au fur et à mesure.

J'ai aussi beaucoup apprécie ce tourbillon culturel dans lequel nous sommes emportés : poésie japonaise, musique classique, cinéma... L'intrigue est remplie de références mais ce n'est jamais de trop. Tout semble à sa place et former une cohérence assez extraordinaire.

Ce qui me gêne, et c'est la raison pour laquelle il manque une étoile à la ma note, c'est l'impossibilité de tout comprendre. Ce roman est une énigme que même l'auteur ne peut pas résoudre. Il faudrait certainement le relire plusieurs fois pour en avoir sa propre interprétation mais ce n'est pas dans ma nature de relire ce qui a déjà été lu. C'est donc un roman parfait pour un séjour sur une île déserte !

Je vous conseillerais de faire comme moi : laissez-vous porter, ne vous posez pas trop de questions et acceptez les faits tels qu'ils sont. Certains résonneront en vous, d'autres non, mais c'est souvent la première impression qui est la bonne ! Alors ne vous cassez pas trop la tête et embarquez avec Kafka pour un voyage passionnant.
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J'ai retrouvé avec beaucoup de plaisir l'univers onirique, poétique voir surréaliste d'Haruki Murakami. Moment d'évasion, de suspension entre deux mondes, ce livre est aussi l'occasion d'une réflexion sur la vie et son pendant inévitable. Un beau moment de lecture
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