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4,21

sur 5842 notes
"Kafka sur le rivage" m'a fait voyager, non pas géographiquement, mais dans l'imaginaire d'Haruki Murakami. Il y a dans cette oeuvre une influence certaine des mangas animés japonais (Miyazaki pourrait en être l'auteur) avec une touche sexuelle plus adulte. Pour apprécier ces deux destinées, il faut tout naturellement ouvrir les barrières de la raison, et s'abandonner au récit sans réfléchir. Car Murakami ne semble pas vouloir faire passer un message ou donner un sens véritable aux évènements de son livre mais simplement nous conter une histoire.
C'est sobrement, une belle berceuse onirique, pleine de magie enfantine dans notre monde réel.
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Ce roman est absolument fascinant. Je n'en ai pas tout à fait compris la fin mais peu importe, il m'a totalement emportée malgré ses presque 650 pages. L'histoire est très mystérieuse, chacun y trouvera certainement ses propres interprétations.
Je crois qu'il s'agit surtout d'un roman initiatique, d'un roman d'apprentissage dans lequel on suit un jeune homme blessé par la vie qui petit à petit devient adulte. Pour cela il devra tuer son père, découvrir l'amour, partir à la recherche de sa mère, faire face à ses doutes, à ses craintes…
L'histoire est teintée de beaucoup de mystère et de situations inexplicables du domaine du fantastique.
Celle-ci s'attache principalement à deux personnages dont les destinée vont petit à petit s'entremêler. Kafka, une jeune homme de 15 ans dont on ne connait pas le vrai nom puisqu'il est en fugue et Kakata un vieil homme à qui il est arrivé un évènement très étrange lorsqu'il était petit et qui depuis a développé une sorte de perception du monde différente des autres. Chaque chapitre nous emmène vers l'un ou l'autre des personnage avec chaque fois une narration différente. Cela donne une série de chapitres totalement envoûtants qui tiennent le lecteur en haleine jusqu'au bout de ce long roman.
Tous les personnages sont très travaillés ainsi que les lieux. L'auteur s'attardent sur énormément de petits détails du quotidien de ses protagonistes et si cela m'ennuie dans la plupart des romans j'ai trouvé qu'ici cela apportait une réelle profondeur au récit.
Murakami est un conteur qui emmène ses lecteurs dans d'autres mondes avec une plume des plus délicates entre rêve et réalité, conscient et inconscient. Un véritable voyage littéraire.
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Roman d'errance, de rencontre, de recherche de soi... comme tous les romans de Murakami. Je dirais, comme d'habitude l'auteur nous envoûte avec sa poésie empreinte de quotidien et d'extraordinaire. Les anecdotes s'enchaînent et tissent un grand roman d'amitié. Peu à peu le lecteur lâche prise et se laisse bercer par le mouvement lent et déterminé des deux "héros", que l'on abandonne à regret au terme d'une lecture rapide (malgré l'épaisseur du livre). Cela a l'air tellement simple que l'on se prend à rêver d'écrire... mais il n'y a qu'un seul Haruki Murakami. Malheureusement.
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Prête, lancée! Kafka sur le rivage tant attendu, infuse à présent dans les limbes floues de mon intérieur. Laissée portée par les envoûtants personnages autant que par leurs états d'âmes mystérieux, ma première expérience Murakami est un délice. Pour être honnête il m'a fallu atteindre les deux cents premières pages pour reconnaitre la saveur particulière de ce roman, sa magie. Ses faits obscures et dérangeants qui ne mènent parfois nul part, comme un labyrinthe effectivement, trouvent un petit chemin pour faire sens, et probablement plus que dans tout autre roman, chaque lecteur peut donner sens à ce qu'il lit, un espace singulier est vraiment ouvert. C'est sûrement ce que j'ai le plus aimé, et qui m'a tant fascinée : la liberté qui est donné de ne rien comprendre et de tout comprendre. Tout chavire, entre deux mondes, métaphore à plus moins long terme dans ces aventures. Les scènes érotiques tout comme les scènes macabres m'ont semblée un peu gratuites à la lecture en temps réel, mais dans son ensemble et au final, je me dis que cet auteur là ne peut sûrement pas s'empêcher de retenir sa main d'écrire, tant son univers semble déborder peut être même le dépasser!
Nan franchement j'ai adoré, je ne regrette même pas d'avoir mis tant de temps à me décider pour l'ouvrir, parce qu'à présent c'est comme une évidence : ouvrir le prochain Murakami promet un voyage inoubliable.
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Lorsque je m'embarque dans un roman de Haruki Murakami, c'est un peu comme un aller simple vers l'inconnu: je ne sais pas vraiment où cela m'emmenera, mais dans une certaine confiance.
Car oui, dans Kafka sur le rivage, je suis allée de Tokyo à l'île de Shinkoku, mais je suis passée aussi du monde réel et pragmatique à une autre où les rêves se confondent au réel, où les fantômes ou les esprits passent leurs messages, où les chats parlent.
A travers deux personnages, Nakata et Kafka, qui ne se connaissent pas, mais qui sont liés par cette même aventure, j'ai accepté d'aller dans cet univers où comme dans nos rêves, le monde est le même mais certains faits ou actes peuvent paraître invraisemblables Et pourtant on les suit, car la plume de Haruki Murakami est suffisamment convaincante pour partir dans son univers en toute confiance.
Il me semble qu'il est préférable d'avoir du temps pour se plonger et rester dans ce roman, qui peut d'une certaine manière nous hypnotiser, sinon le charme peut en être rompu. En tous les cas, pour moi, qui a fait une pause de 3-4 jours avant les 50 dernières pages, ces dernières m'ont semblé un peu plus lointaines, comme si je tentais de revenir dans un rêve qui s'est terminé trop vite et que je ne peux comprendre qu'à travers une vitre qui m'empêcherait d'entendre le son.

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Un livre absolument incroyable.
On nage entre rêve et réalité.
Roman philosophique, initiatique, surréaliste, méthaphorique. On se perd, on plane complètement…
Beaucoup de références à la fois historiques, philosophiques, mythologique.
Ce livre fait beaucoup réfléchir, on avance sur le rivage de notre conscience.
Les personnages sont très attachant, on a vraiment du mal à les lacher. Si la « non intelligence»de Nakata peut émouvoir, elle montre surtout, avec innocence, une vision du monde profonde avec un regard pur.
Je ne connaissais pas du tout Murakami et, ce roman est une découverte, un vrai coup de coeur. C'est un chef d'oeuvre.
On quitte la réalité pour entrer dans ce monde et l'on en ressort quelque peu différent.
Extrèmement touchant, ce roman envoûtant ne peut laisser indifférent.
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Kafka sur le rivage - Haruki Murakami****, Editions 10/18 2006
Lecture en juin 2023
 « Même les rencontres de hasard… sont dues à des liens noués dans des vies antérieures. »p.43, ou tout simplement à des liens que nous ignorons totalement.
Un livre un voyage, déroutant, envoûtant (attribut qui lui colle à la peau), questionnant, passionnant, un puzzle qui attend toujours à déchiffrer l'image.
« ...Dieu... a coupé tous les êtres en deux… et les gens se sont mis à courir dans tous les sens toute leur vie à la recherche de leur moitié perdue. » p.52. Se sentiraient-ils trop légers, une légèreté qui leur pèse ?
Au début, plusieurs histoires sans lien entre elles, narration plutôt sèche, abondante en détails cinématographiques, gestes de tous les jours et de tout le monde, et pourtant l'atmosphère est chargée de quelque chose comme si le fantastique, le mystérieux, le surréalisme se donnaient rendez-vous en incognito et cela pour mieux dévoiler une réalité cachée.
Kafka, adolescent de 15 ans fait une fugue, il est accompagné par un garçon nommé Corbeau ! ; pendant la deuxième guerre mondiale une institutrice vit un événement surprenant, choquant et marquant – le sommeil brutal de ses élèves ; Nakata, un des élèves, revient dans le livre à l'âge adulte, il n'as pas de mémoire, ne sait ni lire ni écrire et son ombre portée n'est pas entière ; une bibliothèque et sa directrice Mlle Saeki.
Les personnages de toutes ces histoires parallèles ressemblent à des fils perdus d'une tapisserie inconnue, solitaires ils rencontrent des fils sans attaches comme eux, le lien se crée par besoin, tient par sympathie, se renforce par amitié, « l'existence de chaque humain est vouée à solitude, mais nous sommes reliés les uns aux autres par des archétypes immémoriaux. »p.128
Je tourne les pages comme celles d'un reportage où faits et gestes sont reproduits avec moult détails à chaque fois, aucun clin d'oeil, aucun appel, même pas le moindre pour me dire que les choses vont se compliquer et pourtant c'est dans l'air. Un moment vécu est dilaté, détaillé, ralenti, une loupe qui glisse lentement sur une surface, s'arrête par moments pour tenter de comprendre, sans succès d'ailleurs, le pourquoi le quand le comment...et la loupe continue son glissement.
Connaissant Haruki Murakami, par Sommeil et Des hommes sans femmes, je chemine avec les personnages sans savoir où je vais, dans un environnement où la poésie est cachée, la participation à peine sentie, l'émotion quelque part dans les profondeurs….
Mais derrière tout ça il y a une autre respiration, légèrement haletante, quelque chose qui s'approche à pas de loup.
Quelques fils se croisent, l'histoire d'un personnage devient le miroir d'un autre, la rencontre les met face à face, chacun avec sa nuit intérieure, ses oublis et ses questions sans réponse.
« L'oubli n'est autre chose qu'un palimpseste. Qu'un accident survienne et tous les effacements revivent dans les interlignes de la mémoire étonnée » L'homme qui rit, Victor Hugo, citation qui me revient en mémoire et que je rapproche au jeune Kafka qui pense silencieusement : « Par-delà le temps, j'effleure du doigt cette ombre du passé, y superpose mon présent. Je respire profondément. Puis, sans m'en rendre compte, je m'endors. »p.176
Faire taire des souvenirs, fuir ce qui nous fait mal ou peur, tenter d ‘échapper à la menace d'un désastre, c'est peine perdue, plus on s'acharne à lui faire faux bond, plus il nous attrape.
Les fils s'épaississent se croisent et se nouent, le sombre des couleurs porte une petite lumière éclairant un pas qui avance, pas plus.
Canevas réalisé par un tisserand aux dons et pouvoirs de sorcier, il s'enrichit à chaque chapitre d'un détail, d'un nom revenu du passé, d'une référence surgie à la fin d'un dialogue banal, canevas que le lecteur interroge, pénètre à l'aveugle et tend la main vers des fils/liens invisibles mais présents. A chaque fois l'envoûtement touche le très profond, là où quelques histoires anciennes se croyaient oubliées. La langue reste la même, une enfilade d'événements, tapisserie de personnages, facture plutôt de reportage mais qui s'empare de moi avec une force de plus en plus tenace, mystérieuse, un engouffrement dans des questions et réflexions aux portes fermées, à chacun de trouver la clé.
La spécificité chez Murakami c'est la forme de la narration, plusieurs univers, plusieurs personnages chacun sur son chemin de vie, mais une fois qu'ils se croisent ne se séparent plus, des fils mystérieux les attachent l'un à l'autre comme si la vie de chacun dépendait de la présence de l'autre sur le chemin qu'ils parcourent ensemble. Architecture de parts éparses qui se cherchent et cherchent leurs compagnons de route. Construction lente, étonnante, déroutante, dont la solidité peut être entretenue par la curiosité du lecteur, par ses développements, les sens qu'il y retrouve, sa liberté d'interprétation.
Événements et personnages un peu plus que déconcertants me font penser à l'illustration fantastique d'un monde réel à l'envers, tandis que le personnage de Kafka, l'ado de 15 ans qui fait une fugue, sous l'apparence d'un fait qu'on peut facilement concevoir, révèle quelque chose de bien plus lourd à porter qu'il ne paraît, ses raisonnements froids et calculés dévoilent un passé où une part a été amputée, celle de l'imagination et de la poésie vitale et nourricière, d'un amour partagé.
Entre rêve et réalité le signe d'égalité s'installe souvent surtout quand l'opposition veut à tout prix l'enlever.
Le temps et l'espace participent au tissage des événements, épars au début, se serrant au fur et à mesure que les pages tournent, la déroute est forte, le fantastique est présent tout naturellement, mais que superficiellement.
Jeu de dédoublement et superposition de « je », un autre et soi-même, miroir de soi-même par l'autre.
La mémoire est en quête de ses souvenirs, traces, empreintes, marques sillons et rêves, tout est cycles, répétitions, retours, détours, dans la coquille mystérieuse de l'escargot. La trace fantomatique, invisible, celle qui nous échappe et qui se dit à travers nous, nous demandant sans fin d'aller la chercher.
À la fin, l ‘émotion qui « manquait » arrive à flots et m'inonde, le canevas rempli a son poids d'histoires mais il n'est pas fini, le cul-de-lampe n'est pas mis, l'histoire continue et se répète, chaque fois différente, jusqu'à l'infini, à la recherche de la petite lumière.


p.s. j'ai participé en fantôme à la lecture commune qui m'a été proposée par Sandrine (HundredDreams) et pour laquelle je la remercie vivement.
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Un émerveillement. Je n'ai pu lâcher ce livre qu'une fois la dernière page fermée. le monde de l'adolescence les rencontres inattendues une petite dose de fantastique des références très soignés des personnages hors normes en même temps très humains en même temps très mystérieux comme on le decouvre en déroulant ces 600 pages de ce monument de littérature signé Murakami. 600 pages où se déroulent deux histoires parallèles de l'adolescent et du vieillard, un roman sur le passage à l'âge adulte, le passé et le présent, les souvenirs les regrets et la quête d'un but hors normes.
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Voilà, c'est fait ! Murakamienne convertie !
Plonger dans le bain nippon d'Haruki, c'est courir un risque d'addiction terrible !
Entre kafka, un jeune fugueur de 15 ans confronté au complexe d'Oedipe, Oshima, son hermaphrodite protectrice, Melle Saéki, la pseudo-mère et Sakura la pseudo grande soeur, entre Nakata, le vieux monsieur un peu débile qui parle aux chats et aux pierres, mentor d' Hoshino, conducteur de poids lourd qui épouse ses délires, entre johnnie walken tueur de chats et colonel Sanders qui surgit comme un diable de sa boîte pour régler le moindre problème alors qu'il pleut des sardines, des maquereaux et des sangsues à tire-larigot……
Je reconnais qu'il y a de quoi se poser des questions sur la santé mentale de l'auteur…
Car, perdu dans cette forêt imaginaire, forcément on cherche : des symboles, des explications, un sens à l'histoire, une logique, du rationnel, une conclusion qui tienne la route….enfin quoi, on tente de ne pas perdre pied et de rejoindre la terre ferme.
Mais.....se laisser porter par le flux et le reflux, surfer sur la vague d'une histoire aussi triste et cruelle que jubilatoire et cocasse, flotter entre rêve et réalité, entre mer et montagne, entre île et continent, traverser le mystère des forêts et ce pont immense, chef d'oeuvre d'Architecture moderne, pour faire le lien entre passé et présent et enfin se laisser doucement échouer sur le rivage où kafka sorti des limbes fixe l'horizon de son destin.
Métaphore d'un monde, métaphore des mondes qui nous habitent, que nous redoutons et que nous fuyons, que nous recherchons et qu'aucune carte ne signale...
Oh quel beau voyage j'ai fait là !!!! Revenir à quinze ans, avec ses doutes et ses folies, ses désirs et ses fantasmes, ses peurs et ses drames intimes, quand on a quatre fois plus, c'est un bain de jouvence à nul autre pareil.
Quelle fraîcheur d'esprit, quelle poésie, quelle imagination et quel humour….
J'en redemande ::)
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Un des rares romans que je viens de relire/ réécouter (d'où cette critique tardive!).
Donc pas de surprise quant aux cinq étoiles décernées!
Mais le plus difficile reste à synthétiser le pourquoi de cet engouement...
En fait la richesse de ce roman (à mon sens) repose sur la multiplicité des "points d'entrée".; le double voyage de Nakata et Kafka, les descriptions de la vie quotidienne qui alternent avec des phases oniriques et/ ou fantastiques, la richesse des personnages bien eu delà des 2 protagonistes principaux, les échanges sur l'écriture, les éléments de philosophie. Argument décisif: l'omni-présence des bibliothèques, qui ne pourra que séduire tous les babéliens/ennes!
Mais en relisant ce texte avant de l poster, je me rend compte que tout ceci reste très "rationalisé" ...mais peine à traduire le plaisir que ma procuré ce livre. Alors je vous propose quelques mots: raffinement (de Mlle Saeki), extravagance (les sangsues...), fantastique, mais aussi trivialité de la vie (les gestes quotidiens si minutieusement décrits) en regard d'élévation (référence aux mythes, à la musique, à la littérature...)

"Tu es assis au bord du monde,
et moi dans un cratère éteint,
Debout dans l'ombre de la porte,
il y a des mots qui ont perdu leurs lettres"

En résumé: à lire en prenant le temps de savourer lentement les 630 pages, dont pas une n'est en trop!
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