Le livre s'ouvre sur un homme qui arrive en Allemagne par avion & qui se met à pleurer en entendant 'Norwegian Wood' à la radio. Il rassure l'hôtesse de l'air en lui disant qu'il se sent juste un peu seul, c'est tout, puis s'adresse au lecteur pour raconter toutes les choses qui lui sont arrivées quand il avait dix-neuf ans. On se doute qu'il y aura des filles & de l'amour & de la musique, on se doute que ce sera triste -- & moi parce que c'est Murakami je pensais qu'il y aurait aussi une coupelle d'animaux domestiques qui parlent ou, je sais pas, des voyages répétés dans une dimension parallèle, mais non, rien de ça ici. Juste une coming-of-age story parfois douloureuse, parfois extraordinairement douce. Ça baigne dans la plus jolie des nostalgies & ça se lit tout seul.
Choses que j'ai aimées dans ce livre : l'impression que le personnage principal passe son temps à boire tranquillement du cognac dans sa chambre, un livre devant lui, les Beatles dans les oreilles ; la description systématique des plats & de la nourriture (...c'est fou comme ce livre m'aura donné FAIM) ; le mélange de dépaysement (tous les noms de tous les quartiers de Tokyo que je connais absolument pas) & de familiarité (touuutes les chansons populaires de la fin des années '60, tous les romans de Fitzgerald & Salinger &
Faulkner) que le livre entretient.
Mais ce que j'ai le plus aimé, je pense, c'est que c'est un roman où le récit est centré sur les conversations que les personnages ont ensemble & les bouts de leur histoire qu'ils choisissent de se raconter. & l'impression, finalement, que le livre au complet est un peu une conversation entre le personnage principal & le lecteur, une longue confidence qu'il nous ferait parce qu'il nous aime, & qu'il nous fait confiance, & qu'il a quelque chose à nous raconter.