AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,1

sur 1222 notes
Je ne sais comment qualifier cette première expérience de lecture avec Haruki Murakami... J'en suis sortie assez désorientée et pour le moins dubitative quant à l'enthousiasme professé par ma soeur au téléphone il y a quelques jours...
Un portraitiste quitte sa femme, Yuzu, sur l'injonction de celle-ci : elle ne l'aime plus. Emportant quelques affaires, il part sur la route, sans destination précise. Un confrère d'études lui prête la maison désertée de son père, célèbre peintre nihonga. Il y séjourne, seul, recevant parfois quelques conquêtes féminines jusqu'à ce qu'une visite impromptue de son voisin, l'énigmatique Wataru Menshiki, change sa vision des choses...
L'histoire en elle-même est intéressante, mais je n'en ai pas aimé la narration ni le personnage principal. J'en suis restée distanciée tout du long, m'exaspérant par moment sur les répétitions incessantes dans le récit. J'ai trouvé l'écriture automatique, sans âme, s'attachant à décrire dans les moindres petits détails la vie quotidienne, sans pour autant approfondir les personnes qui l'animent. Bref, je suis déçue et un peu sonnée de n'avoir pas apprécié... J'aurais peut-être dû entrer dans l'univers de cet écrivain hautement récompensé avec un autre de ses nombreux ouvrages... Chose certaine, je ne continuerai pas avec le Livre 2 du Meurtre du Commandeur.
Commenter  J’apprécie          116
J'ai été happée
Par cette peinture,
Par cette fosse (bizarrement moi, grande claustro, ces passages ou il parle de la fosse m'apaisaient)
Par les personnages énigmatiques.
Par l'idée que le commandeur est une idée. Juste une idée.... réelle....
Pas de souci pour moi avec les répétitions de sa vie, c'est même peut-être ce phénomène répétitif qui nous entraîne loin, très loin dans ce conte fantastique.
Comme pour certains livres je vais laisser passer quelques jours car je suis toujours dans cette fosse, dans ces idées et métaphores.
Commenter  J’apprécie          110
Le livre s'ouvre sur une scène étrange : le narrateur, peintre japonais spécialisé par nécessité dans le portrait, tente de reproduire l'homme qui se tient devant lui. Sauf que cet homme n'a pas de visage !


Plongée dans la vie d'un artiste nippon, jeune encore, qui s'est retiré dans une maison parmi les forêts et les montagnes, maison du célèbre peintre de nihonga (peinture traditionnelle japonaise) Tomahito Amada. Il vit seul dans le silence de la nature, sans plus travailler du tout, fatigué des portraits de commande et sachant que sa peinture, abstraite, ne se vend pas. Il donne quelques cours pur survivre quand son agent lui transmet la proposition somptuaire d'un voisin : pour une véritable fortune, faire son portrait mais en le faisant poser devant lui, en écoutant l'opéra, en bavardant. Lui qui jamais n'a fait poser aucun modèle, restituant les traits et la personnalité de ses clients au travers de conversations. L' inconnu s'adresse à lui via son agent, il habite tout près dans une énigmatique villa d'architecte toute blanche aux baies toujours illuminées. Menshiki, c'est son nom (de Men, échapper, shiki, couleur : l'homme sur qui a couleur ne prend pas?)

Qui est cet homme étrange encore jeune mais aux cheveux d'un blanc de neige ? le peintre essaie mais en vain de restituer ses traits, comme s'il ne parvenait pas à capter son sujet. Jusqu'au jour où, miraculeusement, le portrait est fini, fini, sans qu'il ait rajouté une touche de peinture ! Et Menshiki l'emporte, bien que la peinture ne soit pas sèche.

Et des phénomènes étranges se produisent : au fond d'un grenier jamais exploré, habité par un grand hibou, il découvre une toile, « Le meurtre du Commandeur », terrifiante de vie et de violence, peinte par le Maître Amada, sur le thème de Don Giovanni. Pourquoi est-elle cachée là ? Qui est ce cinquième personnage qui passe la tête par une trappe percée dans le sol et regarde le meurtrier couvert de sang, Don Juan, le Commandeur assassiné, le serviteur Léporello et la jeune fille outragée, fille du Commandeur ?

Puis une clochette au son étrange retentit, étouffée, derrière de lourdes pierres posées là par qui ? Quand ? Pourquoi ? Les insectes se taisent lorsque le peintre s'éveille en pleine nuit au son de l 'instrument. Il faudra des engins de chantier pour découvrir le lieu, une fosse où - peut-être - aurait séjourné un bonze momifié de son vivant pour accéder à l'Éveil.

Et soudain le fantastique prend le dessus : une « Idée », vêtue de blanc comme le Commandeur, petit vieillard de soixante centimètres se pose derrière le narrateur, l'écoute et l'observe - y compris lors de ses ébats amoureux -, lui parle secrètement en un style inénarrable. Il se fait inviter au dîner du Commandeur, sorte de Giminy que seul le narrateur peut voir et entendre.

Enfin la vie réelle reprend ses droits : Menshiki veut un portrait de sa fille supposée, Marié (Ma-li- é) Akikawa, dont la mère est morte peu après son mariage, elle qui a délibérément couché avec Menshiki pour avoir un enfant de lui. de façon un peu malsaine, il veut observer les séances de pose, passer comme par hasard lors de l'une d'elle, voir enfin sa « fille ». de son côté, le narrateur est fasciné par la jeune fille qui lui rappelle sa jeune soeur, Komi, morte à douze ans de maladie, avec laquelle il entretenait une relation très forte. « « Leurs deux âmes, je ne pouvais déjà plus les démêler. », dit-il.

Le passé sans cesse ressurgit, sur fond de musiques de jazz ou de concerto de Schubert, les mots suscitent les images d'antan, les rêves du narrateur, les décors, la montagne, les maisons, les voitures, les meubles, les lumières, les fenêtres, les mets servis, tout est prétexte à illustration. D'un pinceau élégant, savant et précis, le narrateur - auteur dessine pour nous d'innombrables croquis et esquisses, détaille les nuances picturales et fait jaillir les reliefs. le prosaïque et le sublime se rejoignent.

Nous sommes dans un cabinet de peintures japonaises, un peu ivres de traits et de couleurs, nous sommes dans un tourbillon de mots, un peu étourdis de rythme et de sonorités. Et quand la philosophie, la méditation bouddhique et l'envolée fantastique prennent le dessus, nous sommes séduits, conquis, bousculés et caressés à la fois. Viennent alors les images érotiques, douces et frémissantes, et nous sommes pris par le mélange de sensations simultanées.

Il me reste une interrogation sur ce que le narrateur appelle l'Idée, ce vieillard échappé d'un tableau et qui murmure à notre oreille. Que représente-t-elle ? Peut-être ce que nous avons perdu, une forme d'innocence ? Ou bien le rêve ? Qu'avons-nous perdu de précieux et qui revient nous hanter ? La liaison passé-présent ne cesse de nous interroger.

Que dire, sinon que ce roman réunit tout ce que j'aime ? La réflexion sur la création artistique, la philosophie et le bouddhisme zen, le fantastique et la poésie des mots et des images, la bande-son idéale, l'évocation de paysages montagneux sublimes, l'indiscutable liaison temporelle et générationnelle entre les êtres.
Commenter  J’apprécie          117
Quelle bonne Idée il a eue Haruki Murakami de partager son univers fantasmagorique et onirique avec nous, lui qui sait distiller, dans la trame des banalités quotidiennes, et par petites touches, le mystère, le secret, le suspens, l'humour, assaisonnés d'un gros soupçon de références musicales, picturales, historiques, juste de quoi titiller notre curiosité et nous entraîner vers les pages suivantes !
Oh bien sûr, ce n'est pas de la littérature au sens de la prise de tête et certains passages peuvent sembler inutiles, voire ennuyeux...c'est qu'il prend son temps, Haruki, de concocter une sauce tomate en buvant un whisky, d'écouter Schubert en regardant tomber la pluie, de revenir encore et encore sur ses pas, chemin d'amour, chemin d'enfance, qu'il arpente au son d'une clochette cristalline sortie d'on ne sait où et qui résonne la nuit sous les frondaisons d'une forêt japonaise.....et de s'inventer une Idée qui parle...
C'est doux, marrant, intrigant, jamais effrayant
Et c'est tout un art littéraire que de nous associer à son intimité, à ses désirs, à ses craintes, à ses doutes et à ses regrets...sans langue de bois.
Je ne sais pas pourquoi j'ai pensé tout à la fois au film « Ring », au monde de David Lynch et à un Houellebecq plus raffiné, version nippone....
Et vous savez quoi ? j'ai hâte de découvrir le tome 2 !
Commenter  J’apprécie          110
Ce premier tome fut ma première expérience avec le célèbre auteur.
Ce qui m'a plus dans cet ouvrage, c'est l'atmosphère si particulier qui en émane. Nous faisons ici face à un savoureux cocktail de solitude, de sérénité, le tout avec une légère note de mystère.
En tant que solitaire, nombreuses furent les fois où je me mis à envier la situation du narrateur, installé sur la terrasse de cette maison isolée, , un verre de whisky à la main, observant la majestueuse demeure du non moins majestueux Menshiki, dans un silence paisible.

Tout au long de l'ouvrage, de nombreuses mystères et situations énigmatiques viennent se greffer dans le paysage général, préparant parfaitement le terrain pour le second tome.

Au final, ce bouquin réussit parfaitement son rôle de premier tome. Il plante le décor, nous imprègne de son univers, nous fait découvrir des personnages hauts en couleurs et ô combien intriguant, si bien qu'une fois le livre refermé, nous n'avons pas d'autres choix que de nous précipiter sur le second tome.
Commenter  J’apprécie          113
Un livre que j'avais hâte de lire !
Un jour, la femme du narrateur lui annonce qu'elle veut divorcer. Suite à cette annonce, il décide de partir en voiture, errant sur les routes. Il reprend ensuite contact avec un ami, Masahiko Amada, qui lui propose de s'installer provisoirement dans la maison de son père, le peintre Tomohiko Amada, atteint de démence sénile. C'est l'occasion parfaite, alors il va sauter sur cette opportunité. Il va profiter de cette retraite pour réfléchir à son métier : c'est un peintre, spécialisé dans les portraits, et ce qui ne lui convient plus depuis longtemps. Il aimerait peindre des oeuvres personnelles, mais se trouve en panne d'inspiration... Il va pourtant accepter de retravailler en tant que portraitiste pour l'un de ses voisins, Wataru Menshiki, un riche homme d'affaires qui lui propose une énorme somme d'argent pour ce travail. le temps passant, il va être de plus en plus intrigué par ce voisin, et le peindre peut être l'occasion d'apprendre à le connaître davantage.
Outre ce nouveau travail, ses réflexions sur sa vie en tant que peintre et sur son mariage finissant, le narrateur va s'investir dans une toile mystérieuse trouvée dans le grenier. Cachée, cette peinture intitulée le Meurtre du Commandeur a été peinte par Tomohiko Amada mais n'a jamais été révélée au public, alors qu'elle vaut probablement une fortune... Pourquoi a-t-elle été ainsi dissimulée ? Son thème est très différent des précédentes toiles peintes par Tomohiko Amada, est-ce la raison ? C'est une oeuvre très violente, qui dépeint le meurtre d'un vieillard et sans doute inspirée de Don Giovanni, de Mozart. le Commandeur va bientôt faire partie intégrante de la vie du narrateur, et révèle un certains nombres de surprises et de rebondissements !
Haruki Murakami est un auteur que j'apprécie énormément, et même si je n'ai pas lu toutes ses oeuvres, c'est un romancier qui se démarque énormément, et dont le succès n'est pas du tout usurpé ! Parmi ses romans, je conseille tout particulièrement 1Q84, La Ballade de l'impossible et Kafka sur le rivage, qui m'ont vraiment marqué. Et maintenant, on peut rajouter à ces titres le meurtre du commandeur. Même si je n'ai lu que le premier tome, je suis conquise, et je dois me retenir très fort pour ne pas me jeter immédiatement sur la suite ! Il faut bien faire monter un peu le plaisir, qui sait lorsqu'il ressortira un nouveau roman ?

(Voir mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
Commenter  J’apprécie          110
De manière générale, j'aime le travail de Murakami qui nous plonge généralement dans un réalisme magique voire un réalisme métaphysique. J'ai d'ailleurs énormément aimé Kafka sur le rivage ainsi que la trilogie 1Q84. Forcément, je m'attendais à être enchanté par le Meurtre du commandeur et je dois dire que je suis sorti de cette longue lecture en étant assez mitigé. Longue lecture, oui. Pourtant, je reconnais qu'il y a des éléments que j'aime retrouver dans un livre comme par exemple le fait qu'il y ait peu de personnages, que le personnage principal n'a pas de grands buts dans la vie et que nous nous retrouvons, une fois de plus, dans un paysage isolé. Malgré tout cela, la sauce à eu du mal à prendre.

C'est très long. On sent bien que Murakami a littéralement planté le décors dans le premier tome, et c'est si bien planté que l'on peu facilement le retranscrire sur une carte pour de vrai, mais malheureusement, c'est soporifique. Soporifique est l'adjectif qui, pour moi, illustre le premier tome du Meurtre du Commandeur. Les personnages sont soporifiques au plus au point qu'il m'est même arrivé de tomber plusieurs fois de sommeil pendant la lecture de cet ouvrage. C'est dire à quel point la lecture a été longue, Pourtant, je dois reconnaître qu'il y a du potentiel parce que l'on sent la touche magique de la plume de l'auteur, elle est là, mais ici, le trop à tué le trop en plus d'avoir tué le commandeur.

Les choses sont posées de manière réfléchie comme si on construisait une tour avec des morceaux de bois dans un équilibre parfait, un élément arrive quand un autre s'en va, mais cela ne suffit pas. C'est une lecture qui se fait passivement et on se demande quand le quelque chose va se passer. Mais c'est aussi la manière (une des marques) de l'auteur de nous prendre par la main comme si nous étions Alice aux pays des merveilles, mais ici, je n'ai pas voulu m'aventurer. Je suis resté devant la porte.

J'ai eu des échos que le second livre serait différent et beaucoup plus actif. Je vais donc attendre la fin de la lecture du livre 2 afin de pouvoir y apposer une notation globale de l'histoire en générale.
Commenter  J’apprécie          100
Ce fut mon premier Murakami et il m'aura bien scotchée ! Il faut dire qu'il s'y entend l'ami Haruki pour vous rendre accro.
Un prologue magistral, original où un homme sans visage vient lancer une mission quasi impossible à réussir. Trente-deux chapitres courts (soixante-quatre en tout avec le volume 2) qui se terminent tous par du suspense. Chaque nouveau chapitre commence par un récapitulatif discret de ce qui précède, un peu comme dans Fantômas ou autre roman-feuilleton. Mais l'auteur y glisse de légères variations et de l'humour. le narrateur est un gars ordinaire, incolore, solitaire et paumé, comme c'est presque toujours le cas chez Murakami. Il est marié et sans enfant. Et un jour sa femme le quitte. Il erre alors en voiture quelque temps à travers le nord du Honshu et le Hokkaïdo, Puis il accepte de se retirer dans la montagne près de Tôkyô à l'invitation de son meilleur ami . Celui-ci a hérité de la villa d'un vieux peintre hospitalisé. le narrateur en assurera le gardiennage. Là-bas il fera la connaissance d'un riche voisin bien mystérieux et de sa petite fille étrange. Il lui arrivera des aventures tantôt réalistes, tantôt bizarres, farfelues ou terrifiantes. Est-on dans sa conscience ? Son inconscient ? Entre deux mondes ? En tout cas j'ai plongé avec délectation dans ce récit initiatique étrange, magique et envoûtant.
Commenter  J’apprécie          100
Haruki Murakami est le plus grand écrivain japonais de son temps, un écrivain connu de tous, son nouveau roman le Meurtre du Commandeur était donc très attendu !

Après avoir lu Kafka sur le rivage, 1Q84 ou encore Écoute le chant du vent; je suis très heureuse de retrouver la plume de cet auteur. Je ne lis pas énormément de littérature asiatique, je dois encore agrandir ma culture générale en la matière mais chaque lecture en compagnie d'Haruki Murakami est un beau voyage.

Le Meurtre du Commandeur est un livre unique, original et qui possède un souffle onirique sublime. L'écriture de ce romancier est absolument magnifique et ce d'autant plus que la traduction d'Hélène Morita met en lumière toutes les nuances et toute la beauté du style Murakami.

En entrant dans ce roman, le lecteur va complètement oublier tout ce qui l'entoure, il va plonger au coeur d'une histoire fascinante, étrange. C'est comme un rêve éveillé, une fiction éblouissante qui ne peut que nous surprendre.

Ce roman met en exergue la thématique de la création artistique. "Une idée apparaît" et "la métaphore se déplace". Comment une idée prend forme, comment elle se nourrit de son créateur pour prendre vie sous sa plume, son pinceau ou autre.

En quête de réponses, en perpétuel questionnement existentiel, au coeur de la solitude, le protagoniste principal est un être perdu, un artiste en panne d'inspiration. Haruki Murakami possède le don de nous conter une histoire entre la fiction et la vérité, entre le rêve et la réalité, une histoire que seul lui peut nous raconter.

En définitive, le Meurtre du Commandeur est un des meilleurs romans de cet auteur. Que vous soyez ou non un connaisseur de son oeuvre, vous adorerez ce livre !

Lien : https://leatouchbook.blogspo..
Commenter  J’apprécie          100
Inconditionnel de Murakami depuis des années, j'ai été emporté par ce nouveau roman. Un peintre en panne d'inspiration, quitté par sa femme, est le fil rouge de cette histoire, la ligne musicale de cette improvisation de jazz. Autour de cette ligne musicale se greffent plusieurs histoires dans des espaces temps différents, plusieurs personnages réels ou rêvés porteurs d'émotions profondes de toutes sortes. Et tous ces personnages, ces univers qui se croisent, Murakami nous entrainant une nouvelle fois dans son sillage, dans des réflexions sur la création, sur la vie. Un grand cru à déguster avec des pauses pour laisser dégager tous les arômes , toutes les saveurs de ce tome 1. Alors plongez et laissez-vous envouter par le talent de cet immense conteur.
Commenter  J’apprécie          100





Lecteurs (2871) Voir plus




{* *}