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3,37

sur 317 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec une collègue de boulot, nous nous lançons en quelque sorte un challenge : lire le plus d'ouvrages possibles d'Haruki Murakami. Pas de compétition car lorsque l'une a terminé de lire un livre que l'autre n'a pas lu, elle lui prête ou lui conseille et inversement. Bref, ces petits échangent animent ma vie au travail et la rendent plus agréable. C'est donc cette amie qui, vendredi, m'a amené cet ouvrage en me disant que je l'aurai très vite terminé et comme elle avait raison, je l'ai malheureusement à mon goût trop vite terminé !

Ici, le lecteur plonge de nouveau dans l'univers semi fantastique semi improbable de l'auteur : qui pourrait en effet imaginer que deux individus aient tellement faim qu'ils seraient prêts à dévaliser une boulangerie et à assassiner son propriétaire ? Non, je n'ai pas choisi le bon exemple car cela malheureusement envisageable mais ce qui l'est moins, c'est que le boulanger propose à nos deux jeunes gens de manger tout le pain qu'ils désirent à la seule condition qu'ils écoutent les oeuvres de Wagner avec lui, avouez que là, en revanche, on passe carrément dans l'absurde et c'est cela qui est génial avec Murakami ! Maintenant, imaginez que l'un des deux hommes, affamés de pain, se retrouve poursuivi par cette malédiction (celle de ne pas avoir pu accomplir un braquage sans menaces et autres choses dans ce genre) bien des années plus tard. Aussi, lorsque cette faim dévorante le reprend de nouveau alors qu'il est dorénavant marié, il avoue à sa moitié son attaque manquée de la boulangerie? Son épouse, qui a aussi faim que lui, lui propose alors de mettre fin à cette malédiction !

Un ouvrage qui nous entraîne dans les quartiers de Tokyo à la découverte d'une boulangerie susceptible d'être ouverte à 2 heures du matin , magnifiquement illustré par Kat Menschik et qui nous plonge dans un autre univers ! A découvrir ! Attention, comme je le répète souvent, avec les écrits de Haruki Murakami, soit on adhère et on se laisse envoûter soit c'est totalement l'effet inverse qui se produit mais pour ceux qui ne le connaîtraient (pas) encore, je ne peux que vous le recommander ! Inutile de vous dire que je me classe donc dans la première catégorie de lecteurs, aussi, ne suis-je pas forcément très objective. A vous de voir !
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Les deux héros ont faim, très faim, mais rien à manger, ni dans le placard ni dans le réfrigérateur, ou si peu. Alors ils décident d'attaquer le boulanger. Les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu, et même s'ils se rassasient sans drame, l'événement reste marqué par une sorte de malédiction. C'est la fin de la première nouvelle.
Dans la seconde, des années plus tard, le même point de départ (la faim) ravive le souvenir de cette malédiction, dont ils ont l'impression de ne pouvoir s'affranchir qu'en réitérant l'attaque de la boulangerie. Mais la nuit est avancée… alors ils se rabattent sur un McDonald's.
Cette virée nocturne improbable se pare d'atours oppressants et fantastiques, comme seul est capable de les mettre en scène Haruki Murakami.
Le recueil est élégamment illustré en vert et bronze par Kat Menschik, illustratrice de « Sommeil ».
Comme à chacun de mes rendez-vous avec l'auteur, je ressors totalement envoûtée par cette écriture tellement poétique.
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Comme une évidence
sur le présentoir
tout frêle tombé du nid
un Haruki Murakami
je le recueille, deux nouvelles
avant qu'à tire d'ailes
ne passe le printemps

Entre bonze
et vieil or
une main
un geste
le futur pain

A couper le souffle ces illustrations de Kat Menshik. Ces mains qui pétrissent sur une partition, ... Les attaques de la boulangerie. Duos tout en interprétation, poésie fantasque. Je n'ai pas (petit-)déjeuné pour mieux communier^^, ressentir un tout petit tiraillement bien loin de "Cet étrange sentiment de manque – la sensation que le vide existait réellement – ressemblait à la peur paralysante que l'on peut ressentir en se penchant du sommet d'une haute tour." Etrange au point de modifier votre représentation du monde, de brouiller votre logique, de basculer dans des comportements absurdes. Aussi dès l'avoir dévoré, me suis-je précipité au restaurant. ;-)

Etrange cette tortue
se laissant bercer
au-dessus d'un volcan
fascinante beauté

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
ps

le pain
la Faim

un couteau
derrière son dos
... !!! ???
Wagner

10 ANS

second duo
pas niaise
Bonnie Parker

un Mc Do
cagoules
et revolver
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Bonnie et Clyde, façon Monty Python, attaquent un Mac Do. !??! Et oui !
Ces nouvelles sont amusantes en pointant des réactions absurdes face à des événements illogiques.

Camus a écrit "Ce monde en lui-même n'est pas raisonnable, c'est tout ce qu'on peut en dire. Mais ce qui est absurde, c'est la confrontation de cet irrationnel et de ce désir éperdu de clarté dont l'appel résonne au plus profond de l'homme."
J'étais contente de trouver cette phrase de Camus, car je n'aurais jamais pu vous faire partager mon ressenti sans cela, de manière aussi exacte.

J'aime l'écriture de Murakami, autant pour ses réflexions profondes et drôles, que pour sa poésie :
« Une fois seul, je me penchai par-dessus le bord de mon bateau et observai à nouveau le fond de la mer. Je ne voyais plus le volcan. La surface paisible de la mer réfléchissait le bleu du ciel, et les vaguelettes mollement agitées par le vent faisaient un doux clapotis contre le bord extérieur de l'embarcation, comme les manches d'un pyjama de soie. Je m'allongeai sur le fond du bateau, fermai les yeux et attendis que la marée montante m'emporte vers ma destination. »

J'ajoute que les illustrations de Kat Menschik sont splendides et parfaitement en accord avec le texte et la poésie de l'auteur.
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Encore un livre de Haruki Murakami que j'ai bien apprécié.
C'est toujours aussi déjanté. Il ne faut pas que j'en dévoile trop. le deal lors de la 1ère attaque de la boulangerie est surprenant. Quant à la seconde attaque, elle est improbable. Difficile de deviner ce qui sera demandé au narrateur par sa femme pour déjouer le maléfice ou la malédiction qu'elle ressent...
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Je suis tombée tout à fait par hasard sur ce livre. Sans sa sublime couverture, mon regard n'aurait même pas dévié vers cet ouvrage minuscule.

Il s'agit de deux nouvelles d'Haruki Murakami, dont je n'ai lu jusqu'à présent que L'incolore Tsukuru Tazaki. J'ai retrouvé cette sensation d'absurdité confuse, d'onirisme fantastique, d'oppression inexplicable qui m'avait surprise d'abord, et que j'avais tant aimé.

Dans la 1ère nouvelle, qui est assez courte, le narrateur nous explique comment lui-même et son camarade en sont venus à attaquer une boulangerie pour se nourrir. Et comment s'est déroulée cette attaque (c'est tout simplement kafkaïen).

Dans la seconde, la perplexité du lecteur est encore plus forte. Rendez-vous compte : le narrateur (toujours le même) et son épouse se retrouvent en pleine nuit devant un frigo vide, en proie à une faim dévorante. L'occasion pour celui-ci de raconter à sa nouvelle compagne ses déboires d'autrefois. Ni une ni deux, les voilà tous les deux à la recherche d'une boulangerie ouverte en pleine nuit afin de terminer ce qui ne l'a pas été et ainsi conjurer le mauvais sort (normalement, si tout se passe bien, j'ai dû vous perdre un peu, ce qui est tout à fait normal étant donné que le récit est lui-même très farfelu et que je n'ai pas souhaité spoiler la 1ère nouvelle).

Les deux récits se complètent parfaitement et forment un tout qui méritait amplement une édition spécifique. Bien que se suivant chronologiquement, ces nouvelles peuvent se lire comme le reflet l'une de l'autre étant donné leur schéma narratif identique (à l'image d'un conte).

Quant aux illustrations de l'artiste allemande Kat Menschik (entièrement en vert feuille, or brillant et touches de blanc), elles subliment tout simplement le texte et réussissent à en donner une image hors du temps et de l'espace, en mélangeant ce qui relève du rêve et ce qui relève de la réalité.
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Absurde! Poétique, étrange...cruel.
Voilà en résumé ce que j'ai retenu de cette lecture.
L'ouvrage est somptueusement illustré, un petit bijou.
Les deux nouvelles se suivent avec un fil conducteur: la faim.
Deux copains se lancent dans l'attaque d'une boulangerie, tenaillés par la faim.
Dix ans plus tard, l'un des deux, marié, raconte l'anecdote à son épouse qui l'entraîne dans l'attaque d'un fast food, pour la même raison.
C'est du pur Murakami. Aime qui peut.
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Deux attaques croustillantes
Ce court recueil, joliment illustré par Kat Menschik dans le style pop art, comprend deux nouvelles plutôt rigolotes.
Dans la première attaque, deux jeunes amis affamés, plein de préjugés, s'attaquent à une boulangerie tenue par un communiste amateur de Wagner. Le casse tourne de manière absurde et cocasse.
Dans la seconde, on retrouve le même narrateur, à présent marié. Une nuit, le couple est pris d'une fringale terrible. Le mari raconte alors à sa femme l' attaque de la boulangerie. La femme pense aussitôt qu'il est victime d'une malédiction. Les voilà partis pour un nouveau casse, façon Bonny and Clyde revu et corrigé par les Monty Python.
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Ce petit fascicule contient deux nouvelles, deux attaques de la boulangerie.
Situation ubuesque, surréalisme, humour et philosophie sont au programme.
Deux amis, tenaillés par une immense faim, s'apprêtent à cambrioler une boulangerie. « Nous avions faim, c'était un fait. Voilà pourquoi nous cherchions à nous adonner au mal. Non pas que la faim nous pousse à commettre le mal. Non. C'était le mal qui s'exprimait à travers la faim et guidait nos pas. Ce n'était pas très clair. Mais c'était quelque chose d'existentiel. » Murakami nous entraîne ainsi vers ces étranges projets criminels mais « les projets criminels sont contrecarrés » ou, ne se passent jamais comme il faudrait. Dans une ambiance surréaliste, le boulanger leur propose un drôle marché : alors d'étranges personnages sortent du passé : Wagner et sa musique, Dostoïevski sa littérature et « ses contrées infernales » le cinéma et « le train sifflera trois fois »… et nos deux compères s'empiffrent tandis que résonnent les airs de Tristan et Isolde. La situation est absurde, les instincts grégaires nous aveuglent mais le boulanger veut rappeler que la nourriture spirituelle est au moins aussi consistante.
Ce livre fait partie de la collection édité sur papier glacé et illustré par Kat Menschik, une édition de qualité.
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Avoir une faim vertigineuse peut mener à tout : des pensées saugrenues et un passage à l'action.
Au Japon, deux comparses font une descente dans une boulangerie pour braquer celle-ci. Sauf que... le boulanger a une exigence totalement farfelue...

2e nouvelle : La deuxième attaque de la boulangerie. Un des deux comparses, désormais marié, vit une nouvelle fringale en pleine nuit avec son épouse. Ils sombrent dans un délire surréaliste. Il lui raconte alors l'épisode de l'attaque de la boulangerie. Elle considère que c'est une malédiction qu'il faut briser par une nouvelle attaque ! La fin est hilarante ! On est ici à Tokyo, pour précision.

Ces deux courtes nouvelles sont écrites sur le mode humour décalé, teintées de science-fiction et me font penser à Bokko Chan.

Une gourmandise à lire et relire !



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