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Je fais grosso modo la même critique de ce second tome que pour le premier : un roman qui est pour moi un essai travesti. Une avalanche de réflexions et de propos, qui tantôt ont su capter mon intérêt, tantôt m'ont totalement échappé. La faute probablement à mon manque de culture et d'intérêt pour la philosophie... Toutefois, je donne une meilleure note à ce tome-ci, car bien qu'il soit plus épais encore, les sujets abordés, nés entre autres choses des relations complexes entre Ulrich et sa soeur ou Clarisse m'ont plus intéressé que les tribulations de l'Action Parallèle (et les personnages gravitant autour). Personnellement, j'ai voulu aller au bout de cet ouvrage, mais je ne le recommande pas à ceux qui n'ont pas d'attrait particulier pour la philosophie et les essais.
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Le tome 2 est inachevé. Ulrich ne vit pas d'histoire d'amour avec Diotime mais sa soeur apparaît et ils ont une relation très ambiguë.
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Ce deuxième tome est plus long que le premier mais beaucoup plus intéressant que le premier. En effet, j'ai fini par me faire au mélange roman/essai et au rythme soutenu des informations que veut nous faire partager l'auteur. Pendant cette lecture, je me suis posée beaucoup de questions sur certaines de ses phrases. Une très belle découverte
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« Il est des siècles qui ne suscitent qu'exceptionnellement, dans l'homme profondément solitaire, l'instant profondément solitaire de la Grâce », écrit Musil, qui en sait quelque chose : durant sa jeunesse, l'écrivain a une “ouverture de conscience ”, éclairement qu'il s'efforcera de décrypter tout au long de sa vie, notamment par le biais de la littérature. À travers ses personnages, il commente en effet cet « état de grâce », en particulier dans ce second tome. Sa particularité est de décrire cet état sans jargon ni artifice, d'utiliser un langage clair, précis, non ésotérique, évitant tout imaginaire religieux, tout symbolisme spirituel, toute coloration mystique. Car cet état, selon lui, est plus communément éprouvé par les êtres qu'on l'imagine : « il semble que l'événement fondamental du ravissement mystique, l'expérience nue, dépouillée de tous les voiles de la foi conceptuelle et traditionnelle comme des vieilles images religieuses, cette expérience qu'il n'est peut-être plus possible de juger exclusivement religieuse, se soit en fait extraordinairement répandue, et qu'elle forme l'âme qui hante notre temps comme un oiseau de nuit égaré en plein jour ». Il va d'ailleurs jusqu'à affirmer que « cet état élevé, auquel l'homme est capable d'accéder, est plus ancien que toute religion ». Son originalité est de décrire « cet état étrange, illimité, incroyable et inoubliable, où » ― comme il le relève admirablement ― « tout est “oui ”» en termes concrets, exprimant sans fard ce qu'il ressent : « [c'est] « spirituel et physique à la fois », écrit-il sobrement. En « cet état miraculeux », « toute pensée, ressentie comme un bonheur, un événement et un cadeau, [cesse] de s'associer aux sentiments d'appropriation, de domination, de conservation et d'observation : dans la tête aussi bien que dans le coeur, le goût de la possession de soi [est] remplacé par un don de soi, un entrelacement de soi et d'autrui, illimités ». En cet « instant d'extrême élévation », « on ne possède plus rien au monde, on ne tient plus rien, on n'est plus tenu par rien. Rien ne peut se produire, dans cet état, qui ne soit en accord avec lui. Un désir d'abandon à cet état est l'unique motif, l'unique forme, l'amoureuse détermination de tout acte et de toute pensée qui se produisent en son sein. Il est quelque chose d'infiniment tranquille et d'infiniment vaste, et tout ce qui se passe en lui accroît sa signification régulièrement, tranquillement grandissante. S'il ne l'accroît pas, c'est le mal, mais le mal ne peut pas se produire, parce qu'à l'instant même le silence et la clarté se déchirent et l'état merveilleux se dissout ». En « cet état particulier d'accroissement de la réceptivité et de la sensibilité qui produit, à la fois, une surabondance et un reflux des impressions », l'«unité de la conscience et des sens » qui en résulte est telle que « l'on retire le sentiment d'être lié à toutes les choses comme dans le fluide miroir d'une étendue d'eau, celui aussi de donner et de recevoir sans que la volonté y soit pour rien ; sentiment merveilleux que le dehors comme le dedans, ayant perdu leurs limites, sont devenus illimités ».
Pour lui, le “sacréˮ est ce qui échappe à toute volonté de possession : « La possession [est] la mort de l'esprit », affirme-t-il en ce sens. « Pour atteindre au rayonnement de l'esprit, il [faut] d'abord être bien persuadé de n'en point avoir ». Ce n'est pas juste une boutade : l'esprit n'étant point de nature créée, on ne peut prétendre se l'approprier. C'est pourquoi, écrit-il majestueusement, « la véritable grandeur est toujours sans fondement ». le Réel est ce qui nous dépasse à chaque seconde. « Ce qui fut une fois ne se retrouvera jamais sous la même forme » : à chaque instant, on est dans une réalité vierge qui, se dérobant à toute prise, nous porte de l'intérieur. C'est dans cet esprit qu'il affirme à plusieurs reprises : « la foi ne doit pas être vieille d'une seule heure.Tout est là ! ».
Celui qui perçoit cette fraîcheur devient immédiatement amoureux. Pas de quelque chose, ni de quelqu'un en particulier : « quand on aime, tout est amour ». « Les sentiments ne supportent pas d'être attachés ». C'est ici « le grand amour » : celui qui, inconditionnel, ne se limitant plus à tel ou tel objet, les embrasse tous d'un seul regard. Car « tout sentiment qui n'est pas illimité est sans valeur ». À la vertu du « grand amour », avait-il commenté dans le premier tome, « on [n'est] plus soumis à aucune des séparations qui caractérisent l'humanité. Une sorte d'intériorité [unit] les êtres et [supprime] l'espace, comme, dans les rêves, deux êtres peuvent se traverser sans se confondre, et cette intimité [transforme] tous leurs rapports. Mais, pour le reste, cet état [n'a] rien de commun avec le rêve. Il [est] clair et [déborde] de claires pensées ; simplement, nulle cause, nul but, nul désir physique n'y [agit] ; toutes choses s'y [éploient] en cercles toujours renouvelés, comme quand un jet d'eau tombe inépuisablement dans une vasque ». En outre, « tous les problèmes et incidents de la vie [prennent] une douceur, une tendresse, une paix incomparables, et en même temps un sens entièrement différent de l'ancien » : en effet, quoi qu'il arrive, « c'est un événement qui [touche] indescriptiblement le coeur. Même pas un événement [d'ailleurs], bien que cela advînt, mais [plutôt] un état ». Car « cet amour [inconditionnel], loin de courir comme un ruisseau vers son but, constitue, comme la mer, un état ». Ainsi, « grâce à ces silencieuses expériences, tout ce qui fait la vie ordinaire [prend] une signification bouleversante, en quelque circonstance que ce fût ».
Du point de vue de la trame romanesque, ce second tome, plus court que le premier, apparaît pourtant moins dense, presque effiloché, comme si l'auteur avait un peu perdu le fil conducteur, ce qui s'illustre d'ailleurs par cette fin qui ne laisse rien entrevoir en débouché, laissant le lecteur sur sa fin. de surcroît, l'action propose comme dans le premier tome une alternance entre chapitres magistralement “éclairés” (au cours desquels on mesure à quel point Musil est un écrivain hors du commun) et des passages conceptuels “à l'allemande” qui rendent la lecture pesante. Mais, quoi qu'il en soit de ces difficultés, il faut accepter l'idée d'emblée, lorsqu'on s'engage dans cette aventure, que cet ouvrage expérimental, non achevé, est tout sauf un roman “classique”.
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Quelle oeuvre, quelle oeuvre ! Et la traduction est acceptable (elle est très difficile car Musil, Mann sont des auteurs qui recourent à toutes les formes les plus sophistiquées permises par la grammaire de l'allemand pour condenser énormément de signification, ce qui donne des phrases longues et tarabiscotées en français, à moins de les couper, ce à quoi rechignent les traducteurs).
Je vais quand même signaler quelques fautes typographiques : en bas de la page 28, te au lieu de et ; en bas de la page 40, il manque un s à condensées. Suis-je mesquin ! A quoi en suis-je réduit dans ma recherche de l'excellence !

Autre chose : Je sais bien qu'il est trop tard pour changer le titre de cette oeuvre, mais il me semble que "L'homme sans qualités" est une mauvaise traduction de la volonté de l'auteur, ingénieur, exprimée par "Eigenschaften". En effet, Eigenschaft est utilisé en chimie pour parler des propriété d'un élément, d'un corps, de ses particularités. Il me semble donc que "L'homme sans propriétés" aurait mieux reflété le titre originel allemand. Certes, le terme "propriétés" en français est ambivalent. Alors peut-être que "particularités" aurait mieux convenu.

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Il y a tout, de tout, beaucoup, et des fulgurances.
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1000 pages plus loin, ouf ! le premier tome faisait plus de 500 pages. le deuxième tome comprend 550 pages rédigés et 500 pages de notes et travaux diverses de l'auteur collectés à sa mort.
Donc 1600 pages plus loin, je pousse un soupir de soulagement. La première partie de ce tome II parle de la mort du père d'Ulrich et des retrouvailles du héros avec sa soeur. Il ne se passe pas grand chose de spécial et ce sont de longs échanges moraux et philosophiques parfois intéressants et souvent ennuyeux.

Lorsque je parcours les notes et ébauches de l'auteur je découvre trois choses : la première est qu'il y a plus d'actions, tant avec Ulrich qu'avec les principaux protagonistes. Que ce soit Clarisse, Leon Fisher ou Diotime... chacun évolue pour le bien ou pour le mal. On sent que l'auteur hésite où placer ces actions.
La deuxième est qu'il a du mal à terminer son livre. Quelle fin lui donner ? Quelle message veut-il nous transmettre ? Il est tellement empêtré dedans qu'on sent que cela tourne en rond.
La troisième est que ce livre est hors du temps, Mis à part une allusion au Parti (avec un P majuscule), et quelques mots sur l'engagement d'Ulrich et de Gerda dans la guerre, nous ne vivons aucun évènement extérieur. Pourtant, si nous partons du principe qu'au début du tome 1, nous étions en 1912, nous devrions en être quelques années plus et en tous cas au-delà de 1914. Ce sont les libertés des auteurs.

Au final, un livre intéressant à avoir lu, mais on souffle de contentement à la fin
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