Généralement, j'aime beaucoup ce que propose
Valentin Musso alors quand Babelio et les éditions du Seuil m'ont proposée de recevoir son nouveau roman, je n'ai pas hésité une seconde.
«
Qu'a jamais j'oublie » retrace l'histoire d'une femme pas comme les autres. Une femme blessée au destin hors du commun.
Le roman s'ouvre sur une scène de baignade, sous le soleil généreux de la Côte d'Azur. Nina Kircher nage dans la piscine, l'esprit ailleurs, elle s'enivre des bruits et des odeurs alentours. Quand elle sort de l'eau, son regard se pose sur un homme. Elle se fige, se tend et reste là incapable de bouger. Au bout d'une vingtaine de minutes, elle voit l'homme se lever, elle le suit et marche comme un automate jusqu'à sa chambre. Elle repart ensuite vers le bungalow de l'homme et le poignarde à mort.
Elle sera arrêtée par la police, hospitalisée puis placée en garde à vue. Durant tout ce temps, elle ne dira pas un mot. Son fils Théo, désemparé, cherche à comprendre le geste de sa mère. de Paris, à la Suisse en passant par le sud de la France, il va fouiller le passé de sa mère et déterrer des secrets inavouables.
Le récit joue sur deux temporalités, les années 60 et le présent. Nous alternons entre l'histoire de Nina et l'avancée de l'enquête par Théo.
Le style est fluide et agréable à lire, les chapitres relativement courts et entraînants et la thématique principale abordée très intéressante. Celle-ci évoque l'existence de multiples foyers suisses ayant été créés dans les années 30-40 pour interner des jeunes filles qui ne correspondaient pas aux codes de la société de l'époque. Des orphelines, des mendiantes, des jeunes femmes enceintes, des filles mères etc… le mieux était de les soustraire à la vraie vie pour les enfermer dans ce genre d'établissement. Leur état était considéré comme « dérangeant ». Ces foyers n'ont été fermés qu'en 1981 !
L'histoire est passionnante, le suspens monte crescendo jusqu'aux dernières pages qui sont surprenantes. Ce fut une très bonne lecture.