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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le dernier roman de Valentin Musso est catalogué en quatrième de couverture par son éditeur, le Seuil (que je remercie de l'envoi de cet ouvrage), comme « thriller psychologique ». Ce qu'il n'est pas vraiment. Valentin Musso s'écarte du roman policier à clés pour proposer une réflexion sur le poids des non-dits dans une famille et des conséquences incalculables que peut avoir le mensonge, même s'il est institué pour les meilleures raisons du monde.

Theo Kircher est complètement abattu lorsqu'il apprend que sa mère Nina vient de poignarder sur un apparent coup de tête dans un hôtel du sud de la France un autre résident, croisé à la piscine. Qu'est ce qui a bien pu la pousser à agir ainsi ? Les faits sont graves, mais malheureusement Nina Kircher refuse de s'expliquer. Theo lui procure un avocat, pessimiste face au mutisme de sa cliente. Pour tenter de comprendre l'acte de sa mère, Théo va interroger ses proches et petit à petit comprendre que le vague sentiment de mal-être qui entoure sa famille depuis le décès prématuré de son père, photographe de grande notoriété, est sans doute du à des secrets enfouis que certains d'entre eux connaissent, et lui pas.

Musso construit une intrigue complexe, à plusieurs niveaux, et y ajoute une présentation quasi-documentaire d'une procédure inhumaine qui avait encore cours en Suisse il y a a quelques décennies. Je n'en dirai pas plus, mais les chapitres que l'auteur y consacre sont d'une dureté très bien rendue en plaçant le lecteur dans la tête de celles qui en ont été victimes. le réalisme des scènes décrites les rend particulièrement pénibles.

Ce détour helvétique occupe une part importante du récit, qui se fait alors vraiment dramatique. Théo ne va avoir de vraies réponses aux questions qu'il se pose sur le passé familial que dans le dernier tiers de l'ouvrage ; chaque avancée entraînant de nouveaux tiraillements familiaux.

De tous les romans de Valentin Musso, celui-ci est de loin celui qui s'éloigne le plus du genre « policier » pour s'attarder sur la psychologie des personnages, le poids des conventions sociales, et sur ces secrets, que nul ne doit chercher à connaître, sous peine de subir dans sa propre vie les conséquences terribles de la vérité.
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Généralement, j'aime beaucoup ce que propose Valentin Musso alors quand Babelio et les éditions du Seuil m'ont proposée de recevoir son nouveau roman, je n'ai pas hésité une seconde.
« Qu'a jamais j'oublie » retrace l'histoire d'une femme pas comme les autres. Une femme blessée au destin hors du commun.
Le roman s'ouvre sur une scène de baignade, sous le soleil généreux de la Côte d'Azur. Nina Kircher nage dans la piscine, l'esprit ailleurs, elle s'enivre des bruits et des odeurs alentours. Quand elle sort de l'eau, son regard se pose sur un homme. Elle se fige, se tend et reste là incapable de bouger. Au bout d'une vingtaine de minutes, elle voit l'homme se lever, elle le suit et marche comme un automate jusqu'à sa chambre. Elle repart ensuite vers le bungalow de l'homme et le poignarde à mort.
Elle sera arrêtée par la police, hospitalisée puis placée en garde à vue. Durant tout ce temps, elle ne dira pas un mot. Son fils Théo, désemparé, cherche à comprendre le geste de sa mère. de Paris, à la Suisse en passant par le sud de la France, il va fouiller le passé de sa mère et déterrer des secrets inavouables.
Le récit joue sur deux temporalités, les années 60 et le présent. Nous alternons entre l'histoire de Nina et l'avancée de l'enquête par Théo.
Le style est fluide et agréable à lire, les chapitres relativement courts et entraînants et la thématique principale abordée très intéressante. Celle-ci évoque l'existence de multiples foyers suisses ayant été créés dans les années 30-40 pour interner des jeunes filles qui ne correspondaient pas aux codes de la société de l'époque. Des orphelines, des mendiantes, des jeunes femmes enceintes, des filles mères etc… le mieux était de les soustraire à la vraie vie pour les enfermer dans ce genre d'établissement. Leur état était considéré comme « dérangeant ». Ces foyers n'ont été fermés qu'en 1981 !
L'histoire est passionnante, le suspens monte crescendo jusqu'aux dernières pages qui sont surprenantes. Ce fut une très bonne lecture.
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Nina Kircher, sexagénaire, veuve d'un très célèbre photographe depuis des années, passe quelques jours dans un hôtel de luxe dans le sud de la France. Elle a toujours été d'une incroyable beauté, mais en y réfléchissant bien était-ce un atout ou une malédiction ? En sortant de la piscine, son regard se pose sur un homme. À partir de ce moment-là, tout est très clair dans sa tête : elle a une mission à accomplir. Elle repère le bungalow de cet homme, passe prendre un couteau dans son propre bungalow et va poignarder cet homme. Pourquoi ? L'histoire commence à ce stade.
Ce sera difficile à déterminer les raisons d'un tel acte car elle s'enferme immédiatement dans le silence. Son fils Théo, n'y comprend rien, mais il va devoir se plonger dans le passé de sa mère dont il ignore quasiment tout. Mère et fils ont toujours été distants. le demi-frère aîné de Théo n'en sait pas plus que lui sur ce qui peut avoir amené Nina à se comporter de cette façon-là. Théo découvrira progressivement quelle a été la jeunesse de sa mère et ira de surprise en surprise sur un long chemin plein de secrets de famille.
Cet homme, victime d'une agression d'une violence inouïe, qui peut-il bien être ? Nina a-t-elle complètement perdu l'entendement ou a-t-elle une solide raison d'avoir commis un tel acte ? Un sombre passé va émerger au fil des chapitres où présent et passé s'entrecroisent. La construction du roman permet au lecteur d'avoir une longueur d'avance sur Théo et de deviner ce qui se profile à l'horizon sans toutefois pouvoir boucler l'enquête avant les dernières pages du roman. On est tenu en haleine jusqu'au bout et l'intensité va crescendo au fil des révélations.
Un très bon roman qui s'appuie sur une terrible réalité historique (en Suisse) dont on a peu entendu parler. J'ai refermé ce livre avec toute l'émotion engendrée par de tels faits.
Je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cette très belle découverte.
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📍 Nina Kircher, se baigne dans la piscine de son hôtel. Elle se laisse envahir par les agréables sensations de son corps qui glisse sous l'eau, un moment hors du temps, des souvenirs qui affluent.... Son corps a vieilli mais elle reste désirable malgré ses 60 ans. Elle sort de la piscine, et soudain, stop ! Arrêt sur image ! Elle vient de voir un homme. de ses pensées à l'acte horrible qu'elle va commettre, pas le temps de s'attarder sur la raison, ... elle sait... juste un acte à accomplir, impérieux, vital...

📍 Son silence contraint son fils Theo à fouiller son passé, un passé dont il se rend compte ne rien savoir... mais s'en est-il vraiment un jour soucié ? Il reprend contact aussi avec son frère dont il s'est éloigné depuis de nombreuses années. Un frère aîné parti vivre chez sa tante à l'âge de 8 ans, peu après le décès de son père. Un frère tourmenté par ses démons....
Mais quelle est donc cette famille qui ne se parle pas, ne se connaît pas ?...
La soeur de son père pourrait-elle lui en dire plus sur sa mère, car elles sont très proches ?....

📍 de Paris à la Suisse, les fantômes vont peu à peu sortir des placards. Ce récit, sur deux temporalités nous ramène aux jeunes années de Nina, à son triste parcours de jeune fille, au mensonge, au silence imposé, à l'espoir brisé et à la culpabilité qui la ronge encore. Comment renouer des liens de confiance quand ils ont été bafoués.... Pourquoi parler aujourd'hui quand on ne nous a pas écouté hier ?

📍 L'auteur distille au compte goutte les découvertes de Théo, alternant les chapitres entre le passé de Nina et les avancées de son enquête. Pourtant, malgré les découvertes, il reste plusieurs zones d'ombre à éclaircir sur une enfance dont il a peu de souvenirs. Qu'est-il donc arrivé à ce frère, peintre de talent qui s'ignore et obsédé par un même modèle sur ses toiles ? Les révélations sont terribles et les secrets se dévoilent. Mais l'auteur, comme à son habitude, réserve une surprise à son lecteur. Et celle là n'est pas sans conséquences sur la propre vie de Théo....

📍 Un excellent roman qui nous éclaire sur les pans sombres de l'histoire d'un pays qui, jusqu'en 1981, a abandonné à leur sort des milliers de personnes, victimes d'une justice arbitraire. J'ai une pensée émue pour ces jeunes filles "oubliées" et les femmes qu'elles sont devenues;
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