AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,95

sur 95 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quelle est charmante cette jeune fille qui nous sourit amicalement sur la couverture du livre où elle nous raconte son odyssée, aidée par une journaliste émérite, Christina Lamb.
Un sourire lumineux éclaire son visage, mais à y bien regarder, on y décèle comme un voile, celui tissé de ses souvenirs douloureux qui ressurgissent à l'évocation de tous les drames qu'elle a enduré, et qui ne s'estompera jamais tout à fait, malgré la résilience qui l'aide et l'aidera à affronter et à dépasser toutes les épreuves endurées, tous les drames qui ont altéré, noirci sa vie jusqu'ici.
C'est Nujeen , la bien nommée puisque ce prénom kurde signifie « nouvelle vie ».
Il y a tout juste un an, le récit commence le 2 septembre 2015, cette adolescente, accompagnée de ses soeurs et d'autres membres de sa famille, prenait la mer, tous entassés sur un canot pneumatique. Elle devenait, une immigrée noyée dans le flot de milliers d'autres immigrants, sauf qu'elle, elle était plus facile à repérer, elle était en fauteuil roulant…
Nujeen devenait une réfugiée telle que définit par la convention du 24 juillet 1951, elle fuyait les persécutions , celles du dirigeant de son pays, le Président Bachar el-Assad , les répressions, les tourments , les supplices commises par le gouvernement , les décapitations et autres barbaries perpétrées par Daesh . Des persécutions que sa famille kurde subissait liées tout à la fois à leur appartenance ethnique, leur pratique religieuse, leur opinions politique, et pour Nujeen et ses soeurs, à leur sexe …
Nous faisons connaissance avec cette adolescente quelques années avant le grand départ, quand elle vivait à Manbij, au nord-ouest de la Syrie, puis la famille s'installe à Alep. Mais la guerre civile progresse, les combats font rage et la famille retourne à Manjib où la vie devient rapidement invivable , au sens le plus fort de ce vocable. Alors, une fois de plus, il faut fuir la guerre et prendre le chemin de l'exil, celui qui conduit en Turquie. Mais la Turquie n'est pas une terre d'accueil idéale surtout quand on est Kurde.

Un des enfants de la famille, Shiar qui vit et travaille (réalisateur de cinéma) en Allemagne va inciter la famille à les rejoindre, dans un premier temps ce sera Nujéen , ses deux soeurs , leurs enfants et des cousins.
Nujeen ne va pas à l'école, sa paralysie qui l'oblige à vivre en fauteuil roulant ne lui permet que des déplacements limités, de plus elle souffre d'asthme.
Alors elle passe son temps devant la télévision, et c'est devant le petit écran qu'elle se cultive, instruction éclectique, alimentée par des feuilletons américains et toutes sortes de documentaires géographiques, historiques…
Au-delà des faits la concernant plus personnellement, ce récit qui n'est à aucun moment larmoyant, mais qui reste poignant, m'a permis de m'instruire à mon tour et de mieux cerner les origines politiques, ethniques… alimentant cette guerre qui ravage la Syrie, une lecture qui permet plus d'empathie et de compréhension envers ces réfugiés syriens.

Je remercie bien sincèrement Babelio, les éditions Harper-Collins pour cette lecture enrichissante et je souhaite, avec beaucoup d'affection, que Nujeen et sa famille trouvent dans leur « nouveau pays » le repos, l'apaisement et le bonheur. Je penserai à elle souvent.
Commenter  J’apprécie          200
Je remercie Babelio et plus particulièrement l'éditeur Harper Collins France de m'avoir permis de découvrir ce magnifique témoignage bien avant sa parution officielle.
Je n'avais jamais entendu parler ou vu un quelconque reportage sur ce terrible et pourtant véridique périple. C'est en déroulant le bandeau de présentation des livres mis en jeu lors de la masse critique, que je l'ai appris et voulu en savoir plus. Comme je m'y suis engagée, voici donc mon appréciation en espérant qu'elle vous donne envie.
Avec l'aide de Christina Lamb, co-auteur de « Moi, Malala », Nujeen Mustafa, 16 ans, nous raconte avec justesse et sincérité comment elle a fui la Syrie pour l'Allemagne, via la Grèce ou encore la Hongrie, pour échapper à un pays déchiré par la guerre.
Dans la première partie couvrant une période de seize ans, nous faisons la connaissance d'une enfant vivant à Manbij, dans le nord de la Syrie, puis à Alep dans une famille aimante, choyée par tous les siens. Pourquoi tant de prévenance à son égard ? Parce que outre le fait qu'elle soit la benjamine de la fratrie, elle est atteinte, suite à une naissance prématurée, d'une paralysie cérébrale appelée dans le jargon médical « Infirmité Motrice Cérébrale ». de ce fait, elle est en fauteuil roulant puisque cet handicap altère fortement les capacités physiques sans aucune incidence sur l'intellect.
Avant de continuer, il m'est nécessaire de vous apporter une précision. A aucun moment dans le livre, il n'est fait allusion à l'I.M.C. mais plutôt à la paralysie cérébrale. Alors, pourquoi j'utilise ce terme ? diriez-vous. Uniquement car je suis moi-même atteinte de cette pathologie et je suis, par la force des choses, experte sur le sujet.
Vous pouvez imaginer ma stupeur quand j'ai compris au fil des pages la nature de son invalidité. Mon ressenti après cette lecture en est encore plus important.
Du fait de sa maladie et des coutumes existantes, notre héroïne n'a jamais eu accès à l'éducation obligatoire. Confinée dans l'appartement familial, elle va apprendre seule l'anglais et enrichir ses connaissances au fil du temps en regardant des soap opéra américains et autres émissions culturelles à la télévision.
Ensuite, elle nous décrit avec objectivité le début du conflit syrien et nous précise que lorsque sa ville est devenue l'épicentre de la lutte féroce entre les différentes factions armées en 2014, elle et ses proches ont été forcés de fuir.
Commence alors pour elle et sa soeur un interminable et dangereux voyage. L'adolescente nous explique comment elle a trouvé le courage, en dépit de ses limites physiques, de s'embarquer dans cette périlleuse odyssée pour plus de sécurité et surtout une vie meilleure.
Elle raconte ce périple de 6000 km sur seize mois vers la liberté comme étant ardu, éprouvant, mais cependant extraordinaire. Elle retrace la difficile traversée de la méditerranée, le passage compliqué des différentes frontières ou encore ses séjours dans les camps de réfugiés. Néanmoins, on comprend que tout n'a pas été négatif puisqu'elle a rencontré une multitude de personnes, a accompli des choses pour la première fois (prendre le train, le bateau, voir la mer, manger dans un fast-food…) et grâce à sa maitrise de l'anglais a servi d'interprète à ses compagnons d'infortune. En dépit de ses énormes souffrances, son optimiste n'a à aucun moment vacillé. Refusant de céder au désespoir ou de se voir comme une victime. Elle a gardé la tête haute en souriant sans cesse.
Arrivée enfin à destination, Nujeen nous fait part de ses premières sensations. de ses joies et déceptions quant à la découverte de l'Allemagne.
Elle évoque le processus d'installation, sa scolarisation, sa socialisation. Son Intégration en quelque sorte. Je n'en dirai pas plus concernant l'histoire. A vous de lire ce poignant témoignage.
J'ai apprécié son humour et ses principes malgré la lourdeur et la tristesse ambiante. J'ai ri de certaines de ses réflexions.
J'ai été charmée par son optimisme et sa douceur et en même temps j'ai eu le coeur brisé quant à sa situation : séparée de ses parents, en route vers l'inconnu et porteuse d'un handicap non négligeable.
Je n'ai pas été surprise par sa grande maturité, sa volonté et son désir de réussir. Je vous confirme que son infirmité, en plus du reste, n'y est pas étrangère.
J'espère que cette fille brillante va inspirer bon nombre d'entre vous par sa persévérance face aux nombreux obstacles et vous émouvoir.
Pour conclure, je dirai que c'est une lecture plaisante et captivante. Un récit qui relate de l'une des plus grandes crises humanitaires.
Etant une personne à mobilité réduite, je mesure davantage ma chance d'être Française, vivant dans un pays libre.
Si je n'avais qu'un seul mot pour décrire cette jeune Syrienne, je dirais : Respect.


Lien : https://www.instagram.com/li..
Commenter  J’apprécie          205
«Nous sommes cernés d'ennemis. C'est pourquoi nous devons rester forts. Au XVIIème siècle, notre grand Shakespeare kurde, Ahmedê Khanî, a écrit que nous sommes «[...] comme une citadelle/Ces turcs, ces Persans les assiègent des quatre côtés à la fois. / Et les deux camps font du peuple kurde / Une cible pour la flèche du destin.» Yaba pense qu'un jour il y aura un Kurdistan, peut-être de mon vivant. « Celui qui a une histoire a un avenir», dit-il toujours.»

Christina Lamb nous parle de Nujeen, une jeune syrienne kurde; elle a fui son pays, l'année dernière, à seize ans et a effectué plus de cinq mille kilomètres utilisant différents moyens de transport, dont son fauteuil roulant. Nujeen est une jeune fille pleine de vie, curieuse et très intelligente, une jeune fille comme tout le monde, qui aspire, tout comme sa famille, tout comme des milliers de Syriens, tout comme des milliers de citoyens d'un état en guerre ... à une vie libre et sereine, hors des bombardements devenus incessants, hors de la peur qui tiraille, et qui souhaite mettre le cap sur le berceau de la démocratie. Christina Lamb donne la parole à Nujeen Mustafa, qui nous raconte son enfance, sa famille, ses caprices, ses joies, ses peines, ses colères, son handicap qui ne lui permet pas de se tenir sur ses jambes, son mode de vie à Alep, détaille ses journées passées dans son appartement à regarder la télévision et notamment, le soap américain Days of Our Lives, qui lui permettra d'apprendre l'anglais et lui sauvera en quelque sorte la vie.

«Pour réussir en tant que migrant, il faut connaître la loi. Il faut être débrouillard. Il faut un smartphone, avoir un compte Facebook et WhatsApp. Il faut de l'argent. Idéalement, il faut connaître quelques mots d'anglais. Et, dans mon cas précis, il faut une soeur pour pousser le fauteuil roulant.» NUJEEN

Mais au-delà de ce récit, de ce périple, de ce bouleversant témoignage, Christina Lamb raconte aussi l'escalade de la violence en Syrie, et pose le contexte historique pour expliquer les événements. Elle dénonce la cupidité des passeurs «Pour une personne normale, le trajet en ferry entre l'ouest de la Turquie et Mytilène, la capitale de Lesbos, coûte 10 euros et dure quatre-vingt dix minutes. La même traversée en tant que réfugiés nous avait demandé douze jours de préparation et s'élevait à 1500 dollars par personne.», montre du doigt la passivité de l'Europe et soulève l'incompréhension face à l'accueil des migrants syriens qui n'auraient pas dû être si compliqué.

Alors que j'entamais ce livre, j'avais compris que cette lecture ne serait pas facile, que l'histoire de Nujeen allait me bouleverser, me choquer, que j'allais prendre une grosse claque, que je me sentirais certainement impuissante et que je ne serais peut-être pas certaine de pouvoir tout lire ...
In fine, j'ai tout lu, ce livre est d'une richesse incroyable; le ton, quasi journalistique, procure malgré tout des émotions, et sur quelques passages, je n'ai pu retenir mes larmes ... un livre fondamental, à mettre entre toutes les mains, assurément, pour que l'humanité porte un regard apaisé et serviable sur la cause des migrants, pour que les peuples persécutés ne soient plus considérés comme des membres surnuméraires de la population mondiale, ou assimilé à «un [simple] raz-de-marée d'être humains», pour que les portes ne se ferment plus, pour que l'entraide existe, pour que la migration cesse d'être illégale, pour qu'elle soit encadrée, discutée avec les populations des pays accueillants ... La cause des réfugiés nous concerne TOUS. Soyons ouverts ! Qui peut se croire à l'abri aujourd'hui ?
"Riez tant que vous respirez et aimez tant que vous vivez."

Nujee, une voix unique et sincère, une voix touchante, souriante, une voix optimiste...qui fait du bien.

Merci Nujee Mustafa, merci Christina Lamb, merci Fabienne Gondrand ... merci pour ce très beau message, cette magnifique leçon de vie, ce témoignage fascinant, merci d'avoir donné un visage aux réfugiés, le Monde en a vraiment besoin aujourd'hui.

«Je peux vous parler de Staline et d'Hitler, mais d'aucune de leurs victimes. Est-ce que ce sera la même chose avec Assad dans cinquante ans ? Sans doute. Les gens sauront tout de lui mais rien des bonnes gens de la Syrie. Nous ne serons que des nombres, Nasrine, Bland, moi et tous les autres, tandis que le tyran entrera dans L Histoire. Cette pensée est effrayante.»

Je remercie Babelio et les éditions Harper Collins pour m'avoir permis de découvrir cette histoire en avant-première.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
Commenter  J’apprécie          132
Je tiens en tout premier remercier Masse Critique et les Editions HarperCollins pour ce magnifique cadeau.
L' histoire de Nujeen remet beaucoup de choses en place et répond à de nombreux questionnements et nous incite à nous interroger sur la nature humaine. de n'importe quel coté que l'on se place "migrant" ou vivant sur une terre d'asile il nous faut avancer dans nos modes de pensées.
Qui sait ce que demain nous réserve ? N'avons pas été nous mème des migrants , ou quelqu'un l'a été dans notre entourage et qui peut dire que nous ne le serrons jamais ?
C'est une histoire vraie qui incite à la tolérance, à la foi en l'être humain. On est révolté aussi choqué des actes de manipulation, bien que nous le sachions déjà, je l'ai ressenti plus intensément.
Nujeen nous rappelle le contexte géopolitique , et l'on peut se demander si la gestion de " la crise des migrants" plus communément appelée ne pourrait être traitée plus à froid avec des réponses et des solutions alternatives qui pourraient peut être éviter des dérives dans un contexte socioéconomique précaire quel que soit le pays receveur. le débat est épineux certes et sujet à controverses. Et je pense qu'il n'y a pas de réponses justes, tout n'est que questionnements.
Bien évidemment je me suis laissée émouvoir pas la vie de cette adolescente. C'est impossible de ne pas l'être! Une jeune fille brillante qui pourrait être un proche et pour qui nous souhaiterions une "vie normale", avec des copines, le lycée... et un surtout un avenir. Parce que Nujeen n'en avait aucun, juste la crainte que un jour elle soit victime d'une bombe!

"Nous sommes simplement des gens qui qui mourrons chaque jour dans l'espoir de nous brosser les dents le matin et d'aller à l'école"

On ne peut que se laisser transporter dans ce périple et être heureux de la belle issue finale. L'optimiste de Nujeen malgré toutes les difficultés est contagieuse et l'on ne peut qu'admirer cette jeune fille et sa famille en particulier sa soeur Nasrine.

"il y a beaucoup de bonnes choses dans cette société et j'aimerais les mélanger à la mienne pour obtenir le cocktail Nujeen"

A lire absolument.
Lien : http://missneferlectures.ekl..
Commenter  J’apprécie          110
Tout simplement passionnant. Cette jeune réfugiée Syrienne (Kurde) nous raconte son périple de Syrie en Allemagne avec une détermination sans failles. Quelle culture pour une adolescente qui n'a pas eu la chance d'aller à l'école. Et quelle résilience. Nujeen nous apprend à découvrir les épreuves interminables des réfugiés jusqu'au Graal, l'arrivée dans le pays d'accueil. J'ai beaucoup apprécié ce livre, c'était à la fois une leçon d'histoire, mais aussi et surtout un plaidoyer pour davantage d'humanité et de tolérance de la part des occidentaux.
Un grand merci aux éditions HarperCollins et Babelio de m'avoir fait découvrir cet auteur.
Commenter  J’apprécie          100
Ce témoignage est tout simplement incroyable. Je viens de le finir et je suis encore toute émue par cette lecture. On connait tous la traversée des réfugiés syriens quittant leur pays en guerre sous le régime Assad, pour l'Europe, dont l'Allemagne et la France. Mais dans cette foule, nous rencontrons Nujeen Mustafa, c'est cette jeune fille sur la couverture, âgée de 16 ans, tellement intelligente, si admirable et attendrissante dans ses réactions, qu'il est impossible de ne pas l'aimer. Elle a été découverte par un journaliste anglais de la chaîne BBC, envoyé sur place pour suivre les migrants ; complètement sous le choc mais surtout admiratif de la voir ainsi, en chaise roulante, qu'il lui pose quelques questions, qui vont par la suite, faire le tour des médias et des réseaux sociaux.

On fait connaissance avec toute sa famille, à Alep. Elle, c'est la dernière de la fratrie, arrivée bien tard avec une malformation au niveau des jambes. Comme elle ne peut pas faire grand chose à cause de son handicap, Nujeen, décortique tous les programmes télé et du coup, fait son école ainsi. D'ailleurs, c'est en regardant une série américaine, qu'elle apprend l'anglais. Une langue qui l'aidera énormément au moment de la fuite. On s'aperçoit très vite, que c'est une jeune fille très intelligente, en soif de connaissances, qui rêve d'aller à l'université pour devenir plus tard, astronaute.
Nujeen est souvent dans l'autodérision, c'est souvent comme ça quand il y a mal-être quelque part. Elle ne s'apitoie pas sur son sort, bien au contraire. Pour moi, cette fille est dotée d'une force, d'un courage et d'une détermination, que moi-même, je ne suis pas certaine d'avoir. Alors quand le président syrien, Bachar el-Assad bien plus dictateur que président, déclenche cette guerre civile, que tout le monde connait à travers les infos, toute la famille décide de partir dans une ville à côté, pour être en sécurité. Hélas, cela empire et la situation devient alarmante quand les maisons s'écroulent sous les bombes, ou les civils tombent comme des mouches ou encore, quand le manque de nourriture se fait sentir. Mais c'est surtout quand les djihadistes prennent le contrôle et imposent leurs règles que là, tout le monde comprend qu'il est temps de partir. Choisir entre vivre ailleurs ou mourir, ici.

C'est dans la deuxième partie et la troisième, que l'on va suivre cette aventure hallucinante, car c'est bien le mot.
Nujeen décide de vivre et part avec sa grande soeur, pour rejoindre leurs frères en Allemagne mais le parcours sera terriblement long, chaotique et périlleux pour arriver à destination. Cette histoire est véritablement une belle claque sur la détermination et l'espoir depuis la Syrie jusqu'en Allemagne qui les accueillera les bras ouverts malgré quelques réticents, bien évidemment.

Un livre que je vous recommande. Gros coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          100
Merci Babelio
Mes mots-chocs :
Découverte de la vie des Kurdes en Syrie et ailleurs, Nujeen ne veut pas être une victime malgré son handicap, ses déracinements d'un lieu à un autre en Syrie, manifestations étudiantes contre le régime d'Assad, la guerre, les djihadistes, et enfin le périple de fuir pour retrouver « maman Merkel » en traversant : Syrie, Turquie, la Grèce, la Macédoine… 5500 Kms, le statut de réfugiée avec tous les aléas

Mon avis :
Une jeune fille handicapée de naissance, sans soins appropriés, se trouve dans une famille kurde qui se serre les coudes, mais retranchée dans sa solitude, la télévision et la lecture sont ses ouvertures sur le monde, le changement d'habitation d'un petit village vers la grande ville d'Alep l'a déstabilise, ensuite les révoltes étudiantes contre le régime d'Assad se transforment en guerre ouverte avec des bombardements et la répression qui disloquent tout le pays et oblige la famille a se retrancher dans son village, mais même là ils sont rattrapés par la guerre et les djihadistes qui avancent considérablement en Syrie commentent des actes de folie. Il faut partir, les parents n'iront pas plus loin que la Turquie, mais quelques membres de la famille et Nujeen et sa soeur Nasrine feront le long chemin qui mène, soi-disant, vers la liberté, mais à quel prix ! Il se terminera en Allemagne.
Le courage de cette jeune fille est incroyable, elle est touchante et tellement attachante que l'on voudrait être son amie.
Commenter  J’apprécie          80
Un réfugié n'est pas un numéro.

Nujeen a seize ans lorsqu'elle fuit la Syrie en guerre. La particularité de celle adolescente est son fauteuil roulant. Elle est handicapée, ce qui ne sera pas un frein à sa traversée.
Dans son roman, témoignage, elle raconte l'arrivée de la guerre en 2012 à Manbiji, petit village Syrien. La terreur des bombardements. Cette tension constante. Puis en 2015 le départ de son périple qui commence vers la Turquie, la Grèce, la Macédoine jusqu'à son arrivé en Allemagne en septembre 2015.
Elle déteste ce mot qui la qualifie : réfugié, dont la consonance ne lui plaît pas et l'idée de n'être qu'un numéro.
Elle y décrit les conditions des réfugiés à travers les pays traversés.
Nujeen est pleine d'espoir et d'optimisme. Malgré son handicap, elle veut être utile dans cette traversée et réussira à l'être. Sa volonté et sa soif de découvrir sont le moteur qui la fait avancer.
Un témoignage sublime à travers lequel elle nous compte la vraie vie des réfugiés, loi des propos tenus par les chaines d'informations télévisée. Une profondeur à travers les yeux d'une jeune fille.
Un exemple magnifique prouvant que la volonté aboutie toujours à son objectif.
Commenter  J’apprécie          70
Je n'avais pas été une grande fan de Malala écrit lui aussi avec l'aide de Christina Lamb mais finalement, je me suis vite rendu compte que Nujeen n'avait rien à voir. L'histoire de Nujeen est bouleversante. le sujet est d'actualité (j'y ai appris beaucoup de choses) et nous montre une fois de plus que nous avons de soucis à nous faire pour notre avenir. Je suis triste mais en même temps très heureuse d'avoir terminé ce livre. J'espère que comme moi, Mujeen ouvrira le regard de beaucoup de monde mais surtout, qu'il les poussera à changer leur façon d'agir face à cet horrible partie de notre histoire. Je crois pouvoir dire que Nujeen est un indispensable.
(Après, gardons à l'esprit que Mujeen reste une personne assez privilégiée car étant dans une famille aisée. Et j'ai aussi eu un peu de mal avec tout ce récit pro-merkel.)
Commenter  J’apprécie          70
Ce récit autobiographique est une perle rare qui a flotté sur les mers, vaincu les démons, et qui dans les mains du lecteur embaume son coeur d'une aura d'un nouveau monde des plus éclairants. Nujenn Mustafa 16 ans, écrit son périple depuis La Syrie sa terre natale jusqu'au point d'arrivée l'Allemagne puis la ville de Cologne. Cette adolescente handicapée a combattu les obstacles avec ténacité. Sa volonté d'arriver au but, unie avec les siens et sa soeur du même voyage, fuyant l'horreur de la guerre et les affres de son pays en déroute est extrordinaire. Cette enfant lumineuse, intelligente, autodidacte est merveilleuse. Elle a parcouru plus de 6000 kilomètres, en fauteuil roulant avec sa soeur, attentionnée pour Nujeen. Son récit est pédagogique et très bien documenté. Aucun pathos, juste cet albatros qui étant ses ailes pour encourager Nujeen. L'écriture fluide est la parole douce et sensible de Nujeen. Fergal Keane en 2015 a porté sur toutes les ondes du monde entier sa rencontre avec Nujeen admiratif de cette enfant de l'espoir et de sa force mentale. de là est né ce livre, grâce à l'écoute de Christina Lamb qui a recueilli les mots de Nujenn. le lien entre le journaliste, et Christina Lamb, prouve la conviction qu'au-delà de l'image du migrant, il y avait Nujeen, un être humain, et l'emblème de la Syrie, et le parcours de tous ces hommes et femmes et enfants pour arriver dans un monde meilleur. Cette jeune fille est une bouée de l'espoir. Une belle personne que nous rêvons tous de rencontrer un jour. Ce récit est une ouverture humaniste. Un cri, une valeur noble, un outil pour tous les peuples. Ce témoignage émouvant donne une claque aux intolérants et forcent leur regard vers le beau et le tout possible, le noble et le vivre-ensemble. Madame Merkel, aux yeux de Nujeen et des humanistes est une grande dame. « Si nous devons commencer à nous excuser d'avoir montré un visage amical dans une situation d'urgence, alors ce n'est plus mon pays. »Cette phrase, parabole d'un pays tolérant, force l'admiration du lecteur qui aurait aimé voir son pays aussi accueillant dès le commencement des troubles syriens. Ce beau livre est un cadeau, une main tendue que l'on saisit avec fraternité. Merci à Babelio et l'opération Masse-Critique pour l'envoi de de récit hors du commun, solidaire et altruiste. Ce geste est touchant et je suis fière de l'avoir lu.
Chapeau bas ! Mademoiselle Nujeen Mustafa et un grand merci à Christina Lamb qui a collaboré pour la création de ce livre indispensable et qui a compris combien le témoignage était levier. Merci aussi aux Editions HaperCollins pour la mise au monde de ce récit des plus magnanimes.
Commenter  J’apprécie          60



Lecteurs (194) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1713 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}