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sur 95 notes
Un grand merci à Babelio et aux éditions HarperCollins...

À 14 ans, Nujeen habite chez ses parents, à Alep. Dernière d'une famille composée de quatre filles et quatre garçons, dont l'un d'eux, Shiar, vit en Allemagne. Chaque matin, elle les regarde partir, cartables à la main. Étant handicapée et ne pouvant marcher seule, la jeune fille reste à la maison. À lire ou à regarder la télévision, notamment la chaine National Geographic ou encore le soap américain, "Des jours et des vies", qui lui a permis d'apprendre l'anglais. Malheureusement, la situation se dégrade fortement dans le pays, notamment à Alep, envahie par les rebelles. En 2012, toute la famille est obligée de quitter la ville et de retourner à Manbij, au nord du pays. Malheureusement, les bombardements ne tardent pas. Ce n'est qu'en août 2014, aidées de Shiar, choqué par leurs conditions de vie avec les bombardements incessants et les djihadistes, que Nujeen et sa soeur Nasrine quittent la Syrie. Première étape d'un long voyage...

Ils sont des centaines de milliers à fuir. À fuir un pays en guerre. Qu'ils viennent de l'Afrique sub-saharienne, de l'Iran ou de la Syrie. Mais ils sont aussi des milliers à perdre la vie pour tenter d'en avoir une bien meilleure. Nujeen fait partie de ces migrants. La jeune fille se confie et raconte ses premières années à Manbij et à Alep. Des villes qu'elle devra quitter, avant d'abandonner définitivement son pays. Étape par étape, nous suivons son périple, de la Syrie à l'Allemagne, en passant par la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie, la Croatie, la Slovénie et l'Autriche. Un parcours de plus de 5500 kilomètres semé d'embuches et en fauteuil roulant. Un témoignage fort et utile pour comprendre le sort des Syriens et leurs motivations et surtout ne pas oublier ce par quoi ils sont passés (et passent encore). Un témoignage qui dénonce aussi parfois, notamment ces passeurs cupides ou ces "jungles". La jeune Nujeen fait preuve d'un courage inébranlable, d'une volonté farouche et d'un optimisme certain et nous ouvre les yeux sur une bien triste réalité.
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Je sors de cette lecture avec un avis plutôt mitigé. Je m'attendais à un témoignage riche en émotions puisqu'il est porté sur le sujet de la guerre en Syrie et de la traversée des migrants vers l'Europe pour échapper à cette tragédie. de plus, il s'agit ici du témoignage de Nujeen, une jeune fille kurde de 16 ans en fauteuil roulant qui a vécu cet incroyable périple.
Le sujet me plaisait beaucoup, mais je suis un peu déçue par cet ouvrage et je vais tenter d'expliquer pourquoi.

Tout d'abord ce récit est raconté par l'intermédiaire de la journaliste Christina Lamb et on le ressent bien à la lecture. Elle retrace notamment les conflits historiques et politiques qui ont pu mener à cette guerre, le régime dictatorial d'Assad...tous ces faits journalistiques viennent appuyer le récit de Nujeen qui est beaucoup plus naïf. Même si le récit forme un ensemble, on distingue malgré tout les propos de l'une et de l'autre.
Nujeen nous parle quant à elle de son quotidien dans l'appartement d'Alep où elle ne manquerait pour rien au monde son feuilleton favoris Des jours et des vies avec lequel elle a appris l'anglais. Elle parle aussi de son univers familial et de ses rêves d'étudier à l'université. Elle a reçu très peu d'instruction en Syrie et tente de combler ce manque en s'instruisant à travers de nombreux documentaires qu'elle visionne. Elle vit la guerre à travers les bombardements quotidiens qu'elle entend depuis l'appartement et d'après ce que lui raconte sa famille du monde extérieur.

Je n'ai pas trouvé Nujeen particulièrement attachante. Elle passe plutôt pour une fille capricieuse et difficile par moment. Dans son témoignage elle veut parfois étaler ses connaissances sur certains sujets qui n'ont pas lieu d'être selon moi.
Durant la traversée, sa soeur Nasrine a eu beaucoup de courage d'endosser toutes les responsabilités. Je me dis que son témoignage à elle aurait sûrement été plus poignant je pense. Elle a vécu le voyage jusqu'en Allemagne comme une épreuve difficile (comme les autres migrants j'imagine) alors que Nujeen l'a presque vécu comme une découverte du monde, car il l'a sortie de son quotidien devant sa télévision.

Un propos m'a interpellé dans ce récit: p. 80 "C'était un sentiment atroce de dire qu'à ces endroits des gens avaient sans aucun doute trouvé la mort et que des familles comme la nôtre étaient ensevelies sous le béton. Un sentiment mêlé de soulagement, parce que ce n'était pas nous. Est-ce mal? Pourvu que Sriaa la tortue soit entre de bonnes mains!" Que dire de ces propos lorsque l'ont voit tous ces pauvres gens innocents qui sont attaqués, massacrés et torturés sans raison! À mon sens, l'empathie manque cruellement dans ce témoignage. Mis à part les quelques personnes qui ont pu aider à soulever le fauteuil durant la traversée, on constate beaucoup de "chacun pour soi" et c'est vraiment dommage.

Certains détails me semblent contradictoires entre le "côté journalistique" et le côté "témoignage de Nujeen" par exemple p.202 "Mais je craignais que les gens s'intéressent à moi uniquement à cause du fauteuil roulant." Alors que c'est le titre vendeur de son livre!

Ce témoignage est malgré tout intéressant pour en connaître un peu plus sur le sujet. Je suis contente de l'avoir découvert pour cet aspect car j'ai appris certaines choses. Après je regrette vraiment le manque d'émotions de cet ouvrage qui est selon moi essentiel à un témoignage.

Je remercie Babelio et les éditions Harper Collins pour l'envoi de ce livre avant sa parution officielle.
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Nujeen est une jeune kurde de Syrie. A seize ans, en 2015, elle quitte son pays quand sa vie est menacée par la guerre entre Assad et ses opposants. Avec une de ses sœurs, elle traverse l'Europe, parcoure 5000 kilomètres en fauteuil roulant (elle est handicapée de naissance) pour rejoindre un frère installé en Allemagne. C'est un périple de trois semaines vers une nouvelle vie, où, comme des milliers de familles, les deux jeunes filles passent de la guerre à la paix, mais doivent affronter les nouvelles difficultés inhérentes à leur statut de réfugiées.

L'histoire de Nujeen racontée par Christina Lamb, une journaliste anglaise, nous plonge dans l'enfer syrien dont on se demande comment il peut cesser, tellement les forces en présences sont multiples et irréconciliables. C'est d'ailleurs le grand intérêt du livre d'exposer clairement l'imbroglio du pays d'Assad. On prend conscience d'une guerre impitoyable qui massacre les populations civiles et détruit le pays, y compris les lieux historiques. Son autre vertu majeure étant de montrer le sort de populations, qui n'ont d'autre choix que de partir pour tenter de s'installer dans des lieux où elles sont rarement les bienvenues.

Par la voix de Christina Lamb on découvre une jeune fille volontaire qui a, malgré la guerre, les aspirations de son âge. Une adolescente qui a toujours refusé d'être une victime, allant même jusquà considérer son handicap comme un avantage (elle est plus facilement aidée) et l'exil comme un moyen pour n'être plus « la fille dans sa chambre ». Un récit d'une aventure humaine emblématique de la crise humanitaire actuelle, qui m'a parfois gênée par sa forme - quand la journaliste parle à la place de la jeune fille avec ses mots et son expérience -, mais captivée par le fond, l'histoire dramatique de la guerre en Syrie, avec ses conséquences humaines et politiques, étant précisément relatée. Merci à Babelio et aux Editions Harper Collins pour la découverte de ce livre prenant et fort instructif.
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« Par une nuit pluvieuse, lorsque les vagues atteignent jusqu'à trois mètres de haut et secouent les bateaux comme des jouets, il arrive parfois que les passagers ne s'en sortent pas et que les espoirs sombrent dans un cercueil d'eau. »

Leurs espoirs sont grands, ils sont ceux de milliers de migrants à travers le monde, qui fuient la guerre, la violence et la haine. Qu'ils viennent de Syrie ou d'ailleurs, leur histoire est la même et leur rêve de Liberté aussi.

Nujeen, jeune fille kurde, fait partie de cette foule de migrants qui n'ont pas de noms, qui ne sont que des images sur un écran de télévision à l'heure des informations. Puis un jour, on passe à autre chose, on les oublie.

Nujeen veut dire "nouvelle vie", et c'est bien ce qu'elle entreprend avec son périple de 5500 kilomètres, depuis la Syrie jusqu'en Allemagne. Mais Nujeen ne veut pas être un nombre parmi tant d'autres réfugiés, une simple statistique. Elle ne veut pas non plus qu'on ne retienne que les « méchants » dans l'Histoire.

Elle donne la parole aux anonymes, pour qu'on se souvienne de leur courage, de leur générosité, de leur combat pour la liberté, pour un monde plus juste.
Elle nous raconte son histoire avec beaucoup de simplicité, d'humour et parfois de naïveté. Et c'est pour cela qu'on s'attache à cette jeune fille, parce qu'elle nous donne une grande leçon de courage. Nujeen parcourt tous les obstacles de cette route vers la liberté, en fauteuil roulant.

Jusqu'à présent elle a vécu isolée, au sein de sa famille, entourée d'affection et de beaucoup d'attention. À seize ans elle n'est jamais allée à l'école, et sa seule ouverture sur le monde sont le petit écran et internet. Pour elle ce voyage sera, malgré le danger, une grande aventure.

Pourtant, après avoir subi la cupidité et la cruauté des passeurs, des commerçants, des fonctionnaires corrompus, l'insalubrité et la terrible attente dans les camps de détention, la détresse des familles qui l'entourent, la peur et le rejet dans le regard des autres, elle finit par comprendre le sens du mot réfugié et du mot liberté.

Un témoignage important qui nous ouvre les yeux sur cette terrible réalité, tout en nous offrant un souffle d'espoir grâce à l'optimisme à toute épreuve de Nujeen, sa capacité de résilience, sa joie de vivre et d'apprendre. Nujeen nous donne un regard neuf sur notre monde, le regard d'une adolescente qui a vu trop de choses moches, mais qui, malgré tout cela, est bien décidée à avancer, à espérer et à mêler sa vie à toutes les belles choses qui existent pour en faire un cocktail « Nujeen »

Je remercie les Éditions Harper Collins et la masse critique Babelio pour ce très beau témoignage.

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Ce livre m'a un peu déçue car trop journalistique à mon goût. Une trop grande partie historique revisitant tous les événements qui ont pu mené à cette guerre terrible où les populations de ces régions d'Irak et de Syrie sont sacrifiées n'aurait pas du être faite par la voix de Nujeen mais par celle de Christina Lamb. Cela enlève, dans un premier temps, de la crédibilité au récit de Nujeen.

Cette réserve faite le témoignage de Nujeen concernant sa vie quotidienne et celle de sa famille depuis la révolte syrienne contre le régime de Assad qui les faisait rêver d'une libération avant de se transformer progressivement en un massacre, permet de partager ce que peut être la détresse et la douleur de tous les réfugiés qui arrivent en Europe.
La vie de toute la famille va n'être qu'une suite d'abandons successifs jusqu'à la nécessité de quitter définitivement leur pays : ils doivent quitter Alep, bombardée quotidiennement, le vendredi 27 juillet 2012, retourner à Manbij où ils possèdent une maison, où "le seul point positif, c'est qu'on pouvait de nouveau voir les étoiles. Les étoiles et la beauté du silence. Même Assad ne pouvait pas gâcher ça."

Deux ans après ce sera la seconde rupture avec la chaleur du cocon familial où elle est choyée. Rupture d'autant plus douloureuse que ses parents, Ayee et Yaba, restent car ils ne veulent pas à leur âge tout laisser derrière eux. L'avancée de Daesh les pousse à quitter la Syrie pour la Turquie.
"Et au fond de moi je savais qu'ils ne voulaient pas quitter la Syrie. Nous nous sommes dit au revoir. Mes joues étaient baignées de larmes. Je me suis agrippée à Ayee (sa maman). Jamais je n'avais été séparée d'elle, nous avions toujours dormi ensemble." p 115

Nujeen est vive et attachante. Elle garde sa naïveté d'enfant tout en faisant preuve de plus en plus de maturité quand elle se trouve embarquée dans le voyage chaotique et incertain qui doit les mener, sa soeur et elle, en Allemagne où l'un de leur frère les attend.
Elle découvre, au contact des autres réfugiés, que malgré son infirmité elle peut servir à quelque chose comme les aider grâce à l'anglais qu'elle a appris en regardant son feuilleton télévisé préféré, "Des jour et des vies" sa bouée de sauvetage, la seule chose qui pouvait me faire oublier les bombardements nous dit-elle. Ces petites choses qui font sa vie quotidienne, cette addiction à la télé qui lui permet de combler son désir d'apprendre qu'elle ne peut satisfaire en allant à l'école, elle va s'en servir au long du chemin plein d'embûches qui va la conduire en compagnie et avec l'aide de sa soeur Nasrine jusqu'en Allemagne. Malgré les souffrances, la peur, ce parcours lui ouvre des possibilités qu'elle n'avait pas enfermée chez elle en Syrie. Elle découvre le monde et se découvre elle-même.
Tout en étant complètement incertaine de son avenir et de celui de Nasrine, elle continue aussi d'apprécier la beauté, par exemple quand elle quitte le camp de rétention de Postojna en Slovénie :
"Ce n'est qu'en quittant Postojna que je me suis aperçu de sa beauté, entourée de nature, de collines, où tout était vert. Plus tard, j'ai fait des recherches sur cet endroit et j'ai appris que des bébés dragons étaient nés dans une cave des montagnes, juste au-dessus de l'endroit où nous étions. Je ne savais pas que les dragons existaient. Je trouvais dommage que nous ne voyions de ces pays que des policiers et des réfugiés." p 213

Elle estime aussi qu'elle a eu beaucoup de chance grâce à "son avantage handicap" qui incite ceux qu'elle croise à les aider elle et sa soeur. pourtant parvenue presqu'au bout de ce périple semé d'embûches, elle craint une chose : ... j'allais redevenir la fille dans sa chambre. Au cours des trois semaines qui venaient de s'écouler, je m'étais sentie comme tout le monde et j'avais fait l'expérience de la vraie vie, même si j'avais eu besoin de ma soeur pour me pousser."

Tout son optimisme lui revient quand elle et Nasrine parviennent enfin en Allemagne le jour de l'anniversaire de cette dernière.
"Depuis notre départ d'Alep nous avions parcouru 5500 kilomètres, à travers 9 pays, de la guerre à la paix -- un périple vers une nouvelle vie, comme mon prénom.
Soudain tout devenait quand, et non plus si. Je regardais les Allemands en me disant qu'un jour je parlerais comme eux, je vivrais comme eux, j'aimerais comme eux. Je marcherais peut-être comme eux." Et même si les difficultés, les humiliations sont loin d'être derrière elle, on se dit que cette adolescente obstinée, qui a su garder son humour et sa capacité d'émerveillement, s'en sortira et que ses parents Ayee et Yaba pourront être fiers d'elle.

Merci à Babelio et aux éditions Harper Collins pour cette leçon de vie qui fait paraître bien dérisoires nos propres problèmes.
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Nujeen n'aime pas que l'on en sache autant sur la vie des dictateurs, des méchants, et rien sur celle de leurs victimes. Elle n'aime pas non plus le mot "réfugié", ni les statistiques qui vont avec. Finalement, elle ne sera pas anonyme à l'intérieur d'un chiffre, elle ne sera pas une victime mais une héroïne.
Sa volonté l'a poussée à apprendre l'anglais et à s'instruire seule quand elle restait toute la journée bloquée au cinquième étage de leur immeuble d'Alep et qu'elle ne pouvait fréquenter l'école comme ses frères et soeurs.
Une grande force l'a aidée à tenir pendant ce long exode particulièrement difficile.
Une grande force, mais aussi et surtout, une soeur incroyable qui a eu une volonté et une force encore plus puissantes que celles de Nujeen. C'est elle, Nasrine, qui a poussé son fauteuil roulant pendant une bonne partie de ces 5701 km, d'Alep (Syrie) à Cologne (Allemagne).
Avec une intelligence instinctive, Nujeen se protège de la violence de la guerre, elle sait que certaines images peuvent la blesser à tout jamais. Elle se doute bien que c'est affreux et elle fait tout pour que trop d'horreurs ne s'impriment dans sa mémoire, elle ne regarde pas les infos, elle ne va pas sur la terrasse pour voir où sont tombées les bombes et plus tard, elle fera tout pour éviter d'écouter les histoires dramatiques des autres réfugiés.
Même avec ces précautions, pendant un tel voyage, elle ne peut se protéger de tout, elle a inévitablement vu et entendu des choses difficiles, mais Nujeen garde le sourire et un entrain extraordinaire.

Ce récit, co-écrit par Christina Lamb, je l'ai trouvé plus incertain que celui de "moi, Malala"...il a peut-être été écrit trop vite pour profiter de l'actualité. Mais justement, il nous éclaire sur le déroulement des événements et ce que peuvent être les histoires de tous les autres réfugiés, pour sans attendre, leur porter un regard bienveillant.
Exactement ce que veut Nujeen... "...j'espère que vous verrez que je ne suis pas un nombre et qu'aucun de nous ne l'est".

Un grand merci à babelio et aux éditions Harper Collins pour l'envoi de ce livre.
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Aux côtés de Nujeen, on plonge dans la vie d'une famille kurde musulmane et syrienne particulièrement soudée, obligée de fuir les soldats de Daesh afin de se réfugier en Europe. Malgré les circonstances glaçantes, Nujeen porte constamment un regard humaniste sur les évènements et analyse chaque situation avec fraîcheur et lucidité.
Lourdement handicapée depuis la naissance, cloitrée chez elle, la télévision est devenue pour elle une fenêtre ouverte sur le monde, un outil pour se cultiver et apprendre l'anglais grâce à un feuilleton qu'elle suivait assidument avant que la guerre ne vienne bousculer sa vie. Nujeen est incollable sur un tas de sujets sans jamais être allée à l'école !!!
On tremble avec elle sous les bombardements ou sur son fauteuil roulant dans une embarcation de fortune au milieu de la mer, dirigée par son oncle qui venait d'apprendre les rudiments de la navigation sur Youtube !
Le récit de Nujeen est précieux, bouleversant et prenant. Il faut dire que c'est une adolescente particulièrement attachante, volontaire et pleine d'humour.
Merci Nujeen pour ton regard sans pathos, pour ton énergie de vivre. J'ai envie de prêter ton témoignage à mon entourage et de le recommander à la bibliothèque de mon village, car on apprend beaucoup de choses grâce à toi et on ne peut pas t'oublier après avoir terminé ton livre.
Je remercie Babelio et les éditions HarperCollins pour cette découverte.
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Tout d'abord je tiens à remercier Babelio et les éditions Harper et Collins pour m'avoir permis de découvrir e livre.
Mon avis est cependant très mitigé .
Ce livre me semble trop bon public et pas assez concis pour se rendre compte du vécu de Nujeen.
Le sujet est d'actualité ..les immigrés qui fuient la Syrie pour l'Europe par tout les moyens ...ils sont prêt à tout pour fuir la guerre .
Le témoignage cependant ne me semble pas assez riche , assez concis ...le sujet est tellement intéressant et complexe qu'il ne fallait pas en rester la a mon avis .
La guerre en Syrie , Bachar El Assad , la fuite du peuple ...n'est quand même pas rien et méritait à mon gout un peu plus de précision.
L'histoire de Nujeen n'est cependant pas celle du commun des mortel ..elle est partie malgré tout ...
Cette guerre est horrible ..comme toute d'ailleurs et évidemment c'est le peuple qui est le premier affecté ...et qui souffre.
Christina Lamb nous fait découvrir et met en évidence la résidence qu'ont les enfants et les adolescents dans ces situations dramatiques....
Comment ont ils un sur moi aussi refoulé pour pouvoir réussir vivre après un tel périple et une telle épreuve ......
C'est un thème qui me surprendra toujours .......
A lire pour découvrir l'histoire de Nujeen ...mais ne rechercher pas un livre trop précis
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J'ai été déçue de cette lecture à plusieurs titres, non pas que le sujet ne m'intéresse pas ou que j'y suis insensible mais plusieurs choses m'ont vraiment gênée dans ce récit.

Déjà la partie de la traversée de l'Europe qui selon moi devait être le sujet principale du livre étant donné le bandeau jaune, il faut quand même arrivée au 2/3 du livre pour arriver à cette partie. J'allais même mettre voyage, je m'explique on a vraiment l'impression à lire le récit de Nujeen qu'il s'agit d'un voyage d'agrément plus qu'une fuite ce qui m'a dérangé dans ma lecture.

De même certains sujets peu importants sont rabâches à plusieurs reprises ce le soap opéra américain que Nujeen regarde ce qui fut sa première recherche sur internet. le côté très présent d'internet également ou les réfugiées créer des groupes facebook, suivent leurs trajets sur googlemaps etc...

Je ne suis pas sur que tous les réfugiés puissent faire ce genre de chose et aient les moyens matériels pour le faire.

Le contraste entre le récit de la journaliste et les parties de Nujeen contrastent clairement et je ne me suis pas attachée à Nujeen avec son "avantage handicap" comme elle le nomme elle-même.

Il s'agit de plus d'une fuite d'une famille ayant tout de même un apport personnel assez important car une partie de la fuite est faite en taxi, le bateau est un bateau avec uniquement la famille de Nujeen.

Je pense que le récit d'autres Syriens seraient beaucoup plus émouvants.
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Nujeen est née en 1999 à Manbij, au nord de la Syrie, au sein de la si peu connue communauté Kurde. Nujeen est née prématurément et cela a causé des troubles moteurs et sensoriels que l'on regroupe sous le nom de paralysie cérébrale. Elle a donc passé son enfance le plus souvent dans des appartements dont le dernier était situé au cinquième étage d'un immeuble de l'antique ville d'Alep. On sait le martyre de cette cité. Pour seule distraction, la jeune fille a son petit téléviseur…

Pour avoir lu Niroz Malek, je savais aussi combien vivre à Alep annonçait une mort certaine. Avec courage et bon sens, la famille de Nujeen a décidé de quitter cet enfer mais pour aller où et comment ? Comment surtout, lorsque comme Nujeen on ne peut se déplacer qu'avec un vieux fauteuil roulant.

Commence alors un long et dangereux périple. Nujeen et sa soeur Nasrine vont tenter de rejoindre leur frère Shiar Abdi en Allemagne. Se nourrissant de la détresse de ces milliers de familles en exode, bandits, passeurs, fonctionnaires corrompus vont tenter de les saigner toujours plus.
Ce qui, pour d'autres, fut une magnifique croisière en méditerranée, un merveilleux voyage touristique en Europe du Sud va se transformer en cauchemar pour les deux jeunes femmes.

Je dois infiniment remercier Nujeen qui par ses mots simples, son regard émerveillé et parfois naïf, son humour et sa tolérance nous permet de reconquérir notre dignité, notre humanité. Son périple nous plonge dans la souffrance de ces « réfugiés » qui nous font maintenant si peur. Non, ils ne sont pas tous sales, sans éducation, violents, extrémistes et fanatisés. Parmi eux, tentent de survivre des gens comme vous et moi, parfois plus instruits et plus tolérants que vous ou moi.
Nujeen ne voulait pas être « un numéro » et en cela elle a été entendue et exhaussée.

Alors que le vieux continent se referme sur ses peurs ancestrales, Nujeen nous rappelle que nous pouvons tous, un jour ou l'autre, tout perdre et notre morgue avec. Moi qui avec ma famille, tout comme Nujeen, avons si souvent été jetés sur les mers et les routes en suis intimement convaincu.

Un grand merci aux éditions HarperCollins, ses distributeurs français et Babelio de m'avoir permis de lire avant sa sortie officielle le 1er novembre prochain, ce livre essentiel co-écrit par Nujeen Mustafa et Christina Lamb.
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