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EAN : 9782490700059
458 pages
Projets Sillex (31/01/2023)
3.21/5   17 notes
Résumé :
Dans la forêt qui entoure les murs de Kerhoded, des ombres se sont mises en mouvement.
Réva, bras armé et fille adoptive de la famille régnante Bélégan, a le devoir de rassurer la cité.
Pourtant, plongée dans les bois et le passé qui entourent Kerhoded, une question s'impose : peut-on s'opposer à la nature ?
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dans un premier temps, j'étais bien embêtée pour rédiger mon retour car ce roman n'est absolument pas ce qu'annonce la 4ème de couverture. Deux gros points m'ont déstabilisée : le genre et la place de la forêt. En effet, Kerhoded est étiqueté « fantasy », il est vrai qu'il en reprend certains codes, toutefois plus que de low fantasy, nous sommes dans un roman socio-politique et plus apparenté au post-apocalyptique qu'à la fantasy. Ce qui fait lien avec la forêt, qui, contrairement à ce qui était présenté, est peu présente.

Il faut convenir que le récit de Kerhoded n'est pas cette fantasy laissant le premier rôle à la forêt. Mais de ce fait, de quoi parle ce roman ? La Cité de Kerhoded est gouvernée par plusieurs familles bien nées, dont celle des Bélégan dont l'épouse a recueilli Réva, une enfant malade souffrant de la malédiction de son peuple, les Bégars. Les Bégars sont un peuple en exil depuis des décennies, qui a fini par s'installer à Kerhoded, où ils survivent comme des miséreux, persécutés à cause de leur croyance envers la Déesse Devâdhani et du fait qu'ils soient des émigrés.

Réva est élevée entre les principes des Bégars et au rôle de servitude magnanime auprès des Bélégan. Lorsqu'un incident diplomatique et un attentat surgissent de concert, elle est envoyée auprès du fils aîné des Bélégan, hors Kerhoded, pour éclaircir les faits et rassoir la domination de Kerhoded. En parallèle, elle accompagne également un archiviste pour déterrer des armes et des machines laissés par leur ennemie, Mauves.

La technologie mise au jour révèle un versant post-apocalyptique au texte qui se voulait de prime abord fantasy. Deux mondes s'opposent : Kerhoded, la Cité aux allures médiévales et le système des Mauves qui ont accès aux technologies (je ne précise pas volontairement). Et donc, vous demandez-vous certainement, où est la forêt dans tout ça ? Eh bien, la Forêt semble être la frontière entre ces deux mondes que tout oppose. Ou peut-être que « tout » est exagéré… Car en chemin, des ruines et des symboles interrogent grandement Réva. Et si le passé différait de ce que l'on racontait ? Les ennemis d'hier seront-ils les alliés d'aujourd'hui ?

La croyance des Bégars, la diplomatie et la protection des Bélégan, les visions de Réva, les discriminations sociales, les jeux de politique et de pouvoir, les technologies de Mauves, les guerres et conquêtes d'hier : tout cela est sur le point d'être mélangé, nuancé, redistribué. Car la forêt va remettre les pendules à l'heure, en mettant au pied du mur les esprits de conquête et de survie des personnages.

Je ne vous dirai pas comment agit la Forêt, pour ne pas spoiler. Je m'attendais à une "vraie" fantasy au travers de la forêt, qu'elle soit la voie de la quête initiatique de Réva, qu'elle fasse lien entre Réva et ses visions… mais tout cela n'est, pour moi, pas suffisamment exploité. En effet, le récit met l'accent sur l'approche socio-politique (pouvoir, trahison, obscurantisme sur le passé, castes, discrimination envers les émigrés et leur religion…), avec des personnages ambivalents qui font danser les lecteurices sur un pied puis sur l'autre du début à la fin.

Tout cela met pourtant en lumière l'écologie, car nous sommes face à deux modèles de société suite à un écroulement des décennies plus tôt. Deux modèles sommes doute radicaux et de ce fait plutôt caricaturaux, mais qui interrogent sur la recherche de pouvoir, la volonté de conquête des hommes, la technologie pour détruire, contrôler… Ici la Forêt fait figure d'un animal sauvage prédateur. En parallèle, l'autrice distille une touche spirituelle, notamment avec le personnage de Réva, parfaite frontière perméable entre les deux mondes. L'héroïne se transforme au cours du récit, face à une quête initiatique qui redéfinit bien des notions.

Avec Kerhoded, nous oscillons donc entre plusieurs genres, sans réellement nous fixer. Je sens un potentiel dans la figure de la Forêt et les visions de Réva, potentiel qui s'esquisse seulement alors que ces deux éléments auraient pu ajouter de la profondeur au récit, mais c'est ici mon goût personnel qui parle. Par ailleurs, le roman se lit facilement et se montre prenant, notamment avec ses personnages ambivalents. Selon moi, ma lecture de Kerhoded souffre réellement de la présentation éditoriale et j'ai peur qu'elle ne desserve ce roman… Certes, l'éditeur ne souhaitait sans doute pas trop en dire sur l'intrigue; j'espère que ce one-shot trouvera son public malgré cela.

Hélène Nera a autoédité un peu plus tôt cette année un roman historico-lesbien, La Femme Falaise, que je lirai avec plaisir !

.

En bref : C'est malheureusement un rendez-vous presque manqué pour moi, à cause de la présentation éditoriale non fidèle au réel récit. Nous sommes dans un texte qui mélange plusieurs genres, conférant une touche de low fantasy concentrée dans la figure de la Forêt. Autrement, nous sommes davantage confrontés à une intrigue socio-politique, sous fond d'émigration, de discrimination religieuse, de pouvoir, de conquête et de contrôle. Deux mondes s'opposent, mettant en lumière l'écologie car le prédateur n'est plus l'homme… En filigrane, le personnage de Réva fait frontière entre ces mondes, via une quête initiatique. Je m'attendais à un récit tout autre, mais l'histoire a su se montrer prenante, notamment avec ses personnages ambivalents.
Lien : http://maude-elyther.over-bl..
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Je ne m'attendais vraiment pas à ça, et je ne saurais vraiment dire si c'est une bonne ou une mauvaise surprise. Un peu des deux, je crois !
En vrai je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre mais le pitch laissait entrevoir une fantasy sur fond de forêt envahissante. Au final, on a bien une forêt envahissante mais pas si présente que ça dans le récit, dans laquelle se place une histoire de SF post-apocalyptique plutôt que de fantasy.
Si c'est une lecture globalement plaisante, c'était pas passionnant non plus et je n'ai pas été 100% convaincue par la façon dont tout cela est présenté. C'est surtout que je m'attendais à beaucoup d'originalité, à de l'inattendu, peut-être un peu à de l'expérimental et au final ça reste très classique, autant dans la structure que dans le traitement. L'intrigue est assz basique, les personnages manquent un peu de relief et les diverses péripéties ne m'ont pas plus enthousiasmée que ça.
Enfin c'était sympa, mais pas aussi audacieux et original que ce à quoi je m'attendais et du coup je suis un peu déçue...
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Réva est une dévâh, adoratrice de la déesse Devâdhani. Plutôt que de vivre exclusivement parmi les siens, elle va être recueillie et éduquée par les Bélégan, une des familles majeures de la cité de Kerhoded. Lorsqu'une délégation de soldats de Kerhoded est portée disparue, Réva est envoyée hors de la cité pour enquêter avec l'héritier des Bélégan. Ce qu'elle va y découvrir pourrait remettre en cause toutes ses convictions…

Dès les premières pages, j'ai été très emballé par ce que je lisais : la plume était agréable, l'univers intéressant, et surtout il y avait beaucoup de mystère. du mystère autour des dévâh et leur déesse, et autour des Bâtisseurs, ces ancêtres dont on ne sait pas grand chose.

Et puis est venue une révélation sur ces fameux Bâtisseurs, et ma lecture a été chamboulée. Dans mon esprit, ce roman appartenait à un genre en particulier, et cette révélation m'a fait comprendre qu'en fait non, pas du tout. Et ça m'a tellement perturbé que j'ai passé tout le reste de ma lecture à buter sur ce point de détail.

Je suis allé revoir la campagne de financement après ma lecture et j'ai pu constater que l'éditeur avait toujours présenté ce roman comme étant à la croisée de plusieurs genres. Je me suis donc induit en erreur tout seul, et d'après certains avis que j'ai pu lire, je ne suis pas le seul. Je ne veux pas forcément vous dire quel genre littéraire est le plus représenté dans ce roman puisque l'éditeur a fait le choix de ne pas trop en dire pour garantir la surprise. En revanche, je peux vous dire de garder l'esprit ouvert et de ne pas avoir d'attentes trop précises, vous risquez de perturber bêtement votre propre lecture, comme je l'ai fait.

Toujours est-il que les choix qu'a fait l'autrice pour son univers fonctionnent très bien. J'avais beau avoir du mal à faire abstraction de mes attentes, force est de constater que l'autrice nous a proposé quelque chose d'original et qui reste cohérent tout du long. J'ai particulièrement aimé en apprendre plus sur la mystérieuse malédiction des bégars qui est expliquée très intelligemment.

Mon seul vrai bémol au niveau de l'univers, c'est ce qui tourne autour de la forêt. On n'a finalement que très peu d'explications à ce niveau là. On nous donne quelques pistes mais sans nous dire clairement d'où elle vient ni comment elle « opère ». de la même façon, on aperçoit à plusieurs reprises un étrange personnage lié à cette forêt mais absolument rien n'est dit à son sujet et on ne comprends donc pas tellement son rôle (hormis ce qu'on peut imaginer). Tout ça m'a laissé un peu sur ma faim.

Concernant les personnages, je suis un poil mitigé aussi. le personnage de Révâ donnait plutôt une impression de force et d'assurance dans les premiers chapitres, mais j'ai l'impression qu'elle devient beaucoup plus passive par la suite, qu'elle se laisse beaucoup porter par les événements. Si c'est plutôt cohérent quand on sait que toute sa conception du monde vient d'être remise en cause, ça n'en reste pas moins surprenant. Et pour le reste, je suis un peu déçu que certains personnages qui semblaient très intéressants, comme Erié, soient finalement si peu présents dans le roman.

Au final, le roman est vraiment agréable et original, mais je pense qu'il aurait pu être un peu plus étoffé à la fin, ne serait-ce que pour qu'on comprenne un peu mieux cette forêt dont le rôle et l'origine restent assez flous.
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En fan inconditionnel des projets de Projets Silex, je précommande sans même y réfléchir leurs différentes sorties. Et malheureusement Kerhoded représente la vraie première déception que je lis à leur catalogue.

Que l'on s'entende bien, la plume de l'autrice est pour moi le point positif de la lecture, mais peut-être parce que c'est l'un des rares que j'arrive à dégager.
Mon premier, gros, problème provient de Réva, le personnage principal. A moins que je ne les ai manqué, elle n'a pas vraiment de motivation, pas de but à accomplir au sein, ce qui en fait un choix très étrange en tant que personnage principal. Pendant plus de deux cent pages, Réva est trimballé ci et là au sein de la cité de Kerhoded sans qu'elle ne prenne une décision ou qu'elle n'agisse de son propre fait. Et l'autrice l'exprime à mon sens parfait à la page 183 :

"Pour le résoudre, elle devrait s'imposer à la table des joueurs dans cette partie de cartes qui se disputait pour le moment sans elle."

Lorsque l'on suit un personnage sans réel motivation et sans but, on a donc beaucoup de mal à s'investir dans une histoire qui ne démarre qu'après un très long temps. L'élément perturbateur de l'histoire n'arrive qu'après plus de 150 pages, sans avoir un impact suffisamment violent pour nous plaquer à notre siège. Et ce sera le cas de tout le reste de l'histoire.

Le coeur du roman se concentre sur des éléments sans grande importance, des discussions qui ne font pas avancer l'intrigue, des rencontres disséminés entre les chapitres alors qu'elles auraient pu représenté de vrais tournants et des fins de chapitres qui ne soulèvent aucune curiosité pour tourner la page et savoir la suite.
La durée même des chapitres ne fait que renforcer ce manque d'éclat. Pendant presque dix chapitres de suite, chacun d'entre eux s'arrêtaient après le même nombre de pages - dix - ce qui apporte une certaine monotonie à la lecture et qui, il m'a semblé, force presque l'autrice à stopper un chapitre à un moment inopportun avant de le reprendre au même endroit une fois la page tournée.

A la lumière de tous ces éléments, Kerhoded est une grande déception pour ma part.
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Réva, jeune Bégare, a été adopté par la famille dirigeante de Kerhoded, une cité médiévale. Au-delà des murs de la ville, une délégation a été envoyée et n'est jamais revenue. Réva se voit confier la mission d'enquêter sur cette disparition.

Kerhoded est un roman au croisement des littératures de l'imaginaire. L'intrigue débute de manière assez classique. le lecteur découvre l'existence du peuple des Bégars, un peuple aux traditions tournées vers la religion mélangeant chamanisme et polythéisme. Réva, issue de ce peuple, va être élevée à la cour et en apprendre les usages. J'ai pris plaisir à découvrir ce monde dans cette première partie et à appréhender le personnage de Réva.

Cependant, la suite du roman bascule peu à peu dans le genre de la SF pour revenir sensiblement à de la fantasy. C'est cette manière de faire que je n'ai pas vraiment aimée. On ne sait pas vraiment comment l'autrice se positionne. Alors ce n'est pas le mélange des genres qui me dérange mais le fait que ni la SF ni la fantasy ne soit au final exploitée pleinement. Certaines thématiques sont ébauchées comme l'écologie à l'image de cette étrange forêt qui reprend ses droits peu à peu. de nombreuses questions sont soulevées mais restent sans réponse. C'est donc un sentiment d'inachevé qui domine une fois le roman refermé.

C'est bien dommage car j'ai par ailleurs adoré l'écriture de l'autrice. J'ai lu ce livre en à peine quelques jours. Elle décrit vraiment très bien; ses personnages sont aboutis et les pages défilent rapidement, sans temps mort. Hélas, c'est l'intrigue qui ne m'a pas convaincue.

« Kerhoded » a été un rendez-vous manqué pour moi. Malgré la beauté de la plume, je n'ai pas adhéré à l'intrigue trop volatile.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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