Saveurs des traductions. Quel exercice difficile !
Sonnet XVI by
Pablo Neruda
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Amo el trozo de tierra que tú eres,
porque de las praderas planetarias
otra estrella no tengo. Tú repites
la multiplicación del universo.
Tus anchos ojos son la luz que tengo
de las constelaciones derrotadas,
tu piel palpita como los caminos
que recorre en la lluvia el meteoro.
De tanta luna fueron para mí tus caderas,
de todo el sol tu boca profunda y su delicia,
de tanta luz ardiente como miel en la sombra
tu corazón quemado por largos rayos rojos,
y así recorro el fuego de tu forma besándote,
pequeña y planetaria, paloma y geografía.
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Oui, j'aime ce morceau de terre que tu es,
moi qui, parmi toutes les prairies planétaires,
ne possède pas d'autre étoile. L'univers
c'est toi qui le répètes et qui le multiplies.
En tes larges yeux il y a la lumière
qui des constellations vaincues vient jusqu'à moi,
ce sont les chemins qui palpitent sur ta peau
parcourus par le météore dans la pluie.
Tes hanches furent toute la lune pour moi,
le soleil, les plaisirs de ta bouche profonde,
et l'ardente lumière et tout le miel dans l'ombre
ce fut ton coeur brûlé par de longs rayons rouges :
je parcours de baisers la forme de ton feu,
ma petite planète, géographie, colombe.
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I love the handful of the earth you are.
Because of its meadows, vast as a planet,
I have no other star. You are my replica
of the multiplying universe
Your wide eyes, are the only light I know
from extinguished constellations;
your skin throbs like the streak
of a meteor through rain.
Your hips were that much of the moon for me;
your deep mouth and its delights, that much sun;
your heart, fiery with its long red rays,
was that much ardent light, like honey in the shade.
So I pass across your burning form, kissing
you – compact and planetary, my dove, my globe.
Pablo Neruda,
La Centaine d'amour.