...la faculté de tuer est fondamentale chez n'importe quelle personne saine. Notre existence est un combat pour les bonne choses, et celui qui est incapable de tuer son prochain n'a aucune raison d'être. Tuer, en fin de compte, ce n'est qu'anticiper l'inévitable. La mort ne fait aucune exception et c'est bien, car la vie n'est que douleur et souffrance. De ce point de vue, tout meurtre est un acte de miséricorde. Mais ce n'est pas ce qu'on ressent quand le soleil vous chauffe la peau, que l'eau ruisselle sur vos lèvres. Quand on ressent le désir idiot de vivre dans chaque battement de cœur et qu'on est prêt à payer pour des miettes de temps avec tout ce qu'on a acquis depuis la naissance : dignité, statut, principes.
- J'avais entendu parler du conflit entre la Kripos et la Brigade criminelle. J'ai vu que ça m'offrait une possibilité. Etre la bascule, ça veut dire qu'on peut faire pencher la balance d'un côté comme de l'autre.
- Mais pourquoi n'avez-vous pas essayer de conclure le même marché avec Harry qu'avec moi ?
- Dans une position de bascule, il faut toujours s'adresser au camp qui est sur le point de perdre. C'est le camp le plus désespéré qui sera susceptible de payer le plus pour ce qu'on a à proposer. C'est la base de la théorie des jeux.
- Si vous commencez en bas, je monte avec l'inspecteur et le coupe-boulons.
- Ah ?
- Juste pour ouvrir les portes. On ne mettra du sperme nulle part, promis.
- Très drôle, ne...
- ...touche à rien.
Qu'avait dit Harry ? "Il est marié et dit qu'il veut plaquer femme et enfants pour toi, mais il ne le fait pas ?".
En plein dans le mille. Sans surprise. Nous sommes banals. Nous croyons parce que nous voulons croire. En des dieux parce que ça atténue la peur de la mort. A l'amour parce que ça embellit notre représentation de la vie. En ce que des hommes mariés racontent parce que c'est ce que racontent les hommes mariés.
- Le jour où tu te réveilleras dans un monde en paix, tu ne te réveilleras pas, Harry. Parce qu'ils auront fait péter la planète.
Harry la trouva. La réponse à la question de Kaja, ce qu'il désirait le plus en cet instant. Il voulait un cuirasse.
Il y en avait qui pensaient que les fils n'étaient jamais plus que des variantes plus ou moins déguisées de leur père, la rupture n'était jamais qu'une illusion, on revenait en arrière, l'inertie du sang était bien plus forte que la volonté, c'était même toute la volonté.
J'en ai un peu assez du cliché récurent du detective alcoolo depravé mais génial.
Passe encore avec Pepe Carvalho qui avait le merite de savoir aimer la cuisine avant que ça n'en devienne la mode et qui , rite' incorrecte ,adorait bruler des bouquins.
Mais quand les ecrivains de polars vont-ils se décider à imaginer d'autres personnages que des alcooliques et autres déséquilibrés affectifs?
Mon père était d'un autre avis. Il m'a dit que l'amour et la haine, c'est la même valeur. Que tout commence avec l'amour et que la haine n'en est que l'envers. (p.756)
personne n'est ce dont il a l'air, et la plupart des choses,exception faite de la trahison authentique, ne sont que mensonges et tromperie. Et le jour où nous découvrons que nous sommes pas différents, c'est le jour où nous n'avons plus en vie de vivre.
(p. 341)