A Riverdale dans la banlieue de Chicago, en 1928, Elizabeth dite Betty Robinson est au lycée de Thornton Township High School de Harvey. Elle vit dans un petit immeuble avec ses parents, Harry, immigré irlandais aujourd'hui devenu directeur de banque et Lizzie née Wilson, tandis que ses deux soeurs, Evelyn et Jeannette habitent avec leur famille respective aux autres étages.
Betty est repérée par son professeur de sciences, Charles Price, qui est aussi l'entraîneur d'athlétisme du lycée, pour sa rapidité à la course à pied alors qu'elle rattrape un train en marche au départ de la gare près du campus. Elle commence à s'entraîner dans le club d'athlétisme avec les garçons mais des qu'elle commence la compétition, elle est remarquée par l'Illinois Women's Athletic Club (IWAC) et elle est alors entraîné par les coachs de l'université DePaul. Elle travaille avec la championne du monde, Helen Filkey.
Elle participe aux sélections de NewArk pour les Jeux Olympiques d'Amsterdam et sort deuxième, elle est sélectionnée et elle quitte New-York à bord du SS Président Roosevelt en juillet pour les jeux olympiques d'Amsterdam ou elle gagne la médaille d'or du cent mètres et la médaille d'argent du quatre fois cent mètres en relais. Elle revient aux Etats-Unis auréolée de gloire de la première femme championne olympique d'athlétisme. Un tel bonheur est-il destiné à durer ?
Philippe Nessmann a choisi de raconter l'extraordinaire histoire de la première femme médaillée aux jeux olympiques en athlétisme en 1928 à Amsterdam, Elizabeth Robinson. le récit commence par les succès éclatants de cette jeune fille que rien ne prédestinait aux jeux olympiques quand son professeur de biologie se rend compte de ses capacités en la voyant courir pour rattraper son train en marche, il l'intègre à l'équipe d'athlétisme du lycée qu'il entraîne et en quelques mois, la jeune Betty remporte des compétitions nationales et est sélectionnée pour les jeux olympiques. Cette success story met en relief les difficultés pour les femmes de participer à des compétitions sportives alors réservées aux hommes.
Cependant, la seconde partie du roman est encore plus passionnante quand l'héroïne semble condamner à ne plus pouvoir courir après un tragique accident d'avion. Les ennuis s'accumulent avec la crise financière puis économique de 1929 quand son père perd son emploi de directeur de banque. Betty va faire preuve d'une incroyable résilience pour surmonter ses handicaps et participer aux jeux olympiques de 1936 à Berlin.
La narration est sobre, les événements s'enchaînent dans l'ordre chronologique avec quelques descriptions des sentiments de la jeune héroïne et de nombreux dialogues avec ses entraîneurs successifs, ses parents, ses soeurs et son beau-frère. le narrateur ajoute quelques considérations sur la condition féminine de l'époque, sur les réalités économiques et sociologiques des Etats-Unis d'Amérique des années 1930 et sur l'Allemagne nazie à l'occasion des jeux olympiques de 1936 à Berlin.
Ce style a le mérite de laisser toute sa place, sans aucun artifice, à l'incroyable histoire de cette jeune femme extraordinaire, méconnue en France. Son parcours avait néanmoins été abordé dans le documentaire de
Chrystelle Bonnet et Anne-Sophie Bourdet, illustre par
Pénélope Bagieu, A Contre-Courant - Super-Héroïnes : Les vies méconnues et extraordinaires des pionnières du sport publié par L'Equipe en 2019, p. 22-34.