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3,91

sur 332 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une adaptation en roman graphique de l'oeuvre d'Orwell : une couverture attrayante, des tonalités dominantes qui oscillent entre le rouge et le gris/noir qui permettent de plonger le lecteur dans une ambiance électrisante, oppressante. Winston Smith vit dans un monde effrayant, perpétuellement en guerre où une oligarchie dominante surveille le moindre de vos faits et gestes. Il ne faut pas entreprendre, il ne faut pas laisser de traces écrites, il ne faut même pas penser autre chose que la pensée dominante. Winston Smith est un simple employé dont le travail consiste à réécrire L Histoire au ministère de la Vérité. Des gens disparaissent pour de bon, physiquement, puis dans les archives, les mémoires... Chacun doit participer au temps de la haine organisée chaque jour. Toutefois le lecteur sent rapidement que Winston Smith est une sorte de rebelle, de résistant qui tente encore, de façon cachée, de penser par lui-même et qui croit encore à l'amour dans un monde où l'amour ne doit plus exister pour mieux asservir le peuple. Cette liberté de penser qu'il essaye de conserver met sa vie en péril puisque dans cette société totalitaire, les gens comme Winston sont clairement à éliminer.

On retrouve dans ce texte une société imaginaire qui s'inspire des totalitarismes du XXè siècle avec le culte de la personnalité rendu à Big Brother, la propagande, la planification des événements, le contrôle des informations, l'interdiction de penser autrement, la torture et l'élimination des opposants. On va jusqu'à la création de la novlangue, une simplification lexicale et syntaxique qui a pour conséquence de rendre de plus en plus difficile l'expression d'idées autres que celles du courant dominant. Orwell montre bien la corrélation entre langage et liberté de penser : le langage reste un outil indispensable à la liberté d'expression. Par ailleurs, la "résistance" s'organise entre autres grâce à la circulation d'un livre : là encore le pouvoir des mots utilisé comme une arme pour penser est mis en avant.

En résumé un roman graphique dense mais plaisant à lire : il peut totalement aider à rentrer dans l'oeuvre classique.
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1984 est l'oeuvre de George Orwell. Ici, Fido Nesti choisit de nous retranscrire cette histoire dans sa BD, avec des images frappantes. On peut en ressentir l'ambiance de peur et l'aura terrifiante des personnages et des lieux, dans cette première version graphique de l'oeuvre majeure d'Orwell.

Plus qu'un récit politique et dystopique, 1984 a nourri notre imaginaire sans jamais perdre de son actualité. Indéfiniment, l'histoire parle à nos concitoyens d'aujourd'hui. Beaucoup font un rapprochement entre cette fiction et nos dictatures et régimes politiques modernes. La polémique autour du contrôle des populations de masse a toujours existé et elle perpétue dans le temps.

A l'origine, Orwell s'inspire du stalinisme et du nazisme pour construire son propre régime totalitaire. C'est une façon pour lui de dénoncer ces dictatures abusives, le culte de la personnalité, la propagande, l'endoctrinement ou encore l'élimination des opposants. On retrouve l'esprit des "jeunesses hitlériennes" dans la combativité des enfants, qui jouent à s'entraîner comme des soldats et clament les slogans du parti haut et fort :

"Il devient presque normal d'avoir peur de ses enfants. Il ne se passe pas une semaine sans qu'on lise dans le Times un paragraphe évoquant un "enfant-héros" qui a dénoncé ses parents à la mentopolice."

Dans l'oeuvre de sa vie, Orwell dénonce un pouvoir confisqué au peuple que l'on a poussé à se révolter pour mieux l'asservir.

Parlons de l'histoire originelle du livre. Nous connaissons tous la belle ville de Londres et la part sombre dans laquelle elle est présentée : on y découvre un monde en guerre dirigé par une dictature dominante, dans lequel Winston Smith est employé à réécrire L Histoire au ministère de la Vérité. Mais malgré son apparente soumission le personnage semble garder sa liberté de penser, liberté qui pourrait bien lui faire perdre la vie. Car quand la surveillance est permanente, face à la matrix de "Big Brother is watching you" ("Big Brother vous regarde"), les individus "rebelles" ne vivent pas longtemps.

La BD est construire en trois parties distinctes, à l'intérieur desquelles on retrouve dix chapitres pour les deux premières parties et six chapitres pour la dernière.

Au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire, Orwell fait subir des épreuves au personnage de Winston Smith. Dans la première partie, il achète un carnet, vierge, pour y inscrire ses réflexions, l'obligeant à se cacher du télécran. En écrivant ses pensées sur le papier, il prend conscience de la supercherie du Parti, qui, en cherchant à réécrire L Histoire et en éliminant les opposants jusqu'à rayer leurs noms des listes officielles, cherche à manipuler le plus possible la population de masse.

Puis Winston tombe amoureux de Julia. Malgré le contrôle absolu des relations et de la sexualité, il loue illégalement une chambre à un brocante et retrouve son amante en cachette ; ils se tiennent par la main en se fondant dans la foule. Dès la première page du livre, il est déjà trop tard : Winston Smith n'arrivera jamais au bout de sa révolte, au bout du régime totalitaire. O'Brien lui expose un plan de révolte contre le parti et lui propose d'intégrer son groupe. Winston cède face à la tentation de découvrir sa liberté. Mais au fond de lui, il sait que c'est impossible. Pourtant, Winston et Julia s'engagent ensemble à servir la cause de la Fraternité, organisation secrète créée par O'Brien. Mais ils sont alors soudainement arrêtés par la Police de la Pensée.

Dans cette dernière partie, qui vient sceller le destin des deux amants, on les retrouve enfermés séparément au Ministère de l'Amour. Ce nom est en réalité une antiphrase, puisque c'est le lieu où sont torturés puis exécutés les opposants du Parti. On découvre ici que c'est à cause de O'Brien que Winston et Julia sont arrêtés ; ils ont été piégés. Si vous avez lu la BD, vous savez comme moi que Winston aurait probablement préféré mourir plutôt que de voir sa pensée se détourner. Torturé, il en vient à trahir Julia. C'était ce qu'attendait O'Brien : la seule pensée incontrôlable dans l'esprit des Hommes, c'est l'amour.

Au-delà du parallèle que l'on peut faire avec nos sociétés d'aujourd'hui, 1984 est une dystopie à vous en faire perdre vos repères : le régime totalitaire de Big Brother déshumanise l'homme. Il y a deux passions soigneusement contrôlées et manoeuvrées par le régime : la haine (un régime totalitaire a toujours besoin d'un ennemi extérieur ou intérieur et s'il n'y en a pas, on le crée) et la vénération du chef. le régime organise régulièrement des rites de célébration du Parti et de Big Brother en particulier (qui est une idée ou une idéologie plus qu'une personne).

Le graphisme incroyable de l'illustrateur Fido Nesti nous embarque dans le monde terrifiant du personnage mythique qu'est devenu Winston Smith. J'ai particulièrement aimé l'atmosphère à la fois envoûtante et redoutable. Non seulement fidèle à l'oeuvre originale mais également très difficile à réaliser en format dessiné, les images aux nuances majoritaires de rouge et de gris sont oppressantes et nous font ressentir cette peur et cette tension omniprésente tout au long du récit. On retrouve ainsi dans les dessins des couleurs froides, relativement sombres. le rouge et la couleur cuivre apportent parfois de leur éclat, mais ce sont comme des ondes de choc qui nous rappellent l'enfer de cette domination. Enfin, on peut remarquer dans le graphisme des bulles de paroles, certains mots qui se différencient. Dans l'extrait que j'ai cité un peu plus haut à propos des enfants du Parti, ce n'est pas par hasard que le mot "mentopolice" apparaît en gras. Les mots reliés au Parti semblent plus visibles dans le texte. Cela crée une tension supplémentaire, comme si, quoi qu'il advienne, le Parti serait toujours le plus fort et le plus redoutable de nos meilleurs ennemis.
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Ca faisait longtemps que je voulais relire 1984, or voici qu'au 1er janvier de cette année 2021, le livre est tombé dans le domaine public et hop : 4 romans graphiques d'un coup.
(J'ai acheté celui là par pur hasard.) Mais bien avant, cette dystopie caricaturale avait remise à jour par un président d'une grande puissance passé maitre en fake news et autre discours tel "parfois nous pouvons être en désaccord avec les faits". Voilà pour le coté "réécriture de l'histoire" (peut être aussi coté cancel-culture, non ?). Pour les "télécrans" se référer aux caméras qui ont fleuri dans nos villes, mais peut être aussi à tous les 'like" des applications. La novlangue ? On peut tou.te.s. trouver un exemple mais mon préféré est le plan de licenciement qui se transforme en plan de sauvegarde de l'emploi . Coté politique, de nos jours, la Démocratie est quand même bien mise à mal... Enfin les Prolos sont toujours Prolos ...
Bref, le recit est toujours d'actualité. La traduction réactualisée sert le texte et le graphisme rend presque palpable la crasse, la pauvreté, l'odeur de mauvais gin et de sueur ...
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Une super BD lue par Elodie, qui l'a recommandée lors de son passage suivant à la bibliothèque, mais qui a regretté un manque de mise en contexte au début. le lecteur est tout de suite catapulté dans l'histoire et, sans explication supplémentaire, elle a trouvé que les premières pages sont difficiles. Elle le conseillerait plus volontiers à quelqu'un ayant déjà lu le roman !
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J'ai découvert cette adaptation après la lecture du roman classique et je l'ai trouvé très fidèle.

Le graphisme des personnages est comme je me les représentais, de même que l'univers et les différents lieux clés de l'histoire.

La colorimétrie est parfaitement maîtrisée pour l'histoire, des touches de gris, de rouge et de bleu. Et les dessins sont vraiment beaux.

C'est une très bonne découverte. J'avais beaucoup aimé le roman mais la c'est un coup de coeur, on y retrouve les différents points clés de l'histoire le prix est largement justifié.

Le seul reproche que je pourrais faire concerne la disposition du texte sur la page, je trouvais que ça faisait lourd parfois.
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Une bd fantastique qui parle d'une société chaotique dans le désespoir.
Ce roman graphique raconte l'histoire d'une société qui pourrait être la nôtre plus tard, avec le PARTI qui est une sorte de régime totalitaire, dirigée par Big Brother "aimé" de tout le monde... « sinon c'est la chambre 101 ».

2+2=4 mais si le PARTI dit 2+2=5 alors 2+2=5 !!!

C'est un très bon livre, bien qu'un peu difficile à comprendre. J'ai aimé ce livre car la société est très bien décrite avec tous ses problèmes.
(Corentin)
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Ce livre raconte la vie de Winston Smith qui vit dans un pays où le Parti Big Brother surveille et contrôle tous ses habitants et tue tous leurs opposants mais Winston veut garder sa liberté de pensée.

J'ai trouvé le livre un petit peu long au début mais j'ai finalement accroché à l'histoire de ce livre. J'ai trouvé les illustrations magnifiques et cohérentes avec les dialogues et l'histoire d'Orwell. J'ai apprécié le passage où Smith se fait torturer psychologiquement parce qu'il nous fait réfléchir sur la propagande et les méthodes des dictatures pour embrigader leurs citoyens. J'ai bien aimé les réflexions sur la liberté de pensée et sur les dictatures.

Je recommande ce livre à ceux qui apprécient les romans graphiques qui font réfléchir le lecteur.

Quentin 3b
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1984 une BD peu commune sous un état totalitaire.

Dans cette BD «1984 », créé par George Orwell, adapté par Fido Nesti, raconte l'histoire de Winston Smith qui se déroule dans un monde totalitaire dirigé par « Big Brother », où tout le monde est constamment surveillé. le travail de Winston consiste à changer les anciennes histoires au profit du « Big Brother ».
Winstone commença à écrire un journal intime contre le « Big Brother », Si l'état le savait il serait immédiatement et gravement puni, sachant qui il y a un partie d'opposition contre l'état : « la fraternité ». Dans cet état tout est interdit : pas le droit de penser, de faire quelque chose contre l'état, d'avoir des rapport sexuel (ce qui est important pour la suite de l'histoire), Winston a connu l'existence de la "fraternité" par l'intermédiaire d'Obrian, qui est un haut gradé dans l'état despotique .
J'ai bien aimé cette oeuvre car elle est très bien écrite, il y a une vision du monde très réaliste (si le monde était vraiment sous un état totalitaire) avec des trahisons et d'autre chose comme celle-ci, j'ai aussi bien aimé les scènes inattendues qui sont très bien réalisé comme la trahison d'une certaine personne alors que l'on n'y attend pas à ce là.
J'ai bien aimé cette oeuvre car elle est très bien écrite, il y an uns vision du monde très réaliste (si le monde était vraiment sous un état totalitaire) avec des trahison et d'autres choses comme celles-ci, j'ai bien aimé aussi, les scènes inattendues qui sont très bien réalisées comme la trahison d'une certaine personne alors que l'on n'y s'attend pas.
Je conseille ce roman a toute personne qui aime l'histoire, qui aime les livre réaliste.
Ce roman ma marqué je m'en souviendrai longtemps.
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