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sur 329 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans un monde en guerre dirigé par une oligarchie dominante, Winston Smith est employé à réécrire L Histoire au ministère de la Vérité. Mais malgré son apparente soumission l'homme semble encore capable de réflexion et d'amour. Une liberté de penser qui l'entraîne dans une spirale où il risque bien de perdre la vie. Car au coeur de cette tyrannie où la surveillance est permanente (Big Brother vous regarde) il est urgent d'éliminer ce type d'individu.

Paru en 1949, peu de temps avant la mort de George Orwell, 1984 décrit une Grande-Bretagne sous un régime totalitaire inspiré du stalinisme et en partie du nazisme. Une façon pour Orwell de dénoncer ces autocraties avec leurs corollaires, le culte de la personnalité, la planification de l'économie, la propagande, l'endoctrinement, la modification des lois, les confessions publiques ou l'élimination des opposants. Orwell qui, comme dans La ferme des animaux, dénonce un pouvoir confisqué au peuple que l'on a poussé à se révolter pour mieux l'asservir.

Un roman graphique superbe très fidèle à l'oeuvre mythique de George Orwell. Surprenante de modernité, difficile à transcrire en format dessiné, une oeuvre pourtant magnifiée ici par le dessin tout en retenue et en sobriété du brésilien Fido Nesti, dont les nuances de rouge et de gris, oppressantes, sont en parfaite adéquation avec le texte universel et intemporel d'Orwell....

Challenge MULTI-DÉFIS 2021
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Winston Smith travaille au Ministère de la Vérité, où il est chargé de réécrire l'Histoire, selon les desiderata du Parti car le Sociang règne sur Londres, Big Brother vous regarde inscrit partout, avec un télécran qui espionne en permanence.

Le Parti a donc gagné et règne sur un monde divisé en trois états : Océanie, Eurasie et Estasie qui se font la guerre en permanence. On a modifié la langue, la rebaptisant Novlang ou Néoparler, et la réduisant à un nombre de mots limités, toutes les nuances, les affects ont disparu, manière très efficace pour niveler la population par le bas, d'un côté les « prolos » de l'autre les membres du Parti, l'élite donc chargée de trier les infos, et éliminer tout ce qui ne plaît pas en haut lieu et qui devient la vérité, la seule.

Ceux qui tentent de se rebeller disparaissent mystérieusement et sont rayés définitivement, ils n'ont jamais existé…. le sexe et l'amour sont interdits… Winston, zélé au départ, se cache pour écrire son journal mais quoi écrire ? Il rencontre une jeune femme dont il tombe amoureux, bravant un deuxième interdit, mais jusqu'où pourra-t-il aller ?

Je suis fière de moi, j'ai terminé cette BD (223 pages quand même) et franchement, j'ai eu beaucoup de mal : la société que décrit l'auteur est tellement proche de ce qui se passe à l'heure actuelle avec Big Brother qui surveille (nos ordinateurs, nos téléphones …) la liberté de penser qui se rétrécit, ainsi que la capacité de réfléchir par soi-même (cf. les complotistes). Certes c'est plus important dans certains pays, notamment à l'Est, mais les USA de Trump ne se débrouillent pas mal non plus…

Le formatage des cerveaux, les séances de torture rappellent les méthodes chinoises en particulier, mais les camps de rééducation russes n'ont rien à leur envier.

Les dessins de Fido Nesti sont tout à fait en harmonie avec le texte et déclenchent des cauchemars… tant le graphisme que les couleurs…

Cette lecture relève plus du pensum que du plaisir mais c'est intéressant, il sera difficile de l'oublier et il faut reconnaître que malgré sa dureté, c'est une réussite, d'où la note, car adapter le texte de George Orwell et l'illustrer de manière adéquate était loin d'être simple. le roman m'attend toujours mais je ne suis pas sûre de retenter l'expérience…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Bien entendu arriver à mettre en dessins l'oeuvre d'Orwell est une prouesse absolument remarquable même si j'aurais à redire sur la difficulté de la lecture.
Lire 1984, écrit tout juste après la seconde guerre mondiale, c'est revivre les affres du nazisme et de l'absolutisme communiste et non d'essayer, à mon avis, un rapprochement avec ce qui peut se passer, à droite comme à gauche, actuellement. Aucune époque n'est semblable dans l'horreur y compris celle que nous vivons actuellement, même si on peut y trouver des points communs (mais n'est-ce pas le propre d'un chacun de chercher des points communs avec pratiquement tout?)
Disséquer un livre ou une partie de notre histoire n'est et ne sera pas mon propos.
Pour ma part ayant lu 1984 et vu le film avec Richard Burton dans le rôle de Winston Smith, je n'ai pas retrouvé l'image que je m'étais faite de cet homme et des autres personnages (pas plus dans le film d'ailleurs) dans ce roman graphique. Je préfère la version de mes rêves.
Entre la vie terne, maussade, orchestrée de façon indigeste de Winston et la fin prévisible, il y a cette fabuleuse histoire d'amour avec Julia. Cet histoire se situe au centre du récit. Elle apparaît tel un immense rayon de soleil et, à mon avis, s'il n'y avait pas cet amour et la façon de le vivre, en se cachant, l'intérêt de l'intrigue serait bien moindre. Et, justement, dans sa palette chromatique à trois couleurs, Fido Nesti, le dessinateur, n'a pas su intégrer ce bleu lumineux qu'il aurait fallu. Au lieu de cela un rose, parfois clair qui, certes, change du gris du reste de l'histoire, bien trop fébrile pour attirer avec force le lecteur sur cette "love story".
Il y a beaucoup à lire car les vignettes intègrent, pratiquement, tout le texte d'Orwell. La lecture est rendue difficile à cause du noir sur gris foncé employé par l'auteur. C'est bien dommage.
Mais, finalement, la teneur du récit est tellement gris, opaque et noir qu'il était difficile de choisir d'autres couleurs de fond, exceptée l'éclaircie amoureuse .
Sinon, en milieu d'ouvrage, le texte du livre de Goldstein, le renégat, est reproduit en intégralité. En appendice l'explication de la "Novlangue" ou "Néoparler".
Ah! J'allais oublier : "Big Brother is watching you" ou "Grand Frère te regarde". Et là, peut-être qu'il y a matière à réflexion.


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Depuis un petit moment, je me suis mise à lire des romans graphiques.
Je les ai découvert grâce à "L'arabe du futur" de Riad Sattouf que j'ai beaucoup aimé. Jusqu'à présent, j'en ai lu très peu et ne suis donc pas une experte.

Je suis tombée à ma médiathèque sur « 1984 » de George Orwell. Je n'ai pas hésité une seconde pour l'emprunter. Comme je l'ai déjà précisé, n'étant pas une experte en la matière, je ne m'aventurerai pas dans une critique classique mais je tiens vraiment à donner mon avis.

J'ai trouvé ce roman superbe et j'avoue avoir été totalement bluffée par la réussite de ce livre. Être arrivé à mettre aussi bien en dessin graphique l'oeuvre magistrale de George Orwell est absolument prodigieux. Ce chef d'oeuvre dystopique n'est pas particulièrement facile à appréhender, alors le retranscrire de cette manière est très intéressant. J'ai trouvé que les images avec ces couleurs grises, rouges et noires reflètent particulièrement bien l'atmosphère oppressante de 1984, en tous les cas ce dont je m'en souviens l'ayant lu il y a très longtemps.

Résultat pour moi : une grande envie de relire, ce chef d'oeuvre intemporel !

Amis babeliotes, je vous invite à le lire aussi bien ceux qui ont déjà lu le roman que ceux ne l'ayant pas lu car il est vrai que le roman graphique peut être une autre façon de découvrir ou d'appréhender une oeuvre.

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Ce très bel ouvrage offre au lecteur la chance de relire Orwell avec vue, et d'évoluer dans des paysages oppressants qui reflètent bien ce que l'auteur a voulu nous décrire dans son roman.
Particulièrement fidèle à l'oeuvre originale, ce roman graphique nous dépeint un Winston qui pourrait être beaucoup d'entre nous, confronté à un univers particulièrement difficile, pauvre, oppressant où chaque mouvement est épié et où chaque expression peut être vue comme la traduction d'une pensée interdite.
Souvent cité, bien que rarement lu, ce roman est non seulement une analyse et une critique du stalinisme, mais il résonne aussi dans toutes les sociétés structurées, même si, parfois, l'oppression ne provient pas d'un dictateur omnipotent, mais de l'intolérance et de l'irrationalité collectives.
Lorsqu'Orwell évoque la réduction du vocabulaire pour restreindre la capacité à penser, on ne peut s'empêcher un parallèle avec des déclarations rédigées en 140 caractères et le plus souvent dénuées de toute pensée et de tout recul analytique.
Pour autant, la lecture de 1984 doit aussi nous préserver de citer à tout bout de champ la fameuse formule "big brother is watching you", car réduire la pensée de cet auteur à cette seule phrase nous ferait passer à côté de bien d'autres choses bien plus importantes.
C'est un livre sur lequel il faut revenir et qui permet de s'interroger sur nous-mêmes, et sur l'évolution de notre monde. Mais, contrairement à ce que beaucoup veulent en faire, sa transposition dans différentes époques ne suffit pas à elle seule à constituer la critique constructive d'un système. On fait dire beaucoup de choses à Orwell, et aussi à Huxley ou à d'autres, en oubliant un peu vite quand ils ont écrit et dans quel monde ils l'ont fait.
Sur l'anticipation, le roman Nous Autres, d'Evgueni Zamiatine interpelle davantage, ayant été écrit en 1920, soit bien avant les ravages du stalinisme dans l'union soviétique de l'époque.
En tout cas, la traduction graphique de ce roman incontournable est une réussite.
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Dans ce monde totalitaire on trouve quelques résistants comme Winston qui va rencontrer l'amour, malgré l'interdit. Il est employé au ministère de la vérité et doit falsifier le passé. On y trouve deux catégories de population. Les membres du parti qui ont tout pouvoir et les prolos. le roman de George Orwell paru en 1949 où la liberté d'expression et le formatage des cerveaux semblent utopistes m'a paru pourtant très actuel. Un joli graphisme.
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J'avais découvert le roman en 2013 et malgré le fait que j'avais pris un uppercut dans ma gueule avec la description d'une société totalitaire poussant l'absurde jusqu'à réécrire l'Histoire ou les faits, certains passages de cette dystopie m'avaient ennuyés.

Ma cotation avait été très bonne parce que le K.O (chaos ?) était parfait et j'avais eu du mal à me relever.

L'adaptation en roman graphique était donc l'occasion de voir si j'allais encore éprouver des grands moments de solitude durant les soliloques de Winston Smith…

Une fois de plus, je suis au tapis, la gueule qui fait mal et durant ma lecture de ce roman graphique, je n'ai pas vécu l'ennui qu'une partie du roman m'avait procurée. Les sueurs froides étaient toujours au rendez-vous, par contre.

Si je n'ai pas été conquise par les dessins, les couleurs illustraient bien l'atmosphère de l'Angleterre sous ce régime totalitaire, dictatorial, stalinien…

D'ailleurs, j'ai même eu un regain de sueurs froides en revoyant les épisodes où les employés doivent réécrire l'Histoire, les faits, les journaux et gommer ce qui doit être gommé car depuis quelque temps, certains illuminés du bocal aimeraient que l'on efface certains mots des romans, effaçant par là même l'Histoire et ses horreurs.

"Un peuple qui ne connait pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines" (Marcus Garvey). Pire ! "Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre" (Winston Churchill, Karl Marx et plein d'autres).

Comme le disait si bien Abraham Lincoln : "Le problème avec les citations sur Internet, c'est qu'il est difficile de déterminer si elles sont authentiques ou non".

Orwell s'inspire, bien entendu, des sociétés totalitaires comme furent celles du communisme sous Staline (on réécrivait la réalité, on truquait les chiffres, on montrait l'opulence mais ce n'était que du carton pâte) et du nazisme. Bref, toutes les sociétés totalitaires peuvent se retrouver dans ses pages.

Anybref, cette adaptation graphique du célèbre roman d'Orwell est excellente, les dessins sont en harmonie parfaite avec le ton de la narration de Winston Smith qui nous explique le monde dans lequel il vit, dans cette société qui contrôle tout, même l'écran qui est dans votre domicile, celui que l'on ne peut pas éteindre.

Ceux ou celles qui ne voudraient pas lire le roman peuvent se rabattre dans soucis sur cette adaptation : elle est fidèle au roman.

La présence de dessins, dans des tons gris et rouges, qui illustrent eux-mêmes ces ambiances de désespoir, de morosité, de suspicion, de mal-être, plongent encore mieux le lecteur dans ce monde horrible, lui donnant l'impression qu'il se trouve dedans, à arpenter ces rues grises d'un Londres que personne ne voudrait connaître.

Si dans la deuxième partie, on a un peu de répit, d'amour, la troisième, elle, est implacable et les tripes qui étaient déjà nouées vont se tordre encore plus devant tant d'inhumanité, de folie car ce qu'il se passe dans ces pages, ça va encore plus loin dans la négation de la mémoire que le stalinisme ou que le nazisme.

Avec Big Brother, c'est comme si vous n'aviez jamais existé, vous ne deviendrez jamais un martyr, un témoin gênant. Vous serez un rien du tout, réduit à néant, aussi bien dans le passé que dans l'avenir.

1984, c'est plus qu'une claque dans la gueule, c'est une balle dans la tête. À lire et à relire, sans oublier que Big Brother est là, à nous regarder, derrière nos écrans. Heureusement, nous n'en sommes pas encore arrivé à ce qui se déroule dans cette dystopie glaçante, mais ce totalitarisme a existé (pas aussi poussé) et il n'est jamais mort, car on ne peut pas tuer des idées.

— Si tu veux une image du futur, figure-toi une botte qui écrase un visage humain. Indéfiniment.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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A ceux qui n'ont jamais lu 1984 de George Orwell
A ceux qui n'en ont qu'un lointain souvenir
A ceux qui l'ont lu et relu et aimeraient le découvrir autrement

A ceux qui savent que ce roman était en avance sur son temps
A ceux qui aiment les récits en profondeur
A ceux qui ne recherchent pas qu'un simple divertissement

A ceux qui ne lisent que peu de bandes dessinées (comme moi)
A ceux pour qui la BD est un beau moyen de réinventer une oeuvre
A ceux qui savent qu'une émotion peut passer par un dessin

A ceux qui sont ouverts à une expérience étonnante
A ceux prêts à s'investir dans une BD qui leur prendra du temps
A ceux disposés à sortir de leurs lectures habituelles

A ceux qui vont découvrir le talent époustouflant de Fido Nesti
A ceux qui vont pénétrer dans un monde dans le monde
A ceux qui applaudiront devant la qualité et la force de l'adaptation

A ceux qui savent qu'être fidèle n'empêche pas la créativité
A ceux qui verront qu'un graphisme peut accentuer un message
A ceux qui croient au pouvoir de l'imagination

A ceux qui veulent réfléchir sur le monde, passé, présent, futur
A ceux qui aiment lire, parce que cette BD est emplie de textes
A ceux qui aiment comprendre, ou au moins chercher à le faire

A ceux qui aiment les ambiances oppressantes
A ceux qui adorent les dystopies
A ceux qui aiment voir se fondre hommes et décors

A ceux qui diront que Fido Nesti a été particulièrement inspiré
A ceux qui comprendront que ses origines brésiliennes font particulièrement résonner cette histoire
A ceux qui jugent que raconter, c'est aussi s'engager

A ceux qui aiment le dégradé
A ceux qui acceptent de se plonger dans un monde dégradé
A ceux qui seront frappés par ces dégradés de gris et de rouge

A ceux qui pensent que le monde est de plus en plus monochrome
A ceux qui le voient tout (trop ?) en couleur
A ceux qui constatent que les nuances de ces dessins font partie du vrai monde

A ceux qui découvriront de long passages du texte original dans la traduction de Josée Kamoun
A ceux qui verront à quel point la violence psychologique peut aller loin
A ceux qui vont plonger (ou replonger) dans une société de souffrance, de guerre et de servitude

A ceux qui, comme moi, garderont cette lecture en mémoire et imprimée sur leurs rétines.
Lien : https://gruznamur.com/2020/1..
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Je n'avais pas lu l'oeuvre originale. En revanche difficile de ne pas en avoir entendu parler mainte et mainte fois. Une intuition m'en a toujours éloigné, préférant bien d'autres lectures, comme beaucoup de classiques que nous sommes nombreux à ne pas avoir nécessairement lus.
Lorsque l'occasion de la lire sous forme de roman graphique s'est présentée à moi, au travers d'une bonne occasion, je me suis dit qu'il était temps de m'y confronter !
Il semble qu'il existe plusieurs autres versions graphiques mais plusieurs lecteur(rice)s précisent que celle-ci se rapproche le plus de l'oeuvre originale.
J'ai tout d'abord été frappé par sa clairvoyance et comme beaucoup d'écrits d'anticipation, on est stupéfait par la similitude avec certaines réalités actuelles.
Ce n'est pas temps ce fameux "bigbrother is watching you" que d'autres allusions au monde comme l'effacement du passé de la mémoire collective que s'empressent à faire certains dictateurs actuels en réécrivant l'histoire ou en industrialisant la diffusion de fausses informations via les réseaux, les trois grandes puissances qui s'affrontent (Eurasie, Estasie et Océanie) et qui ressemblent étrangement à ce qu'évoque Dominique Moïsy dans son livre le triomphe des émotions quant il parle de grands récits collectifs de l'occident, de l'asie et des pays du sud et la simplification de la langues pour réduire à néant les capacités de penser et de critiquer que les réseaux participent à uniformiser.
Vraiment troublant ces accointances !
Malgré tout je comprends mieux mon intuition. Nul n'est vraiment prêt à se confronter à ses pires peurs. Et transformer cela en arme absolue nous révèle combien nous sommes fragiles et jamais bien loin de pouvoir basculer dans une tyrannie bien plus aisée que la difficulté d'accepter les différences et les complexités du monde et des rapports aux autres.
Ravi donc d'avoir enfin franchi le pas. Cette version est intéressante car elle propose images et textes, nous conduisant dans cet univers sombre où l'espoir tente de jaillir comme une pâquerette entre deux pavés mais le plus souvent fauchée au premier passage de roues.
Le graphisme mono ou bi-chromique installe une ambiance noire laissant peu de place aux protagonistes pour tenter de s'en échapper.
Sans parler de cette fin lucide sur la puissance et l'efficacité d'un mal industrialisé où seule une volonté sans faille peut encore tenter un ultime baroud d'honneur.
Que l'on est lu l'oeuvre originale ou pas, on ne ressort pas indemne d'une telle lecture. Elle laissera des traces...
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C'est la seconde version de 1984 que je lis et qui est signé par Fido Nesti, un artiste autodidacte brésilien qui dessine pour différents magazines américains. Il a découvert 1984 à l'école et en 1984 justement ce qui est une étrange coïncidence, avouons-le.

Certes, on pourra objecter que le George Orwell de 1949 n'avait pas vu juste sur cette évolution du monde à cette date là des années 80. Pour autant, on peut encore imaginer qu'une telle société totalitaire puisse malheureusement exister dans le futur. Bref, cela reste d'une parfaite modernité dans le propos.

Et puis, certains passages de ce livre m'ont rappelé que des faits étrangement similaire se sont produits comme dans l'actuelle dictature en Turquie où le dirigeant bien aimé a décidé de faire de son ex-allié l'ennemi public n°1 de son régime. Ses soi-disant partisans ont fait l'objet d'une chasse aux sorcières absolument extraordinaire avec des milliers de purge dans l'administration pour des crimes imaginaires.

Bref, George Orwell a décortiqué ce qui se passait dans la tête d'un dictateur pour garder le pouvoir et surtout le contrôle sur sa population. Bien entendu, c'est une critique du nazisme et du communisme qu'avait combattu cet auteur. Mais il va beaucoup plus loin dans cette oeuvre qui restera culte pour les générations à venir.

Je n'ai pas vu beaucoup de différence sur le fond avec la précédente version signé par Sybille Titeux de la Croix. Simplement, j'ai mieux apprécié l'aspect graphique de Fido Nesti qui correspond à mes goûts en la matière. A noter également une colorisation assez sombre pour donner plus d'éclat à cette oeuvre à l'atmosphère envoûtante et paralysante à la fois.
Il est clair qu'il y a plus de texte dans cette version moins épuré. J'arrive même à comprendre de manière plus explicite que l'antiquaire et le cadre du parti étaient de mèche pour faire basculer notre héros Winston. Je ne l'avais pas forcément saisi dans la précédente version.

A noter qu'il s'agit également du premier roman graphique de l'auteur qui s'en sort très bien. Peu de dialogues, beaucoup de textes ; cela conserve son caractère assez littéraire.

Alors, oui 1984 en BD s'avère une formidable réussite car la mission est accomplie car il y a une parfaite adéquation entre l'oeuvre mythique et cette version illustré.
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