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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai tout d'abord eu un peu de mal à ouvrir cette bd. Mais, dès la première page j'ai été sous le charme. le choc aussi. Car au fil de la lecture, j'ai plongé à la suite de Mana Neyestani, dans un univers kafkaïen indéniable.
Mana Neyestani ne porte aucun jugement. Il nous décrit juste sa situation hallucinante dans les méandres de la justice et la politique iranienne.
Grâce à son expérience, dont il se serait bien passé, il nous permet de découvrir les dessous de l'Iran du 21e siècle. Un témoignage émouvant, révoltant, qui ne peut que rappeler au lecteur qu'il fait bon vivre dans un pays où le droit d'expression est en vigueur.
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une métamorphose iranienne mana neyestaniAu premier coup de d'oeil, l'allusion au célèbre roman allemand ne vous échappe pas, et c'est bien à juste titre que cette métamorphose est digne de l'univers kafkaïen.

Une trajectoire bien hors du commun, c'est certain. Une Métamorphose iranienne est une véritable biographie mais aussi un témoignage et non des moindres de l'oppression des journalistes. Nous plongeons avec ce roman graphique au coeur du cauchemar politique que vécut le journaliste Mana Neyestani. Tout débute avec un dessin, qui aurait pu être presque anodin dans les suppléments jeunesse du journal Jomeh, auxquels il participe depuis 2004 : une conversation entre un petit garçon et un cafard.

Bien que la situation iranienne se complexifie avec la radicalisation du gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad, le journaliste est alors très loin de soupçonner le cataclysme qui s'enclenchera suite à cette publication du 12 mai 2006.


Le combat de Mana Neyestani, rejoint rapidement par son éditeur Mehrdad Ghasemfar qui décida de faire front avec son dessinateur, vous porte au coeur de la manipulation politique du gouvernement iranien. S'il profita de sa libération pour s'enfuir d'Iran avec sa femme, son combat se poursuit encore, et cela après de nombreuses années d'exil, en Malaisie et en France depuis 2010 grâce à la protection de l'ICORN (réseau de villes refuges visant à défendre la liberté d'expression).

Avec une grande dignité et un regard distancié, Mana Neyestani nous offre un témoignage qui soulève beaucoup de questions, notamment celle de l'accompagnement avant même l'accueil des exilés politiques, la précarité des journalistes qui sont amenés à exercer sous des régimes d'une grande violence politique. Un album magistral et incisif.
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En 2006, Mana Neyestani illustre le supplément destiné aux enfants d'un hebdomadaire iranien. L'un des dessins représente un enfant en train de discuter avec un cafard qui dans la conversation prononce un mot en azéri (de l'Azerbaïdjan iranien). C'est le langage de la communauté turque du nord de l'Iran, mais un certain nombre de termes sont employés couramment, comme le mot « namana » dudit dessin. Est-ce la goutte de trop pour un peuple trop longtemps opprimé, ou un « coup de pouce » mal placé du régime en place pour diviser le pays, toujours est-il que l'assimilation des azéris aux cafards est vite faite et met le feu aux poudres. Les émeutes se multiplient en réaction à cette prétendue cafardeuse comparaison.
Mana Neyestani et le rédacteur en chef de la publication sont arrêtés et envoyés à prison d'Evin où une section non officielle les cuisine de façon musclée pendant 2 mois. Il est clair que le gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad veut leur faire porter le chapeau. A leur libération, Mana Neyestani décide de fuir le pays avec sa femme. Ils sont toujours en exil, et vivent actuellement à Paris.

Pour narrer son histoire et sa plongée dans le système totalitaire iranien, Mana Neyestani repense à Kafka et à la cauchemardesque métamorphose de Gregor. Avec un dessin en noir et blanc qui n'est pas sans rappeler le tranchant du dessin de presse, il évoque la politique répressive, la teneur d'une situation qui bascule d'un coup de crayon et l'absurdité du dialogue de sourd qui s'engage avec ceux qui ne veulent pas entendre. Mais il s'agit surtout d'un saisissant témoignage rappelant l'importance et la fragilité de la liberté d'expression.
Lien : http://casentlebook.fr/une-m..
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EXTRAIT "C'est une oeuvre indispensable, indéniablement, parce qu'elle nous parle de liberté d'expression. Parce qu'elle montre un point de vue différent, sur ce qu'est devenu l'Iran. Marjane Satrapi avait montré ce que la Révolution Islamique avait fabriqué, voici donc ce qu'est le pays une génération plus tard. Et d'une certaine façon, on peut interroger sur la différence de ton et de style graphique entre les deux autobiographes persans. Là où Satrapi parlait d'enfance, dans un style très rond, très agréable, Neyestani nous parle d'hommes, avec un trait fin, effilé, dur. Comme si le pays s'était racorni, asséché, entre les deux périodes décrites."
Lien : http://chroniquesdelinvisibl..
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La couverture de l'album nous donne d'emblée le ton : Un homme, crayon dans la main droite, croise dans la rue un autre homme, de dos, portant un large imperméable et une tête de cafard.
Une métamorphose iranienne ça ressemble à quoi ? Ça à quelque chose à voir avec La mouche de David Cronenberg ? Non... enfin si... un peu.
N'allez pas vous imaginer une histoire fantastique avec des prototypes de téléporteurs et un scientifique qui se transforme à la suite d'une malencontreuse expérience. Ici, Mana Neyestani va en quelque sorte muter en un cafard abject qu'il vaut mieux enfermer en prison avant que ses idées ne prolifèrent.
Il s'agit bien évidemment d'une image. Ce livre ne contient aucune transformation physique de ce genre et, malheureusement, narre un fait bien triste et bien réel dans un monde qui se veut le berceau de la liberté d'expression... mais pas partout !

« Je constate que vous n'avez transgressé aucune loi dans cette affaire. Mais certaines personnes se sont servies de ce dessin comme prétexte pour semer le trouble en Azerbaïdjan donc je n'ai d'autre choix que de...
... vous placer en détention provisoire... pour une durée d'un mois. »

Comme le disait Pierre Desproges : « On peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui. »
A-t-on le droit de tout dire sur tout ? Oui, a priori... et surtout lorsqu'on travaille dans la presse : c'est un métier. Mais en Iran comme dans de nombreux autres pays où le mal-être est latent, la liberté d'expression est bafouée et le moindre petit écart est capable de soulever des émeutes.


La suite à lire sur BenDis...
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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Un récit de vie bouleversant.
Un témoignage sur la vie des journalistes et du peuple iranien. Comme l'auteur, on assiste impuissant à un système incohérent qui peux prendre des proportions totalement absurdes et contradictoires mettant en danger la vie des personnes et leur intégrité morale.
C'est une histoire bouleversante d'un homme broyé par la justice et la politique iranienne. Un témoignage très kafkaïen.
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Un très beau roman graphique - reportage. Mana y raconte sa propre histoire de manière très intime, c'est ce qui fait la force de cet ouvrage. Il relate avec sincérité ses doutes, ses peurs, son amour pour sa femme et l'engrenage dans lequel il est tombé.
Sa quête de liberté est semée d'embûche, et montre l'absurdité d'un système contre lequel personne ne peut lutter efficacement. La manipulation dont il est victime est très bien retranscrite. le ton de ses geôliers passe de l'amical à l'agressivité ; les événements peuvent basculer à tout moment.
Le graphisme utilisé sert particulièrement bien l'histoire. En effet, le dessinateur parvient à nous captiver par un traité très clair et accessible, tout en angle et en finesse. La noirceur est également très présente, comme pour appuyer le cynisme de la situation, voire l'humour noir dont l'auteur fait preuve.
Un document passionnant.
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