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4,16

sur 1054 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est la merde, lecteur. Et il parait que, parfois, la solitude est si violente que certains sont prêts à tout pour avoir l'impression d'en sortir. Crois-moi, il m'a parlé, ce thème.

5 voix, lecteur. 5 solitudes misérables qui se débattent avec l'amer constat de l'isolement et de l'âpreté rurale. Un roman choral dont le personnage principal est cette vallée sublime et immense, rude et implacable : les Causses et son massif verdoyante l'été… Les Causses et son effroyable pesanteur l'hiver.

La faute à la Tourmente, lecteur, une bourge a disparu. Les langues se lient et se délient, lèvres hermétiquement soudées pour certains, habilement loquaces pour d'autres. Et ça broute grave, lecteur, et pas que chez les brebis, d'ailleurs. le temps s'arrête, le temps d'une saison, s'étire à l'infini, révélant au passage la misère sociale, la vanité de l'existence et la soif d'une vie meilleure.

Un roman comme je les aime, mélancolique et mystérieux, polyphonique et atypique dans ses thèmes, dans son cadre et jusque dans sa construction. de quoi échapper quelques heures à notre quotidien morose et faire tourner nos méninges à la vitesse de l'éclair.
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Dans un premier temps j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire, contrairement à « entre fauves », j'ai trouvé que ce roman était long à se mettre en place !

Le départ semble bateau, une histoire de disparition dans la campagne profonde, puis petit à petit des personnages font leurs apparitions, tous très différents .
Et toutes les hypothèses du lecteur concernant cette disparition tombent à l'eau une à une!

Et il arrive un moment ou l'on tourne la dernière page en se disant « ah bah oui évidemment c'était lui »…
Au final ce livre est bluffant, prenant ou l'auteur aborde le sujet délicat des cybercriminels en Afrique !!!

Et vous allez me dire , quel est le lien avec une disparition au fin fond de la campagne Française ???

Bah lisez le sans attendre ;)
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J'ai vu le film tiré de cet ouvrage un peu par hasard ignorant tout de l'auteur. J'ai eu le cheminement inverse habituel peut-être et j'ai donc lu ce livre me rappelant du film au fur et à mesure et connaissant déjà la fin, décevante et très ouverte finalement. C'est dire si le récit sait captiver le lecteur car on plonge dans des vies aux multiples secrets dans un lieu lourd et âpre, sur le Causse, bien loin de la Guyane si présente dans les autres ouvrages de Colin Niel que j'a, eux aussi, dévorés.
Donc plusieurs histoires se superposent à partir de la disparition d'une femme, Evelyne, une bourgeoise en quête de divertissements. Chaque protagoniste porte sa part d'ombre : Alice, l'assistante sociale qui noue une "idylle" avec Joseph, le paysan taciturne et rustre, Marcel, son mari, qui vit mal la gestion de la ferme et rêve d'amour et d'une rencontre sincère avec une femme qui le comprend, mais aussi Maribé qui permettra à l'histoire de se dénouer. Pas vraiment ou pas seulement une histoire policière mais surtout les aspirations et les désirs d'êtres banals et si touchants.
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Le style d'écriture est tout à fait ce que j'exècre. Après avoir lu les trois premières pages, j'ai failli refermer définitivement. Pourquoi supprimer les 'deux points, ouvrez les guillemets ' ? le livre commence comme un monologue intérieur, celui d'Alice, une assistante sociale de la mutualité agricole, qui donne un coup de main aux agriculteurs du causse sur la partie administrative. J'ai continué parce que l'auteur dresse le paysage d'un sujet que je connais un peu mais dont personne ne parle : le travail et la solitude d'une grande partie du monde agricole. le Causse est en émoi parce qu'une femme a disparu. L'auteur nous livre en 5 chapitres le point de vue de cinq protagonistes de l'affaire. Très belle construction et très bonne idée, même si le manque de ponctuation m'a gênée d'un bout à l'autre du livre. Livre qui va nous faire voyager plus loin qu'on s'y attend, et pour le coup, la façon de parler là-bas m'a semblé très vivante, et palpitante aussi. Les destins s'entremêlent contre toute attente. Mais la fin, bien trouvée par certains aspects, m'a dans son dernier paragraphe, laissée sur ma faim.
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Surprenant huis clos, en plein plateau d'élevage.
Ce roman s'articule autour de chaque protagoniste, chacun leur tour, permettant de détailler toutes les facettes de l'histoire, jusqu'à la déconcertante conclusion de ce drame montagnard.
Un livre très agréable à lire.
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Bon roman, bonne intrigue bien menée.
Une femme disparaît. Est-ce une fuite ou un crime ?
Cette histoire nous transporte dans un fait-divers tout à fait envisageable mais dont le dénouement reste difficilement prévisible.
Colin Niel encore une fois m'a séduit.
Cet auteur est à suivre de très près ...

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Alice parle, elle aime parler, entretenir la conversation, d'ailleurs c'est son boulot, puisqu'elle est assistante sociale, de faire parler les paysans en fin de course sur le causse. Mais son mari travaille beaucoup, et lorsqu'elle essaie d'aider un éleveur de brebis, lui aussi est mutique, et même va jusqu'à la chasser un jour de chez lui « va-t'en, je ne peux plus te voir. » 

Elle qui aime tellement converser, est obligée de se taire. Quand advient, le 19 janvier, la disparition d'une autre femme, Alice ne pense qu'au fait qu'elle vient de se faire larguer sans rien comprendre, car l'éleveur est devenu son amant. Elle s'en veut de ne pas prêter attention aux ragots : « Parait qu'elle aime pas que les hommes, si vous voyez ce que je veux dire, » mais c'est plus fort qu'elle, elle ne pense qu'à son amour perdu.
Elle qui aime parler, ne peut se confier à personne. Et nous, qui aimons lire, nous ne pouvons que noter, sans en apercevoir l'importance, les petits détails que Colin Niel sème mine de rien, en donnant la parole à Alice, puis en la donnant à Joseph, l'amant, pas seulement muet, mais aussi pas très intéressé par elle, ni par aucune femme, finalement, parce qu'il ne sait pas parler aux gens. Aux brebis, oui, quand il le faut, seules les bêtes le motivent, il est comme ça, même s'il se le reproche.
Deux solitudes, deux personnes incapables malgré leur bonne volonté de comprendre ce qui leur arrive.
Une troisième solitude intervient, éperdue, d'une jeune femme hippie, avec drealocks, catapultée par amour dans ce village des causse, recouvert de neige, transi de froid. La seule peur qu'elle ait, c'est de se retrouver seule, putain.

Quand on dit roman choral, je croyais que les protagonistes intervenaient l'un après l'autre, en communiquant entre eux, comme dans un choeur. Dans le livre de Colin Niel, chacun vit seul, se raconte avec son vocabulaire, sa manière à lui ou elle de voir les choses, sans jamais, même entre les amants, se parler.
Trois solitudes, deux largages, une mort, une disparition, les suppositions de chacun et nous qui nous dépatouillons avec bonheur.
Et puis l'Afrique, dont rêvent Alice et le mari...
Bien entendu je ne peux pas en dire plus, moi non plus, sauf pour vous engager vivement à lire ce chant venu d'une terre aride, désolée et les solitudes conjuguées de ces agriculteurs assez perdus.
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Voici le roman qui ouvre mon millésime de lectures 2023. Et qui me laisse penser que cette année sera littérairement riche.
Ce livre trainait dans ma pile à lire depuis plusieurs mois. Je ne me souviens même plus par quel truchement il y est arrivé. alors quand je l'ai vu en rayon à la bibliothèque, je l'ai pris machinalement.
Mais je l'ai lu tout sauf machinalement. C'est un de ces polars comme je les aime : original, au rythme soutenu, qui distille les indices, les morceaux du puzzle, sans pour autant dévoiler le dénouement. Point de cadavre sanguinolent à chaque coin de chapitre. Mais des taiseux, des mystères, des gens qui ont l'air bien et finalement pas tant que ça mon p'tit monsieur !
Ambiance campagne paumée en plein hiver à la Franck Bouysse, mais avec un je ne sais quoi de différent qui fonctionne bien. Je vous préviens, chaussez vos bottes et équipez votre voiture de pneus neige, on n'est pas sous les cocotiers ni place de la Concorde. ça sent le foin, le chien mouillé, la soupe réchauffée, la vache tiède.
Les voix des différents personnages se succèdent avec habilité, chacune apportant un morceau du tableau complémentaire.
L'auteur a bien adapté la narration à la personnalité qui s'exprime. A tel point que pour l'un d'eux (je ne dirais pas lequel) cela fait un peu forcé les quelques premiers paragraphes. Comme une femme trop maquillé. Mais finalement on s'habitue et on a du mal à l'imaginer sans maquillage.

Alors faut-il le lire ? Oui. Bon moment de divertissement littéraire. J'en lirai d'autres du même auteur je pense. Je recommande aux fans de Karine Giebel (même si c'est plus soft), et Franck Bouysse.
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C'est le deuxième livre que je lis de cet auteur et je l'ai dévoré d'une traite, comme le premier.

Cette enquête policière sur une femme disparue en France est découpée en plusieurs chapitres, chaque chapitre donnant la version d'un des personnages impliqués dans l'intrigue. Les premiers personnages à s'exprimer sont tous habitants du Causse, une région perdue dont le plateau est encore habité par quelques élevages. Mais soudain, l'histoire bascule, et le personnage qui s'exprime est un jeune homme noir résidant en Afrique ! A partir de là, tout s'éclaire et l'auteur nous concocte une fin très réussie.
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Une randonneuse disparaît, mystérieusement avalée par le causse, là où ne subsistent plus que quelques fermiers isolés, seuls avec leurs bêtes dans une vie de labeur ingrat qu'ils sont les derniers à n'avoir pas fuie. L'enquête piétine. Pourtant, plusieurs personnes qui se savent liées à l'affaire en sont à tirer discrètement leurs conclusions personnelles, à la lumière de leurs secrets respectifs. Il leur manque toutefois la pièce principale du puzzle, cachée bien loin de leur bout de terre oublié.


Au village, où superstitions et vieilles histoires ne demandent qu'à revivre, les langues vont bon train, mais ceux qui savent, ou croient savoir, se taisent. Ils sont cinq, suffisamment embarrassés pour n'avoir aucune envie de s'épancher auprès des gendarmes, à connaître chacun un aspect de la tragédie sans pouvoir tout s'expliquer. A travers leurs récits, qui, un à un, nous font pénétrer au coeur de leurs propres drames à défaut d'élucider tout de suite celui de la disparition, revient, en lancinant leitmotiv, une effroyable solitude, vécue au sein de couples bancals, ou, le plus souvent, au seul contact de leurs bêtes par ces fermiers veufs ou restés célibataires, accrochés comme les derniers des Mohicans à une terre désormais si peu nourricière qu'elles les usent jusqu'à la corde de la pendaison, s'ils ne finissent pas un jour par partir à leur tour. Alors, avant que cet isolement ne les terrasse tout à fait de désespoir et de folie, tous tentent de faire face à leur façon, cherchant l'amour et l'affection là où ils le peuvent, ou bien là où certains les emmènent…


Habilement construit autour de personnages campés en profondeur, le récit fait aisément oublier une ou deux improbabilités pour nous emporter au bout de la curiosité, vers un dénouement plein de surprises et non dénué d'humour. Si la tension ne faiblit jamais, rendant le texte addictif de bout en bout, ce sont la qualité des portraits et la restitution du désespoir de ces petits agriculteurs, écrasés de travail et de solitude pour survivre à peine, avant la très ironique description de l'exploitation de cette détresse par d'autres plus misérables encore, profitant autant qu'ils peuvent de leur emprise jetée par-dessus les continents, qui sortent définitivement du lot ce roman choral noir, quasi sociologique.


Une histoire que n'aurait sans doute pas reniée Franck Bouysse, et qui, du coup, m'a volé mon coup de coeur, tant je m'y suis prise de nostalgie pour la plume de cet autre auteur. Pourtant, dans un style très différent, celle de Colin Niel brille agréablement de justesse et de malice.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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