Une de mes collègues m'a conseillé ce roman…j'avais essayé quelques mois auparavant "
Dear George Clooney" du même auteure et je n'avais pas trop aimé. Mais avec les conseils de ma collègue, je me suis laissée tenter et je ne l'ai pas regretté du tout.
Par contre, j'ai eu énormément de mal à faire la critique. Je n'arrivais pas à mettre par écrit réellement ce que je pensais de cet ouvrage. Pourtant, il est vraiment très très bien.
Je trouve déjà que la couverture est assez étrange et pourtant attirante. Ces couleurs pétardes, très vives, donnent envie de le prendre en main et de l'observer.
Je ne m'attendais pas à aimer ce roman à ce point. C'est bien simple, je ne voulais pas qu'il termine. L'écriture est agréable, rédigé sous forme de journal intime. On suit les pensées et le quotidien d'Henry sur un an.
J'ai assez rapidement deviné ce que c'était que "ça". D'ailleurs, on le sait au premier tiers du roman.
Henry est un enfant absolument adorable. Il se débat comme il peut avec la situation, essaye de faire face, de continuer. Mais sans sa mère, sans amis, avec la culpabilité qui le ronge, ce n'est pas simple.
Dans sa nouvelle école, il se retrouve du côté des "losers". En gros, des enfants un peu différents, qui n'entrent pas dans le bloc "populaire-beau-gosse-avec-plein-d'amis". Si au début, il ne veut pas être associé à ce groupe-là, il se laisse peu à peu séduire et finit même par trouver des amis.
[Attention, je dévoile des éléments de l'intrigue]
Et puis, ce roman pose la question des armes à feu autorisées dans les foyers en Amérique. Combien de "craquage" et d'assassinat faudra-t-il à ces pays avant de faire quelque chose pour les armes à feu? Je ne comprends pas comment avec toutes ses écoles qui se font attaquer, ils ne voient pas qu'il faut les faire interdire. C'est de la folie.
Et puis on touche à un autre thème assez tabou : l'harcèlement scolaire.
Le frère d'Henry a été harcelé au point que la seule solution qu'il a fini par trouver, c'est la mort. Il ne croyait pas en la justice. Il savait qu'au mieux, on renverrait son bourreau, au pire on le gronderait, lui donnant encore plus de raison de continuer son harcèlement. C'est abominable.
C'est pourtant un thème très actuel en ce moment, un thème qui fait peur. Pourquoi la justice ne fonctionne-t-elle pas assez vite et bien? Comment est-ce que personne n'a pu s'apercevoir de ce qui se passait?
Qui est la victime ici? Qui est le bourreau? Comment est-ce qu'ils ont pu en arriver là? Ici, les rôles sont échangés : l'harceleur devient la victime et la personne harcelée le bourreau. Et pourtant, c'est le contraire.
Une personne (un enfant certes, mais de 14 ans, il sait ce qu'il fait) qui harcèle sans arrêt un autre enfant, qui le frappe, le torture aussi bien psychologiquement et physiquement est un bourreau. Qu'il soit mort ou pas n'y change rien. Il aurait mérité des années de prison pour ce qu'il a fait subir au frère de Henry. Mais sa victime s'est retournée contre lui et l'a tué.
Je pense que le frère d'Henry était entrain de devenir fou. Et que la seule manière pour lui d'arrêter cela était d'en finir, d'être enfin tranquille et sans peur. de se tuer et d'emmener avec lui la personne responsable de son état.
La loi du silence est terrible. L'être humain l'est aussi. Henry n'aurait pas dû se taire, il le savait. Si la situation s'est dégradée à ce point-là, c'est à cause de ce silence. Son frère aurait dû parler certes, mais il était trop plongé dans la situation.
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Un roman assez dur, d'un thème assez tabou, mais d'une réalité qui existe et qu'on ne prend pas assez au sérieux. Ce livre a le mérite d'en parler simplement, avec réalisme. C'est vraiment un très très bon roman que je ne peux que conseiller. Par contre, pas avant 14/15 ans.
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