Un père romancier auréolé de gloire et une femme, sa fille, devenue romancière elle-aussi, dont les souvenirs sont flous, voire truqués par les adultes. Voila le postulat de départ de ce roman tout en finesse, en pudeur, sur la recherche d'un père, au-delà de la légende !
Et le roman superpose les coïncidences (
Roger Nimier est mort d'un accident de la route, sa fille Marie échoue aux épreuves du permis de conduire), explore les mémoires, redessine l'homme, déconstruit parfois la légende, hésite, se perd...
C'est à la fois un très bel hommage au père (sans occulter ses défauts, ses manquements) et une construction du soi (la scène du jeune journaliste qui interviewe
Marie Nimier l'illustre bien), c'est surtout un cri du coeur, presque une épitaphe, une déclaration d'amour posthume malgré les incompréhensions.
Un roman comme une oeuvre pointilliste qui collecte des bribes de vie, de témoignages et qui, d'une certaine manière, permet à l'auteur d'avancer, de s'affranchir de la "tutelle" du père.