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3,29

sur 73 notes
Un livre qui me fait penser à ces dentelles, ces napperons que ma grand-mère plaçait sous ses vases et autres bibelots décoratifs...

Comparés aux autres romans de Justine Niogret, ce dernier fait dans la douceur et la tendresse, certes le récit empreinte les voies de la violence mais au final, cette violence n'est que l'accessoire, le révélateur d'une photo souvenir qui contre notre volonté nous arrache une larme.

Si l'émotion est au rendez-vous, enfin pour moi, je reste cependant sceptique sur la qualité globale de ce récit et ma note de 3 étoiles reflète d'une part les lacunes, qui je pense ont pu troubler voire décevoir plus d'un(e) lecteur(rice) et d'autre part, une certaine déception, non pas sur le roman mais sur l'oeuvre globale de Justine Niogret.

Alors, les lacunes,... Ma première grosse question vient de la possiblité pour Pue-la-Viande de prendre "possession" des corps inanimés de la cité, de les faire revivre pendant un instant et plutôt qu'un premier chapitre introduisant la sauvagerie de Pue-la-Viande, j'aurais préféré un avant-gout, une introduction à cette faculté qui se révèle être une clé du récit. Deuxième lacune et attention spoiler

Bref, si Justine Niogret maitrise bien son sujet quand il s'agit du "moyen-âge", elle semble avoir plus de difficultés dans la "science-fiction".

Enfin, la déception... J'ai lu presque l'un après l'autre Gueule de Truie et Coeur de rouille et j'entends déjà les cris me dire que ces 2 romans sont à l'opposé l'un de l'autre et bien moi je dis pas tant que ça et à plus y réfléchir, j'ai l'impression que l'ensemble des romans de Justine Niogret tourne autour d'une même trame et d'une même problématique. D'accord les mondes, l'ambiance sont différents mais...

Mordre le bouclier, Gueule de Truie et Coeur de rouille raconte tous les trois le périple de 2 personnages que je qualifierais d'antagoniste. Chien du heaume et Mordred n'ont pas cette dualité mais les 5 romans parlent d'une recherche d'identité, d'une quête de sens, d'un besoin d'asseoir ses émotions sur une réalité qui se délite et échappe aux personnages. Des personnages qui cherchent à s'engager mais restent toujours au bord de l'eau à tergiverser sur la nécessité de s'y jeter, d'y aller corps et âmes. Des personnages qui au travers des évènements, cherchent un sens, une identité à leur vie au lieu d'agir dans le sens de leur vie pour donner aux évènements l'empreinte de leur identité.

Et si la lecture reste agréable, les mots et les phrases bien ajustés, inscrit dans une certaine poésie, au final, je me lasse, surtout quand la fin des récits n'apporte aucune réponse ferme et laisse le lecteur dans l'expectative.

En conclusion, à lire, pour le plaisir du verbe, pour la fraicheur naïve de Saxe, pour cette ambiance de fonds de grenier mais surement pas pour sa rigueur ni pour son action.
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Ce roman à l'atmosphère particulière m'a mise mal à l'aise mais m'a aussi beaucoup intrigué de part son univers et la présence des créatures si mystérieuses que sont les golems. Il offre des réflexions intéressantes sur la relation entre un automate et un humain (sujet assez classique en SF mais développé d'une manière originale ici je trouve). Mais aussi sur le comportement humain : c'est tellement irrationnel de voir des individus détruire ou abandonner leur création une fois que celle-ci leur échappe... Une ambiance sale et glauque, mais étrangement poétique, un univers unique qui inspire autant le dégoût que la curiosité. Un mélange étrange, propre à l'auteure, avec une fin ouverte qui n'a pas répondu à toutes mes questions.
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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Un monde presque intégralement post-humain où de solides porcelaines automates néanmoins endommagées agissent sur la foi de mémoires programmées et parcellaires. Magnifique de poésie cruelle et de tendresse inattendue.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/03/04/note-de-lecture-coeurs-de-rouille-justine-niogret/

Dans une cité close en état de déliquescence avancée, les humains ont disparu ou se terrent. Leurs anciens serviteurs robotisés, sous leurs masques de porcelaine et de céramique, lorsqu'ils ne sont pas définitivement tombés en panne, errent sans but, ou en suivant des programmes dévoyés de leurs intentions premières. La ville ne dort pas, mais bruisse de feulements mécaniques, inoffensifs ou inquiétants. Saxe, jeune artiste qui survivait tant bien que mal, se retrouve en compagnie de Dresde, puissante automate jadis paramilitarisée, mais dont la mémoire défaille tragiquement et pas toujours explicablement : ensemble, ils doivent fuir la traque inexorable de Pue-la-Viande, robot chasseur de robots qui convoite intensément leurs batteries résiduelles et leurs cartes-mémoire même ou surtout à demi effacées. Un parcours chaotique dans la ville semi-désertique les conduira-t-il aux portes, à l'extérieur, à la liberté ? Rien ne semble moins sûr.

Quatre ans et deux ans après le double choc de « Chien du heaume » et de « Mordre le bouclier », quelques mois à peine après sa formidable incursion dans le post-apocalyptique le plus bizarre et le plus glaçant (« Gueule de truie », dont on vous parlera prochainement sur ce blog) et son mythe arthurien profondément et subtilement revisité (« Mordred »), Justine Niogret nous offrait ce magnifique « Coeurs de rouille ». Publié au Pré aux Clercs en 2013, et disponible depuis 2018 dans la collection Hélios, conduite en association par les éditions Mnémos et ActuSF, ce road novel à huis clos convoque à nouveau un imaginaire réputé fort codifié, celui des automates, robots et autres proto-intelligences artificielles, pour le retourner de fond en comble et en faire tout autre chose.

Là où E.T.A. Hoffmann, ou beaucoup plus récemment Angela Carter, Thomas Ligotti, Mélanie Fazi ou même Nina Allan, jouaient de l'inquiétude et du trouble lorsqu'ils inscrivaient ces silhouettes et visages de céramique immobile dans leurs paysages insolites, Justine Niogret, plus proche en ce sens sans doute du travail linguistique et poétique inclassable d'un Alexander Dickowle premier souper », 2021), affronte directement la vallée de l'étrange (telle que pensée par le roboticien japonais Masahiro Mori en 1970) pour rapprocher l'apparemment irraprochable et bricoler des alliances de raccroc entre diverses formes fragiles de vivant, ou des haines mécaniques tenaces de n'avoir pas de vraie raison. Jouant de toutes les significations directes et indirectes de la « dent », du froid engrenage à la canine acérée, l'autrice tisse une redoutable toile de rapports matériels et étonnamment spirituels – on songera peut-être, curieusement, à certaines des scènes les plus puissantes des « Sarah Connor Chronicles » de Josh Friedman, en 2008-2009, notamment celles entre James et Cameron, bien que la porcelaine en soit fort éloignée en apparence) – en l'enveloppant d'une étrange poésie des situations. Voici donc une lecture très chaleureusement recommandée, vous l'aurez deviné.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Sortir des sentiers battus.

Vous devez le savoir maintenant avec la saga Chien du Heaume, j'adore l'écriture médiévale de Justine Niogret. Ce fut un coup de coeur, un coup de foudre, un coup de poing, bref. Son écriture me chante dans mon esprit et je n'ai qu'une envie, telle une junkie en manque : J'en veux plus. Mais voilà, pour le moment, Justine n'écrit pas vraiment dans le médiéval. Mais elle a écrit dans la Science Fiction, mon autre domaine de prédilection et j'ai donc acquis avec un plaisir gourmand Coeurs de rouille et Gueule de truie. Mais voilà ! Est ce que cela va me plaire ? Est ce que cela va produire le même effet qu'avec Chien du Heaume et Mordre le bouclier ?

C'est donc timidement que j'ai hésité entre les deux. Et puis voilà, l'Automne aidant, mon regard s'est porté sur les couleurs orangées de Coeurs de Rouille. de plus, un de mes amis me l'a recommandé il y a un an (oui je sais je suis en retard) et croyez moi, quand le Bouc me dit que le livre il est bien. Je le lis. C'est tout c'est comme ça. Et quand la Miss Yumiko me dit qu'en prime il est plus que bien. Que c'est ma collection chouchou qui s'est éteinte (la collection Pandore). Tout ceci m'a indiqué que je devais le lire. Et j'ai eu raison :)


Coeurs de Rouille c'est tout d'abord une réflexion sur l'humain

Ce livre, c'est tout d'abord l'histoire de Dresde et de Saxe. Dresde est une automate qui est un vieux modèle et qui est en veille car elle attend son maître. Elle est en fin de vie. Et rencontre Saxe, un réparateur d'automate qui veut sortir de la ville pour découvrir comment est le dehors. Leur voyage va être ponctué de la poursuite de Pue le chien, un automate première génération qui veut, pour prolonger sa vie, absorber l'énergie de ses semblables. Ainsi, c'est tout de même une réflexion sur l'humain, car si vous vous en doutez bien, la présence du robot ou de l'automate dans un environnement futuriste nous donne en fin de compte une grosse réflexion sur l'âme.

En effet, un automate qui a une personnalité propre est il vivant ? Pourtant il fonctionne, il a un début de vie, une fin de vie et a des souvenirs. Et je crois que ce qui nous fait peur, c'est justement le fait que l'accumulation de ces souvenirs pourrait créer une âme. Car qu'est ce qui nous différencie d'une machine à notre image en fin de compte ? Et c'est avec le vécu de Saxe et Dresde, avec leur expérience commune. Il va y avoir un attachement entre eux. de même, entre eux et Pue le chien, il y a une relation de haine et de rejet. On parle bien de sentiments pour des automates. Je veux dire, on ne peut simuler une attirance amicale avec un programme, surtout que Saxe n'est pas le maître de Dresde. Vous voyez ce que je veux dire ?


C'est aussi une réflexion sur ce que l'on a perdu.

Nous sommes ici dans un univers qui est une ville futuriste qui se construit par pallier (je ne vous en dis pas plus, cela fait partie de l'intrigue). Grosso modo, tous les x temps, on couvre la ville pour en refaire une autre. Plutôt que de conserver le passé. Saxe, lui, se demande ce que comporte ce passé car au final, vu que le passé n'est pas autours de nous mais au dessous de nous, on perd de notre savoir, on perd quelque part de notre identité.

Et justement, c'est peut être pour cela que cela se passe bien avec Dresde, c'est qu'elle est issue du passé et refuse de se tourner vers l'avenir. Tout comme Pue le chien, d'ailleurs. Ces deux automates n'arrivent pas à évoluer dans le présent sauf que Pue le chien en a nourrit une grande amertume. C'est aussi le regard de ces deux anciens automates qui voit la déchéance de leur "espèce" puisque les nouveaux automates ont moins de pouvoir, moins de force, ils sont plus aseptisés, plus standards et donc n'ont plus du tout de personnalité. Tout ce petit monde tente de découvrir pourquoi on en est arrivés là.

En bref, que vous aimerez ou pas, c'est un livre à lire. Car l'univers de Justine Niogret est réellement atypique et en cela il faut le découvrir un petit peu.
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..
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Mitigée. Positive tout de même, mais pas plus emballée que ça.

Attention les yeux, première chronique de 2014 !!!

Cette chronique ne va pas être simple. J'avais pas mal entendu parler de ce roman, avec des avis toujours très tranchés, dans un sens ou dans l'autre. Quasiment jamais de chronique mitigée, ou au milieu. Les blogueurs ont adoré, ou alors vraiment detesté. En général c'est le style de l'auteure qui a été mis en cause (du moins dans les chroniques que j'ai lues) et qui justifiait les coups de coeur ou les avis franchement négatifs.

Du coup, lorsque j'ai vu qu'il était proposé en masse critique chez Babelio, je me suis sentie très curieuse de me faire mon propre avis.

Première impression de lecture : La plume de Justine Niogret ne me dérange absolument pas. Ok c'est un peu oral, un peu direct, pas forcément très raffiné ou travaillé, mais ça va relativement bien avec le fond de trame. Un peu comme pour Insaisissable de Tahereh Mafi, cette plume va droit au but, toujours dans l'urgence, et donne un sentiment de fuite, d'oppression, pour un peu, on se sentirait presque parano en même temps que nos deux personnages principaux : Dresde la golem, un robot (presque) dernière représentante de son espèce, et Saxe, un jeune garçon humain.

Du coup, j'étais plutôt contente, à priori, si la plume ne posait pas de problème, normalement, j'allais faire partie de ceux qui ont adoré ce livre.

En fait, finalement pas tant que ça. D'ailleurs jusqu'au deux premiers tiers, je me suis même plutôt ennuyée. Si la forme me convenait, le fond ne m'a pas franchement transportée. C'est un genre de huis clos mais sur un très grand espace. Pour diverses raisons, Saxe et Dresde sont les deux seuls personnages de l'histoire, coincés dans une cité à étage, fermée par une porte scellée et infranchissable. Les autres intervenants ne sont pas à proprement parler des persos, mais des créatures diverses, avec ou sans conscience propre. Pas d'autres humains. Alors ok, cela contribue à rendre le sentiment d'oppresion omniprésent et bien profond, mais je ne me suis pas éclatée. On tournait un peu en rond, et malgré le talent de Justine pour nous faire visualiser le décor, et le malaise que tout cela représentait, j'en ai eu un peu marre. Jusqu'au dernier tiers, je pensais lui donner 2 coeurs, pas plus.
Heureusement, la dernière partie m'a davantage convaincue. Un peu plus prenante, la course poursuite prend de l'ampleur, de la vitesse et de la force, et nos deux héros se fracassent d'autant plus contre leur ennemi, puissant et assoiffé de vengeance, le golem Pue-La-Viande.

Hop, cette troisième partie a donc fait gagner un coeur de plus pour ma chronique. A vrai dire, on aurait peut-être même pu passer à 4, mais la fin m'a déçue. Je n'ai pas été agréablement surprise, voire, pas surprise du tout en fait. Et moi, ben... J'aime être surprise par les fins.
Du coup, pour la globalité, je pense que 3 coeurs représentent bien mon impression générale.

Entrons maintenant dans le détail :

- La couverture : Alors là, rien à redire, elle m'a plu dès que je l'ai apperçue sur la toile. J'ai adoré les couleurs, l'ambiance qu'elle dégage, la beauté du robot représenté, le rendu général de l'illustration. Je suis tombée très vite love dessus. Cette couverture est une réussite.

- le style : On lit un peu tout et rien sur la plume de Justine Niogret. Personnellement je l'ai trouvée plutôt bien adaptée à l'histoire, et je pense que le message qu'elle voulait faire passer passe plus que bien. La plume est ainsi pour servir une ambiance particulière, et même si elle peut déplaire à ceux qui recherchent plus de densité, plus de raffinement, plus de construction dans l'expression écrite, elle m'a parue bien servir les objectifs de l'auteure (si je ne me trompe pas sur ceux-ci, bien entendu.) C'est une narration dans l'urgence, la panique, représentant la peur, d'être rattrapé, de mourir... de ce point de vue-là, ça marche plutôt bien, je ne reprocherai donc pas ses choix narratifs à l'auteur, je pense qu'elle a fait les bons.

- L'histoire : C'est là que j'ai eu un peu plus de mal. Je ne peux pas dire qu'elle soit totalement inintéressante, mais si Dresde et Saxe ont su me faire courir avec eux sur la fin, ça n'aura pas été suffisant pour moi. Il m'a manqué un peu d'historique, peut-être quelques autres personnages, plus de surprises et de rebondissements, je suis pas mal restée sur ma faim. Cela dit, l'idée est bonne, les décors sont très bien décrits, on s'y croirait. Je condamne plus le "trop peu" qu'une "mauvaise idée". J'ai aimé, mais il m'a manqué trop de choses pour que ça me paraisse vraiment génial. Peut-être que ce livre aurait pu être plus long pour permettre à l'auteure de développer davantage ces aspects.

- Les personnages : J'ai bien aimé Saxe et Dresde, la golem, la relation qu'ils nouent au fil de l'histoire, qui s'intensifie page après page, la confiance qu'ils s'accordent petit à petit, cette forme d'amour sans en être vraiment qui naît doucement... Mais encore une fois, c'est un livre trop court pour qu'on en sache suffisamment pour s'éprendre vraiment d'eux, s'y identifier, s'y attacher. On apprend quelques petites choses sur leur passé, mais pas suffisamment pour leur construire une identité, une histoire. Ca manquait de profondeur aussi, de ce côté-là.

- L'édition : de belle qualité. L'objet-livre est solide, et bien fait. le chapitrage est parfait comme il est, le texte est aéré et agréable à lire. Au niveau de la correction, rien à redire non plus. Une seule faute/coquille m'a sauté aux yeux (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y en avait qu'une, juste que JE n'en ai vu qu'une) ce qui me paraît être un plus qu'excellent score. Bref, c'est un ouvrage de qualité :)

Voilà, pour résumer, eh bien... C'est mitigé comme je le disais en tout début de chronique. Mitigé +, mais pas complètement convaincue quoi... Cela m'a donné envie néanmoins de découvrir un autre texte de l'auteure, car les défauts que j'ai pu trouver à Coeurs de rouille sont dûs à l'intrigue, et non à son écriture. Donc, si je trouve autre chose d'elle, je pense que je testerai pour voir.
Pour Coeurs de rouille, je suis désolée de me rendre compte que ce n'est pas ma chronique qui vous décidera, car entre les "j'ai adoré" et les "j'ai detesté" très tranchés, mon "j'ai bien aimé mais avec plein de bémols" ne va pas vous aider beaucoup... :(
Je vous conseille donc de tenter votre chance et de vous faire votre propre avis comme je l'ai fait !

Cali
Lien : http://calidoscope.canalblog..
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C'est le premier livre de Justine Niogret que je lis, et je dois dire que je suis heureuse d'avoir enfin put découvrir cette auteure. Plus connue pour ses oeuvres de Dark Fantasy, Justine Niogret nous offre cette fois un univers Steampunk qui fleure bon le post-apo. Vous ne serez pas perdus par la multitude de personnages ici : seulement trois ou quatre à retenir, et ils sont si différents les uns des autres que ça ne posera aucun problème.

Ajoutez à cela des bâtiments en ruine et une certaine immobilité, et vous obtiendrez une impression de vide, de ville désertée. le tout présenté par un style riche et léger à la fois, subtil et délicatement poétique, presque élégiaque par moment. L'auteur prend soin de décrire de façon prégnante les bruits, les odeurs, offrant des descriptions pour chacun de nos 5 sens et rendant ainsi son univers en perdition étrangement vivant. le style est ainsi fourbit de comparaisons et métaphores visant à faire naître des images nouvelles et inattendue dans l'esprit ravi du lecteur. L'articulation entre les chapitres est parfois difficile à saisir, on est porté comme par des soubresauts et le tout a la couleur et le goût si particulier des cauchemars...

Dans cet univers de rouages et d'écrous, les machines ou plutôt les Golems sont capables de ressentir. Peur, douleur, regret, attachement... Ils n'en restent pas moins des machines, mais avec leur personnalité propre. L'auteur se sert du contraste avec les agolems, des golems simplifiés et stupides, pour nous rendre ces créatures encore plus mystérieuses et attachantes. Mystérieuses, car beaucoup de questions restent en effet sans réponse.

Les personnages sont pourtant portés par un objectif simple : sortir de la cité pour les protagonistes, les en empêcher à tout prix pour l'antagoniste. Toute l'intrigue est donc basée sur cette fuite, haletante ou oppressante selon les moments, avançant de façon inéluctable vers la conclusion. Une structure simple et linéaire, donc. Pourtant cette conclusion m'a laissé perplexe. Elle arrive presque trop rapidement, trop facilement, elle manque de détail par rapport au reste de l'histoire, et amène même des incohérences là où tout ce qui précède était irréprochable.

Peut-être cela signifie-t-il que ce n'est pas l'intrigue en soi qui est importante, mais la relation qui s'établit entre les personnages et avec le lecteur. Une relation improbable, surprenante et d'autant plus poignante.

Pour conclure, cette histoire me laisse avec un sentiment de malaise, comme lorsque l'on aperçoit quelque chose du coin de l'oeil mais qu'on arrive jamais tout à fait à le voir, comme un mot qu'on a sur le bout de la langue : l'histoire sert ici un message, de toute évidence, mais lequel ?
À vous de me le dire.
Lien : http://laforetdemots.blogspo..
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Cela fait quelques temps que je voulais découvrir cette auteure. Voilà qui est chose faite. Je suis d'ailleurs plutôt enthousiaste quant à mon ressenti.

Coeurs de rouille est un roman de fantasy avec une pointe de science-fiction et de steampuck. L'auteure mixe ces différents genres avec brio. Justine Niogret possède une créativité et une imagination foisonnante. Tout ceci se ressent notamment grâce aux descriptions des personnages et des paysages que nous traversons durant cette aventure. le monde créé est surtout très sombre voire glauque par moment mais aussi riche et mystérieux. Sa plume particulière avec ses constructions de phrases comprenant beaucoup de virgules est un peu troublante au départ. Cependant, au fur et à mesure nous nous habituons et finissons par avoir une lecture fluide.

Dès le début du roman et durant plus de 50 pages nous assistons à la mise en place du contexte, de l'intrigue mais aussi des différents personnages. Pendant les premiers chapitres, ces passages m'ont paru un peu brouillon voire un peu poussif. Un manque de fluidité s'est donc ressenti à la lecture. J'ai dû relire quelques phrases pour bien comprendre de quoi il retournait. Par contre, une fois le tout bien installé j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman plein d'originalité. Par contre un conseil pour les futurs lecteurs : ne lisez surtout pas la quatrième de couverture. Elle dévoile un détail qui est censé être une révélation ainsi qu'un retournement de situation à la fin du roman et qui remet totalement en cause les croyances des deux personnages principaux. Ces deux héros, Saxe et Dresde, sont d'ailleurs très attachants. Il court après un idéal et un monde ancien décrit comme un eldorado.

Une facette de ce roman m'a particulièrement plu. C'est la mise en avant de la complexité et de l'ambiguïté des relations entre un humain et un automate (un robot). Ici plusieurs questions sont posées : un robot est-il capable de sentiment ? Un humain peut-il s'attendre égoïstement à une réciprocité d'attention ? Ce sujet de science-fiction est assez courant mais reste intéressant et m'interpelle. Ici Saxe, l'humain, s'attend à chaque fois que Dresde lui procure une certaine affection ainsi que de l'empathie. On se rend vite compte des limites d'une telle relation.

Malgré un début un peu difficile, j'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman avec une mention spéciale à cette belle couverture. J'ai découvert une auteure française au talent indéniable. J'essaierais de suivre son évolution ainsi que de lire ses précédents romans.
Lien : http://netherfieldpark.wordp..
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Ce livre est passé à un cheveux du coup de coeur. Je ne saurai dire ce qui m'a manqué pour qu'il obtienne ce Graal, peut-être une petite chose qui m'aurait empêché de lâcher le livre… Quoi qu'il en soit, la beauté des personnages, la force de la plume, ce récit haletant, tout fut mis en scène pour nous entraîner dans une magnifique descente en enfer. Peut-être que la morale est trop perceptible pour réellement m'emballer, en tout cas je suis entièrement d'accord avec le propos tenu. En bref, une excellente réussite de la littérature française que je recommande à tout public averti.

Plus d'infos sur ma chronique :)
Lien : http://la-riviere-des-mots.b..
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« Coeurs de rouille » est surprenant. Violent et poétique à la fois, ce récit déstabilise le lecteur. Il entraine ce dernier à la course poursuite de Saxe, Dresde et Pue-la-Viande pour s'enfoncer dans les affres d'une cité quelque peu malveillante. Justine Niogret affute sa plume, et nous révèle des éléments comme on se retrouve sur le seuil du vide en ouvrant une porte. Voici un livre sans repère temporel où le steampunk s'invite de manière particulière. Un récit qui se lit comme une grande bouffée d'air inspirée.
(chronique complète sur le blog)
Lien : http://livrement.com/2013/09..
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(...) L'écriture est sans temps mort, l'action alternant avec la découverte, la tension est continue, comme le jeune Saxe on ne sait trop quand reprendre son souffle. La peur le dispute à l'émerveillement à chaque pas dans ce passé empli de rouille, de poussière et de souvenirs oubliés. Tous les ingrédients sont idéalement dosés, chaque mot, chaque champ lexical brouille à merveille la frontière entre science-fiction, fantasy et steampunk, pour parachever le tableau de ces souterrains où pulsent fluides étranges et lumières chaudes, courants électriques et air vicié.

Justine Niogret n'a pas pour habitude de materner ses lecteurs. La seule chose qui désigne « Coeurs de rouille » pour le jeune public est l'âge de son principal personnage (et seul être vivant de l'histoire). Les images évoquées, les situations, les décors, les choix de chacun, tout cela est affaires de grands. Tout comme Saxe, le voyage nous aura fait abandonner les derniers lambeaux d'enfance.
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